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Accueil du site > Tribune Libre > La semaine où les masques sont tombés

La semaine où les masques sont tombés

La semaine passée fut riche en annonces "choc" du gouvernement et en rebondissements. Leur principale conséquence ? Avoir fait tomber quelques masques ( déjà bien égratignés ) et révéler ainsi la pensée et la nature profondes de certains.

Commençons par l'affaire Duflot-Eglise : une preuve éclatante de la grande valeur de notre bien-aimée ministre, et d'ailleurs plus généralement de tous ces dirigeants "écolos" qui vous font détester l'écologie au travers d'eux. On part d'un constat juste : il faut loger les sans-abris rapidement car l'hiver est là, et on arrive cette solution : l'Eglise doit aider les sans-abris et donc il faut réquisitionner ses locaux. Demander aux ecclésiastiques d'aider les plus démunis apparaît assez ridicule quand on sait que c'est probablement la chose qu'ils font le mieux et sur laquelle on ne saurait les critiquer, mais surtout que dans le même temps on n'annonce pas la réquisition des dizaines de milliers de logements laissés vacants par des propriétaires refusant de louer. Mais c'est tellement plus facile de s'attaquer à une Eglise sans pouvoir ! Et on serait presque tenté de voir là une vengeance mesquine pour faire payer à l'Eglise son opposition au mariage pour tous...

Et maintenant, le meilleur morceau : le cas Florange, tragique révélateur de plusieurs pensées profondes

Laurence Parisot tout d'abord : la présidente du MEDEF a bien montré, par sa défense du pauvre petit Mittal martyrisé par le méchant gouvernement - ces "sans-culottes" comme dirait un maire de Londres aux connaissances historiques quelque peu lacunaires - qu'elle ne défendait pas les entreprises française, mais les grandes entreprises du monde entier ! Elle a aussi rappelé à quel point le sort des salariés la laissait royalement indifférente. Qu'on ne l'entende donc plus se lamenter sur la situation des entrepreneurs français, elle n'en a de toute évidence rien à faire. Et qu'on arrête de la considérer comme la voix du patronat français, et qu'on ne voit plus une dizaine de ministres se presser à son université d'été !

Ensuite, ce cher Mittal, qui a prouvé une fois de plus par ses odieux mensonges à répétition qu'il n'avait aucune parole. Ainsi donc, ce parasite aura : pris contrôle de Arcelor par une OPA hostile, encaissé des crédits d'impôts et des aides publiques pour réaliser des investissements que l'on attend toujours, puis fermé un à un ses sites tout en promettant à maintes reprises de ne pas le faire. Je rejoins l'opinion de Montebourg : monsieur Mittal n'est pas le bienvenu en France !

A présent, notre président ( de gauche paraît-il ). Après être pendant la campagne monté sur un camion pour promettre qu'il ne laisserait pas fermer Florange comme Sakozy avait laissé fermer Gandrange en dépit de ses promesses, on l'aurait imaginé en première ligne, défendant bec et ongles les salariés du site. Au lieu de cela, il ne fait RIEN, il laisse son Premier minitre gérer l'affaire. Quelle heureuse idée !

Quel Premier ministre en effet ! Après avoir laissé Montebourg annoncer une nationalisation, il le discrédite ( une fois de plus ) en écartant cette idée sans réels arguments, puis il signe des accords avec Mittal en qui il a "toute confiance". Evidemment, il se faire magistralement rouler dans la farine, offrant ainsi au monde une excellent image de notre pays. Mais le pire, c'est que tout le monde voit bien qu'il n'a strictement rien à faire de l'avenir de Florange, qu'au fond il a depuis longtemps accepté sans problème la fermeture du site : c'est la loi du marché comme on dit. Par contre, son projet absurde à Notre-Dame-des-Landes, on peut dire qu'il y tient !

En relisant cet article pour y chercher une conclusion, il me vient à l'esprit cette phrase de Victor Hugo : "Il y a des gens qui observent les règles de l'honneur comme on observe les étoiles, de très loin."

