• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > La société du grignotage

La société du grignotage

miettes_for_horizon

Barres chocolatées, biscuits et apéritifs qu’on mange quand on n’a pas faim : nous grignotons. Émissions regardées d’un oeil distrait, zapping incessant et choix multiples : nous grignotons.

Des centaines de morceaux téléchargés gratuitement et qu’on n’écoutera pas : nous grignotons.Un tour dans les grands magasins pour se faire du bien en achetant des produits dont on ne se servira pas : nous grignotons.

Informations à portée de clic, incitations à cliquer et articles à moitié lus : nous grignotons.

Blogs lus en diagonale, commentaires laissés sans avoir suivi le début de la conversation, ni avoir l’intention d’en suivre la fin : nous grignotons.

Politiciens décevants, intérêt distrait pour les débats, sanction du sortant plutôt qu’élection de l’entrant : nous grignotons.

Rencontres, Meetic, Speed dating, maîtresses, divorces, échangisme, partouzes : nous grignotons.

Qu’on l’appelle grignotage, zapping ou prêt-à-consommer, tout ce qu’on nous apporte aujourd’hui est accessible, facile, immédiat, libre, sans effort. Il faut se résoudre à l’appeler le progrès, si le progrès consiste en la suppression de l’effort.

Mais la valeur d’un objet ou d’un acte n’est-elle pas intimement dépendante de l’effort qu’on a consenti pour l’obtenir ou le pratiquer ? Comment, dès lors, réhabiliter la notion de valeur ?

Avant qu’il ne reste que des miettes de nous...


Moyenne des avis sur cet article :  3.67/5   (3 votes)




Réagissez à l'article

6 réactions à cet article    


  • (---.---.162.15) 24 décembre 2005 16:13

    C’est juste, mais il est possible d’aller au delà de ce grignotage, il faut pour cela utiliser sa capacité à choisir. « Choisir d’éviter », la télévision ou internet ou le téléphone portable, et « choisir d’explorer » ce que l’on a envie de bien connaître.

    On se trouve alors en approfondissement de ses pôles d’intérêt, tout en restant éveillé par le grignotage à ce qui se passe autour, ce qui permet aussi de renouveler ou élargir les pôles d’intérêt...

    Enfin, c’est comme ça que je vois et vis les choses...

    Am.


    • ganya (---.---.180.162) 25 décembre 2005 11:59

      Comment, dès lors, réhabiliter la notion de valeur ? Avant qu’il ne reste que des miettes de nous...

      Bonjour Et bien ... tout simplement en posant cette question en debut de votre article, plutot qu’à la fin.

      Etant donné que ceux qui le « grignoteront » ne le liront pas jusqu’au bout, comme vous l’avez si bien demontré tout au long de votre texte.

      Encore que ... Il y a grignoteur et grignoteur me direz vous. Par exemple, le grignoteur de romans policiers se contentera je suppose de lire la derniere page, c’est la en general que l’assassin se fait demasquer. Pendant que d’autres se contentent des gros titres.

      Bref, je ne sais pas.

      Bon, il faut voir les choses du bon coté. Le grignotage fait grossir, c’est bien connu, ainsi, les miettes qu’il restera de nous devraient etre suffisament consequentes pour resister au passage de l’aspirateur (oui, qui dit miettes dit aspirateurs mais ca, c’est la vision reservée aux plus pessimistes d’entres nous ...)


      • Etienne Parizot 25 décembre 2005 19:27

        Remarquable article ! Merci pour ces miettes de bon sens, susceptibles — qui sait ? — de nous rappeler à un peu plus de consistance.

        Nous sommes si pressés. Quand nous rendrons-nous compte que c’est justement en remplissant nos journées de grignotages que nous laissons filer le temps ? Et comme vous le dites justement, rien de valeur ne s’obtient rapidement, facilement, sans effort. On parle beaucoup de redonner à notre société et à ses citoyens le goût de l’effort, mais le meilleur moyen de le faire est peut-être en effet de redonner le goût de la valeur. C’est tout l’enjeu de la culture...

        Ah, que l’on se satisfait de peu... !


        • Inconnu (---.---.5.54) 26 décembre 2005 14:40

          Article intéressant qui donne envie de répondre. Je pense que tout est à porter de mains aujourd’hui, que relativement tout nous est offert ou que l’on a accés facilement à tout. Il y a du bon dans cela, le tout étant juste de se fixer des limites selon son propre code de valeurs pour que le grignotage ne finisse pas par nous grignoter.


          • Le concombre masqué (---.---.24.4) 26 décembre 2005 15:36

            Je disais justement hier à ma femme, en regard à l’oppulence de cadeaux qui se déversait en bas du sapin « tout prêt », que nous vivons dans un conditionnement permanent pour la consommation. TV, shopping, amitié, amour, travail, loisirs : tout est aligné sur la junk-food proposée dans nos chers Mc Do ! Bienvenue aux états-désunis d’Europe !


            • Draco (---.---.229.136) 28 décembre 2005 19:13

              Bonsoir a tous,je penses commencer a m’eveiller pour sortir de ce monde de grignotage,je suis encore jeune(19ans) mais je trouve que ce genre de visions chomskiennes sont un vrai bol d’air dans une société etouffée de toutes part(si encore il n’y avait que la pollution).Amicalement.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès