La révolution culturelle Woke submerge les Etats-Unis
Avec l'appui de la nouvelle administration Biden, les Etats-Unis sont actuellement submergés par une révolution culturelle gauchiste appelée "révolution des éveillés" (woke revolution). Le chroniqueur et homme d'affaire Simon Black relève ses nombreuses ressemblances avec la Révolution Culturelle Chinoise de 1966 au cours de laquelle des hordes de jeunes gardes rouges ont semé le chaos et la destruction en "annulant" toute opinion dissidente ou perçue comme trop tiède.
Traduit de « Two ways to push back against the Cultural Revolution” par Simon Black avec son aimable autorisation
Gao Yuan avait 14 ans et était scolarisé dans un pensionnat en Chine lorsque la Révolution culturelle a éclaté en 1966. C'est alors que sa vie a changé à tout jamais. Même si les communistes avaient gagné la guerre civile chinoise et étaient au pouvoir depuis 1945, le président Mao estimait que l'influence du capitalisme restait trop forte en Chine. Il a donc décidé de réécrire complètement la littérature chinoise, son histoire et de révolutionner le système éducatif.
L'enseignement scolaire est passé de l'enseignement des mathématiques et des sciences à celui de l'activisme politique. Les étudiants comme Gao Yuan étaient encouragés à trouver et à punir les "révisionnistes" qui cherchaient à saper les progrès de la révolution, y compris ses propres parents et ses enseignants.
Un professeur a été soupçonné parce que, même s'il parlait régulièrement de la beauté naturelle de la Chine, il n’avait jamais fait d’éloge public du président Mao. D'autres enseignants ont été dénoncés parce qu'ils portaient des vêtements occidentaux ou s'adonnaient à des activités bourgeoises comme boire du vin ou acheter une radio coûteuse.
Gao Yuan aimait ses professeurs et hésitait à participer à ce lynchage. Mais il avait encore plus peur d'être lui-même étiqueté comme « révisionniste ». Il a donc rejoint la foule et a commencé à porter des accusations contre les enseignants et les parents des élèves.
Le directeur adjoint s'est suicidé après avoir été accusé de révisionnisme. Gao Yuan a trouvé son corps, et même s'il l’appréciait, Gao a alors estimé que ce suicide prouvait la culpabilité de cet homme. Un autre professeur est mort dans des circonstances mystérieuses et, le reste du corps enseignant s’étant alors enfui, l'école est tombée sous le contrôle des étudiants.
C'est alors que la situation est devenue vraiment sinistre.
Des factions se sont rapidement formées et les étudiants se sont retournés les uns contre les autres. Chaque groupe accusait l'autre de ne pas avoir respecté l'esprit révolutionnaire, trouvant des micro-transgressions partout où ils pouvaient. Plusieurs étudiants ont été assassinés : l'un d'eux a suffoqué après s'être fait enfoncer une chaussette dans la bouche. Un autre a été torturé à mort. Une jeune fille s'est suicidée plutôt que d'être capturée par un groupe d'étudiants rivaux. Plusieurs autres sont morts dans une explosion accidentelle alors qu'ils tentaient de fabriquer des bombes.
Il ne s'agissait PAS d'un incident isolé ; à mesure que la Révolution culturelle s'étendait, des incidents similaires se produisaient dans toute la Chine, dans les bureaux du gouvernement, les usines, les écoles et l'armée.
Gao Yuan finit par s'enfuir de l'école, pour découvrir que son père avait été "annulé" par les étudiants locaux parce qu'il s'intéressait trop à l'agriculture et à l'économie, et pas assez à la politique du parti communiste chinois. Il a perdu un poste important dans le gouvernement du comté.
Lorsque Gao Yuan est finalement retourné à son école quelques mois plus tard, il a trouvé le campus détruit – les fenêtres brisées, les bâtiments vandalisés. Le chaos le plus total s’était installé.
