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Accueil du site > Tribune Libre > La République face au multiculturalisme

La République face au multiculturalisme

Qu’est-ce que le multiculturalisme ? Est-ce un fait ou une idéologie ? En quel sens serait-il une « richesse » ? Le multiculturalisme politique est-il bien fondé ou plutôt une utopie ? Le présent papier cherche à lancer le débat.

Il n’est pas inutile de préciser au préalable ce que l’on entend par multiculturalisme et, tout d’abord, de le différencier de la pluriethnicité d’une société. La pluriethnicité désigne la coexistence, au sein d’un même système étatique, de plusieurs segments de population se différenciant par la pratique d’une langue ou d’une religion autre que celles du groupe majoritaire. Le terme multiculturalisme, lui, désigne plus précisément, et de manière plus circonscrite, une forme de gestion politique de la pluriethnicité, à savoir la reconnaissance institutionnelle de la nature pluriethnique de la société en question et l’inscription conséquente de mesures législatives visant à préserver les droits culturels de chacun des groupes en présence, et notamment des groupes culturels minoritaires.

Tout a commencé au Canada. Et sous les meilleurs auspices. En 1971, le Canada fut le premier pays du monde à faire du multiculturalisme une politique officielle. Comme s’en glorifie le site internet du Patrimoine canadien, "le Canada a proclamé la valeur et la dignité de tous les Canadiens et Canadiennes, sans égard à leurs origines raciales ou ethniques, à leur langue ou à leur confession religieuse".

La plupart des Etats membres de l’Union européenne ne tardèrent pas à suivre le mouvement, avec la Grande-Bretagne en fer de lance. Le multiculturalisme devint le grand concept en vogue dans le monde entier. Cet âge d’or appartient aujourd’hui au passé, en Europe en particulier. Le Danemark et les Pays-Bas ont déjà inversé leurs politiques officielles ; la Grande-Bretagne est traversée de sérieux doutes ; l’Allemagne et la France ont de plus en plus de problèmes.

« On a pu assister en France, dans les années 1980 et 1990, à la conversion d’une partie de l’intelligentsia au modèle de la société pluriethnique, dite société multiculturelle. L’idéologie multiculturaliste est défendue à la fois comme méthode de lutte antiraciste et comme une évolution nécessaire de l’État-nation à la française. Cette conversion à l’utopie du métissage culturel d’une fraction importante de l’élite politico-intellectuelle, au nom du « pluralisme » ou de la « tolérance » et des « idées progressistes », requiert un examen critique, car elle offre un soutien à la politique séparatiste suivie par les minorités militantes se référant à leurs respectives identités ethniques ou ethno-religieuses comme à des valeurs en soi qu’il faudrait à ce titre préserver absolument. Le multiculturalisme politique - ou la politique des identités - se fonde sur un principe fondamental, celui du respect inconditionnel du « droit à la différence » des communautés minoritaires, présumées victimisées, et revendiquant le droit de vivre et de penser selon leurs valeurs et leurs normes identitaires respectives. Le multiculturalisme politique constitue donc, au sens strict, un modèle de société multicommunautaire, qui s’oppose sur l’essentiel au modèle républicain de la nation marquée par l’idéal régulateur de l’intégration et par le principe de laïcité. Il favorise enfin la coexistence de communautés à base ethnique, linguistique ou religieuse, aux valeurs et aux normes différentes, voire incompatibles entre elles. Ces communautés de divers ordres risquent d’entrer en conflit, soit par le choc de leurs croyances respectives, soit par la quête de leurs intérêts respectifs. L’espace public risque ainsi de se transformer insensiblement en espace conflictuel. » (2)

Logiquement le premier souci d’un étranger cherchant à s’établir en France est de s’intégrer. Il doit donc prendre une suffisante distance vis-à-vis de ses origines et de ses appartenances, de ses héritages culturels et de ses croyances. Il n’est pas de communauté de citoyens sans une relativisation des passions identitaires. Le principe de laïcité relativise les opinions et les croyances, et apaise les passions religieuses. En Grande-Bretagne, les écoles séparées, phénomène de cloisonnement qui, en Irlande du Nord, n’a fait que creuser le fossé politique entre catholiques et protestants, sont désormais autorisées et même encouragées de facto pour d’autres franges de la population britannique. Là encore, elles seront facteur de division.

