La terre ne nous appartient pas...
C'est l'écrivain Kamel Daoud, interrogé lors de l'émission La grande Librairie, qui a fait cette belle déclaration emplie de sagesse :
"Le virus nous ramène à notre condition humaine... nous sommes une espèce menacée, cela nous oblige à penser notre condition humaine, et pas seulement notre condition nationale ou notre condition ethnique ou religieuse... La peste est là, à nouveau. Le confinement est une fulgurante rétractation de l'humanité : nous sommes interdits de l'espace.
Nous avons subi plusieurs secousses : nous avons été dégagés de l'idée que nous sommes le centre de l'univers, puis dégagés de l'idée que nous sommes le centre de la terre, et maintenant, nous sommes reclus dans nos espaces, la terre ne nous appartient pas... nous ne sommes pas propriétaires du monde, même l'idée d'appréhender, de saisir, de toucher se trouve remise en cause : nous ne pouvons plus toucher les choses de la même manière, après cette épidémie, la notion même de s'approprier en touchant est remise en cause.
Nous sommes dans une phase de dépossession qui doit nous pousser à la réflexion."
"A quelque chose, malheur est bon", dit le proverbe.
Nous devons sans doute repenser notre rapport à la terre, et à tous les êtres vivants qui la peuplent. Nous ne sommes pas les maîtres du monde, nous ne sommes pas des dieux.
Ne sommes-nous pas dans l'hybris quand nous épuisons notre planète et toutes ses ressources ?
Nous avons oublié que nous nous devons de respecter la nature : les anciens Grecs l'avaient bien compris, eux qui voyaient dans chaque plante, dans chaque arbre, dans chaque fleuve, dans chaque source la présence du divin.
L’homme d’aujourd’hui perd de plus en plus le contact avec la nature et ses trésors : il est entouré d’objets comme le portable, la tablette, l’e-book et il en oublierait presque les réalités qui l’entourent…
Il faudrait presque réapprendre à l’humain le monde et ses richesse infinies.
Pollutions, dévastations de forêts, pesticides, notre planète est exsangue : nous consommons trop, nous gaspillons, nous jetons sans arrêt, et nous épuisons la terre qui nous abrite.
Nous sommes sans cesse à la poursuite de la croissance, comme si nous pouvions croître indéfiniment sur une planète limitée.
Croissance, compétition, tels sont les maîtres mots de notre monde voué à l'économie.
D'ailleurs, les hommes politiques ont-ils encore un quelconque pouvoir ?
Ce sont les marchés qui font la loi...
Ainsi, c'est un homme d'affaires, un homme d'argent qui est arrivé au pouvoir aux Etats-Unis : Donald Trump. On en voit les résultats désastreux.
Saurons-nous vraiment tirer les leçons de cette crise inédite ? Saurons-nous ralentir et ne plus nous vouer à l'argent et à la croissance ?
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2020/04/la-terre-ne-nous-appartient-pas.html
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