La science au service des droits humains
Lorsque l’on évoque le plus souvent l’idée de la science, ou encore lorsque l’on attribue à quelque chose une valeur scientifique, c’est pour dégager son standing, ses bonnes caractéristiques, ou autrement dit un minimum de capital confiance qu’on est susceptible de faire à la donne.
En réalité, la science, forte de ses gènes essentiels que sont l’analyse, la méthode, la raison ( l’objectivité), la rigueur, la détermination et autres, est tous les jours de plus en plus amenée à s’investir de manière plus efficiente dans le quotidien de l’homme, en vue de l’améliorer. C’est ainsi que les scientifiques oeuvrent en permanence pour mettre leur génie au service de l’agriculture, du sport, de l’économie, de l’environnement, et bien d’autres domaines, y compris celui des droits de l’homme, en particulier.
C’est à ce dernier contexte qu’est consacrée le développement qui va suivre. Plus précisément, il y est question d’examiner la problématique de l’application de la science à l’amélioration du concept de droit de l’homme dans le monde. Ainsi, quels peuvent être des exemples d’apport de la connaissance scientifique à la gestion des droits de l’homme ?
Afin de bien étayer les propos de l’analyse qui va suivre, les champs d’étude ont été choisis autant proches du quotidien que possible.
DES DROITS DE L’ENFANT A L'ECOLE
Il est aujourd'hui acquis, pour beaucoup de pédagogues, que les châtiments corporels à l’école, par exemple, constituent une violence, une atteinte aux droits de l’enfant. Ces types de punitions sont de ce fait désormais interdits dans beaucoup d’établissements scolaires. Et pourtant, ces lois ne font pas l’unanimité, étant donné qu’elles ne contribuent pas à assainir la discipline scolaire toujours mise à mal.
Dans le même ordre d’idées, la liste des droits de l’enfant à l’école ne cesse de s’allonger au fil des ans. Pour preuve, voici quelques uns tirés d’une pétition du syndicat éducatif français SOS Education, sous la plume de Vincent Laarman, délégué général, commentant le manuel Magnard de Quatrième, Histoire, Géographie et Éducation civique. Il y relève l’enseignement des libertés telles que : la liberté syndicale, la liberté de manifestation, le droit de grève, la liberté d’opinion et d’expression, le droit au travail, le droit à la protection sociale, le droit au vote, le droit d’être informé, le droit de surfer tranquillement sur internet, le droit de contester une décision de justice, le droit d’asile et de régularisation des clandestins. Et il conclut en écrivant :
« On l’aura compris, l’éducation civique n’a donc aucun rapport, même lointain, avec l’enseignement du civisme. Le terme a pourtant été choisi pour entretenir la confusion dans la tête des parents et des grands-parents, qui s’imaginent encore que leurs enfants apprennent, en cours d’éducation civique, le respect des lois et, osons le mot, les vertus civiques. »
Ce qu’il convient de dégager ici c’est le manque d’objectivité dans l’établissement de ces lois. En fait celles-ci constituent globalement une sorte de thèse sans antithèse, à savoir l’insistance pure et simple sur les droits, avec une occultation (consciente ou inconsciente) des devoirs de l’enfant. Face à cet état de fait qui prend des allures de manipulation, le besoin de l’esprit scientifique, l’esprit de raison est indispensable, pour espérer rééquilibrer la psychologie des citoyens qui sortiront d’une telle école. Le danger d’une continuité dans la délinquance reste donc présent, et à la science de proposer, par exemple LES DEVOIRS DE L’ENFANT A L’ECOLE, avec une certaine insistance sur le respect strict dû aux aînées et aux autres.
DES LIBERTES DEMOCRATIQUES
Voila l’autre aspect des droits de l’homme, tous les jours d’actualité, dans le monde en général et dans le tiers monde en particulier. Au nom de la démocratie, ces libertés d’expression et d’opinion sont exigées des chefs d’états de façon quotidienne, comme indices de mesure des performances politiques gouvernementales.