Il est important de reconnaître que les premiers succès du multiculturalisme en Grande-Bretagne étaient liés aux efforts faits par le pays non pas pour séparer, mais pour intégrer. En se focalisant sur les communautés, on n’a pas rendu service aux libertés multiculturelles. Bien au contraire. Les écoles séparées entravent l’intégration des enfants dans la société française. Plus utile pour les enfants d’immigrés serait la scolarisation à l’école publique avec une assistance scolaire ciblée. Il est probable que ce sont les parents plutôt que les enfants qui souhaitent des écoles séparées. Piscines séparées, repas spéciaux à la cantine, heures pour la prière, la suppression de certaines de nos propres traditions, fallait-il accorder toutes les revendications que le principe multiculturel avait approuvées ? C’était le principe que la République doit s’adapter à l’immigrant plutôt que l’inverse, et qu’il faut protéger la culture de l’immigrant en lui faisant tous les aménagements supposés nécessaires. Ce raisonnement suppose qu’en s’intégrant l’immigrant risque de perdre sa culture d’origine. C’est évidemment faux. En ce qui concerne les enfants, l’entretien de la culture d’origine dépend principalement des parents. En outre, l’assimilation d’une deuxième culture ne supprime pas la première.

Comme le nationalisme xénophobe, le communautarisme ethno-religieux enferme les individus dans tel ou tel système de normes, il soumet les choix individuels aux préférences de groupe, il limite, voire détruit la liberté de penser et d’agir. Communautarisme et multiculturalisme constituent des réactions autoritaires camouflées contre les libertés individuelles : ils reviennent à soumettre les individus aux valeurs et aux normes particulières de leur identité d’origine, de leur communauté religieuse ou ethno-religieuse d’appartenance. Ils sont d’autant plus dangereux qu’ils ont appris à parler la langue de miel de l’appel à la tolérance et du respect des différences, culturelles et autres. Le multiculturalisme devient une menace pour le pluralisme démocratique et la paix civile surtout lorsqu’il s’accompagne de programmes prétendant corriger de façon autoritaire la discrimination sociale, par exemple, en interdisant toute critique du communautarisme islamique avec des menaces de poursuites pour « islamophobie », ce qui revient au rétablissement du délit d’opinion. Comme les lois Mémorielles, ces mesures et accommodements sont parfois excessifs. Plus utiles seraient des mesures pour soutenir et renforcer l’intégration, qui reste la clé du problème.

« Très noble en principe, surtout quand on la formule dans les couloirs feutrés d’un parlement loin des quartiers chauds, un verre de martini à la main, l’idée de multiculturalisme pèche par le fait qu’elle est définie superficiellement et qu’elle introduit dans le corps social, et la culture qui donne sens et cohésion à ce dernier, un élément fragmenteur qui s’appelle le vouloir individuel absolu. Le vouloir d’un électron libre de choisir ses allégeances, de fabriquer sa pâte identitaire comme on commande un repas à la carte. C’est la modernité qui multiplie à l’infini les appartenances et crée une illusion d’unité par gonflement d’un langage diplomatique et flou auquel tous entendent ce qu’ils veulent bien entendre. C’est le village global aux multiples traditions populaires déracinées et réduites à l’état de caricature. Toute racine gréco-judéo-chrétienne lui est odieuse, toute définition dangereuse, toute verticalité un démenti à sa Weltanschaung festive, technicienne et horizontale. » (4)

Toujours présenté comme une « richesse », le multiculturalisme comme idéologie politique approuve le séparatisme et de ce fait contrarie l’intégration. Les problèmes associés à la pluriethnicité, phénomène présent dans tous les pays développés, requièrent une politique non pas multiculturaliste, mais de l’intégration. En Australie, la glorification de la « richesse multiculturelle » avait atteint l’excès d’un mépris de la culture nationale, condamnant en même temps le principe de l’intégration comme « raciste », avant que la pression de l’opposition populaire n’ait réussi à rétablir le bon sens. En quoi consiste la « richesse » de la pluriethnicité ? Doit-on comprendre une richesse économique en termes de main-d’œuvre plutôt qu’une richesse culturelle, étant donné que les immigrés influencent peu la culture nationale ? Ou bien, la culture française serait-elle plus multiculturelle aujourd’hui qu’il y a cinquante ans ?

