La résistible ascension de la vague scélérate
« La vague scélérate, c'est celle qui est totalement démesurée par rapport à ce qu'on peut attendre dans les conditions de mer qui règnent lorsqu'elle survient. (…)On notera que dans la pratique, on n'a qu'exceptionnellement les moyens de mesurer une vague scélérate pour valider sa nature, et que ce sont malheureusement alors les dégâts qu'elle cause qui aboutissent à sa classification. Ces dégâts peuvent être liés non seulement à la hauteur de la vague, mais aussi à sa cambrure (…) Un certain scepticisme subsiste souvent quant à l'existence des vagues scélérates, qui peuvent aussi apparaître comme une trop bonne excuse pour dissimuler des causes moins avouables de naufrages, telles que l'impréparation, les erreurs humaines… (…)C'est bien là le danger des vagues scélérates : même si leur sévérité n'excède pas le maximum prévisible, elles surviennent à un moment où on ne s'en croit pas menacé.(…) Les vagues scélérates sont dangereuses parce qu'elles surviennent au sein d'un état de mer plutôt modéré et qu'elles concentrent en elles une proportion inattendue de l'énergie qui aurait du se trouver dispersée, débordant ainsi les précautions et les dimensionnements qu'on avait réalisés sur la foi de cette modération apparente. L'analyse des observations se heurte à leur rareté, et au manque de fiabilité des instruments de mesure en conditions extrêmes. Toutefois, notre équipe et les laboratoires français et étrangers avec lesquels elle collabore ont pu récemment émettre quelques hypothèses. »
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Le 25 mai dernier, la blonde Marine Le Pen se félicitait bruyamment du succès d’une vague qu’elle ne voit pas blonde, mais bleue.
Comme c’est curieux ! Vous l’imaginez avec des cheveux bleus ? Curieux aussi cette façon qu’elle a eu de se rebaptiser, elle que son père avait prénommée Marion Anne Perrine, puis de rebaptiser le Front National. A la thématique du « Front », trop obtus peut-être, elle semble avoir préféré celle du « mouvement ». Associé à son nouveau prénom, elle a pu le décliner en « vague », voire en « tsunami ». A-t-elle voulu montrer à son papa qu’elle allait passer d’une « guerre de position » à une « guerre de mouvement » ? D’aucuns diront qu’elle a substitué un vague front de mer au front des baroudeurs. Mais le choix de la « vague » laisse songeur. Marine ignorait-elle qu’une étude expérimentale en 1967, puis un film en 2008 avaient porté ce titre ? Des chercheurs de Palo Alto en Californie avaient en effet tenté une étude expérimentale sur le fascisme, cherchant à comprendre comment les Allemands, par exemple, avaient pu suivre le parti nazi. Et c’est un Allemand qui en a fait un film. Il y mettait en scène un professeur qui tentait une expérience et cette expérience lui échappait.
Mais peut-être ce double choix de Marine, pour son prénom et pour le nom de son mouvement, est-il tout simplement romantique et nostalgique ? Un retour à la mer et à la mère ? S’est-elle tout simplement souvenue de ses origines bretonnes ? Hélas, les blonds ne courent pas les rues dans cette Armorique qui a résisté aux dernières vagues bleues marine. Déjà des Ramoneurs de Menhirs chantaient leur détestation de Front National.
https://www.youtube.com/watch?v=vfJ82B8WVuo
Sans aller jusqu’à ces extrémités, beaucoup de Bretons pu ont reprendre en chœur une chanson du Nord : « « Quand la mer monte, j’ai honte ».[i]
1 Sauce Nat’, rouge au front et mouvement de menton
« Le fascisme a vraiment mauvaise presse de nos jours », avais-je affirmé, un peu légèrement peut-être, il y a un an déjà
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/le-fascisme-a-vraiment-mauvaise-137628
Avec le succès des listes « fascistes » en Europe, il est nécessaire de revenir sur ce sujet brûlant. Je mets des guillemets car la blonde Marine a déclaré qu’elle poursuivrait de sa vindicte tous ceux qui oseraient affirmer que le Front National est un parti d’extrême droite. Depuis, de nombreux commentateurs ont recours à des précautions oratoires et il faut passer la Manche pour entendre un Nigel Farage continuer de déclarer qu’il ne veut pas frayer avec un parti antisémite. Il va même jusqu’à ajouter : « Même si je pense que Marine Le Pen a pris une position très différente de celle de son père, ce parti a toujours Jean-Marie Le Pen en lui" »
La pauvre pourrait lui rétorquer qu’ils sont plus proches qu’il ne le croit.
