La stratégie du Front National : un pari risqué !
C’est dit. C’est clair, net, précis et sans bavure. Mme Le Pen, présidente d’un nouveau parti de Rassemblement dit « Bleu marine » (dénomination qui n’est pas sans rappeler la marque « Petit bateau » !) votera « blanc » le 6 mai prochain au second tour des présidentielles.
Pour ceux qui n’auraient pas l’esprit suffisamment retors, cela signifie sans équivoque que Mme Le Pen entend faire battre le candidat sortant qu’elle a savamment - et d’ailleurs fort pertinemment - éreinté lors de son discours du 1er Mai place de l’Opéra à Paris. Mais tire-t-on sur les ambulances ? A-t-on encore besoin de rabâcher les vices et les mensonges du navrant M. Sarkozy ? Faut-il à ce titre insister sur cette évidence - pourtant élémentaire - que le gouvernement de la France ne se résume pas à un seul homme, ni à sa garde rapprochée, mais qu’elle est aussi un « état d’esprit », un inconscient collectif plus ou moins en sommeil chez la plupart des dirigeants actuels, ce qui, au moment X, pourra faire basculer une décision dans un sens ou dans l’autre ? Autrement dit pas dans le sens de la dictature du « Bien » tel que conçu à gauche. Qu’ainsi il serait assuré qu’en obéissant de manière primaire à ses goûts et dégoûts, l’on se montre mal avisé, pour ne pas dire inconséquent politiquement parlant. Or la science politique n’est-elle pas tissée de maîtrise et de domination des passions, pétrie dans l’art de préserver l’avenir et de ménager le présent…
Ce que semble ne pas faire Mme Le Pen à travers son vibrant « appel au peuple ». Appel aux accents gaulliens, quelque peu mélodramatique mais hélas insuffisamment réaliste. Si le peuple avait en effet droit au chapitre cela se saurait, et si les élections servaient à quelque chose, notamment à faire entendre la voix des foules « elles seraient interdites depuis longtemps » disait le vénéneux Colucci (dit Coluche). Or il semble bien illusoire qu’en juin prochain une vague bleu marine se lève pour balayer de fond en combles – tel un raz de marée salvateur – les Écuries d’Augias de la canaille politique de tous bords. On le voudrait, mais l’histoire se répétant inlassablement - quoique les temps et les circonstance changent - il est a gager qu’à droite le « front républicain », même fissuré (lequel depuis un quart de siècle - 1988 - contient et étouffe les voix nationales), se maintiendra. Des forces puissantes s’y emploient et rien n’indiquent qu’elles soient prêtes à désarmer, d’autant qu’il sera soutenu et étayé par le « bouclier anti-droite » que le Front de Gauche a proposé le Ier Mai au Parti socialiste…
Aussi les nationaux se trouvent-ils réduits, une fois de plus à voter « Jeanne d’Arc », un vote non comptabilisé n’apparaissant dans aucune statistique et par conséquent sans la moindre incidence sur les résultats officiels. Six millions de voix peuvent ainsi passer à la trappe sans que le résultat final change d’un iota, ni les pourcentages en suffrages exprimés qui seuls décideront du vainqueur et du perdant. La démocratie étant une machine à recycler le mensonge, un trucage de plus ou de moins ne changera rien à l’affaire. Il est de ce point de vue particulièrement désolant de voir les nationaux se montrer incapables de faire preuve d’imagination afin de s’évader par le haut du piège démocratique où ils se trouvent enfermés décennie après décennie.
Lorsque M. Chirac interdit entre les deux tours des présidentielles de 1988 à Le Pen – c’est le journaliste Éric Zemmour qui le rapporte ! - d’appeler nominativement à voter pour lui, sottement M. Le Pen obtempère alors que l’occasion lui était donnée de peser sur le destin politique de son adversaire… car M. Chirac clairement élu avec les suffrages frontistes, eut dû alors, un septennat durant, en traîner l’hypothèque. Mais c’est dès 1965 que le vote destiné à faire battre la « droite » est mis à l’honneur par M. Tixier-Vignancourt lorsque celui-ci appelle - le chapitre algérien étant clos depuis près de trois ans - à barrer la route à de Gaulle au profit de Mitterrand. Sans succès certes mais le mauvais pli était pris. Trente ans plus tard, en 1995, de la même façon M. Le Pen refuse de choisir, avec d’excellentes raisons, entre MM. Jospin et Chirac (1). Ier Mai 2012, rebelote, les nationaux n’ont toujours rien trouvé de mieux que le « ni, ni » et sa présidente annonce fièrement que le troisième tour enfin victorieux sera celui des législatives… peut-être ! Souhaitons-le.