Etranger moi-même, je ne m’oppose nullement à la pluriethnicité. Au contraire, je vois dans l’étranger « mon semblable, mon frère », et la présence de communautés, qui offrent la possibilité de se dépayser en allant manger chez les Marocains ou les Chinois ou les Indiens, est bien agréable. De telles communautés existent dans toutes les grandes villes du monde, sans provoquer de l’animosité chez les autres habitants. Ce qui provoque des réactions xénophobes c’est lorsqu’une communauté se constitue en lobby pour exiger des modifications des lois, mœurs et traditions, surtout lorsque les revendications sont approuvées par l’idéologie officielle, sous le slogan de multiculturalisme. Il me semble que le statut d’immigré ne me donne pas des droits particuliers, mais plutôt des devoirs, surtout celui de l’intégration. Normalement l’étranger ressent une reconnaissance de l’accueil dont il a bénéficié. Il devient fidèle à la France, parfois même un peu nationaliste, sans pour autant nier ses origines.

Références :

1. Henri Pena-Ruiz, La Laïcité pour l’égalité, Paris, Mille et une nuits, 2001.

2. Pierre-André Taguieff, La République enlisée. Pluralisme, « communautarisme » et citoyenneté, Paris, Éditions des Syrte, 2005.

3. Le Multiculturalisme - Andrea Semprini - PUF - Que sais-je n° 3236.

4. Mikhaël Elbaz et Denise Helly (directeurs de l’édition), Mondialisation, citoyenneté et multiculturalisme, L’Harmattan, Les Presses de L’Université Laval, 2001.


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32 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 3 avril 2008 10:32

    Vous résumez bien la situation actuelle en écrivant

    "Ce qui provoque des réactions xénophobes c’est lorsqu’une communauté se constitue en lobby pour exiger des modifications des lois, mœurs et traditions, surtout  lorsque les revendications sont approuvées par l’idéologie officielle, sous le slogan de multiculturalisme. Il me semble que le statut d’immigré ne me donne pas des droits particuliers mais plutôt des devoirs, surtout celui de l’intégration"

    Je ne pense pas appeler cela "xénophobes",mais quand ce communautarisme vient de pays qui ne respectent pas les droits de l’homme et que ce communautarisme ne cherche pas l’intégration dans une société mais le droit de mettre en application "ses" lois basées uniquement sur une religion,alors cela créé des conflits,surtout dans une société laique

    Regarger la Turquie !

     

     


    • Zalka Zalka 3 avril 2008 13:36

      La turquie ? Vous parlez de ce pays laïque dont l’état moderne a été pensé par un athée convaincu ?


    • Gazi BORAT 3 avril 2008 16:03

      "Regarder la Turquie !"

      Oui en effet, car il s’y passe des choses intéressantes, notamment la procédure en ciurs d’interdiction de l’AKP pour atteinte à la laïcité..

      A quand une procédure d’interdiction de l’UMP ?

      gAZi bORAt


    • Gazi BORAT 4 avril 2008 08:13

      @ux "moinsseurs"

      Mon commentaire aurait-il reçu des votes négatifs en protestation à la procédure d’interdiction de l’AKP ou pour ma boutade sur l’interdiction de l’UMP ?

      Aurais-je été la cible de supporters de l’islamisme "soft" de Tayyip Erdogan ou de fanatiques du libéralisme "hard" de Nicolas Sarkozy ?

      Ou d’une alliance de ces deux catégories ?

      gAZi bORAt


    • mandrier 3 avril 2008 10:39

      La République est incompatible avec l’islam, et les directives de "Bruxelles"....

      Par conséquent, défendue mollement par les "politiques" et l’atonie du Peuple, elle disparaitra dans quelques années ....


      • mike57 3 avril 2008 11:40

        EURABIA" , le titre d’un livre de Bat Ye’or, n’est pas toujours bien compris.
        L’Europe s’est transformée en " Eurabia" , c’est-à-dire un mélange d’Europe et de monde arabo/musulman. Cette nouvelle Europe, à visage méditerranéen, arabo/méditerranéen, est fondamentalement anti-chrétienne, anti-occidentale, anti-américaine, et antisémite. C’est le dialogue Euro-Arabe qui est responsable de cette transformation.

        Daniel Pipes, un des plus brillants islamologues, est reconnaissant à Bat Ye’or de retracer l’histoire secrète de l’Europe depuis plus d’une trentaine d’années et de montrer comment s’est opérée , insensiblement , l’islamisation du continent.

