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La Turquie et Sarkozy

La France dans le collimateur de la Turquie néo-ottomane. Pénalisation de la contestation du génocide arménien, chômage, désindustrialisation, récession… le génie politique sarkozyste est à l’œuvre ! La France de 2012 fait grande pitié. Il y a trente ans, les Japonais rachetaient discrètement nos industries, puis vinrent les Indiens et les Chinois, maintenant ce sont les fonds souverains qataris qui rachètent quelques gros lambeaux de nos splendeurs défuntes… Nous ne parlons évidemment pas ici du PSG !

Jusqu’en 1999, la France parvenait encore, bon an mal an à équilibrer ses importations avec ses exportations. À présent, chaque mois, le déficit de la balance commerciale atteint 7 mds d’€. Et ça ne s’arrêtera pas là ! Or que fait le président Sarkozy pour remédier au mal, ralentir le déséquilibre de la balance commerciale et au-delà, limiter la casse de nos industries ? Rien si ce n’est désobliger gravement l’un de nos partenaires commerciaux vitaux, la Turquie en l’occurrence, jusqu’à la rupture diplomatique ou presque, pour une « stupide » affaire de génocide dont la négation devrait être pénalisée si le Sénat marche dans la combine (pardonnez ces expressions un peu désinvoltes, mais elles sont le mieux adaptées à décrire le comportement des élites inversées de la Ve République finissante)… Car il n’y avait évidemment rien de plus urgent à faire dans le contexte de crise majeure et de récession qui est le nôtre à cet instant précis de grande incertitude ?

Chômage et récession… les deux mamelles de la République sarkozienne

Chômage, désindustrialisation, récession, le mandat présidentiel de M. Sarkozy s’achève sur un bilan de catastrophe. Le chômage, selon les chiffres du ministère du Travail 1, toucherait actuellement quelque 2,8 millions de personnes soit son plus haut niveau depuis les 2,849 millions recensés en novembre 1999. Or, le taux de croissance prévu pour les deux semestres à venir étant nul, il n’y a plus aucun espoir que les entreprises réembauchent avant longtemps. Au contraire, elles auront davantage tendance à alléger leurs effectifs. Fin 2012, le taux de chômage devrait en principe se monter à 10,7%. En une seule mandature M. Sarkozy aura donc réussi l’exploit de créer un million supplémentaire de sans-emploi ! Ajoutons qu’au cours de la dernière décennie la France a perdu 750 000 emplois industriels, ce qui donne la mesure du dépérissement accéléré de notre économie productive, sans compensation et sans reconversion.

Ajoutons pour compléter le tableau que la désindustrialisation pèse désormais très lourd dans le déficit budgétaire puisque les rentrées fiscales diminuent tendanciellement : à titre indicatif notons que le manque à gagner en termes de recettes publiques aura été de 196 mds en 2009. Comment dans ces conditions espérer rembourser une dette en croissance exponentielle (il s’agit bien entendu d’une clause de style) alors que la croissance économique est en état de mort clinique ? Dette qu’aucune mesure d’austérité ne saurait être en mesure d’endiguer, même en saignant les cochons de payants à blanc !

Quelques heures à peine après le sommet franco-allemand au cours duquel la chancelière Merkel et M. Sarkozy se mirent d’accord pour imposer à l’Euroland une plus grande discipline budgétaire, l’Agence de notation Standard and Poor’s plaçait sous surveillance les notes d’endettement à long terme de quinze pays sur seize de l’Euro zone. À commencer par les six pays sur-cotés AAA, dont la France et l’Allemagne… pour leur part, les États-Unis ayant vu leur note abaissée en août dernier, nous avons de la sorte sous les yeux un cliché assez précis de l’état de délabrement et de sujétion des économies occidentales, de la tyrannie des marchés, de celle des bailleurs de fonds et de leurs Agences de notation, maîtres incontestés des peuples et des États 2.

Perspective de dégradation qui pourtant n’émeut guère M. Après-nous-le-déluge 3, car pour le président Sarkozy la perte du triple AAA « ne serait qu’une difficulté de plus, et pas insurmontable » ! Reste qu’un déclassement signifie pour la France un surcroît de dettes et par conséquent pour les contribuables hexagonaux une insupportable surcharge pondérale d’impôts et de taxations diverses et variées dont la fameuse TVA sociale… Qu’à cela ne tienne, un troisième plan de rigueur est en passe de voir le jour pour tenir l’objectif de limitation volontariste de déficit en 2012. Un nouvel effort qu’exige l’Ocde (!) à hauteur de 0,4% du Pib, en l’occurrence près de 8 milliards d’euros qui s’ajouteraient aux deux plans précédents de 12 et 7 mds d’€ annoncés fin août par le Premier ministre Fillion. De quoi désamorcer un peu plus – s’il était possible – la pompe qui fait circuler l’argent dans les artères économiques !