Mais puisque l’histoire est un disque rayé, craignons que l’épisode de 1956 ne se réitère. Pierre Poujade entre à l’Assemblée avec 52 députés - 11,6 % des suffrages, soit 2,4 millions de voix - deux ans plus tard il n’en restera que deux dont Jean-Marie Le Pen. L’histoire étant riche d’enseignements, elle convie à la prudence et surtout pas à un triomphalisme hors de propos et sans cause sérieuse surtout au regard des enjeux de l’heure présente. Enjeux de taille puisqu’il s’agit ni plus ni moins que du naufrage de la nation et de sa submersion définitive sous le déferlement de vagues migratoires hors contrôle.
Un pari risqué, un choix sans surprise
Certes bien malin, celui, ou celle (puisqu’il faut obtempérer aux injonctions paritaires), qui pourrait dire sans risque d’erreur qui est le moins mauvais, voire le « moins pire » - à terme - des deux candidats restés en lice. Cependant, en rupture avec les mauvaises habitudes passées, beaucoup d’arguments - et non des moindres - plaideraient à faire résolument obstacle au candidat socialiste. On rétorquera que l’homme au moment de se noyer est tenté de s’accrocher au serpent traversant la rivière… n’est-ce pas en ce cas aller de mal en pis ?
Disons-le franchement, point n’est ici question de trancher et de donner un quelconque avis. Il ne s’agit que de poser les termes d’une réflexion en s’efforçant de faire la part juste entre raison et passion. Nous serions d’ailleurs bien en peine de démêler l’écheveau du pour et du contre - sauf à le trancher par l’insurrection ! - empêtrés que nous sommes par et dans le piège démocratique en vertu duquel aucun libre choix, aucune autonomie de consentement véritable, ne sont laissés à l’électeur ! Si ce n’est bien sûr d’opter pour l’une ou l’autre variante d’un même système dont les objectifs, par des chemins superficiellement distincts, seront, en bout de course, toujours parfaitement convergents…
À savoir dissoudre la nation, abolir l’histoire, effacer la France « de la carte du temps » (2) (laquelle ne sera bientôt plus qu’une géolocalisation, une sorte d’archaïsme toponymique) et de la mémoire des hommes. À commencer par les souvenirs de ceux qui en auront façonné la terre, bâti villes et monuments, irrigué de leur sang, de leurs larmes et de leur sueur les sillons de leurs vignes et de leurs champs, fussent-ils d’honneur.
L’un veut nous tiers-mondiser à marche forcée, l’autre nous américaniser, ce qui en fait revient au même : l’épilation (ou le « scalp » des patriotes européens comme dans le film, prodigieuse machine à décerveler, « Inglorious basterds ») d’une seule arrachée, avec un unique grand cri ou bien lentement, par petits coups accompagnés d’une série de gargouillements douloureux ! Personnellement, quelle que soit mon indicible aversion, je suis comme ces condamnés qui cherchent à faire durer leur dernière cibiche. Qui sait si le ciel, entre-temps, n’interviendra pas ? Tout sursis n’est-il pas bon à prendre dans l’espoir du deus ex machina, l’événement providentiel qui renverserait la tendance ?
Maintenant regardons d’un peu plus près la stratégie du Parti dit national… Renvoyer les candidats dos à dos en déclarant que si la droite est battue ce sera la faute exclusive de la Majorité présidentielle et de son chef, cela paraît un peu court [Mme Le Pen TF1 30 avril]. Le vote blanc de Mme Le Pen est en fait et en résumé une façon détournée d’œuvrer à la dislocation du camp libéral-conservateur. On ne s’en plaindrait pas si l’arme utilisée n’était pas à double tranchant. Ce faisant, elle réduit aux acquêts la capacité des forces nationales d’influer sur la vie politique du pays : un pouvoir de sanction - pour ne pas dire de nuisance - aux limites vite atteintes ! Toute la stratégie du Front se cantonne donc à susciter l’échec du candidat Sarkozy dans l’espoir d’une « recomposition » politique en faveur du Rassemblement bleu marine… ça, c’est sur le papier, et plus l’échec de M. Sarkozy sera net, plus cet improbable pari aura des chances d’être couronné de succès. Mais qui donne à Mme Le Pen la complète assurance que l’éclatement de l’Union pour la majorité présidentielle et l’éventuel ralliement d’une partie des députés de la Droite Populaire, entraîneront ipso facto des accords locaux de désistements aux législatives lui permettant d’obtenir le nombre suffisant d’élus pour former un groupe parlementaire à l’Assemblée ?