        L’Europe s’est soumise aux demandes des musulmans , au nom d’un faux multiculturalisme et sous le couvert d’un dialogue Euro-Arabe. Elle n’est plus purement européenne mais euro-arabe et cette nouvelle identité est dangereuse .


        Robert Spencer reconnaît que Bat Ye’or est une des rares dans le monde à montrer ce qui est en train d’arriver à l’Europe aujourd’hui. L’Europe est en voie de perdre son identité, son histoire, sa fierté. C’est un suicide culturel et une honteuse soumission aux valeurs de l’islam.


        • mike57 3 avril 2008 11:42

          EURABIA , on le voit comment ?


          - cela s’est traduit par des tas de séminaires, de colloques "euro-arabes" comme à l’université de Venise en 1977 , le colloque de Hambourg en 1983 où des participants des deux civilisations ont plaidé pour une coopération économique et culturelle.


          - cela s’est traduit par une politique étrangère"eurabienne" anti-sioniste et antisémitisme( en prime !)


          - cela s’est traduit par une nouvelle culture "eurabienne" "le mythe de l’Andalousie", "l’islam des lumières", une nouvelle histoire de l’islam où le mot "jihâd" signifie "effort spirituel"
          D’ailleurs les nouveaux prédicateurs "eurabiens" parlent d’islam de paix et de tolérance et ignorent la signification du mot "dhimmi"


          - cela s’est traduit par un nouveau culte "eurabien", le palestinisme
          .
          Il y a des hommes politiques "eurabiens "et même des écclésiastiques "eurabiens". Comment les reconnaître ?
          Ils se trahissent, au détour d’un discours : ils parlent de valeurs culturelles communes, de racines communes, ils n’ont pas peur de l’islam,
          "mais qui a peur de l’islam ?", "il faut vivre avec l’islam", "nos frères les musulmans" , la nécessité d’une entente avec le monde arabe etc...
          Jacques Chirac, Dominique de Villepin sont des " eurabiens" convaincus.


        • masuyer masuyer 3 avril 2008 12:04

          Bonjour Kookaburra,

          je vous remercie pour votre article qui a le mérite de ne pas trop agiter de "chiffons rouges" comme c’est trop souvent le cas. En ce sens il est un excellent support à discussion.

          Pour autant je n’ai pas la même lecture que vous.

          "Ce qui provoque des réactions xénophobes c’est lorsqu’une communauté se constitue en lobby pour exiger des modifications des lois, mœurs et traditions"

          Il me semble que cela revient à dénier à certains groupes le droit de tenter d’influer sur le modèle de société dont ils sont également une composante.

          Ce refus de tout droit colleectif se traduit par l’étiquette négative accollée à chaque revendication collective. Quant il s’agit de groupes socio-professionnels on parle de "corporatisme", quand il s’agit de groupes "ethniques" ou "culturels" de communautarisme.

          N’est-ce pas une façon d’isoler les individus afin de mieux désamorcer toute tentative populaire d’influer sur le destin national ?

          Cordialement


          • faxtronic faxtronic 3 avril 2008 14:48

            Non,

            Le lobbying communautaire consiste a changer une société dans son ensemble pour le bien etre d’une communauté particulire.Cela consiste aussi a decouper une sociéte en morceau en disant :"toi tu as le droit de faire cela car ta couleur de peau te le permet", ou bien cela consiste vouloir diligenter une societé hors de la democratie.

            C’est mauvais de toute facon, enfin c’est mauvais pour la societe d’accueil. Je le sais, mon reve c’est d’aller coloniser au nom d’un groupe de francais un pays chaud.


          • Dalziel 3 avril 2008 17:37

            Le lobbying communautaire consiste a changer une société dans son ensemble pour le bien etre d’une communauté particulire.

            Ah mais Masuyer n’a rien contre ce lobbying, du moment que la "communauté particulière" n’a rien à voir ni avec les Indos-européens, ni avec une religion chrétienne, ni avec les cultures grecque, latine, germanique et slave...


          • docdory docdory 3 avril 2008 21:40

             @ Masuyer 

            J’ai l’impression que vous n’avez pas bien saisi toute la subtilité de la pensée de Kookabura , avec laquelle je suis en plein accord .

