La SCPP aime la vaseline
Déjà rappelée à l’ordre par la cour d’appel de Rennes ( http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39382129,00.htm ) en 2008 pour avoir espionné les connexions des internautes sans autorisation de la CNIL, cette fois, c’est sur l’envoi des fameux messages d’avertissements aux internautes que La SCPP en sort une bien bonne.
Marc Guez, directeur général de ladite société a affirmé la semaine dernière que l’envoi des messages serait possible sans même attendre la labellisation des moyens de sécurisation par l’Hadopi.
Mais si rappelez-vous, la loi création et internet (Hadopi pour les intimes) a créé un délit de négligence. L’internaute n’ayant pas protégé sa connexion avec un moyen labellisé (et payant jusqu’à preuve du contraire) pourra voir celle-ci coupée après plusieurs avertissements.
Le seul problème est que ces fameux logiciels de protection n’ont d’existence que sur le papier à l’heure actuelle.
Vous avez peut-être du mal à suivre alors faisons un petit parallèle. C’est un peu comme si on vous verbalisait pour non port de la ceinture de sécurité dans un véhicule qui n’en est pas équipé à l’origine.
C’est tout simplement une situation digne d’un roman Kafkaïen mais rien n’arrête la marche des droits d’auteurs. Ou plutôt du droit des producteurs puisque peu d’auteurs soutiennent effectivement les lois liberticides du gouvernement. A part monsieur Hallyday et ses amis, qui n’ont d’ailleurs pas tenu leur promesse de revenir en France lorsque le bouclier fiscal a été voté, les artistes les vrais (Johnny n’est essentiellement qu’un interprète et pas un auteur je le rappelle au passage) sont surtout inquiets de la répartition des droits issus de leurs oeuvres...
Le dernier rapport annuel de la cour des comptes sur les sociétés de gestion et de répartition des droits d’auteurs est d’ailleurs toujours aussi édifiant ( http://www.pcinpact.com/actu/news/56327-hadopi-crise-cour-compte-controle.htm ). Entre salaire princier des dirigeants et petits arrangements entre amis, on est loin de la gestion responsable du bien d’autrui. Ce rapport enlève toute crédibilité à ces sociétés quand elles viennent plaider la cause des artistes en pleurnichant à la télé. Ce sont les artistes les perdants de la loi Hadopi (comme d’habitude d’ailleurs).
Mais passons sur le sujet pour cette fois, la répartition des droits d’auteurs est un système qui mérite d’être remis à plat totalement pour qu’enfin l’artiste puisse vivre décemment de son art. Ce que le directeur général de la SCPP souhaite aujourd’hui c’est tout simplement de pénaliser les gens parce qu’il n’ont pas pu s’équiper d’un logiciel qui n’existe pas...
Il est vrai qu’ils ne sont plus à une contradiction prêt. Il a été prouvé à maintes reprise que l’adresse IP ne pouvait faire foi car elle est aisément falsifiable, piratable ou tout simplement injectable dans un flux de données ( http://www.numerama.com/magazine/15513-seedfuck-l-arme-a-denonciations-calomnieuses-anti-hadopi.html ). On n’en attendait pas mieux de la part d’une institution dont le rôle consiste à soutirer le maximum d’argent pour remplir les poches des producteurs qui en sont membres. La mafia des droits d’auteurs, avec en tête de gondole la SACEM, le SNEP et la SCPP a encore de beaux jours devant elle car les médias traditionnels ont passé sous silence cette volonté de forcer l’application d’une loi.
Je vais investir mon treizième mois dans les actions des producteurs de vaseline, moi, avec ce qu’ils nous préparent, on va encore l’avoir bien profondément dans le pantalon.
6 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON