La rue barbe le gouvernement !

C’est le cri du cœur des dirigeants socialistes et du gouvernement ces dernières semaines à la vue de ces cortèges incessants de cathos, de fafs, de réacs aux esprits étriqués, de dames patronnesses, de familles nombreuses, de poussettes, de jeunes ‘’Marianne’’ coiffées du bonnet phrygien, et pour le dire plus crûment d’homophobes invétérés.
Ils reprendraient bien la formule de Gide ‘’Familles, je vous hais’’ si elle ne risquait de heurter la sensibilité exacerbée de ceux pour lesquels a été concocté ce projet de loi baptisé ‘’Mariage pour tous’’ dont l’intitulé démontre si besoin était, l’inventivité stylistique de ses promoteurs, que ne renierait pas l’éminente linguiste Nabila.
Si la rue barbe la gauche socialiste, c’est qu’actuellement pour elle, exprimé de manière triviale, on peut dire que l’exercice du pouvoir, ce n’est pas de la tarte.
Barber est évidemment un peu faible, c’est un euphemisme, qui permet à la fois d’être poli et de se livrer à un calembour appproximatif, non, ces manifestations l’exaspèrent, elle invoque la légitimité du parlement après s’être assise souvent dessus dans les quinquennats précedents et goûte peu son nouveau statut d’arroseur arrosé.
Triomphante dans les urnes, elle s’embourgeoise, joue de la musique de chambre au Palais Bourbon et semble être à la rue tandis que son opposition est dans la rue. Elle, qui avait quasiment le monopole du bitume, l’exclusivité de l’asphalte,l’apanage des débordements, depuis des décennies, s’apitoie sur son sort, regrette le bon vieux temps de la musique populaire de ‘’La rue ketanou’’.
Son chef de guerre, Désir qui n’a pas la tête, ni les jambes, pour se joindre à un ‘’Harlem Shake’’ débridé a décidé de faire un point de presse pendant les manifestations tel un général américain durant la guerre en Irak.
N’écoutant que son courage, reprenant l’inoubliable formule balladurienne aussi célèbre que la churchillienne sur le sang la sueur, et les larmes, il a osé, s’adressant à la réacosphère, sur ce ton comminatoire, qui est sa marque de fabrique, un retentissant « Je vous demande de vous arrêter ».
Mais ces opposants si bien vêtus sont aussi têtus, à croire que le mouvement est noyauté par des bretons, et d’ailleurs de temps en temps comme à Saint Malo, la marée déborde par gros coefficients et les CRS brise-lames ont des difficultés à contenir certaines vagues charriant des algues brunes venus envahir les espèces d’origine.
Cela devient tellement inquiétant qu’un humaniste estampillé ‘’gauche caviar petits fours’’ pourtant toujours en empathie avec la pauvreté et la détresse humaine comme Pierre Bergé en est à se demander s’il serait en capacité d’activer ses glandes lacrymales si une bombe venait à les éparpiller lors d’une prochaine manif sur les Champs-Elysées.
Sans doute pense-t-il que ça faciliterait le comptage des manifestants en évitant les sempiternelles batailles de chiffres, on peut ainsi esperer qu’il y aurait consensus notamment pour les allongés.
L’avenir nous dira si Frigide Barjot, nouvelle égérie de la contestation, au pseudo frôlant l’oxymore, sera sensible à cette injonction d’Harlem qui n’est après tout, qu’un désir plus affirmé.
Quant à notre as de la synthèse, héraut du réenchantement, président rassembleur, chantre d’une république apaisée, réconciliée, il réussira peut être, au-delà de toutes ses espérances, l’improbable jonction dans la rue, un jour prochain, des éclaireurs de Mélenchon avec les scouts de Christine Boutin dans un grand Jamboree festif.
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