            Quand vous dites " cela revient à dénier à certains groupes le droit de tenter d’influer sur le modèle de société dont ils sont également une composante " , vous oubliez que la République est composée de citoyens , qui chacun à son échelle peut , par le suffrage universel , peut tenter d’influer sur le fonctionnement de la société dans laquelle il vit . Ce sont les citoyens qui votent , pas des " groupes " !

            Ce qui signifie que chaque citoyen doit voter en fonction de ses choix propres concernant ce qu’il croit être l’intérêt de la Nation et non des choix qui lui seraient imposés par les traditions d’un groupe dont les intérêts n’auraient éventuellement rien à voir avec l’intérêt commun .

            A moins que vous ne souhaitiez instituer un bureau de vote par " groupe " , sans isoloir , afin que le " groupe " vérifie que le citoyen ( qui ne serait plus que " membre du groupe " ) vote comme le groupe le désire ...


          • masuyer masuyer 3 avril 2008 22:55

            Doc,

            vous êtes un peu naïf Doc, non ? Vous croyez que les individus votent uniquement en tant qu’individus dans l’intérêt de la nation. Un individu appartient à des groupes, qu’ils soient professionnels, sociaux, culturels, religieux. Et tout cela influe sur ses choix. Un catholique fervent ne votera pas pour un candidat pronant l’homoparentalité, le mariage homosexuel et l’euthanasie. Vous croyez qu’un médecin libéral voterait pour un candidat qui appelerait à nationaliser la médecine ?

             


          • docdory docdory 4 avril 2008 09:38

             @ Masuyer

            Je suis médecin libéral , je ne verrais aucun inconvénient à ce que la médecine soit nationalisée . Je prendrais 5 semaines de congés annuels au lieu de trois , et j’aurais un repos compensateur après mes gardes ...


          • docdory docdory 4 avril 2008 09:49

             @ Masuyer 

            Chacun d’entre nous appartient à des multitudes de groupes , dont les intérêts peuvent être opposés . Par exemple , si je fais partie du corps médical , je fais aussi partie , par exemple , des opposants aux TCE , des défenseurs de la laïcité , politiquement je me situerais en principe " à gauche " même si cette notion a été pulvérisée par la gauche elle-même . J’appartiens aux " classes moyennes " etc...

            Lorsque j’ai voté aux présidentielles , j’ai voté Schivardi pour défendre l’intérêt de deux de ces groupes ( laïcité , non au TCE ), au détriment probablement des intérêts des autres groupes dont je fais partie ... 


          • michec 5 avril 2008 11:20

            Ne vous éloignez pas du sujet !


          • barbouse, KECK Mickaël barbouse 3 avril 2008 17:14

            bonjour,

            j’aime bien l’aspect modérer de votre article, avec l’argument gastronomique sur ces identités culturelles qui enrichissent la diversité du contenu de nos assiettes, ça a quelque chose de typiquement français.

            mais, si selon vous, Ce qui provoque des réactions xénophobes c’est lorsqu’une communauté se constitue en lobby pour exiger des modifications des lois, mœurs et traditions, surtout lorsque les revendications sont approuvées par l’idéologie officielle, sous le slogan de multiculturalisme.

            J’ai bien envie de vous dire qu’il n’y a pas besoin de constituer un lobby pour engendrer des réactions de rejets de la part de la culture native d’un endroit face a la culture migrante. la création d’un lobby est une étape dans un processus déja bien avancée.

            la xénophobie commence d’abord par l’ignorance mutuelle et la violence des rapports entre les identités collective face a l’individu. Dans certaines situation résulte de ces confrontations une estime mutuelle, comme par exemple ces mineurs de fond chti, polonais, italiens, etc... qui se tapaient sur la gueule le samedi soir mais finissaient bras dessus bras dessous en vomissant leur patron.

            et le rejet mutuel, comme le racisme anti "tout ou partie des banlieues" et le racisme anti blanc.

            il y a aussi la force du nombre, seul, entouré de catholique comme de musulman,

            on se dit bon, on va pas exiger un lieu de culte pour sa manière de prié, imposé sa façon de voir le monde, etc.. déja plus nombreux, on l’envisage, encore plus nombreux, on trouve un peu de fond, etc... et petit a petit on affirme ces convictions, meme fausse, on exige d’etre bien traité, on revendique sa liberté d’un coté, et on s’impose par le nombre sur des personnes seul ou en situation de faiblesse.

            combien de converti français à la religion musulman issue de milieu moyen ou favorisé ? Et combien de ces personnes si la précarité les poussent dans une barre hlm resterons familalement laique ou catholique réduite en minorité dans leur environnement humain directe ?