Des années plus tard, il a raconté son expérience dans un livre intitulé « Born Red : A Chronicle of the Cultural Revolution. ».
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NdT : la révolution culturelle chinoise a fait un nombre incalculable de morts, probablement plusieurs millions. La folie hors contrôle des gardes rouges n’épargnait personne, pas même les membres dirigeants du parti communiste chinois.
Certains massacres comme celui de Guangxi se font dans une orgie hallucinante de sadisme : « Des gens ont été décapités, battus à mort, enterrés vivants, lapidés, noyés, ébouillantés, massacrés en groupe, vidés de leurs entrailles (...), explosés à la dynamite. Toutes les méthodes ont été utilisées » (Wikipedia).
Ces massacres donnent également lieu à des actes de cannibalisme « rituel » : « Il y avait une hiérarchie dans la consommation des ennemis de classe. Les dirigeants se sont régalés du cœur et du foie, mélangés à du porc, tandis que les villageois ordinaires n’avaient le droit que de picorer les bras et les cuisses de la victime. » - Frank Dikötter
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Aujourd'hui, les États-Unis entrent dans leur propre révolution culturelle. Alors que toute personne rationnelle peut constater que de nombreuses formes différentes de discrimination existent, on nous impose un récit selon lequel la « suprématie blanche » est au cœur de tous les problèmes de l’Amérique.
C'est devenu tellement ridicule qu’un groupe d’enseignants des mathématiques de l’Etat de Californie a défendu l’idée que 2+2 n’était plus égal à 4 car c’était un moyen de perpétuer la « suprématie blanche ».
La seule façon d'y remédier est que les "antiracistes" identifient et punissent les oppresseurs, c'est-à-dire toutes les personnes de bon sens qui continuent de penser que 2+2 font 4.
C'est l'une des nombreuses leçons qui dominent désormais les programmes scolaires dans de nombreux districts aux Etats-Unis. On enseigne aux enfants la Critical Race Theory et une toute nouvelle histoire basée sur le "projet 1619" du New York Times.
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NdT : La théorie de la culpabilité blanche est au cœur de la « Critical Race Theory » qui est l’idéologie sur laquelle repose tout le mouvement woke (« éveillé ») américain, évoqué par Simon Black dans cet article. C’est également l’idéologie du mouvement indigéniste en France.
Avec le Critical Race Theory, le Projet 1619 est l'autre fondement de cette révolution culturelle qui vise à « déconstruire » l’Histoire américaine pour la réécrire sous un angle entièrement négatif focalisé sur l’esclavage.
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Des livres qui ont été la pierre angulaire des cours de littérature pendant plus d'un siècle sont maintenant annulés. Les mathématiques et les sciences sont qualifiées de racistes et de transphobes.
Les élèves d'une école privée d'élite de Manhattan, la Grace Church High School, consacrent désormais des heures par semaine à l'enseignement de l'"antiracisme". Des sessions ségréguées obligent les étudiants blancs à assister à des cours qui leur apprennent que l'objectivité et l'individualisme sont des caractéristiques de la suprématie blanche.
On leur apprend à repérer et à dénoncer les "micro-agressions" raciales de leurs professeurs et de leurs camarades : ça sera par exemple le cas si quelqu’un insiste sur le fait que la couleur de peau de son interlocuteur ne l’intéresse pas et qu’il n’en tient jamais compte. Le fait de contester, de remettre en question ou d'engager une discussion sur le racisme systémique est considéré comme la preuve que le transgresseur est raciste.
Un ancien enseignant de l'école, Paul Rossi, a tenté d'introduire un débat sur le sujet lors d'une session d'apprentissage ségréguée, réservée aux Blancs. Il a été accusé de harcèlement, et on lui a dit que son refus d'accepter comme évangile la Critical Race Theory créait une "dissonance chez les élèves vulnérables et non formés" et "une "perturbation neurologique de leur être" (rien que ça !). Aujourd'hui, de nombreux éducateurs aux Etats Unis croient sincèrement que les opinions divergentes et les discussions constructives sont nuisibles au cerveau des élèves.
