La retraitée que je suis en appelle à ces dames et messieurs qui sont ‘Le Gouvernement’
« Quitte à nous laisser crever...
Et voilà, c’est fait, c’est décidé. Au nom de l’égalité, au nom de la solidarité, les retraités vont casquer.
Le protocole d'accord sur les retraites complémentaires a été conclu ce mercredi 14 mars 2013. Pendant une durée de 3 ans, est-il dit, les pensions ne seront plus indexées sur l’inflation.
Les vieux de la vieille ricanent, qui ont appris depuis longtemps ce que signifie l’adjectif « temporaire » pour le gouvernement dès qu’il prend des mesures favorables pour lui et désagréables pour les gens du peuple.
À moins que le gouvernement ne veuille dire par là que la mesure prise pour 3 ans ne l’est que pour les retraites complémentaires parce que, passé ce délai, elle s’appliquera également aux pensions retraites du régime général comme l’a imprudemment laissé entendre Jérôme Cahuzac, ministre du budget :
« Rien n'est décidé aujourd'hui et rien ne le sera sans qu'une concertation approfondie soit menée, comme c'est du reste prévu sur ce dossier. »
Fin 2012, la France dénombrait plus de 13 millions de retraités, âgés en moyenne de 73 ans, selon les chiffres publiés le 21 février 2013 par la CNAV (Caisse nationale d'assurance vieillesse).
Avec, au 1er avril prochain, une augmentation des pensions retraites de 0,5% pour les cadres et de 0,8% pour les salariés du privé et une inflation prévue de 1,75% en 2013, 11 millions de retraités vont voir notablement baisser leur pouvoir d’achat. Et parmi ces 11 millions, bon nombre risquent d’allonger encore les files d’attente des restos du cœur.
Déjà, nous, les retraités, ça nous rend plutôt sceptiques ce taux d’inflation prévu de 1,75 %. Sceptiques quand nous recevons les montants de cotisations prévues pour nos mutuelles santé. Sceptiques quand nous savons que nous serons les premiers pénalisés par les hausses d’électricité et du gaz puisque, hormis une promenade de santé pour ceux qui se déplacent sans trop de difficulté, coupables de ne plus faire partie du monde actif, nous sommes en quelque sorte ‘assignés’ à résidence.
Décidément, il s’y entend, le gouvernement du président normal, Monsieur François Hollande, à nous soutirer normalement nos revenus de toutes les manières possibles et imaginables.
Et qu’obtenons-nous en échange ?
- Du travail pour les chômeurs ?
Sur un an, le chômage a augmenté de 0,8 point en métropole. Fin 2012, le taux de chômage atteignait 10,2 % de la population active. L'Institut national des études statistiques estime le nombre de chômeurs à 2 millions 900.000 personnes en France métropolitaine.
- Des logements supplémentaires ?
Tout récemment, Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre rapportait que 685.000 personnes sont dépourvues de logement personnel en France (dont 133.000 sans domicile fixe), 3 millions 600.000 pas ou mal logées, et plus de 5 millions fragilisées (?) par la crise du logement.
Voilà la situation à laquelle on se trouve confronté quand, au moment d’élire un président de la république, on n’a eu le choix qu’entre un « hyper agité » et un « tout mou ». Ces deux là auraient voulu faire campagne pour amener les gens à voter Front National aux prochaines élections présidentielles qu’ils ne s’y seraient pas mieux pris et, mieux que quiconque, ont prouvé l’utilité du vote blanc.
Toujours est-il que lors de ces dernières élections présidentielles, si on savait ce que l’on perdait (façon de s’exprimer) on devait bien se douter de ce qu’on n’allait pas gagner. Les usagers de la SNCF et des métropolitains, encore plus que les autres, qui savent depuis belle lurette à quoi s’en tenir sur les mouvements sociaux.
Pour qui l’ignore, un mouvement social est la garanti d’un ‘service aux personnes’ rendu volontairement défectueux quand il n’est pas purement et simplement supprimé.
Et j’en viens tout naturellement au titre de mon article :
« J’en appelle à ces dames et messieurs qui sont Le Gouvernement, quitte à nous laisser crever...,
laissez nous le choix de crever dans la dignité. »
Et vous, Monsieur François Hollande, président de la république, ayez un peu le courage d’aller jusqu’au bout de vos mesures d’économie ; légalisez le droit à l’euthanasie.
Nous, les vieux, coûtons cher à la communauté.
Nous coûtons cher avec les pensions retraites qu’il faut nous payer et que nous sommes en droit d’exiger après avoir cotisé pendant de nombreuses années de notre vie. Nous coûtons cher à soigner avec nos dents qui se déchaussent, notre vue qui flanche, toutes les parties de notre corps qui se déglinguent les unes après les autres, et l’Alzheimer qui s’amuse avec nos cerveaux. Nous coûtons cher à perdurer avec une espèce de jouissance indécente même quand, pour cela, nous devons nous accrocher aux ridelles d’un lit d’hôpital.
Alors, accordez-nous le droit de vous faire faire des économies en optant pour le choix de nous supprimer quand nous avons encore assez de lucidité pour exprimer notre volonté.
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