La remontée fantastique
Les sondages de 2017 ont été très fiables dans les dernières semaines d'Avril 2017. Mais ils ont montré leur limite quand les dates à l'élection étaient plus éloignées. Les premiers sondages étaient très... loin de la réalité qui sera constatée le 23 Avril 2017. Dans cet article, il s'agit d'une modeste tentative d’explication à partir du cas symptomatique de l'évolution importante du vote pour Mélenchon.
Il s'agit de tenter d'expliquer la remontée de Mélenchon dans le dernier mois entre la mi-mars et l'élection du 23 Avril 2017. Il serait possible de prendre en compte les sondages de mars ou même de février ou janvier, même s'ils ont un intérêt, ils sont trop loin de l'élection et leur variabilité est telle qu'il me semble impossible de tirer des conclusions.
Pour cet exercice assez peu scientifique, le choix est fait d'essayer d'y trouver une explication "rationnelle". Faut pas exagérer mais quand même. Pour cela, il s'agit de choisir, sur des critères peu scientifiques je le reconnais, les données significatives qui peuvent expliquer cette évolution.
J'ai donc choisi de prendre en compte trois autres données que le vote LFI :
- le vote Hamon : c'est un pré-supposé car il a existé un vrai transfert de voix entre le PS et LFI,
- le taux de participation,
- le taux d'indécis.
Pour simplifier et éviter des effets liés à la méthode des différents instituts, j'ai choisi de ne prendre que les sondages de l'IFOP-Fiducial.
Voilà les chiffres :
- IFOP 18 au 21 Mars : Sûrement peu significatif car les taux de participation et d'indécis sont haut, Et surtout que la campagne n'est pas qu'au début.
Mélenchon : 11,5%
Hamon : 11,5 %
Abstention : 37 %
Indécis : 38 %
- IFOP 26 au 29 Mars : Quelques indécis de la gauche se tournent vers Mélenchon. Hamon est au tout début de sa chute vertigineuse.
Mélenchon : 14 %
Hamon : 10 % %
Abstention : 37%
Indécis : 33 %
- IFOP 30 Mars au 3 Avril : C'est la confirmation de la solidité du vote Mélenchon, des indécis arrivent encore.
Mélenchon : 15 %
Hamon : 10 %
Abstention : 34 %
Indécis : 30 %
- IFOP 11-14 Avril : Mélenchon en hausse continu, récupère les déçus de Hamon et confirme chez les indécis.
Mélenchon : 19 %
Hamon : 8 %
Abstention : 31 %
Indécis : 28 %
— IFOP 18-21 Avril : Mélenchon stabilise et Hamon est encore plus bas.
Mélenchon : 18,5%
Hamon : 7 %
Abstention : 27 %
Indécis : 26 %
Les résultats :
Mélenchon : 19,58 %
Hamon : 6,36 %
Abstention : 22,23 %
Le total des voix de Mélenchon et Hamon est de 23% au début et monte à 26% lors de l'élection. Ces 3% d'écart viennent de la campagne de Mélenchon qui a su convaincre les indécis à gauche. Mais aussi, les déçus de Hamon, par sa campagne désastreuse, ils se sont reportés sur Mélenchon. Les voix d'extrême gauche LO et NPA ont été très stables autour de 1,5% du début à la fin et n'ont pas joué le rôle que certains croyait voir dans la radicalisation du discours LFI.
Entre les premiers sondages et le résultats final, + 8,5 % !!! On peut essayer d'expliquer cette remontée par la qualité indéniable de la campagne de Mélenchon qui a su convaincre des indécis mais aussi par les transfert de voix, d'autre part, le tiers des électeurs de Hamon.
Pour cette élection, le paysage a gauche est encore plus balkanisé. LFI ne peut compter que sur les indécis, Mélenchon saura peut être faire une vraie campagne comme en 2017. Mais bon, il ne peut compter ni sur le transfert de voix du PCF, des convaincus, pas plus que sur les derniers PS ou Taubira, quand aux EELV il me semble que l'on est au plus bas et sûrement peu enclins à rejoindre LFI.
La question est simple et difficile : le deuxième tour se jouera autour des 18%, peut-être moins. LFI est donné autour de 11% (IFOP 14-17 Février) il manque autour de 7% des voix ! Peut-être moins...
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