Rossi a été contraint de démissionner.
Mais il n'y a pas que les enseignants qui sont « annulés » (cancelled). Des élèves sont également punis pour avoir remis en question la Critical Race Theory, ou sont réprimandés s'ils ne s'expriment pas suffisamment fort pour la soutenir. Des enseignants ont même officiellement suggéré que des élèves soient "signalés" pour avoir gardé le silence, s'être déclarés en faveur de la méritocratie ou soutenu que la couleur de peau n'avait pas d'importance.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, une nouvelle réglementation gouvernementale proposée le mois dernier par le Ministère Américain de l'Education donnera la priorité aux écoles qui se concentrent sur ce type de contrôle de la pensée pour l’accès au financement fédéral.
Les médias nationaux se mettent eux aussi de la partie. Lorsque des parents s'élèvent contre l'enseignement de la Critical Race Theory dans les écoles de leurs enfants, les médias les accusent d'être des suprématistes blancs. Récemment, 70 % des habitants d'une ville du Texas ont voté pour des membres du conseil scolaire farouchement opposés à la théorie de la race critique, lors d'une élection locale à laquelle trois fois plus d'électeurs que d'habitude ont participé. Pourtant, la chaine NBC a rapporté qu'il s'agissait d'une "élection âprement disputée". Vraiment ? Une victoire à 70-30 avec une participation massive des électeurs vous semble-t-elle « âprement disputée » ?
Sur la base de ces résultats et de plusieurs sondages nationaux, il est clair que la majorité de la population américaine s'oppose à cette révolution culturelle. Les personnes qui tentent d’imposer la « révolution woke » ne sont qu'une petite minorité extrêmement bruyante. Le problème est qu'ils sont aussi très influents : ils contrôlent les médias, les grandes entreprises technologiques, les universités et la majeure partie du gouvernement fédéral, de sorte que leur message semble beaucoup plus populaire qu'il ne l'est réellement.
Cette « révolution woke » s'est même étendue à l'armée et aux agences de renseignement, de la CIA au US Special Operations Command, qui donnent désormais la priorité à l’étalage de leur « vertus woke » au dépend de la sécurité nationale.
Et bien sûr, des dizaines de grandes entreprises, de Disney à Coca Cola, ont également pris le train de cette révolution woke.
L'histoire a beaucoup à nous apprendre. Et la leçon clé de la révolution culturelle chinoise est que ces mouvements ne disparaissent pas soudainement. Vous serez peut-être surpris de m'entendre dire que le meilleur moyen de lutter contre ce mouvement est de VOTER.
Mais je ne parle pas de voter au sein d’un processus politique qui est en miettes. Je parle du vote que vous faites avec votre argent. Si vous n'êtes pas d'accord avec la politique d'une entreprise, arrêtez d'acheter ses produits. Honnêtement. Si vous détestez le fait que Disney se soit découvert une conscience woke mais que vous n'êtes pas prêt à renoncer à votre abonnement Disney+, alors vous devriez peut-être revoir vos priorités. Il en va de même pour Woka-Cola, ou toute autre grande marque que vous avez l’habitude de consommer.
Il y a aussi le vote que vous pouvez faire avec vos pieds. Si votre gouvernement national ou local a totalement perdu la tête, envisagez de déménager. Vous ne pouvez pas changer la façon de penser de vos voisins, mais vous pouvez peut-être trouver des pâturages plus verts ailleurs.
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NdT : il existe effectivement un vaste mouvement de « migration conservatrice » des électeurs américains des états bleus (Californie, New York) dominés par les démocrates vers les Etats rouge (Texas, Floride) dominés par les Républicains. Ce mouvement aurait concerné plus de 8 millions d'américains depuis le début de la pandémie et occasionne une violente hausse du prix de l'immobilier dans les états rouges bénéficiaires.
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