La récupération d’eau de pluie, une solution d’avenir
La population mondiale est en perpétuelle augmentation, elle devrait passer de 6 milliards d'individus en l'an 2000, à 8 milliards en l’an 2025. La quantité moyenne d'eau douce disponible par habitant et par an devrait donc diminuer de 6 600 à 4 800 mètres cubes, une chute de presque un tiers. Si parallèlement on continue la tendance actuelle avec l'augmentation des prélèvements en eau, environ la moitié ou les deux tiers de l'humanité devraient être en déficit d'apport en eau en 2025, seuil d'alerte retenu par l'Organisation des nations unies (ONU) et correspondant à moins de 1700 mètres cubes d'eau douce disponible par habitant et par an. Le risque d’une pénurie d’eau douce existe donc bel et bien.
Pour la France, un récent rapport du MNHN confirme que celle-ci aura du mal à se conformer à la directive-cadre européenne sur l'eau. Aujourd'hui, 50 % à 75 % des masses d'eau sont fortement dégradées. En 2000, l'UE adoptait la directive sur l'eau donnant 10 ans aux états membres pour parvenir à un « bon état écologique et chimique » de leurs eaux. Le bilan réalisé en France, fin 2004, par les Diren les agences de l'eau est inquiétant. Si 25 % des masses d'eau sont classées en « bon état probable », il apparaît que 27 % des eaux n'ont pas été classées, car elles ne pourront jamais atteindre l'objectif fixé par l'UE pour 2015.
De plus pratiquement tous les département français ont eu des problème de sècheresse à un moment donné En effet 74 départements sont concernés par au moins un arrêté préfectoral limitant l'usage de l'eau chaque année.
Il y a donc urgence à trouver des solutions à ce problème de l'eau.
Alors quoi faire ?
Même si il est vrai qu'a notre niveau nous ne pouvons pas solutionner le problème dans sa globalité. Nous pouvons quand même agir individuellement pour diminuer notre consommation d'eau potable.
Pour cela, je vous propose d'aborder une des solutions qui existent aujourd'hui pour réduire notre consommation d'eau
Récupérer l'eau de pluie
Récupérer l’eau de pluie est une pratique très ancienne qui a été développée par de nombreuses civilisations. Les Romains ont par exemple eu l’idée de construire d’énormes citernes pour recueillir l’eau de pluie. Avec l’arrivée de l’eau potable dans les habitations le siècle dernier, cette pratique s’est peu à peu perdue car l’eau était peu chère et donc accessible à tout le monde.
Mais maintenant, l’eau devient une ressource naturelle rare et convoitée. Elle commence d’ailleurs à manquer dans certains pays et cela provoque des tensions importantes qui menacent la paix de plusieurs régions du monde. Il devient donc urgent de changer notre mode de consommation en essayant de récupérer au maximum cette ressource naturelle. Autre intérêt à privilégier une consommation différente : l’eau est de plus en plus chère. En 10 ans, le prix du m3 d’eau a augmenté de 90% et on estime qu’en 2011, le prix moyen du m3 sera de 4 euros ! C’est d’ailleurs déjà le cas dans certaines régions de France. Alors pourquoi continuer de payer au prix fort de l’eau potable alors que de multiples activités qui nécessitent de l’eau peuvent bénéficier de l’eau non potable que vous récupérerez ?
Pourquoi récupérer l'eau de pluie ?
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Pour économiser sur votre facture d’eau : Durant les 10 dernières années, le prix de l’eau a augmenté d’environ 93%, et augmente chaque année de 10%. On estime qu’en 2011, le prix moyen du m3 d’eau avoisinera les 4 €. Aujourd’hui, dans certaines régions de l’hexagone, on atteint déjà ce prix au m3.
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Pour réduire la consommation de savons et autres produits de nettoyage. En effet, les ions calcium et magnésium présents dans l’eau dure empêchent les détergents de bien remplir leur fonction. Par contre, l’eau de pluie est douce, les ions calcium et magnésium ne sont pas assez nombreux pour entraver l’action des détergents.
