La sécurité est le fondement de notre liberté
J’entends trop souvent une opposition systématique entre mesures sécuritaires et liberté individuelle. Certains parlent de dictature et s’amusent à agiter le chiffon rouge comme ça pouvait apporter quoi que ce soit à notre gouvernement d’avoir plus d’information sur les gens. Ça ressemble beaucoup à de la parano.
Je suis assez étonné de ce type de polémique car il me semble plutôt que la vraie liberté n’est possible que si la sécurité est totale. Eviter les grands magasins et tous les rassemblements de foule, c’est être libre ? Annuler des manifestations, événements ou redouter d’organiser la Cop21, c‘est être libre ? Hésiter à dire, écrire ou dessiner ce que l’on pense, c’est être libre ?
Alors oui pour perdre une once de vie privée pour regagner une réelle liberté individuelle et collective, car la liberté qui compte le plus c'est sans doute celle de ne pas avoir peur pour soi et ses proches.
Notre société représente ce que Daesh déteste le plus : la joie de vivre, l'impertinence, l'égalité de tous, la laïcité... Notre pays a une faiblesse en son sein avec une frange de la population en détresse sociale et en manque de repères, et donc un terreau fertile de radicalisation. Notre Nation a décidé de combattre le terrorisme international au Mali, en Afghanistan, en Centrafrique, en Irak et en Syrie.
Nous représentons donc une cible de premier choix pour ces terroristes.
Mais ce risque ne peut pas être vain, ce serait le pire de renoncement que la France pourrait faire à la mémoire des victimes. Il n’y a donc pas d’autre choix que d’agir vite et fort, et c’est ce qui semble être fait, avec déjà 10 ans de retard sans doute.
Sans être un spécialiste du terrorisme, il me semble que les actions nécessaires, pour ne pas dire les solutions, sont connues de tous avec un niveau important de consensus. Pour lutter contre le terrorisme, il faut se concentrer sur :
- L’argent
- Le trafic d’armes
- Le renseignement
- L’endoctrinement
Qulques commentaires sur le premier point : l'argent, c'est à dire leur financement, mais aussi le notre !
Comment mettre à sec les comptes de Daesh ? Apparemment c'est une question très complexe, et il est plus facile de se fixer ce point comme objectif que de le réaliser. Je ne vais pas essayer d'expliquer quelque chose que je ne maitrise pas, mais un élément clef est que ces financements sont en fait multiples, provenant de plusieurs sources : contrebande de matières premières (pétrole en tête), kidnapping et simples bienfaiteurs parmi les grandes fortunes du Golfe.
L'écrivain et chroniqueur Kamel Daoud a publié dans le New York Time un article qui a fait du bruit : "L'Arabie Saoudite, un Daesh qui a réussi."
Il explique : "Daesh a une mère : l’invasion de l’Irak. Mais il a aussi un père : l’Arabie saoudite et son industrie idéologique. Si l’intervention occidentale a donné des raisons aux désespérés dans le monde arabe, le royaume saoudien leur a donné croyances et convictions. Si on ne comprend pas cela, on perd la guerre même si on gagne des batailles. On tuera des djihadistes mais ils renaîtront dans de prochaines générations, et nourris des mêmes livres."
En ce qui concerne nos finances, un acte important serait que les pays de l'UE, à défaut d'avoir ou d'engager leurs armées, co-financent le coût de cette guerre. D'autres parlent aussi de sortir les dépenses militaires des critères de Maastricht. Cette décision me semblerait être la moindre des choses dans ce contexte où il ne va pas falloir non plus nous dire que nous ne respectons pas notre engagement de sérieux budgétaire, sachant en plus que la croissance de notre économie risque d'être impactée par une baisse de la consommation, du tourisme, et autres effets collatéraux dont Daesh se réjouit.
Mais la responsabilité va au delà de l'Etat ou de l'UE, il faut bien sûr que les citoyens s'impliquent.
Il y a beaucoup de façons de le faire, mais en voici une qui me semblerait intéressante : ceux qui peuvent, ceux qui veulent, devraient pouvoir aider dans cet effort financier. Comment peut-on aider notre pays financièrement à mener cette guerre ? Est-il possible de trouver un mécanisme qui nous permette de participer directement à l'effort militaire ? Une autre approche : est-il possible de contribuer directement au FGTI - le Fonds de Garantie des victimes des actes de Terrorisme et d’autres Infractions ?
Ce Fonds est financé par une contribution prélevée sur les contrats d’assurances de biens, il ne reçoit aucune dotation de l'Etat et est autonome financièrement. Pouvait-il prévoir le 13 novembre ? Le citoyen peut-il aider en contribuant directement au FGTI ?
Pour finir, revenons-en à la question du départ, le choix entre sécurité et liberté. Dès janvier, les français interrogés avaient déjà donné l'avis ci-dessous.
Peut-etre l'occasion d'une consultation plus officielle ?
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