La terra preta ? Mais ça n’existe pas !
La production agricole doit utiliser des sols vivants
La biologie des sols est méconnue et méprisée.
L’agriculture industrielle,
comprenant la funeste pratique des labours,
détruit rapidement toute vie dans les sols malmenés.
Un sol naturellement fertile ne se laboure pas.
Le couvert végétal permanent contribue à une production naturelle d’humus.
Il comporte une prolifération harmonieuse
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de nombreuses espèces de champignons, avec des réseaux immenses, qui consomment la cellulose en milieu aérobie, et fournissent des sucres utilisés par tous les organismes bénéfiques (bactéries, insectes, vers) qui prospèrent dans le milieu,
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d’une interconnexion à longue distance des racines des arbres,
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de multiples espèces de bactéries,
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d’insectes et d’animaux,
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qui contribuent tous aux cycles des plantes cultivées.
Retrouver des sols vivants est possible, rapidement, en travaillant la permaculture (couverture permanente des sols cultivés).
Les rendements accessibles deviennent très supérieurs si on abandonne les traitements chimiques des maladies et des agressions : il est normal que certains plants meurent, les survivants produisent bien davantage (cf Fukuoka : La révolution d’un seul brin de paille), et la lutte contre les parasites est à repenser, voire à abandonner.
Bois raméal fragmenté
Pour commencer la revitalisation d’un sol dégradé, il est nécessaire de multiplier la production des champignons qui consomment la cellulose, en déposant ou enfouissant légèrement du bois raméal fragmenté, ou n’importe quelle découpe ligneuse désagrégée mécaniquement (ronces, ...) : processus aérobie qui peut causer une faim d’azote les premiers mois.
Puis recouvrir avec des tontes.
Puis faire des semis directs en place sans labour, en choisissant des associations bénéfiques de cultures (ex courges + maïs).
Terra preta : un miracle oublié et incompris
https://www.arte.tv/fr/videos/091124-000-A/amazonie-les-civilisations-oubliees-de-la-foret/
Il y a plus de mille ans, la population amérindienne du bassin de l’Amazone est estimée à au moins 10 millions d’individus.
NB Plus de 95 % de ces amérindiens, comme d’autres habitants des Amériques, ont été décimés en quelques années par des épidémies d’infections mortelles importées d’Europe, et même sans contact direct avec des européens, parce qu’ils ne disposaient d’aucune défense immunitaire.
Leur production agricole, massive et autosuffisante, reposait sur une découverte majeure, et sans doute involontaire : LA TERRA PRETA.
Certains sols extraordinairement fertiles, sur des profondeurs hallucinantes (2m et plus …), ont été découverts en Amazonie, au milieu de sols tropicaux délavés et stériles.
Il s’est constitué un commerce de ce terreau dans les jardineries brésiliennes.
Auto multiplication de la terra preta
Un effet visible d’une propagation naturelle de la terra preta, autour et sous son emplacement originel, a été constaté.
La frontière,
entre ce sol hyper fertile,
et les argiles sablonneux stériles,
typiques des sols délavés par les pluies,
qui empêchent la constitution d’humus,
se déplace constamment vers un agrandissement incompréhensible.
La présence de charbon de bois, de divers débris alimentaires (os et arêtes) et de minuscules casses de poteries a été identifiée.
Ainsi, à partir d’une innovation anthropique de cuisine au feu de bois, de fours pour la poterie, et de dépôts de déchets alimentaires organiques, les amérindiens ont obtenu des résultats extraordinaires et encore mal compris.
Une expérience reproductible
Nous avons reproduit ces éléments de la terra preta,
dans un jardin dévasté par la chimie,
dont des inondations répétées de glyphosate pendant des décennies,
en commençant par un dépôt de brf,
puis des dépôts répétés de feuilles mortes à l’automne,
qui disparaissent si rapidement sous l’action des lombrics.
On a aussi utilisé des purins dilués de prêle, d’ortie, et de consoude, autour des pieds de légumes, parce que le sol n’était pas encore redevenu vivant.
Bref, on a gagné sur tous les tableaux, dont le goût extraordinairement raffiné des tomates, concombres et courgettes est encore une divine surprise.
L’agriculture industrielle est l’ennemi mortel des agriculteurs
La proportion réelle d’agriculteurs coincés dans un système industriel est proche de 95 %.
Parmi eux, ceux qui tiennent le coup sont obligés de s’agrandir.
Les suicides, ou les liquidations judiciaires de leurs voisins sont toujours une opportunité de le faire.
Les subventions à l’hectare contribuent au système.
Ceux qui aimeraient retrouver une certaine harmonie dans leur travail, et dans la vie que ce travail leur autorise, sont coincés par leurs dettes.
La nature est plus riche que la chimie du pétrole
Dans les prairies d’altitude où des rochers et les pentes empêchent le passage des tracteurs pour déverser chaux et lisier,
on a pu recenser 60 plantes différentes au m²,
dont de multiples fleurs dont les animaux se régalent.
Et on peut y trouver facilement des mousserons.
Dans les prairies « enrichies » par les tracteurs,
on ne trouve plus que 3 plantes différentes,
dont le pissenlit, révélateur de la pauvreté du milieu,
d’où les mycéliums ont disparu.
Ce n’est visiblement pas un enrichissement du milieu.
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