 


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8 réactions à cet article    


  • plexus plexus 13 décembre 2012 18:31

    Pas mal, la citation de « Totor »....nombreux développements en perspective....
    J’en tire une conclusion un peu différente de la vôtre, car, avant mittal, il y a une flopée de précédents, et vous en rajouterez que je ne connais pas, ou que j’ai oubliés.
    Le dépeçage des industries textiles des Vosges (l’empire Boussac !), l’envoi à l’équarissage de ce qu’il en restait par « les 4 frères Dalton », cette société, alcatel ou alsthom qui allait être cédée pour un centime symbolique, les chantiers de la méditerranée, pour guère plus, et d’autres, adidas, peut-être ?
    A chaque fois, l’addition est payée par le contribuable, qui en redemande, puisqu’il veut nationaliser florange maintenant.
    Je serais éditeur, je ferais un livre : LA NEGOCIATION POUR LES NULS.
    ( Pour les accords d’évian, c’est trop tard !!)
    A moins que je ne me leurre aussi, car les picaillons ne sont peut être pas perdus pour tout le monde, et, là, il faut citer « Totor Hugo » à nouveau.


    • plexus plexus 13 décembre 2012 18:43

      En relisant votre intervention, je constate que j’ai oublié quelque chose :
      Celle du projet de réquisition d’immeubles de l’Eglise (pas DES églises !!)
      Au lieu de porter l’affaire sur le plan des principes, invoquer les arrières pensées des uns et des autres en représailles de lois en préparation, je crois que les « monsignori » ont complètement loupé le coche.
      A mon avis, il fallait accepter, madame la ministre aurait bien trouvé les sous pour retaper leurs vieux couvents, vieux collèges et pensionnats et les remettre aux normes.
      En mitonnant un bon petit accord, ils auraient pu gagner bien plus d’argent que certains concessionnaires d’autoroutes dont l’achat a été remboursé en 6 ans !!.
      Trop tard, « ite missa est », circulez, y plus rien à voir.
      Dommage !!


      • alinea Alinea 13 décembre 2012 23:08

        Il fut un temps où les églises étaient ouvertes mais glaciales ; il n’y avait aucun besoin de réquisition ; je ne sais pas , parce que je ne l’ai lu nulle part, pourquoi il n’y a pas réquisition des logements vides !
        En tout cas les gouvernements successifs s’empêtrent dans les filets inconfortables de leur double langage ! En attendant, il y en a qui crèvent dehors,et ça, ça me crève le coeur. mais pourquoi donc tous ces gens qui n’ont plus d’abri restent-ils à la ville ?


        • Christian Labrune Christian Labrune 14 décembre 2012 00:04

          « mais pourquoi donc tous ces gens qui n’ont plus d’abri restent-ils à la ville ? »

          Alinea

          Parce qu’en ville, à Paris en particulier, on crève moins vite : il y a la péniche de l’Armée du Salut, le Secours catholique, le Secours populaire, des distributions de soupe (quelquefois même à l’entrée du Père-Lachaise - ironie que j’espère involontaire !). Surtout, il y a le métro, quand il fait très froid. A la campagne, en hiver, il y la belle nature à contempler : la glace, le givre et la neige. C’est tout, et ça ne nourrit que l’âme.


        • alinea Alinea 14 décembre 2012 01:48

          À la campagne il y a des gens ; personne n’est anonyme ; ça n’est pas forcément la joie, mais on ne laisse pas crever les gens dehors, non.


        • Christian Labrune Christian Labrune 16 décembre 2012 12:43

          @Alinea

          Je crains que la campagne, que je connais bien - j’y suis né - ne soit pire que les villes. Une vieille collègue qui avait connu la débâcle de 40 me racontait qu’en Normandie les paysans n’hésitaient pas à faire payer le verre d’eau que leur demandaient les malheureux qui erraient sur les routes de cette belle région. Les Normands sont peut-être près de leurs sous mais je doute qu’ils soient vraiment pires que les autres.

           


        • Cocasse Cocasse 14 décembre 2012 11:44

          En matière de « masques qui tombent », il y a plus grave :
          - la pacte budgétaire européen
          - la loi empêchant quasiment de poursuivre les clandestins (votée très récemment discrètement de nuit).


          • Michel P 14 décembre 2012 15:37

            pensez-vous vraiment que le président Hollande, n’a fait que « laissé son premier ministre gérer l’affaire », alors qu’il a reçu lui-même Mittal.

            La réalité apparaît encore plus triste, il accepte la fermeture des hauts fourneaux, comme il a accepté la fermeture de l’usine PSA à Aulnay.

            Il se refuse à remettre en cause les décisions de la grande Bourgeoisie. Il pense qu’en leur donnant des gages de sa bonne volonté, et en limitant les réactions des salariés, il apparaîtra, comme leur meilleure option de gouvernement.

            Il les avait prévenu et par la même nous aussi, « I am not dangerous ».

            La seule inconnu est de savoir, si notre peuple réagira et surtout quand il le fera. Le plus tôt serait le mieux, il n’y a rien à gagner à attendre.

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