La Sauce Nationale les réunit, dirait-elle, mais elle les oppose aussi comme se sont opposées depuis la Guerre de Cent Ans les deux nations. A cette Sauce, la blonde ajouterait volontiers la Sauce Nataliste où elle marine encore parfois. Et la passion pour la sauce n’est pas incompatible avec le goût pour la saucisse et le saucisson. Certains de ses amis ont lancé, il y a quelques années, la mode des « apéros-saucissons ». Mais d’autres, parfois les mêmes, se sont laissé aller depuis à des « prières de rue » qu’ils reprochaient pourtant à leurs concurrents mahométans. L’engliche doit se marrer en voyant la grosse frenchie se débattre dans ses contradictions. Et les deux de s’affronter, le rouge au front, en levant le menton comme le faisait comme le faisait autrefois jadis naguère Mussolini (béni soit son nom).
2 « front national des villes. Front National des champs »
J’emprunte ce titre au petit livre d’Octave Nitowski que devraient lire ceux qu’on appelait gauchistes et qui se présentent désormais comme des anti-fas[ii].
Il y raconte comment une population ouvrière privée de travail et de perspective, dans un bassin minier qui était un bastion du parti communiste, s’est détourné du « saucialisme » et s’est tournée vers la blonde Marine. Plusieurs de ses observations recoupent celles d’Emmanuel Todd et de Hervé le Bras dans Le mystère français.
Au risque de faire hurler les gauchistes de toutes les obédiences, mais aussi les fascistes, honteux ou fiers de l’être, il convient de rappeler les liens (qui ne sont pas des équivalences) entre le fascisme et le « saucialisme ». Il est ici question de l’Etat et de la Nation, de la façon dont cette question été abordée et parfois résolue par les « fascistes historiques ». Je commencerai par en citer quelques-uns :
- le père fondateur Benito Mussolini (1883-1945) qui au début des années vingt de l’autre siècle déclarait sans ambages : « Je suis un libéral. La nouvelle réalité de demain, répétons-le, sera capitaliste. La vraie histoire du capitalisme ne commence que maintenant. Le socialisme n’a plus une chance de s’imposer. [...] Il faut abolir l’État collectiviste, tel que la guerre nous l’a transmis, par la nécessité des choses, et revenir à l’État manchestérien » (au Parlement italien le 21 juin 1921)
puis : « Nous voulons dépouiller l’État de tous ses attributs économiques : assez de l’État cheminot, de l’État postier, de l’État assureur. » (Benito Mussolini, 1922)
Mais à la fin de ces années vingt, il avait des accents hegeliens :
« Tout dans l’Etat, rien contre l’Etat, rien hors de l’État ». (1927)
- Son disciple et admirateur Adolf Hilter (1889-1945) qui, moins de dix ans plus tard, exposait son programme et sa vision du monde : « Ce n’est pas l’Allemagne qui va devenir bolchevique mais le bolchevisme qui se transformera en une sorte de national-socialisme. En plus il y a plus de liens qui nous unissent au bolchevisme que d’éléments qui nous en séparent. (…) Je ne suis pas seulement le vainqueur du marxisme. Si l’on dépouille cette doctrine de son dogmatisme judéo-talmudique, pour n’en garder que le but final, ce qu’elle contient de vues correctes et justes, on peut dire aussi que j’en suis le réalisateur. » (Discours au Reichtag en 1936).
- Et Joseph Goebbels (1997-1945), le Dir. Com. du parti nazi, déclarait : « Nous sommes socialistes [...] nous sommes ennemis, ennemis mortels de l’actuel système économique capitaliste avec son exploitation de celui qui est économiquement faible, avec son injustice dans la redistribution, avec son inégalité des salaires. ».