            Vous faites quoi seule entouré de personnes qui vous disent " si tu t’habille pas comme ça, ou si tu penses ça, tu es raciste, tu es une putain, tu es un ennemi, on va te taper", a par chercher par tous les moyens a les convaincre que vous etes anti raciste, religieux de la meme religion qu’eux, et sincère à leur "cause" ?

            combien de gamine "pas raciste" finissent par envisager un voile sur la tête pour etre accépter par leur "belle famille", etc,

            et combien de pères envisagent sereinement que leur propre enfants deviennent musulmans s’ils n’attaquent pas cette ’religion, secte, philosophie" ( rayez la mention inutile).

            D’ailleurs combien de père musulman moderne et français sont dégoutés de dire a leur fille de mettre un voile sur la tête mais le fond quand même de peur qu’elle se fasse agressé ou maltraité par les haschichés du quartier en manque de fille a traiter de pute pour leur mettre des "coups de pressions"

            d’ailleurs le multiculturalisme à la française ne tiendrais pas une seconde aprés le premier attentat en france. Dans les mois qui suivent on autorise les milices privés a 10 contre un, et un climat de guerre civil régnera entre les différents français qui depuis longtemps ne se satisfont pas de leur police pour garantir leur sécurité.

            Aussi, c’est une idéologie bien fragile que le multicultralisme qui divisent les hommes sur un si petit territoire comme la france, ou par lien familiaux, amicaux, professionnelles, pour une personne qui se fait voler son portable dans la rue, plus de 20 personnes sont au courants dans les heures qui suivent, et jugent qu’il y en marre des voleurs, des étrangers, etc...

            combien de français qui ont fait des efforts scolaires, sont des hommes et des femmes debout et dignes, sont ravalé au rang d’allié des criminels de banlieue a cause de leur couleur de peau ou la religion de leur parents ?

            la question c’est quelle idéologie est capable d’absorber et d’unifié toute les sensibilités identitaires françaises en une unité forte et indivisible, motrice d’avenir, d’hygiène de moeurs et de vie collectives, qui ne se fasse pas par la négation des conflits identitaires, abus de faiblesses, l’égalitarisme idiot entre des idéologies qui ne se valent pas, et autre dérives du multiculturalisme malsain d’aujourdh’ui.

            amicalement, barbouse.


            • michec 5 avril 2008 11:45

              "J’ai bien envie de vous dire qu’il n’y a pas besoin de constituer un lobby pour engendrer des réactions de rejets de la part de la culture native d’un endroit face a la culture migrante."

              Je pense que vous avez raison, ce ne sont pas les revendications des minorités qui créent le rejet dont elles sont parfois victimes.

              A Carpentras, la ville que j’habite, ce qui domine, le soir après 19 heures, c’est un sentiment d’insécurité provoqué par la multiplication d’actes d’incivilités, de provocations, d’insutes , etc.

              Lorsque mon amie rentre à la maison le soir et me raconte qu’elle a été harcelée par une bande de gamins qui voulaient lui pincer les fesses au seul motif qu’elle est une jeune femme blonde aux yeux bleus, je ne peux réprimer un sentiment de colère.

              Est-il indécent de porter des jupes en été dans une ville où il fait chaud et pourquoi une feme qui porte une jupe serait-elle une pute ? (au passage je demande pardon aux prostituées qui sont sans doute des femmes aussi respectables que les autres)

              Il me semble que notre société ferme souvent les yeux sur des comportements d’intolérance dont la majorité ethnique n’a pas le monopôle.


            • pdth pdth 3 avril 2008 22:44

              il est diffiicle d’ avoir de jugement définitif sur la question , faute de références historiques , jusqu’ à aujourd’hui les périodes où les cultures se sont cotoyées au sein d’un espace national n’ont été que des périodes de transitions avant qu’une culture ne prenne le dessus puis supplante totalement la (ou les ) autres.

              Ainsi quand les flux migratoires ont été faibles les populations arrivantes ont été totalement assimilées et quand ils ont été massifs les population d’accueil on bien souvent adopté les moeurs des nouveaux arrivant s

              il est exact que les migrations des siecles précédant avaient souvent pour objet l’asservissement des peuples conquis ce qui est sans rapport avec les flux migratoire pacifiques de notre périoe

              Ainsi l’ Europe a des atouts pour réussir cette cohabitation mais à l’horizon de plusieurs décennies ou des siécles il est difficile de savoir si les nouveaux arrivants vont se mélanger aux autochtones en enrichissant le patrimoine culturel de la population d’accueil ou s’ils vont progressivement imposer leurs normes culturelles.

