La Révolution citoyenne et le 11 Septembre
Quelles sont les convergences entre la Révolution citoyenne prônée par le Parti de Gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon et la critique de la légitimité de la « Guerre contre le terrorisme », essentiellement basée sur le réexamen des faits du 11 Septembre ?
Dénoncer la « Guerre contre le terrorisme »
Si un ancien Ministre des Affaires Étrangères le sait [1], c'est que tout le monde de statut proche passé ou présent le sait aussi. L'État couvre sciemment le mensonge du 11 Septembre et est donc dans l'illégalité. L'État est parfaitement illégitime. Dans différents pays, et c'est le cas de la France, des éléments au sein des appareils d'État sont en effet hors-la-loi, complices à différents degrés de non-dénonciation de crimes de guerre, voire de trahison, et indiscutablement de mise en danger de la vie d'autrui (participation à la guerre d'Afghanistan). Au contraire, la recherche de la vérité sur le 11 Septembre est légitime : c'est un engagement citoyen, c'est le désir de faire respecter la loi et c'est aussi le vœu de ne pas provoquer de malheur. L'État illégitime couvrant un crime d'une telle ampleur et aux conséquences politiques si graves ne résistera pas à la pression populaire passé un seuil critique.
Pour montrer que le compte-rendu des faits du 11 Septembre est essentiellement faux, les preuves suffisantes sont connues. La nécessité de revenir sur les conditions d'entrée en guerre finira par s'imposer à mesure que la prise de conscience se développera. Il en va de même pour les attentats de Madrid et de Londres. Parmi un nombre aberrant d'autres anomalies [2], ces trois attentats, les seuls dans des pays de l'OTAN, tant le 11 septembre 2001 à New York et au Pentagone [3] que le 11 mars 2004 à Madrid [4] ou que le 7 juillet 2005 à Londres [5], ces trois attaques ont eu lieu alors même qu'elles étaient simulées dans le cadre d'exercices. Dans les années précédentes, les attaques sur le World Trade Center et le Pentagone ont aussi été parmi d'autres des scénarios envisagés par l'armée pour des exercices [6]. Voilà quelle était l'offre : la logique la plus simple permet de savoir qui a fait la demande et comment s'est noué l'accord pour la date du 11 septembre 2001. Cette piste est sans aucun doute la plus rapide pour identifier les conspirateurs. Elle sera explorée dans ses moindres ramifications, pour les juger tous, eux, les conspirateurs et les personnes sous leurs ordres [7].
Les islamistes d'Al Qaida ont été les figurants terroristes de ces attentats militaires. Ils sont l'ennemi fantôme que nous avons financé et soutenu... et que nous finançons et soutenons encore ! [8] Les populations devraient ensuite vivre terrorisées dans l'ombre de la bannière islamiste ! Mais l'illusion entretenue dans cette « contre-révolution planétaire » [9] s'évanouira et les pouvoirs avec elle ! Car en effet aujourd'hui a commencé une lutte entre les peuples et les pouvoirs pour la réappropriation des pouvoirs par les peuples !
L'appui militaire des pouvoirs
Avant la crise financière, Christopher Pollmann indique très justement que le contrôle accru des populations au nom de la lutte anti-terroriste après 2001 « se déroule en même temps qu’une politique d’austérité visant à transférer des ressources vers les couches et les contrées les plus puissantes. C’est pour cela qu’on peut penser que la restriction des droits et des libertés a pour objectif de faciliter ces transferts en entravant les mouvements de refus et de résistance. Il s’agirait donc de revenir sur les “acquis sociaux” obtenus grâce à la pression populaire [...]. En ce sens également, les attentats [du 11 Septembre] semblent relever d’un projet quasi contre-révolutionnaire, initié par les couches dirigeantes américaines et partagé par de nombreuses autres élites nationales. » [10] Le déroulement de la crise financière illustre une intensification de ce transfert des richesses, survenu pendant une guerre sans frontière, financée par la dette, et justifiée par des mensonges !