On aura remarqué la propension de ces leaders d’opinion à disparaître en 1945, ce qui a permis au philosophe Eric Zemmour de formuler cette assertion que « le fascisme a disparu en 1945 ». Les gauchistes évidemment ne partagent pas cette opinion. Ils voient des fascistes partout, mais peu d’entre eux prennent la peine de les lire. Ils se contentent de les dénoncer. Les plus sérieux d’entre eux ont quand même lu le livre de Wilhelm Reich, Psychologie de masse du fascisme, voire un petit texte moins connu de Georges Bataille, La structure psychologique du fascisme, tous deux parus en 1933. Certains même peuvent citer cette formule de Guy Debord dans la Société du spectacle (1967) : « Le fascisme est l'archaïsme techniquement équipé »[iii].
Mais bien peu de gauchistes ont dû lire les considérations de Mussolini, Hitler et Goebbels que j’ai citées plus haut. En revanche, je les ai trouvées dans une « discussion entre intellectuels nationalistes français » qui semblent s’imaginer qu’il existe « deux théories fascistes de l’Etat ». Contrairement aux gauchistes internationalistes, les « intellectuels nationalistes français » ont l’habitude de lire les productions littéraires de leurs adversaires et de s’y référer, partageant pour eux un mélange de détestation, de haine, de mépris, mais aussi d’admiration.[iv] Ils savent donc que le mouvement socialiste ouvrier du XIXè siécle voyait s’affronter en son sein « deux théories de l’Etat » : celle de Marx et celle de Bakounine. Et ils savent aussi qu’en revanche il n’y a pas de théorie de l’Etat dans la pensée fasciste. Il y a seulement une pratique opportuniste pour s’emparer de l’Etat, ce qui permet à un Mussolini « plus mûr » de corriger un Mussolini encore un peu vert et libéral ; et à Marine le Pen de prêcher pour l’interventionnisme de l’Etat quand son papounet avait épousé la « Révolution conservatrice et libérale » de Ronald Regan et de Margaret Tatcher.
C’est ainsi qu’elle a conquis les bastions communistes du Nord et du Pas-de-Calais, sur les débris d’un « saucialisme municipal ». Sauf les trois premiers mots, elle pourrait aujourd’hui reprendre la déclaration de Goebbels.
3 De la genèse et de la jeunesse
« Quant à l’Italie, elle n’avait pas eu la patience d’attendre au delà de 1922 pour sombrer dans le fascisme, profitant de la première occasion, la crise économique de 1921, pour se dissoudre et inventer le premier totalitarisme de droite. »
Emmanuel Todd.
Le fou et le prolétaire (1979)
La genèse du fascisme a fait l’objet de plusieurs études. On sait qu’il est né en Italie et a connu des déclinaisons nationales, la plus célèbres étant le national-saucialisme allemand. On peut dire que ce fascisme allemand dépassé son modèle italien. Cependant c’est le terme italien qui a prévalu pour exprimer le phénomène dans son ensemble. Les fascismes italien et allemand, historiquement ont en commun d’être nés dans des Etats-Nations récemment construits sur les débris d’empires disparus ; d’afficher des ambitions impériales pour le IIIème millénaire et des rapports compliqués avec le « saucialisme » ; et d’instaurer le culte de la jeunesse. Le fascisme allemand présente cette particularité de mettre en avant les concepts de race, de conservation et de pureté de la race. Conséquences de cette attitude mentale :
1) Conséquence idéologique : dénonciation des dangers pour la conservation et la pureté de la race : les "races inférieures" (Juifs, Tziganes et noirs), les mentalités égalitaristes et internationalistes (communistes, anarchistes et francs-maçons), les comportements "déviants" qui n’ont pas pour but la reproduction de la race (les homosexuels).
2) Conséquence pratique : élimination physique des membres de ces "races inférieures" et de ceux qui leur sont assimilés de fait par leurs mentalités et comportements inappropriés.