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Pour lutter en partie contre les inondations. L’eau ainsi stockée est éliminée plus progressivement ce qui, lors de fortes pluies ou des longues périodes pluvieuses, diminue la quantité d’eau qui arrive dans les rivières à ce moment. C’est une façon de retirer momentanément un volume d’eau du cycle de l’eau. Les citernes jouent donc un rôle de bassin d’orage.
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Pour économiser les nappes d’eaux souterraines qui alimentent actuellement le réseau de distribution (surexploitation de certaines nappes).
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Pour économiser de l’énergie : les processus de traitement pour rendre l'eau potable sont de plus en plus complexe en raison de l’augmentation de la pollution de nos rivières et de nos nappes phréatiques. Il n’est pas nécessaire d’utiliser de l’eau potable pour alimenter le wc, le lave linge, ou encore l’arrosage extérieur.
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Pour garder une certaine autonomie : En cas de sècheresse ou de restriction d’eau vous êtes autonome.
Parlons chiffres :
Notre consommation d'eau par jour par personne est d'en moyenne 137 litres d'eau. Soit pour une famille de 4 personnes sur un an : 197 m3 d'eau.
Si l'on prend par exemple le département de Haute Garonne dans le Sud Ouest qui a une pluviométrie de 900 litres annuelles par m2 .
En prenant un toit de 100m2 et en retirant 10% du total pour compenser l'évaporation de l'eau, dans ce cas vous pouvez récupérer 81 m3 d'eau de pluie par an.
En sachant que :
Dans notre vie quotidienne, on utilise environ :
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6 à 12L d'eau pour les WC à chaque fois qu'on tire la chasse soit 60m3 (60 000 litres) par an
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40 à 90L d'eau pour chaque lessive, soit 11m3 (11 000 litres) par an
De ce fait 63% de la consommation d'eau d'un ménage pourrait provenir de la récupération d'eau de pluie :
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22% pour la machine à laver
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39% pour les WC
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39% pour le nettoyage des sols
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12% pour des usages divers : arrosage des jardins…
Partant du fait que 63% de 197m3 d'eau de consommation moyenne d'un foyer de 4 personnes correspondent à 124 m3 d'eau.
Donc nos 81 m3 litres d'eau récupérés peuvent être utilisé dans leur intégralité pour couvrir nos besoin pour la chasse d'eau des WC et l'arrosage du jardin. Et c'est d'autant plus de m3 qui ne passeront pas par les usines de traitement des eaux.
Ce qui nous permet de réduire de 41% notre consommation d'eau actuelle.
Pas si mal quand même.....
Alors si demain nous intégrons systématiquement dans les nouvelles habitations un système de récupération d'eau de pluie, nous pouvons espérer diminuer fortement notre consommation d'eau potable dans l'avenir. D'autant plus qu'il est également possible de le faire à petite échelle avec des bacs récupérateurs d'eau qui se branchent sur les gouttières pour arroser le jardin par exemple.
Certains diront que l'investissement de l'installation d'une cuve de récupération d'eau est élevée !! C'est vrai mais compte tenue du prix du m3 d'eau qui est autour des 3,20 € on fait une économie par an de (81 X 3,20€) 259,20 €. Qui permet d'amortir au fils des ans le coût de l'installation.
Mais cet investissement est avant tout un geste solidaire pour l'environnement et pour l'avenir de nos enfants, afin de diminuer notre consommation en eau pour que tout le monde puisse avoir de l'eau potable et ne pas la gâcher dans les WC ou l'arrosage du jardin.
Écologiquement votre
Rémy
14 réactions à cet article
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Bonjour bootster31,
Je suis bien d’accord avec vous, mais attention :
Si l’eau est utilisée pour le jardin pas de problème.
Mais pour une autre utilisation ( wc,etc ) soyez prudent.
Récemment en sortant de chez moi j’ai eu la surprise
de surprendre un employé de Véolia furetant autour de la maison.
Son explication : le portail était ouvert et il cherchait le compteur.