Un point de départ de cette crise financière globale a été le racket pur et simple auquel s'est livrée l'administration Bush pour faire accepter le plan Paulson. Voilà un fait encore tu par les médias : l'armée était prête à intervenir pour établir la loi martiale après la faillite de Lehmann Brothers si le Congrès ne mettait pas en place le transfert d'argent pour renflouer les banques ! « La loi sur le renflouement financier de septembre 2008 est passée après seulement que les membres des deux Chambres ont été prévenus qu'un échec conduirait à l'emprisonnement de civils ainsi qu'à l'imposition de la loi martiale. » [11] Par la suite, sans nul besoin de recommencer un tel chantage, les gouvernements des principaux pays engagés dans la guerre américaine ont décidé le renflouement des banques ruinées au prix d'une réduction d'ailleurs contre-productive des dépenses sociales ! Premier facteur d'instabilité planétaire, le projet hégémonique des États-Unis est aussi mené aux dépens des peuples de la Pax Americana, en violation absolue de leur souveraineté et toujours potentiellement sous la menace de la force létale. Mais quand l'armée sera de notre côté... [12]
Jean-Luc Mélenchon : rompre le lien transatlantique... et le silence sur les attentats militaire ?
S'il n'a jamais exprimé son incrédulité à l'égard du récit officiel du 11 Septembre aussi directement que Roland Dumas, Jean-Luc Mélenchon l'a quand même fait à demi-mot. En septembre 2008, il écrit sur son blog que les armées des États-Unis et britanniques étaient prépositionnées pour envahir l'Afghanistan bien avant le 11 Septembre, et que l'administration américaine n'a jamais montré au public les preuves du soutien des talibans à Al Qaida, justification impérative pour invoquer la Clause de défense collective de l'OTAN (cas d'une attaque armée provenant d'un territoire extérieur aux territoires des pays de la zone Atlantique) :
« Une bonne preuve de l’effet d’opportunité qui a été à l’origine de l’invasion militaire de l’Afghanistan est qu’elle a été préparée par les Américains et les Britanniques plusieurs mois avant le 11 septembre. Dès l’été 2001, les Américains avaient commencé à envoyer des commandos en Afghanistan et avaient pré positionné d’importantes forces en Egypte tout en déployant avec les Britanniques leurs flottes en mer d’Oman pour préparer l’invasion du pays. Les vrais motifs de l’invasion étaient donc ailleurs que dans la réplique à Oussama Ben Laden, qui n’avait d’ailleurs d’autres lien avec l’Afghanistan que de s’y être réfugié dans les montagnes. Mais qui se souvient que le régime taliban qui gouvernait à l’époque à Kaboul avait déclaré accepter au lendemain du 11 septembre de livrer Ben Laden pour qu’il soit jugé. Peu importait alors aux Américains. Colin Powell affirme alors au monde entier que les Etats-Unis détiennent des preuves de l’implication afghane dans les attentats du 11 septembre et qu’elles seront fournies au Conseil de sécurité. Personne ne les a pourtant jamais vues. Personne ne les réclame depuis. » [13]
En février 2010, il reprend sur son blog les deux mêmes informations, façon prudente de s'y cantonner. Il apparaît qu'il ne souhaite pas évoquer le sujet plus en détail. De fait, dans Qu'ils s'en aillent tous ! Vite, la révolution citoyenne, l'ébauche du programme du PG, Mélenchon se borne à une analyse de fond du militarisme des États-Unis sans revenir sur le 11 Septembre pour reprendre ne serait-ce que les deux informations ci-dessus, peut-être encore loin du compte total mais détonnantes dans le contexte de propagande veule des médias.
Le président du PG est au demeurant le seul des candidats possibles à la présidentielle l'an prochain qui envisage cette corrélation entre le projet hégémonique de l'hyperpuissance militaire, une ruine des acquis sociaux dans les pays mêmes qui y participent et simplement une menace pour la paix mondiale, une position largement étayée dans son livre. Dans son programme en effet, le plaidoyer pour une réappropriation de l'argent public par et pour le peuple passe chez le candidat éventuel du Front de Gauche par une dénonciation de la tutelle américaine, donc évidemment de l'appartenance de la France à l'OTAN : « L'indépendance vis-à-vis des États-Unis d'Amérique doit être globale. Elle doit couvrir tous les champs où la souveraineté citoyenne des Français est engagée [14](128). »
Mais est-ce que pour dénoncer vraiment cette dépendance et enraciner la Révolution citoyenne dans un changement complet il ne faut pas dénoncer directement la légitimité de la « Guerre contre le terrorisme » et l'appui militaire des pouvoirs ? La dynamique de la Révolution citoyenne que souhaite le PG permettrait-elle alors d'aller au bout, ce qui implique en premier lieu de révéler l'identité des instigateurs des attentats du 11 Septembre, et d'écarter ici les complices au sommet de l'État français qui ont tu et taisent encore la vérité pour rallier le projet de domination des États-Unis ?