Plus avisé, M. Gollnisch, membre du bureau politique de la dite formation après en avoir été le vice-président, appelait lui aussi ce lundi 30 avril à voter « blanc » [Le Progrès]… Mais cependant, au cas où le président sortant prendrait des engagements relatifs à des désistements réciproques dans les nombreuses triangulaires prévisibles du second tour des prochaines législatives, il voterait « à titre personnel » (lui et, sous-entendu, ses suiveurs en tant qu’il est prescripteur d’opinion) pour M. Sarkozy ! Propos facilement interprétables, la veille du Ier Mai, comme une sorte d’appel du pied à la Majorité présidentielle. Une invitation plutôt dissonante par rapport aux déclarations péremptoires de la soirée électorale du 22 avril… car personne ne peut croire qu’une personnalité du « premier cercle » ait pu librement prendre l’initiative d’un tel ballon d’essai.
Notons au passage que M. Gollnisch avait su replacer sa prise de position dans le cadre du débat fondamental opposant l’intérêt partisan à l’intérêt général : « S’il [Sarkozy] laisse entendre qu’il préférerait voter FN plutôt que PS, alors je voterai pour lui. L’intérêt partisan du FN est que Sarkozy soit battu, mais l’intérêt du pays passe au dessus. Ce serait le choix du moins pire ». Voilà qui résume excellemment les termes du débat clos avec et par le discours de la place de l’Opéra ce Ier Mai. La porte était donc vraisemblablement restée ouverte jusqu’au mardi midi, et le discours, finalement sans surprise, du Rassemblement bleu marine ! Reste que si M. Hollande passe et que les Marchés s’invitent au bal, le prix de la casse sera en partie imputable aux choix « partisan » du Front. Et puis, pour ce qui est des législatives, qui vivra verra.
Le front républicain peut-il céder ?
Rappelons que la décision d’opter pour « l’intérêt partisan » avait été prise au plus tard le soir du premier tour comme en témoignent les déclarations de MM. Louis Aliot, concubin de Mme Le Pen et numéro 2 frontiste et de Florian Philippot, son directeur de campagne. Ceux-ci, dès la publication des premières estimations, avaient en effet exprimé leur intention de voter blanc ou de s'abstenir, ce qui, sans aucune ambiguïté possible, revenait à se désister en faveur de la gauche… une stratégie de la terre brûlée particulièrement risquée dans l’actuelle conjoncture de crise de l’Eurozone, de tensions orientales et de guerres larvées à la périphérie de l’Union.
Fallait-il ainsi, en dépit du refus catégorique de M. Sarkozy d’accepter toute discussion avec les nationaux visant à leur concéder quelques miettes et une poignée des sièges aux prochaines législatives, faire l’impasse sur telle ou telle option moins potentiellement dommageable pour le pays ? Peut-être pas ! Parce que la situation intérieure et internationale requiert de la part de ceux qui entendent incarner le destin des Français, un réalisme accru… autrement dit de penser « le politique » en prenant pour point de départ l’état de sujétion avancée où se trouve aujourd’hui la Nation française - ainsi que tous les autres peuples européens - vis-à-vis de ses bailleurs de fonds, de l’expansionnisme armé des États-Unis et in fine compte tenu rôle de force supplétive assigné à sa Défense, otage de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord et de fait, placée sous commandement américain. Situation et rôle peu glorieux pour une grande Nation qui n’a pas encore appris à regarder les choses en face… et à comprendre qu’il lui faut désormais composer avec les puissances qui la colonisent à bas bruit.
Aussi aurait-il fallu savoir dépasser ou parvenir à surmonter l’intransigeante fermeté à l’égard du mouvement national imposée à M. Sarkozy par l’aile idéologique de l’Union pour la Majorité, incarnée entre autres par M. Copé et Mme Kosciusko-Morizet ? La réponse est oui ! Par exemple en concentrant les feux de la critique sur ces personnages dont les positions idéologiques sont archiconnues. Mais pour cela encore eut-il fallu s’y prendre de longue date et en cela entrer dans une logique de « guerre politique » étrangère à la culture de la droite nationale… culture qu’un homme comme M. Mélenchon semble maîtriser à la perfection… Tout comme M. Copé, sans doute le plus habile politicien de la droite parlementaire, l’homologue de Laurent Fabius à gauche. Des pragmatiques qui ne perdent jamais de vue les intérêts extra ou transnationaux qu’ils représentent et défendent. Des commissaires politiques en quelque sorte.
