La solidarité des internautes en marche
Ancien responsable Relations entreprises dans une société spécialisée dans le conseil financier, sa vie bascule, jusqu’à se retrouver SDF, séjournant un temps dans le relais de 14 places qui leur est destiné dans sa ville de Levallois-Perret...
A Levallois, trop de social tue le social
Une adjointe au maire (Patrick Balkany, UMP), qu’il ne désigne que par Madame C., lui signifie finalement son expulsion des lieux en ces termes : "Bon, vous êtes ici depuis 78 jours, demain matin, vous prenez vos affaires et vous partez.
- Mais pourquoi donc ? Est-ce en corrélation avec ce qui s’est passé ce week-end ? (Zenethic avait été agressé par un autre pensionnaire du relais pour SDF, connu pour ses antécédents violents, NdA)
- Non, mais cette année, on a fait trop de social et voilà comment on est remercié. Tous les autres partent aussi, maintenant on applique les règles !" Notre homme tente une protestation : "Je ne comprends pas pourquoi les autres et moi devons payer pour quelqu’un qui…" L’adjointe au maire laisse alors éclater toute sa morgue de classe : "Taisez-vous ; vous n’avez pas à contester nos décisions. Vous vous prenez pour qui ? Vous ne servez à rien ! On a fait de vous des assistés ! J’appelle la Police !" Vous avez bien lu : voilà la droite décomplexée quand elle se lâche.
Aujourd’hui, Zenethic a pu réintégrer le logement familial où il est seul, sa femme hospitalisée et son fils en famille d’accueil. "Bénéficiaire" de l’Allocation de solidarité spécifique - tandis que sa femme touche le RMI - il se démène entre deux petits boulots pour monter sa société informatique. Seuls des revenus réguliers lui permettront de vivre son rêve, tout simple : rassembler sa petite famille. Les nouvelles de la santé de sa compagne sont meilleures ces temps derniers, "en bonne voie de reconstruction psychologique", et elle vient d’être rétablie dans ses droits sociaux. Un groupe de soutien a été créé sur Le Post.
Mais rien n’est simple, comme il l’expose dans une autre interview : "En juin 2008, la CAF a supprimé les ressources de ma compagne. Il nous a alors été impossible de payer les loyers jusqu’à aujourd’hui (notre loyer mensuel est de 584 euros). Nous comptons sur les 20 000 euros accordés par le tribunal pénal pour la réparation des préjudices causés à ma femme. Cette somme nous permettrait non seulement de régler les frais d’avocat mais aussi de régler les loyers impayés (environ 10 000 euros). Nous avons aussi une facture de 39 000 euros de frais d’hospitalisation, qui augmente de jour en jour, ma femme n’ayant plus droit à la CMU depuis sa radiation de la CAF. Une assistante sociale s’occupe actuellement de ce dernier point." Urgence absolue : obtenir un relogement, l’expulsion de l’appartement étant planifiée à partir du 15 mars, qui compromettrait gravement l’actuelle amélioration de la situation, fragile.
Puisque les dons des plumonautes ont excédé les frais de ma défense, mon procès gagné, j’ai souhaité poursuivre cette chaîne de solidarité. Graeme Villeret, le responsable de Blogueurs sans frontières que j’avais contacté, m’a soufflé le nom de Zenethic. Il se trouve que deux blogueuses, déjà, m’avaient alerté sur les terribles difficultés qu’il traversait. Un peu réticent au départ, il a accepté un don. Il préférait un article, il aura les deux. Et je suis très fier de lui adresser aujourd’hui un chèque de 500 euros en votre nom. C’est bien vous, amis lecteurs, qui êtes à remercier. Je ne suis que le passeur et c’est déjà un grand honneur. Que votre générosité soulage un peu la détresse de Zenethic, comme elle m’avait moi-même tiré d’un bien mauvais pas. Et longue vie à la solidarité des internautes !
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