Aujourd’hui, bientôt cent ans après l’émergence du premier fascisme, l’Europe présente des ressemblances et des dissemblances avec celle des années vingt et des années trente. La ressemblance la plus flagrante est cette crise économique qui est intervenue moins de quatre-vingts ans après celle de 1929. L’histoire dira laquelle de ces deux crises aura été finalement la plus grave. Si parmi les conséquences de la crise de 29 on compte les désordres sociaux, les guerres civiles et la Deuxième Guerre mondiale, on ne peut pas encore dire que la crise de 2008 est la plus grave.
Mais dès avant la crise de 29, en 1922, alors que l’Italie se baignait dans le fascisme, l’Allemagne se noyait dans l’hyper inflation. Aujourd’hui l’Allemagne reste traumatisée par l’hyper inflation et les excès regrettables du chancelier Hitler qui ne s’est pas contenté de construire des autoroutes. L’actuelle chancelière montre un souci constant pour juguler l’inflation et la renaissance du nazisme dans son pays.
Dès lors peut-on comparer le duo Marine Le Pen/Nigel Farage avec le tandem Hitler/Mussolini ? Ces nouveaux tribuns qui se qualifient de « populistes » et de « nationalistes » ne veulent pas être qualifiés de « fascistes ». C’est de la fausse pudeur. Et l’un d’entre eux taxe volontiers l’autre, on l’a vu, d’ « antisémite ». La différence réelle, historique, entre les deux couples, c’est qu’aujourd’hui ils sont issus de deux démocraties, la France et l’Angleterre, qui ont perdu leurs empires après la dernière guerre. Les imagine-t-on se livrer une lutte d’influence comme dans film de Chaplin ?
http://www.youtube.com/watch?v=t-9M6aV_Mys
http://www.youtube.com/watch?v=54po0vQ-OqY
Le culte de la jeunesse et le souci de rassurer réunit les sauveurs autoproclamés d’aujourd’hui et de naguère. Les images et les chansons d’un autre film viennent en écho (notez bien l'attitude du petit vieux qui ne se lève pas et celle des deux touristes qui se retirent) :
https://www.youtube.com/watch?v=SDuHXTG3uyY
Mais si un « chef » digne de ce nom surfe déjà sur la vague scélérate, ce serait plutôt Victor Orban qui siège en toute simplicité dans les rangs du Parti Populaire Européen.
Conclusion provisoire
Cependant « un certain scepticisme subsiste souvent quant à l'existence des vagues scélérates, qui peuvent aussi apparaître comme une trop bonne excuse pour dissimuler des causes moins avouables de naufrages, telles que l'impréparation, les erreurs humaines ». C’est ce que pourrait dire Cassandre. Mais les dirigeants européens peuvent aussi le dire pour se rassurer, ne se sentant pas comptables d’un hypothétique « naufrage » ni même d’« impréparation ». Ils prennent leurs leçons à Berlin ou à Londres et, question comptable, ils n’ont aucune leçon à recevoir puisqu’ils n’en finissent pas de régler les comptes publics et de régler leurs comptes en public pour amuser la galerie. Ainsi le représentant de la place financière anglaise se paie de luxe de s’opposer à l’accession au trône du représentant de la place financière Luxembourgeoise, pourtant soutenu la chancelière d’Allemagne, le vice chancelier de France, et le roi de Hongrie.
Les conseillers de ces dirigeants pourraient aller jusqu’à rappeler que Guy Debord , pourtant fort sombre, avait relativisé son jugement :
« Le fascisme se trouve être la forme la plus coûteuse du maintien de l'ordre capitaliste, il devait normalement quitter le devant de la scène qu'occupent les grands rôles des Etats capitalistes, éliminé par des formes plus rationnelles et plus fortes de cet ordre. » [v].
Et pendant que Marine et Niguel s’affrontent pour incarner un fascisme respectable et former un groupe à la mesure de leurs ambitions, le vieux Jean Marie parle de « fournée » pour mettre sa fille dans le pétrin.