Pour sa part, M. Copé guigne 2017 et se préoccupe visiblement relativement peu de la victoire de son camp d’adoption. Car en ce qui le concerne, les enjeux se situent en effet bien au-delà des péripéties électorales et de l’alternance droite/gauche. Ce qui compte à ses yeux, ce sont les intérêts fondamentaux de ces diasporas mondialistes (ou « internationalistes » selon la terminologie droite ou gauche) dont il est lui-même un membre aussi actif que discret… On sait que les vrais patrons ne sont pas toujours ceux qui occupent le devant de la scène. Que la gauche sociolâtre l’emporte peu lui chaut en définitive pourvu que les valeurs républicaines (à géométries variables, ce pourquoi la Novlangue a évacué la notion de « principe ») restent indemnes de toute compromission avec le camp des parias politiques. Des Intouchables quasiment exclus depuis quarante ans des Affaires publiques à l’exception d’une courte parenthèse entre mars 1986 et juin 1988 pendant laquelle 35 députés du parti national siégèrent à l’Assemblée (1). Des citoyens de quart-zone qu’étranglent des valeurs dévoyées et instrumentables à l’envi aux fins de restreindre toujours plus la liberté des individus et des peuples au nom d’une sacro sainte Liberté des autres, minoritaires visibles ou invisibles.
Ainsi, étant établi que M. Copé est l’exact contraire d’un idéaliste, que celui-ci n’œuvre pas par philanthropie afin de préserver le genre humain de ses ennemis, mais pour éliminer du champ politique la voix des aborigènes, odieux franchouillards pétainistes jusqu’à l’os… ce que les « humanistes » ne manquent pas une occasion de le leur rappeler (3), il suffit d’écouter M. Lévy Bernard-Henri dont le grand mérite est de dire les choses sans ambages et sans fard : « Le grand adversaire de l’extrême droite, ce n’est jamais la gauche, c’est la droite. Ou, pour le dire autrement : c’est la gauche qui scande « le fascisme ne passera pas » ; mais c’est la droite qui, de fait, l’empêche ou non de passer » (4).
D’où l’affrontement qui oppose depuis quarante ans droite nationale et libéraux-conservateurs au profit d’une gauche ravie de l’aubaine. Ceci parce le camp nationalitaire est le seul qui représente un danger résiduel pour les puissants intérêts transfrontières et minoritaires que représente M. Copé et Morizet… Ceux-ci - répétons-le - n’agissant pas au nom d’une chimérique morale supérieure (celle des Droits de l’Homme en l’occurrence), mais au service exclusif d’un gouvernement diffus logé dans les citadelles et les zones franches intramuros - et pourtant hors-la-Loi des nations - que sont la Cité de Londres, l’île de Manhattan… et subsidiairement Francfort. À ce propos Jacques Cheminade aura été le seul candidat au cours de ces élections à la présidence à les avoir nommément dénoncées. On peut supposer qu’en dépit de son radicalisme à l’américaine (gauchisme), il était l’unique et authentique « antisystème » de cette campagne… ce pourquoi les médias l’ont traité le plus souvent avec un effarant et indigne mépris.
Souffler n’est pas jouer
Reste maintenant à savoir si « la gauche peut gagner 10.8 points entre les deux tours de la présidentielle comme l'indiquent les sondages ? » C’est la question que pose très pertinemment le site de prospective politique « ÉlectionScope » (5) dont la conclusion n’exclut pas une victoire de M. Sarkozy à l’arraché avec quelques centaines de milliers de voix d’avance comme ce fut le cas pour M. Giscard d’Estaing qui l’emporta en 1974 face à M. Mitterrand avec seulement 50,81 % des suffrages. Dans ce cas le pari de Mme Le Pen serait perdu, mais pire encore l’on peut s’attendre à ce que tout le monde lui mène la vie dure, dans son camp et partout ailleurs. Le Capitole jouxte la Roche tarpéienne, tous les lycéens d’antan savaient cela.
