Cher Paul Villach
Très amusante, votre analyse ! Je ne sais pas si la « théorie du genre » ( qui n’a rien d’une théorie scientifique ) est aussi à la mode et connue en Italie que dans les programmes scolaires français ! La programmation saugrenue de cette théorie en cours de science est d’ailleurs un scandale ...
J’avoue que cette publicité m’intrigue pour d’autres raisons. Il faut lui appliquer une version extrême du doute méthodique.
1°) Tout d’abord, est-on bien certain que la personne qui pose soit une femme ?
Il n’est déjà pas absolument certain que ce soit le même mannequin sur la photo du haut que sur celle du bas.
Sur la photo du haut, il n’est pas prouvé que ce que l’on interprète comme un pli sous-mammaire soit l’expression du volume des seins, ou un simple repli de débardeur relevé largement au dessus du nombril donnant seulement une apparence de seins.
Sur la photo du bas, les seins, s’ils existent , sont soigneusement dissimulés par le bras replié, et on ne peut pas non plus affirmer leur présence.
Or, avec photoshop, une bonne maquilleuse et un jeune homme efféminé servant de modèle, on peut induire le spectateur en erreur.
Une émission de téléréalité britannique d’un goût plus que douteux avait d’ailleurs naguère utilisé de ce subterfuge : le vainqueur d’un concours de séduction qui opposait plusieurs jeunes hommes gagnait le droit de faire un voyage romantique en bateau avec celle qu’ils étaient censés conquérir ( en plus de se voire attribuer une grosse somme s’il faisait effectivement ce voyage romantique ) : au dernier épisode, la « belle » révélait au gagnant qu’elle était en réalité un homme doté de ses attributs !
Un subterfuge capable de tromper si facilement quelques anglais serait-il susceptible d’induire en erreur la sagacité de millions d’italiens ? Le port du slip masculin serait alors un indice pour révéler que les apparences sont parfois trompeuses !
2°) En principe, une publicité est faite pour conquérir des parts de marché.
Or le marché du slip masculin est un marché caractérisé par son inextensibilité et son insensibilité à la publicité et aux phénomènes de mode. Pour un homme, l’achat d’un slip comme celui de chaussettes fait partie de ces ennuyeuses corvées épisodiques rendues nécessaires par l’usure excessive voire l’apparition intempestive de trous dans ces sous-vêtements. En général , on se tient à une marque ayant un bon rapport qualité-confort-prix, et l’acte d’achat ne prend jamais plus de 2 ou 3 minutes, en fonction du temps d’attente à la caisse. Sachant qu’il y a environ 25 millions d’hommes italiens, en supposant qu’ils achètent 4 slips par an, cela signifie un potentiel de vente inextensible de 100 millions de slips annuellement.
Or, est-il bien pertinent, sur le plan du marketing, de vanter la beauté d’un slip en le mettant sur un individu du sexe opposé au genre théorique du slip ( si c’est bien un individu du sexe opposé ! )
Il suffit de faire une expérience de pensée et d’imaginer que l’on tente de vendre à des femmes des slips féminins en dentelle en les présentant sur des affiches où ils seraient portés par des hommes du type canon de la beauté masculine. Je ne suis pas sûr que ce serait un très bon argument de vente !
De toutes façons, les hommes se fichent complètement de la publicité pour acheter un slip, comme nous l’avons vu plus haut.
Donc, la clientèle visée à mon avis n’est pas tellement celle des hommes !
En présentant une très belle femme ( ou ce qui paraît être une très belle femme ) dans un slip masculin, je pense que la clientèle visée est celle de certaines catégories de femmes :
- tout d’abord , les lesbiennes . En tant que médecin, on est régulièrement amené à voir tous styles de sous-vêtements lorsqu’on examine ses patients et patientes.
Or, il est exceptionnel de constater que les homosexuelles portent des slips féminins en dentelle. En général, elles portent des slips modèle sport en coton, ou des slips masculins. Sachant que le nombre de lesbiennes est de l’ordre de 3% de la population, et donc du marché du slip, cela représente un potentiel de vente non négligeable de 3 millions de slips annuellement !
- ensuite les sportives : je pense qu’il est moins désagréable et moins collant pour une femme de courir 10 km ou de faire 3 sets de tennis avec un slip masculin en coton plutôt qu’avec un slip féminin en dentelles et synthétique !
- et enfin les féministes extrémistes, qui préféreraient être aimées pour leur cerveau plutôt que pour le charme de leurs sous-vêtements !
Il est possible aussi que cette publicité vise aussi les homosexuels masculins du type efféminés, mais ce n’est pas sûr .
En effet , si l’on regarde des reportages vidéos consacrés au « mariages » homosexuels dans les pays où celui-ci existe, il est exceptionnel de voir l’un des membre des couples d’hommes homosexuels se marier en « robe de marié », alors que pour les femmes, l’on observe tout type de cas de figure : les deux femmes en robe de mariée, les deux femmes en costume ou smoking masculin, ou l’une en smoking et l’autre en robe. Donc, cela ne semble pas faire partie des fantasmes courants des homosexuels masculins de ressembler à une femme. Cette publicité risquerait donc de repousser plutôt cette clientèle.