En fait, il cherchait une installation de récupération de l’eau. (pluie ou puits )
Et oui, si vous récupérez de l’eau pour les wc par exemple,
vous devez payer l’assainissement sur l’eau récupérée
Le problème est le même pour les puits.
Dans le cas d’une utilisation pour la maison,
Vous devez même poser un compteur.cordialement
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A l’auteur,
En fait pour les bénéficiaires du tout à l’égout le gain est encore plus important.
Vous économisez le coût de l’eau et celui de l’assainissement.
En gros 3 euros + 3 euros = 6 euros.J’ai fait le calcul, en général une cuve est amortie en moins d’un an.
Cordialement
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Au Sudiste,
J’ai du mal m’exprimer.
Si vous arrosez votre jardin avec l’eau du réseau vous payez :
L’eau du réseau et l’assainissement.
Si vous arrosez avec l’eau de pluie vous payez zéro.
J’écarte la solution des WC avec l’eau de pluie car trop
compliqué et peu rentable.
(circuit séparé,compteur et déclaration)
Donc la morale est sauve.Cordialement
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Bonjour,
Bravo et merci pour cette démo Rémy. Tu as entièrement raison et le calcul quantitatif est juste !
MAIS qualitativement, l’eau de pluie n’est pas officiellement potable ! Et pour cause, le nucléaire et autres saloperies planétaires chimiques. Lorsque la Criirad relève un taux >10Bq le 27 mars 2011 dans le Rhône, on est en droit de s’interroger. Coup de chance ici et là le taux est inférieur à 4 Bq/l. Bien !
Mais encore le syndrome du léopard... Nous connaitrons la réalité des dépots nucléaires bien plus tard... et il y a dejà,semble-t-il, des points noirs !
Que faire ? Attendre que cette eau passe dans les nappes ! Elle devrait être moins nucléarisée !
Sauf que si l’on persiste dans l’extraction du schiste l’eau potable deviendra plus chère que le pétrole d’aujourd’hui.... façon stratégique de détenir un monopole pour contenir et asservir les peuples.
Alors raison de plus pour continuer de se battre en refusant le nucléaire, l’extraction du schiste et toute sortes de destructions de la nature...
Simpliste mais je le pense.
Cordialement
François-
bonjour Booster, merci pour votre article.
Nous sommes dans un système totalement absurde. De plus l’eau de pluie est une eau vivante. Elle fait du bien au corps. Il faut arrêter également de remplir toutes ses piscines innombrables, d’arroser du gazon anglais dans le midi, d’arroser des cultures gourmandes en eau dans des régions non adaptées etc Enfin tout est à revoir.-
si il est vrai qu’il existe beaucoup de piscine dans le sud, par contre sur Le midi Pyrénées les gazons ne sont plus beaucoup arrosé car il y fait très chaud et cela ne sert à rien, de plus quand on arroses beaucoup il faut tondre souvent, et travailler quand il fait chaud c’est pas très agréable.
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C’est l’évidence cet excellent article.
Notre situation dans le midi de la France : Montpellier- Je récupère chaque année bon an mal an 36 000 litres d’eau à partir de 100 m² de toiture et encore je n’utilise que la moitié de ma toiture ;
- Le tout est pré filtré dans des décanteurs car l’eau de drainage des toits est particulièrement chargée en détritus de toute sorte. Je les ai fait avec des bacs en ciment de 10 litres remplis de perlon
- Puis l’eau est dirigée vers 6 cuves de 1000 litres chacune.
Il faut savoir que mettre une cuve en terre n’est pas toujours possible. Il faut avoir la place pour le faire et lorsqu’on a la place, il faut pouvoir faire accéder un engin de creusage pour enfourner la cuve. Chez moi impossible, je devrais faire passer le tractopelle au travers des fleurs des voisins.Enfin, j’ai mis une pompe suppresseur à 60 euros et monté un double de tous les systèmes de distribution car l’eau de pluie ne doit en aucun cas être en contact avec l’eau de la ville.
Cout... dérisoire, mais du travail tout de même.
Enfin, à la sortie de la pompe, j’ai mis un filtre de 1 micron pour permettre d’envoyer dans les toilettes une eau indemne de toute algue.