Notes :
1 - À l’occasion des élections législatives du 16 mars 1986, la droite l’emporte avec 291 sièges et le Front National en obtient 35. Lors de présidentielles de 1988 opposant MM. Mitterrand et Chirac, ce dernier aurait eu deux entretiens avec le président frontiste, M. Jean-Marie Le Pen. La première rencontre se serait déroulée au cours du mois précédent le premier tour, le second entre les deux en présence de M. Pasqua. Le candidat Chirac, étroitement assujettis aux lobbies qui n’existent pas - l’affaire du « point de détail de l’histoire » étant intervenue le 13 sept. 1987 - opposait alors une fin de non recevoir à toutes les propositions de concours mutuels avancées par son interlocuteur. Dans son discours du 1er Mai 1988 M. Le Pen adoptait alors une position patriotique a minima « Pas une voix pour Mitterrand ». Sans voir qu’un appel clair en faveur du candidat libéral-conservateur aurait pris celui-ci en otage : élu avec les voix nationalitaires celles-ci lui auraient collé à la peau comme la Tunique de Nessus, limitant sa marge de manœuvre et le contraignant à d’inéluctables arrangements avec le diable. De la même façon en 1995, M. Le Pen refuse de choisir entre MM. Jospin et Chirac les désignant entre les deux tours comme deux « hommes de gauche… Pour nous, disons-le clairement, Chirac, c'est Jospin en pire ». On voit que l’histoire se répète à l’identique depuis un quart de siècle, que les rapports entre la droite libérale conservatrice et les nationaux n’ont pas évoluées d’un iota (sans préjuger des résultats législatifs de juin), pas plus que les velléités de dédiabolisation des nationaux n’ont abouti.
2 - Effacer la France « de la carte du temps ». Référence aux paroles de l’Ayatollah Khomeiny : « Ce régime qui occupe Jérusalem doit disparaître de la page du temps », traduit trompeusement par « doit être rayé de la carte ».
3 – La campagne socialiste en exhumant une affiche où le Maréchal Pétain convie à un « Ier Mai du vrai Travail » n’a pas dérogé à la règle prenant ainsi la suite de l’intellectuel communiste Alain Badiou, né à Rabat en 1937 et auteur d’un succès de librairie publié en 2007 sous le titre « De quoi Sarkozy est-il le nom ».
4 - Une « lutte à mort. Je dis bien à mort ». Le 27 avril le site Atlantico donnant la parole au sieur Bernard-Henri Lévy, celui-ci y affirmait sans gêne que le terme de « diabolisation [était] un mot avancé, habilement, par les Le Pen pour se victimiser ». Expliquant superbement ensuite les tenants et les aboutissants de la politique d’exclusion et de ségrégation dont l’électorat nationalitaire fait et doit faire systématiquement l’objet et dont la droite sera peut-être encore une fois la victime expiatoire… Le Front, selon M. Lévy, étant « crypto-fasciste » « par sa rhétorique. Par ce ton de haine et de violence qui l’habite et qui ressort à la moindre occasion. Il l’est par la tonalité très “factieuse“, par exemple, des attaques de Marine Le Pen contre le Président de la République… Pour l’heure, la droite parlementaire tient bon. Car, à la moindre défaillance, elle est morte. La droite fascisante de Marine Le Pen n’attend qu’un faux pas, un discours de compromis, un vague groupe de candidats à la députation annonçant que, dans le cadre d’une triangulaire perdue, ils considéreraient le candidat frontiste comme un moindre mal, pour tirer à vue et la détruire. N’oubliez jamais ce théorème qui est l’un des théorèmes du XX° siècle. Le grand adversaire de l’extrême droite, ce n’est jamais la gauche, c’est la droite. Ou, pour le dire autrement : c’est la gauche qui scande « le fascisme ne passera pas » ; mais c’est la droite qui, de fait, l’empêche ou non de passer. Regardez l’Histoire. Quand la droite libérale a tenu, le fascisme a été bloqué. Quand la droite libérale a composé, le fascisme est passé ».
5 – « En observant le score de la gauche totale à la présidentielle depuis 1965, un constat empirique s’impose : la victoire au second tour n’a jamais été acquise sans avoir atteint au moins 49% des voix au premier tour, comme en 1981 et 1988. Le 22 avril dernier, la gauche au sens large a obtenu 43,7% des voix, soit 1.9 point de moins que la moyenne annoncée par les huit principaux instituts de sondage. Pour le second tour, ces mêmes instituts de sondages accordent en moyenne 54,4% des voix à la gauche, soit un gain exceptionnel de 10.7 points d’un tour à l’autre. Si les estimations des sondages se confirment, un tel renversement du rapport de force droite/gauche lato sensu, constituerait une [radicale] exception sous la Vème République ? Certes la gauche progresse toujours entre les deux tours de la présidentielle depuis 1965. La déperdition à droite quant à elle est traditionnelle et imputable aux reports toujours délicats entre ses nombreuses composantes. Cette difficulté était déjà observée dans le transfert des voix de Jean-LouisTixier-Vignancourt et de Jean Lecanuet (MRP-Centre) à destination de l’alliance gaullistes/libéraux ».
8 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON