La Tunisie fait les frais de l’échec des Frères
Les crises successives que connaît la Tunisie depuis la montée en puissance du parti Ennahda sur le devant de la scène politique ne surprennent pas les observateurs et les spécialistes.
Le peuple choisit qui le gouverne, afin de lui donner les moyens de vivre décemment, et non pour assouvir ses intérêts et ses ambitions politiques et idéologiques de gouvernement et construire un modèle fantaisiste qui n’habite que son imagination détraquée.
Bien que les analyses politiques débordent d’interprétations parfois différentes et parfois similaires de ce qui se passe en Tunisie en ce moment, je crois que les chiffres et les statistiques ont une explication plus précise de ce que nous voyons. Il y a une gestion désastreuse de la crise de l’épidémie de Covid-19 ces dernières semaines.
L’économie de la Tunisie se détériore rapidement. Et beaucoup d’experts disent qu’il s’agit d’une crise de faillite qui met l’État tunisien sur une voie qui ressemble beaucoup à ce qui s’est passé au Liban. Le peuple tunisien s’est révolté contre son régime en 2011 en raison des mauvaises conditions de vie et de développement, du manque de libertés, entre autres.
Mais une décennie après, la situation n’a pas changé. Certains secteurs productifs se sont même détériorés plus qu’ils ne l’étaient. Les gouvernements successifs dirigés par Ennahda n’ont réussi qu’à créer des crises et des discordes afin de détourner l’attention du peuple tunisien de l’échec continu du gouvernement à gérer les affaires du pays.
Dans ce contexte, faisons référence aux chiffres et statistiques publiés dans les journaux occidentaux, notamment sur les répercussions désastreuses de l’épidémie de Coronavirus sur le tourisme, la plus importante source de revenus du pays.
L’économie s’est détériorée d’environ 9 % l’an dernier et le taux de chômage officiel a atteint 18 %, tandis que celui des jeunes devrait atteindre plus de 30 %.
De plus, la Tunisie est incapable de payer les échéances de la dette et les intérêts sans de nouveaux prêts du Fonds monétaire international (environ 4,5 milliards de dollars sont dus cette année). Ajoutez à ça le déficit budgétaire tunisien et l’augmentation de la valeur de la dette extérieure à des niveaux record par rapport au PIB (la dette est supérieure à 100 pour cent).
Malgré ces indicateurs économiques totalement négatifs, et malgré les leçons de la situation libanaise sous les yeux de tous, les dirigeants du mouvement tunisien Ennahda n’ont pas été à la hauteur de la responsabilité nationale exigée par la situation.
Ils ont profité de leur influence au parlement et ont cherché par tous les moyens à contrôler les décisions et les politiques du gouvernement de Hichem Mechichi. Ils ont déclenché une crise après l’autre avec le président Kais Saied. Politiquement et économiquement, les choses sont devenues très similaires à ce qui se passe au Liban.
La Tunisie s’est retrouvée dans un état d’impasse politique et d’échec parlementaire et gouvernemental. Mais Ennahda a continué à essayer de faire échouer tout le monde. Elle n’a pas essayé d’inciter le gouvernement à mettre en œuvre un quelconque plan économique ou de développement permettant de sortir de cette situation de crise.
Ceci bien que Ghannouchi et ses compagnons se soient rendu compte que le pays a subi un important déficit commercial au cours des dernières années.
L’épidémie a provoqué une baisse de l’activité touristique de plus de 60 %. Il y a aussi l’affaiblissement des taux d’exportation agricole, la hausse des prix et d’autres indicateurs qui ont fait que la seule façon de sauver l’économie tunisienne d’un effondrement imminent est d’obtenir un nouveau prêt des institutions internationales de donateurs.
La Tunisie a reçu trois prêts du Fonds monétaire international et négocie actuellement un quatrième prêt. Dans son histoire, la Tunisie n’était pas aussi dépendante des prêts étrangers. Mais aujourd’hui, la Tunisie paie la facture de l’échec d’Ennahda et de son style de dictature, une réplique des autres branches des Frères dispersées dans plusieurs pays arabes.
L’échec était inhérent à cette organisation dans toutes ses épreuves politiques. La raison est le manque d’expérience, l’ignorance politique et le fait de mêler la religion à la politique. Résultat : un état sans précédent de divisions nationales, de sédition et de troubles, conséquence du rejet populaire massif de ces misérables pratiques fréristes, qui ont subi le même sort dans tous les pays arabes, et dernièrement en Tunisie.
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