Enfin et enfin, j’ai étiqueté toutes les arrivées comme « eau non potable » de façon à éviter tout accident.Bilan, j’arrose mon jardin, je nettoie mes motos, je nettoie mes terrasses pour un prix dérisoire.
C’est faisable, mais il faut de l’imagination et beaucoup de ténacité.Enterrer une cuve ne suffit pas. Petit-à-petit, celle ci se remplit de déchets et l’eau prend une odeur mal saine. Il faut absolument la décanter avant.
Reste que si j’ai un contrôle, je vais me faire planter, ce qui est aberrant ! car je rejette une partie de cette eau dans le circuit allant à l’épurateur du village et ce sans payer de taxe.
Il y a urgence à légiférer pour permettre à tous de bénéficier des bienfaits de cette eau de pluie, aménager systématiquement toute maison de récupérateurs.Mais le ferra t’on ??????????????????????????????
Alors quelle économie ? Je m’en fiche un peu, je penses œuvrer pour la planète, pas pour autre" chose.
Si vous me dites que je gagne de l’argent et bien tant mieux.Mon voisin en est encore à dire ... C’est stupide votre truc, moi j’ai un forage... Il n’a rien comprit , comme tous ceux qui se jettent désespérément dans cette solution stupide qui épuise les nappes coute quatre fois plus cher que récupérer l’eau du ciel que je redistribue au sol en juillet aout alors qu’ici il fait une température torride.
Oui, même à Montpellier, c’est archi rentable en terme de planète, il faut le savoir car nous avons peu de chiffres voire pas du tout sur la quantité d’eau que l’on peut récupérer dans des zones particulièrement sèches comme notre département.
Vous savez ... Laver ses tapis, la terrasse, parfois compléter le trop plein d’une piscine avec cette eau, nous force et c’est un comble génial, à l’économiser encore.
Nous ne buvons pas cette eau , nous ne nous en servons pas pour les douches (interdiction de mêler eau de ville et eau de pluie), mais avec un peu de courage, de passion surtout, on peut faire de vrais miracles.
Un seul conseil que je livrerais ici : décantez cette eau des toits... On y trouve des lézards, des oiseaux morts, des feuilles en décomposition. Ne jetez jamais dans une cuve une eau non filtrée au préalable. A ce prix, et pour que dalle, vous pourrez faire comme moi et arroser mon jardin avec une eau exceptionnelle.
Le drame, c’est que les systèmes qui vous sont proposés sont rudimentaires et mal conçus. On se contente de brancher les descentes d’eau sur une cuve et on obtient une eau qui pue après trois ou quatre ans...-
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@auteur
Je suis d’accord que l’on récupère la pluie mais il faut le filtrer correctement.
Les nuages ne sont pas que du H2O mais aussi autre chose comme des NOx, des produits chimiques divers, et même une certaine concentration d’éléments radioactifs.
Il faut donc un bon filtre quand même, et ce n’est pas donné.Dans un pays où j’étais, la pluie agressait ma peau...
Ce qui ne m’était jamais arrivé dans le passé...Donc prudence étant mère de sûreté...
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Le Prof. Orszagh de l’Université de Mons en Belgique préconise l’eau de pluie pour tout usage, voir ici : chercher PLUVALOR Orszagh par Google. (mes excuses, le copier-coller ne fonctionne pas !)
En Belgique ceci est même obligatoire pour les nouvelles maisons.
En FRance on veut tout nous faire payer.
A quand un compteur pour l’air que nous respirons ?
Et, allons-y aussi une taxe sur les ... pets.-
cet article c’est un peu comment inventer l’eau chaude.
On devrait plutôt se poser la question de comment en sommes nous arriver à utiliser de l’eau potable pour nos toilettes, arroser les jardin etc etc...
Nos grands parents avait des puits, des pompes ou des fosses dans leur jardins.En Belgique y a 20 ans quand, je disais qu’on avait pas de cuve de récupération d’eau et que tout fonctionnait sur le même réseau, on pensait que je plaisantais.
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