Une révolution pour la vérité sur le 11 Septembre ?
La Révolution citoyenne repose sur la création d'une Assemblée constituante, « condition pour que les pouvoirs soient de nouveau légitimes » (26) à l'heure d'un taux dramatique d'abstention. D'après le dirigeant du PG encore, la Révolution est un processus continu après la Constituante, rendu possible par deux instruments à la base de la formation de la conscience civique - réfléchir sans dogme à ce qui est bon pour tous en tant qu'êtres humains -, l'école et les médias (34). La solution proposée est de supprimer les facteurs de dépendance et de rendre les deux instruments publics. On a pu constater récemment que les médias étaient un appareil tout à fait déficient quand ils n'ont pas pu traiter les première déclarations de Roland Dumas à propos du 11 Septembre, « Moi, je vous dirai ce que je pense du 11 septembre... je n'y crois pas ! » [15] On s'alarme du pouvoir des médias alors que c'est au contraire leur impuissance qui est alarmante. Non seulement ils sont impuissants à nous aider à chercher l'identité des instigateurs des attentats à l'origine de la « Guerre contre le terrorisme » mais leur comportement irresponsable contribue à protéger les coupables et à menacer des vies innocentes, alors que leur engagement à nos côtés pourrait au contraire aider à menacer les coupables et protéger des vies innocentes !
Ainsi, concrètement, il faudra écarter les lâches des rédactions de presse quand nous le Peuple aurons le pouvoir. Il faut les virer. Ils laisseront la place à plus courageux. « Vous vivez de ça, vous vivez du 11 Septembre ! » [16] Il est remarquable de noter qu'en quelques mots l'ancien Ministre des Affaires Étrangères avait tout dit de la pression matérielle sur la profession mais aussi de leur veulerie. Si l'instrument des médias est libéré en devenant la propriété du peuple, l'horizon sera dégagé pour la recherche de l'identité des coupables. Nous pourrons réviser ce moment où l'Histoire a été détournée, et établir l'indépendance globale à l'égard des conspirateurs et de leurs héritiers, quels qu'ils soient et où qu'ils se trouvent aujourd'hui. Pour l'heure, c'est encore le secret du mensonge qui nous lie.
Quelles convergences alors entre la prise du pouvoir par le peuple au moyen d'une Constituante et la critique de la légitimité de la guerre ? D'un côté, une Constituante nous permettrait d'avoir prise à nouveau sur l'Histoire qui nous a échappé plus que jamais il y a dix ans. Nous aurions aussi accès à l'expertise de l'armée - alors sous la contrainte de la loi - pour interpréter les résultats auxquels est parvenue l'enquête citoyenne sur les attentats militaires évoqués ici. Il y aura en conséquence une pression sur les appareils militaires des pays concernés, en premier lieu des États-Unis, et un changement de leurs fonctions. D'un autre côté, déconstruire l'histoire du 11 Septembre est un engagement citoyen. La question de la souveraineté populaire prend tout son sens devant des mensonges et des crimes d'État qui visaient aussi le contrôle des populations. L'engagement citoyen pour la recherche de la vérité sur la « Guerre contre le terrorisme » se confond avec la dimension civique de la Révolution citoyenne. Certes, le chemin peut sembler long mais les événements peuvent se précipiter. Les dix ans des attaques tragiques du 11 Septembre vont-ils être propices à une avancée décisive ? Se traduira-t-elle par une prise de conscience citoyenne plus large ? Ou est-ce que seule une large initiative citoyenne préalable la rendra possible ? Si oui, mesure-t-on bien l'élan à prendre ? Si le candidat de la Révolution citoyenne ne prend pas en charge la dénonciation explicite de mensonges et de crimes aussi graves, est ce qu'il pourra vraiment donner à son ambition la profondeur historique nécessaire ?