              Chacun peut avoir sont avis sur la question , par contre bien imprudent que celui qui a des certidudes en la matière.

              Nos héritiers écriront l’avenir de notre civilisation , souhaitons qu’ils le fassent avec sagesse et que tout se passe pacifiquement .

               


              • ka 4 avril 2008 00:53

                @ Kookaburra

                Vous écrivez :

                "Logiquement le premier souci d’un étranger cherchant à s’établir en France est de s’intégrer. Il doit donc prendre une suffisante distance vis-à-vis de ses origines et de ses appartenances, de ses héritages culturels et de ses croyances."

                Une bonne intégration est avant tout une intégration réciproque, si je fais un effort pour m’intégrer, ce qui ne signifie pas que je doive renoncer à ce qui fait mon identité, mon passé, mes racines, en retour je suis en droit d’attendre quon fasse des efforts pour m’intégrer, si on ne m’accepte pas et qu’on ne me reconnait pas comme membre légitime de la société ça ne me donnera pas envie d’appartenir à cette société et c’est ce qui peut pousser certains à vouloir rejeter tout ce qui fait la culture dominante du pays en question. Une société ne peut pas être composée de clones, la différence même culturelle doit avoir sa place dans n’importe quelle société si cette différence n’entrave pas la cohésion entre les membres de cette société.

                La plupart des sociétés sont de toute façon composées de cultures différentes et ce depuis déjà très longtemps. Dire que l’on accepte la pluriethnicité ça permet d’éviter de passer pour un raciste mais refuser d’admettre que d’autres cultures puissent cotoyer la culture dominante d’un pays quand elles ne représentent pas de danger pour la société c’est refuser net ces autres cultures.

                Vous mettez en parallèle le multiculturalisme et le communautarisme mais ce sont deux choses bien distinctes. Le multiculturalisme accepte la coexistence de plusieurs cultures il ne les isolent pas. Le communautarisme peut concerner des individus qui se reconnaissent dans une même culture et/ou appartenant à une même ethnie et prône la séparation avec les autres communautés, l’isolement. 


                • AzouzSarkozy 4 avril 2008 03:52

                   Très bel article, parfait résumé de la situation dans laquelle nos dirigeants nous enfoncent depuis 40 ans.

                  Comme vous le soulignez, ce sont aujourd’hui les communautaristes les plus xénophobes qui se cachent derrière des accusations de racisme face à ceux qui ne pensent pas comme eux. Pour combien de temps cela marchera-t-il encore ? Je fais référence à des personnalités publiques telles que Houria Bouteldja, mais aussi à ce que vivent au quotidien dans l’anonymat des millions de personnes.

                  J’ai été très surpris à l’écoute de l’interview qu’a donnée Geert Wilders (disponible ici en deux parties) : il a été qualifié de populiste, de xénophobe et d’extrêmiste dans tous les médias Français (y compris ceux de droite, pas uniquement Libé et l’Humanité qui nous ont habitués à l’usage abusif de ces adjectifs), mais ce qui ressort de cette interview c’est qu’il souhaite "protéger l’identité des Pays Bas". Un tel souhait est considéré comme honorable quand il est émis par une minorité, raciste quand c’est la majorité qui l’exprime.


                  • masuyer masuyer 5 avril 2008 11:37

                    J’aime bien quand Aegidius Rex joue sa Mme de Rotschild. Petit florilège des interventions de M. Rex

                    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=38238#commentaire1671758

                    http://www.agoravox.fr/commentaire_static.php3?id_article=38107&id_forum=1669780

                    Pouvez-vous nous expliquer M ; Rex en quoi votre prose n’est pas injurieuse ?


                  • masuyer masuyer 5 avril 2008 11:44

                    M. Rex,

                    Je repose ma question : avez-vous déjà vu un Ratagaz jouer du violon classique ?

                    Je voudrais bien répondre à votre question, mais je ne sais pas ce qu’est un Ratagaz (un habitant du Ratagzan ?).

                    Veuillez avoir l’amabilité de me le préciser, je me ferais un plaisir de vous répondre.

