La transition énergétique, l’oubliée des professionnels de l’électricité ?

Mais à quoi jouent les professionnels du secteur de l'électricité et de l'énergie ? C'est la question que nous sommes en droit de nous poser tant la question de la transition énergétique semble totalement les désintéresser. Il suffit pour en juger de mesurer leur trop faible participation au salon "Smart Grids" qui s'est tenu fin mai à Paris. Signe d'un désintéressement certain pour les questions environnementales auxquelles doit pourtant répondre le pays.

Géraldine Trapp, l'organisatrice de l'événement, attendait beaucoup des entreprises du secteur de l'électricité en termes de présence et d'engagement vis à vis de ces réseaux intelligents, conçus pour accompagner la transition énergétique française de ces prochaines années voire décennies. Pour elle, la loi "devrait avoir une forte incidence sur le marché des smarts grids". Mais force est de constater que l'événement n'a pas eu l'effet escompté.

Les "smart grids", maillons essentiels de la transition énergétique

La transition énergétique est un enjeu des plus sérieux, une direction que doit prendre la France pour les générations actuelles et futures, un virage nécessaire devant mobiliser toutes les forces du pays, grandes entreprises du secteur en tête. Car la transition énergétique a pour finalité de changer le bouquet énergétique français en diminuant la part du nucléaire pour favoriser celle des énergies renouvelables.

Au final, la France doit parvenir d'ici 2025 à diminuer la proportion de l'atome dans notre consommation d'énergie de 75 % à 50 % en mettant en place un mixte nucléaire-énergies renouvelables. Et pour y parvenir, le développement de ces fameux smart grids est essentiel. Car ces réseaux intelligents ont comme objectif d'optimiser la consommation électrique en permettant l'usage plus systématique d'énergies renouvelables (éolien, solaire...).

Mieux, les smart grids pourront même stocker l'énergie pour la redistribuer au besoin, action idéale pour réduire notre facture énergétique, diminuer notre empreinte environnementale et lutter contre le changement climatique. Leur utilisation permettra de mettre en place une consommation mixte entre énergie nucléaire et énergies renouvelables, de diminuer la consommation électrique des ménages grâce à leur compatibilité avec les compteurs dits "communicants". Des compteurs qui sont par ailleurs en cours de déploiement puisque plus de 35 millions seront installés dans les prochaines années.

Les professionnels de l'électricité devront donc obligatoirement composer avec ces nouvelles technologies, aussi pourquoi aussi peu d'engouement sur la question ? Tout est une question de mentalité, de vision à court terme, de manque de clairvoyance. Une manière d'envisager leur profession à travers l'unique prisme des considérations matérielles, des profits rapides, d'une activité qui se joue dans l'immédiat voire l'instantané.

A refuser d'épouser les changements actuels de la société, le secteur risque de plomber le futur. De louper le train de l'écologie et des questions environnementales. Alors que sans considérations écologiques, l'avenir s'assombrit à vive allure.