La Ruée vers l’Eau
Le webdocumentaire "La Ruée vers l’eau » est une plongée au coeur du Turkana, région du nord-ouest kenyan, durement éprouvé par le réchauffement climatique et par l’accaparement de ses ressources. C'est l'histoire banale d'une "modernité" qui ne laisse d'autres choix aux populations locales que le sacrifice de leur identité pour survivre.
Lien vers le webdocumentaire : http://rueeversleau.org
La notion de « développement » ne souffre guère de contestation dans l’imaginaire collectif. Des palais présidentiels aux sièges des grandes multinationales et jusqu’au bistrot du quartier, elle est dans toutes les bouches lorsqu’il s’agit de résoudre les maux de l’Afrique. « Il faut développer l’Afrique ». Le politologue Gilbert Rist parle même du développement comme d’une religion « On y croit parce que tout le monde y croit, parce qu’on ne peut pas faire autrement que d’y croire, puisque tout le monde le dit ».
Et en soi, pourquoi remettre en cause la louable aspiration à un bien-être universel en éradiquant, au passage, la famine, la misère et la guerre ?
Le Turkana illustre parfaitement cette nécessité de développement. Cette région semi-désertique située aux confins du Nord-Ouest kenyan est frappée de plein fouet par un cycle de sécheresse de plus en plus intense. Le Lac Turkana qui borde la région à l’Est s’assèche. Les ressources en eau, déjà très limitées, s’amenuisent. Bordées par le Sud-Soudan, l’Ethiopie et l’Ouganda, ces terres se situent à la croisée des conflits qui minent l’Afrique de l’Est et les affrontements meurtriers y sont devenus monnaie courante. En 2013, les découvertes de gigantesques réserves d’eau ont suscité d’immenses espoirs. À ces annonces s’ajoutaient de grands projets hydroélectriques et agricoles. La région prenait tout à coup une nouvelle dimension aux yeux de Nairobi.
En bons croyants, nous avons vu là l’occasion d’observer le développement à l’œuvre et nous sommes partis au Kenya pour tourner un webdocumentaire.
Sur place nous avons dû réviser ces jugements bâtis trop hâtivement depuis Paris... Vous trouverez ci-dessous le résultat de notre enquête :
Ce format interactif permet au spectateur d’assister à la rencontre entre les Turkanas et le monde moderne. Une rencontre que nous ne pouvions traiter que par le prisme de l’eau, tant celle-ci reflète deux mondes qui s’opposent et paraissent, sous bien des aspects, inconciliables.
Les réalisateurs : Thomas Laurent, Émilien Kurtz
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