Même si les libertés sont une bonne chose, il faut néanmoins déplorer l’absence de limites définies par ces législateurs de la démocratie, car la ligne de démarcation avec le libertinage démocratique reste floue. N’est-ce pas que dans un pays il faut un minimum d’ordre afin que chacun ne dise pas ou ne fasse pas ce qu’il veut ? Là où on en arrive aujourd’hui, avec le droit à la liberté d’expression, l’injure publique reste un délit, sauf pour un chef d’état qui a mis long au pouvoir, ce qui rend certains plus justiciables que d’autres.
Donc, la considération, sans réserve et sans garde-fous, des libertés démocratiques est une attitude juridique pas objective, et aux scientifiques d’y apporter leur concours, dans le but d’une remédiation progressive. Et si l’instabilité politique des pays en voie de démocratisation, pouvait par ici trouver un moyen de modération ou d’apaisement. Que de vies de militants politiques cela permettrait-il de sauver.
CRIME DE GUERRE ET CRIME CONTRE L’HUMANITE
Cette expression chère à Louis MORENO OCAMPO et la C.P.I., on la connaît. A bien la considérer, l’on réalise qu’elle n’est pas toujours utilisée de manière rationnelle.
Elle “va bien“ avec certains chefs de guerre ou d’états, et pas avec d’autres. Laurent GBAGBO, Mouammar el KADHAFI, et autres, en savent quelque chose, mais par contre, ce n’est pas le cas d’un quelconque dirigeant israélien, de BACHAR el ASSAD de Syrie, ou encore d’un dirigeant des pays de l’OTAN, tous pourtant loin d’être des innocents. D’ailleurs, pourquoi vouloir que la politique internationale soit objective ? N’est ce pas ici un contexte qui démontre que l’objectivité scientifique et les méandres de la politique sont non miscibles ? Même si la science, dans l’histoire, a eu coutume de transcender les valeurs classiques, elle risque d’avoir à patienter longtemps face aux multiples turpides et autres magouilles politico - financières qui sont encore au-dessus de la loi, non ?
Le travail de restauration d’un éventuel nouvel ordre social mondial par la science semble d’emblée être donc un travail ardu.
PRESUME COUPABLE
Dans bien de pays actuellement, la culpabilité d’un individu n’est plus établie que par le verdict du juge. Tous ne peuvent donc plus être que des présumés coupables, pour utiliser l’actuel lexique de nouveaux codes de procédures pénales. Est-ce qu’on ne devrait pas relativiser ici, en distinguant tout au moins les cas où un prévenu décrit, devant les cameras de télévision, par exemple, la démarche par laquelle il a commis son forfait ? Ce serait un peu plus judicieux, non ?
Il en va, un peu, de même de la “libération sous caution“ qui est une option juridique discutable, étant donné qu’elle octroi à l’argent un pouvoir parfois déterminant sur la loi.
Voilà une analyse qu’aura inspirée le thème de cette troisième conférence scientifique internationale ACSAL de l’Université de Luxembourg- Belgique.
Il y a, après les réflexions précédentes, lieu de réaliser comment la science peut contribuer, par son objectivité, à restaurer l’école ordinaire (tout au moins au niveau de la discipline), dont rêvent certains nostalgiques. De la même manière, elle pourrait permettre des relations internationales plus équilibrées, plus améliorées sur le plan juridique, autant qu’elle pourrait permettre de passer à un processus de démocratisation un peu moins insurrectionnel dans bien de pays, et particulièrement en Afrique.
Au terme de cette analyse l’on peut aussi réaliser que l’argument scientifique majeur dont l’homme a besoin pour assister les droits de l’homme au quotidien se trouve, à la fin, être la raison, du moins pour l’heure. Ceci suppose un meilleur accès des scientifiques aux filières juridiques, ou une “scientifisation“ améliorée du droit dans ses multiples concepts, ou de plus amples recours du juriste à l’assistance scientifique.
Certainement que dame science possède d’autres atouts à la résolution de cette problématique, des concepts mathématiques plus efficaces, par exemple, existants ou à développer. Merci.
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