Notes
[1] Ce soir ou jamais, FR3, 16/12/10
[2] Général
- 11 Septembre : ReOpen911 ; History Commons / Complete 911 Timeline
- Attentats de Madrid : Tio Daniel, « 11 mars 2004 à Madrid : était-ce vraiment un attentat islamiste ? », ReOpen911, 07/12/08 ;
- Attentats de Londres : History Commons / Complete 911 Timeline / 2005 7/7 London Bombings
[3] Concomitance simulations / attaques réelles : 11 Septembre
- Shoestring, « Pour en finir avec ces satanées simulations : les radars du NORAD affichaient de faux tracés tout au long des attaques du 11-Septembre », ReOpen911, 24/08/10 (12/08/10), tr. de l'anglais
- « September 9, 2001 : NEADS Exercise Includes Scenario with Terrorist Hijackers Targeting New York », History Commons / Complete 911 Timeline
- Matthew Everett, « Des exercices militaires ont-ils facilité l’attaque du Pentagone le 11/9 ? » ReOpen911, 13/06/2010 (18/07/06), tr. de l'anglais
- Analyse Media 911, « Exercices et simulations équivoques », 06/11/08
- History Commons / Complete 911 Timeline / Military Exercices up to 9/11
- History Commons / Complete 911 Timeline / Training Exercises on 9/11
[4] Concomitance simulations / attaques réelles : Attentats de Madrid
Le 11 mars 2004 dans des gares à Madrid, l'explosion de plusieurs bombent provoquent la mort de 191 personnes. Du 6 au 10 mars, l'OTAN procédait en Europe à l'exercice CMX 2004 simulant un attentat terroriste. Voilà ce qu'écrit un journaliste sur le site d'El Mundo trois jours après les explosions : « La similitud del ejemplo diseñado por la OTAN con lo sucedido en Madrid es escalofriante y ha impresionado a los diplomáticos, militares y servicios de Inteligencia que participaron en el simulacro apenas horas antes. » Carlos Segovia, « 10-M : La OTAN simuló un atentado en Europa con 200 muertos » (El Mundo, 14/03/04)
[5] Concomitance simulations / attaques réelles : Attentats de Londres
Le 7 juillet 2005, dans trois stations de métro à Londres des bombes explosent, qui provoquent la mort de 56 personnes. Peter Power, de Visor Consultants, explique aux médias : « At half past nine this morning we were actually running an exercise for a company of over a thousand people in London based on simultaneous bombs going off precisely at the railway stations where it happened this morning, so I still have the hairs on the back of my neck standing up right now... » (BBC Radio 5, 7/7/05)
[6] Steven Komarow et Tom Squitieri, « USA Today NORAD had drills of jets as weapons », USA Today, 18/04/04
[7] « Je prends volontairement mes désirs pour des réalités. Ça leur donne de la force de contagion. », Jean-Luc Mélenchon, Qu'ils s'en aillent tous ! Vite, la Révolution citoyenne, Flammarion, 2010, p. 20. Ici aussi je prends mes désirs pour des réalités, et les États illégaux qui commettent et couvrent des crimes contre les populations ne se remettront pas de la contagion.
[8] Nafeez Mosaddeq Ahmed, « Our terrorists », New Internationalist, 01/10/09
[9] Christopher Pollmann, « Attentats du 11 septembre 2001 : conspiration islamiste ou nouveau Pearl Harbor ? Une contre-révolution planétaire », Centre de recherche sur la mondialisation, 13/06/07
[10] Idem.
[11] Peter Dale Scott, « Martial Law, the Financial Bailout and War » in Michel Chossudovsky & Andrew Gavin Marshall (eds.), The Global Economic Crisis. The Great Depression of the XXI Century, CRG, 2010, p. 220, ma traduction.
[12] Cette vidéo du 12/01/11, avant le départ de Ben Ali, montre l'armée tunisienne entrer dans la ville de Sfax et fraterniser avec les manifestants
[13] Jean-Luc Mélenchon, « La guerre en questions ? », Le blog de Jean-Luc Mélenchon, 21/11/08.
[14] Jean-Luc Mélenchon, op. cit, Dans la suite de l'article, les chiffres entre parenthèses se réfèrent à cet ouvrage et indiquent la page.
[15] Ce soir ou jamais, FR3, 16/12/10
[16] Idem.
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