La nuit des longs couteaux n’est pas encore venue, qui verra Patrick Buisson, venu au Front Marine comme à son camp naturel, se débarrasser d’un Philippot devenu ringard.
[i] Jean-Claude Darnal né à Douai.
[ii] On voit que la décomposition est avancée.
[iii] Thèse 109 : « Le mouvement ouvrier révolutionnaire, entre les deux guerres, fût anéanti par l'action conjuguée de la bureaucratie stalinienne et du totalitarisme fasciste, qui avait emprunté sa forme d'organisation au parti totalitaire expérimenté en Russie. Le fascisme a été une défense extrémiste de l'économie bourgeoise menacée par la crise et la subversion prolétarienne, l'état de siège dans la société capitaliste, par lequel cette société sauve, et se donne une première rationalisation d'urgence en faisant intervenir massivement l'Etat dans sa gestion. Mais un telle rationalisation est elle-même grevée de l'immense irrationalité de son moyen. Si le fascisme se porte à la défense des principaux points de l'idéologie bourgeoise devenue conservatrice (la famille, la propriété, l'ordre moral, la nation) en réunissant la petite-bourgeoisie et les chômeurs affolés par la crise ou déçus par l'impuissance de la révolution socialiste, il n'est pas lui-même foncièrement idéologique. Il se donne pour ce qu'il est : une résurrection violente du mythe, qui exige la participation à une communauté définie par des pseudo-valeurs archaïques : la race, le sang, le chef. Le fascisme est l'archaïsme techniquement équipé. Son ersatz décomposé du mythe est repris dans le contexte spectaculaire des moyens de conditionnement et d'illusion les plus modernes. Ainsi, il est un des facteurs dans la formation du spectaculaire moderne, de même que sa part dans la destruction de l'ancien mouvement ouvrier fait de lui une des puissances fondatrices de la société présente comme le fascisme se trouve être la forme la plus coûteuse du maintien de l'ordre capitaliste, il devait normalement quitter le devant de la scène qu'occupent les grands rôles des Etats capitalistes, éliminé par des formes plus rationnelles et plus fortes de cet ordre. »
[iv] Voir le livre de Christophe Bourseiller sur L’extrémisme Une grande peur contemporaine (2012). Mussolini, on le sait, ne cachait pas son admiration pour Lénine.
[v] Thèse 109 : « Le mouvement ouvrier révolutionnaire, entre les deux guerres, fût anéanti par l'action conjuguée de la bureaucratie stalinienne et du totalitarisme fasciste, qui avait emprunté sa forme d'organisation au parti totalitaire expérimenté en Russie. Le fascisme a été une défense extrémiste de l'économie bourgeoise menacée par la crise et la subversion prolétarienne, l'état de siège dans la société capitaliste, par lequel cette société sauve, et se donne une première rationalisation d'urgence en faisant intervenir massivement l'Etat dans sa gestion. Mais un telle rationalisation est elle-même grevée de l'immense irrationalité de son moyen. Si le fascisme se porte à la défense des principaux points de l'idéologie bourgeoise devenue conservatrice (la famille, la propriété, l'ordre moral, la nation) en réunissant la petite-bourgeoisie et les chômeurs affolés par la crise ou déçus par l'impuissance de la révolution socialiste, il n'est pas lui-même foncièrement idéologique. Il se donne pour ce qu'il est : une résurrection violente du mythe, qui exige la participation à une communauté définie par des pseudo-valeurs archaïques : la race, le sang, le chef. Le fascisme est l'archaïsme techniquement équipé. Son ersatz décomposé du mythe est repris dans le contexte spectaculaire des moyens de conditionnement et d'illusion les plus modernes. Ainsi, il est un des facteurs dans la formation du spectaculaire moderne, de même que sa part dans la destruction de l'ancien mouvement ouvrier fait de lui une des puissances fondatrices de la société présente comme le fascisme se trouve être la forme la plus coûteuse du maintien de l'ordre capitaliste, il devait normalement quitter le devant de la scène qu'occupent les grands rôles des Etats capitalistes, éliminé par des formes plus rationnelles et plus fortes de cet ordre. »
Documents joints à cet article
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