La réalité du « pluralisme » des temps de parole
Voici condensés les temps de parole des différents partis politiques français sur la période courrant du 01/08/2016 au 31/01/2017, compilés à partir des données publiques délivrées par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA). Cette période de 6 mois est décomptée par le CSA hors période électorale, dans la mesure où elle précède la période électorale officielle débutant à partir du 01/02/2017, pour laquelle les chiffres ne sont pas encore disponibles.
Ces données concernent la totalité des temps d'intervention des personnalités politiques, relevés dans les émissions de programmes, magazines et journaux d'information, tant sur les ondes radios que sur les chaines de télévision d'information ou généralistes.
http://www.csa.fr/csapluralisme/tableau
En préambule il peut sembler néanmoins nécéssaires de rappeler ce qui apparait pour beaucoup comme une évidence : ces données sont purement quantitatives, elles ne présument en rien du traitement qualitatif de l'information par ailleurs, autant politique que médiatique, opéré par les journalistes, éditorialistes, présentateurs, animateurs, chroniqueurs, polémistes et humoristes, à l'encontre des personnalités et invités politiques, de leur programme, et des partis ou mouvements auxquels ils appartiennent ou se référent.
Les temps de parole du Président de la République décomptés sont ceux dont les propos relèvent, selon le CSA, du débat politique national. Tous ces temps sont arrondis à la minute immédiatement supérieure.
Du 01/08/2016 au 31/01/2017 (liste non-exhaustive) :
- Président de la République : 39h13mn
- Gouvernement : 301h58mn
- Parti "Socialiste" : 622h17mn
- Europe Ecologie Les Verts : 98h33mn
- UMP (Les "Républicains") : 776h15mn
- Front National : 177h18mn
- Debout La France : 23h03mn
- En Marche : 57h13mn
- MODEM : 47h41mn
- Parti de Gauche : 66h10mn
- Parti Communiste Français : 25h40mn
Première remarque : notons le différentiel pour certains partis parfaitement identifiables entre d'une part leur temps d'exposition sur les 6 mois passés et la réalité de leurs poids (résultats récents) et/ou potentiel électoraux objectifs.
Seconde remarque : si l'on adjoint aux principaux partis politiques que sont le PS, l'UMP et le FN, les temps d'intervention de leurs soutiens prévisibles et sinon d'ores et déjà déclarés dans la perspective du premier tour des présidentielles, que sont le PRG (Parti Radical de Gauche), le MRC (Mouvement Républicain et Citoyen) et EELV (Europe Ecologie Les Verts, dont le candidat Jadot s'est récemment desisté en faveur du candidat socialiste Hamon) pour le PS, auquel il faut en toute logique ajouter les temps d'intervention du Président Hollande et du gouvernement socialiste actuel ; l'UDI (l'Union des Démocrates Indépendants) et le PCD (Parti des Chrétiens Démocrates) pour l'UMP ; la Ligue du Sud et le MPF (Mouvement Pour la France) pour le Front National, et que l'on fusionne pour chacune de ces coalitions leurs temps de parole respectifs, nous arrivons à cela :
- PS/PRG/MRC/EELV : 1079h28mn.
- UMP/UDI/PCD : 823h19mn.
- FN/LS/MPF : 178h19mn.
Ce qui nous amène à la troisième remarque : le Front National, parti qui a fait seul (et j'allais dire envers et contre tous) 28% des voix au premier tour des dernières régionales, devant toutes les autres formations ou coalitions politiques, ne dispose sur le dernier semestre précédent le lancement de la campagne officielle que respectivement moins d'1/4 et d'1/6 de temps de parole comparativement à ceux dont disposent l'UMP, le PS et leurs alliés.
Ces faits, ces statistiques incontournables, battent en brèche la mystification audacieuse dévellopée par certains naïfs ou malhonnêtes consistant à soutenir que le Front National serait surmédiatisé relativement à ses scores électoraux. Il n'en est rien, chiffres à l'appui : le Front National est au contraire scandaleusement sous-représenté médiatiquement eu égard à sa dynamique électorale.
Quatrième remarque : même dans l'hypothèse où nous adjoindrions le temps de parole du dissident umpiste Dupont-Aignan (DLF), celui de cette coalition souverainiste nouvellement formée (mais qui reste largement hypothétique en l'état, vu le peu d'ardeur de ce dernier à accepter la main qui lui est tendue par Marine Le Pen) ne dépasserait alors à peine les 200h (202h31mn exactement) !
Et encore une fois, nous nous cantonnons ici à une stricte analyse comptable du rapport de force politico-médiatique, sans préjuger de la réalité du traitement qualitatif qu'est amené à subir le Front National et ses dirigeants - et plus généralement les tenants véritables du souverainisme - au sein des médias dominants par les séides de la bien-pensance, les zélateurs du politiquement correct et autres commentateurs dûment autorisés par l'oligarchie européiste et mondialiste, propriétaires desdits médias, oligarchie qui (afin de sauvegarder ses intérêts bien compris) s'inscrit de plus en plus manifestement dans une lutte à mort contre ceux-ci.
Une dernière remarque, sans doute la plus fondamentale : dans l'hypothèse qui se crédibilise de jour en jour où Marine Le Pen, portée par un vent de colère et de révolte mêlé d'espérance, parviendrait au second tour de la prochaine présidentielle face au candidat interchangeable de l'hyperclasse, il est plus que vraisemblable que tous les autres partis (hormis ses alliés potentiels précités), les dirigeants et hauts cadres de ces partis, en viennent à conclure de nouveau un pacte "républicain" (novlangue orwelienne dans le contexte actuel de dissolution de la nation française) dans la perspective de faire échec à son accession aux responsabilités suprêmes, condition du sursaut et renouveau français.
Evidemment cela aurait le mérite de dévoiler l'imposture fondamentale des éternelles voiture-balais du système de domination (Mélenchon-Sanders pour ne pas les nommer), mais aussi, dans cette optique, il conviendrait alors retrospectivement d'additionner tous les temps de paroles de tous les candidats et personnalités politiques qui auraient décidé de se coaliser contre elle au sein de ce magma frelaté ! Sans présager de ce que sera la répartition des temps d'intervention dans les semaines qui viennent (que la loi impose de façon, et c'est heureux, plus égalitaire), et en se basant uniquement sur les données du CSA déjà accessibles, le rapport de force politico-médiatique donnerait alors ceci :
Coalition nationale-souverainiste : 202h31mn.
Coalition oligarchique euro-mondialiste : 2099h29mn.
Qui oserait alors encore parler du pluralisme de la vie politique française... !
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