                    Juste une chose, quand vous parlez de "violon classique" je suppose que vous pensez musique savante occidentale. Avez-vous déjà entendu parler de musique savante perse, arabo-andalouse, indienne, japonaise ?


                  • ZEN ZEN 5 avril 2008 11:56

                    @ Masuyer, bonjour

                    Bien vu. En fait , Rex a un vocabulaire des plus varié : un mélange de fausse aristocratie et de vulgarité déchainée, suivant les cas.

                    Sa prose, trés révélatrice, fait vraiment "fûhrer", comme disait quelqu’un...

                     


                  • masuyer masuyer 5 avril 2008 12:06

                    Bonjour Zen,

                    j’espère quand même qu’il me répondra sur la définition de Ratagaz, je lui est demandé poliment.

                     


                  • armand armand 5 avril 2008 11:21

                    Pour pouvoir s’intégrer, un immigré doit percevir une certaine ’valeur ajoutée’ dans son pays d’accueil. Pour cela, il faudrait déjà que les structures de ce pays soient fortes, et que le sentiment de groupe (cher à Ibn Khaldun, cher Fouad...) soit solidement enraciné. Pour caricaturer un peu, si les Français étaient fiers d’être Français, et si l’école véhiculait une culture de cohésion, et non le doute et le persiflage, l’assimilation se ferait plus facilement. Effectivement, comme l’a rappelé Ka, dans la pratique il y aurait une conformité extérieure au pays d’accueil, et le maintien des traditions à domicile. Mais qu’entend-t-on de nos jours par culture et art de vivre à la française à une époque de standardisation cconsumériste ?

                    Mais il est curieux de voir que les immigrés de fraîche date aux Etats-Unis sont souvent plus patrites encore que les Américains de souche. Jusqu’à affluer en masser pour se faire tuer en Irak... 


                    • michec 5 avril 2008 12:09

                      Monsieur, vous proférez des propos racistes que j’ai signalés à l’administration de ce forum.

                      J’espère que vous serez exclu rapidement.


                      • michec 5 avril 2008 12:13

                        Mon précédent message s’adressait à REX.

                        Il y a des limites à la liberté d’expression, non mais !

                         


                      • masuyer masuyer 5 avril 2008 13:00

                        M. Rex,

                        votre assertion est stupide mais je n’en tire aucune conclusion quant à vous, elle n’était peut-être écrite que sous le coup d’une colère qui vous aurait fait perdre toute raison.

                        C’est trop beau la multi-culture, d’un côté Mozart, de l’autre NTM.

                        Vous auriez du écrie plutôt : "d’un côté Sardou de l’autre NTM"

                        ou : "d’un côté Mozart de l’autre le maqâm"

                        Ca aurait été encore trop lapidaire, mais nettement plus pertinent.


                      • armand armand 5 avril 2008 16:06

                        Merci Masuyer d’avoir sorti les mots de ma bouche... euh, de mon ordi, plutôt.

                        On pourrait citer également plusieurs chanteuses d’opéra qui n’ont vraiment pas un teint de Valkyrie...


                      • armand armand 5 avril 2008 16:09

                        A y réfléchir, Ratagaz, ne serait-ce pas un cousin du Butagaz ?

                        Mais réjouissons-nous, il y a des progrès, Rex nous épargne sa diatribe habituelle sur la circoncision !


                      • Kookaburra Kookaburra 5 avril 2008 20:02

                        Merci à tous ceux qui ont fait un commentaire sérieux,  positif ou négatif, j’en profite des deux, mais pourquoi écrire des remarques frivoles ?  Si elles sont vraiment amusantes, OK d’accord, je peux rire avec vous, mais des remarques bêtes sont une pollution sur Agora vox, non pas seulement pour mon propre article - je les déplore sur tous les articles.


                        • Radix Radix 6 avril 2008 19:28

                          Bonjour

                          Il est évident que le parallèle que vous faites entre l’Europe et le Canada oublie que celui-ci s’est fondé sur l’immigration massive, ce qui n’est pas le cas ici. Les dirigeants ont donc entériné un état de fait et non pas contrôlé un processus qui leurs échappaient.

                          En Europe nous avons le cas particulier de l’Angleterre mais celle-ci a du faire face à un afflux massif d’immigrants venus de leurs anciennes colonies et elle n’ont plus n’a pas eut le choix.

                          Radix

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