Ce que la pénalisation de la négation du génocide arménien devrait nous coûter

C’est dans ce contexte - que nous nous devions de rappeler - que le gouvernement ne trouve rien de mieux à faire que de déclencher avec la Turquie – l’un de nos importants partenaires – une crise sans précédent : le 22 décembre les députés français, dans un palais Bourbon aux travées vides au quatre cinquième, examinaient et adoptaient un projet de loi pénalisant lourdement la contestation des génocides reconnus par la loi, en particulier le génocide en 1915 des Arméniens sur le territoire ottoman. Une négation du génocide arménien passible d’un an de prison et de 45 000 € d’amende… excusez du peu ! Dès lors, entre Paris et Ankara, rien ne va plus ! Le texte ayant provoqué la fureur du gouvernement turc qui ne reconnaît pas le caractère génocidaire des massacres d’Arméniens, admettant 500 000 morts là où les Arméniens avancent le chiffre d’un million et demi.

Si l’on se reporte aux réactions de la Turquie lors de la reconnaissance officielle du génocide arménien par la France en 2001, nos intérêts ont du soucis à se faire : Ankara avait à cette époque coupé court aux négociations conduites avec les entreprises françaises relatives au projet Nabucco (un gazoduc contournant la Russie). Puis en 2008 - après l’annonce en 2006 du projet de loi pénalisant la négation du « génocide arménien » - elle avait bloqué l’entrée de Gaz de France dans le projet. La Turquie avait alors gelé sa coopération militaire avec Paris et fermé son espace aérien aux avions militaires français assurant la liaison avec nos troupes en Afghanistan. Des représailles toujours précédées de menaces que les Turcs nous ont appris à ne pas prendre à la légère.

Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, aurait quand même déclaré, assez faux derche, 4 que « cette proposition de loi est intellectuellement, économiquement et politiquement une connerie sans nom. On n’a pas à se lancer dans un concours des génocides (...) pour tenter de récupérer les voix des Français d’origine arménienne. C’est ridicule ». Effectivement « économiquement une connerie sans nom » dans la mesure où les entreprises françaises pourraient se voir exclues du marché turc comme les en ont menacées Ankara. Plusieurs contrats sont en train d’être signés dans le secteur du gaz notamment… et M. Juppé d’ajouter : « Il ne faut pas oublier que les Turcs viennent de commander 100 Airbus, qu’il y a 1000 entreprises françaises en Turquie, dont Axa… Personne ne pourra dire qu’il n’avait pas été informé ». Car la France est le troisième investisseur étranger en Turquie et Renault y produit sa voiture électrique. À bon entendeur salut. Maintenant ce dont M. Juppé ne parle pas, ce sont les à-côtés d’un tel projet et ses raisons ultimes…

En effet, si la Turquie est le troisième marché français à l’exportation hors Union européenne et Suisse pour un montant de 6,3 mds d’€ exportés en 2010, elle est aussi l’un de nos importants fournisseurs avec 5,4 mds € d’importations cette même année. Les entreprises françaises y sont fortement implantées et 400 sociétés y sont présentes avec 11,5 mds € d’investissements directs cumulés. Aussi la Chambre de commerce française en Turquie forte de ses 400 membres, dont un tiers de sociétés françaises, a-t-elle annoncé au lendemain de l’adoption par l’Assemblée de cette nouvelle loi mémorielle qu’elle entendait faire pression sur le Sénat afin que ce texte nuisible soit définitivement enterré !

Rationalité gigogne d’un « Texte » stupide visant à « réprimer la contestation des génocides reconnus par la loi ».

L’arbre ne devant jamais cacher la forêt, c’est ailleurs que dans de triviaux motifs électoraux qu’il faut alors aller chercher les raisons profondes d’une loi aussi stupide qu’inopportune… Car une lecture hâtive nous en donnerait à tort l’apparente cause première : un procédé de basse politique purement électorale comme l’avait été en 2001 la reconnaissance des grands massacres de 1915 destinée à drainer les 200 000 voix potentielles de l’électorat d’origine arménienne (sur une communauté estimée à 500 000 âmes), procédé repris en 2006 toujours aux abords de présidentielles… Certes cela est bel et bon et a indéniablement joué un rôle important dans l’adoption d’un texte pourtant marqué du sceau de la bêtise la plus crasse si l’on se place au seul point de vue de ses dommages collatéraux, diplomatiques et économiques au moment où il s’agirait plutôt de sauver les meubles dans le naufrage en cours.

Il est cependant difficile d’imaginer que nos politiques puissent être stupides à ce point, quel que soit leur mépris de l’intérêt national, de la France d’en-bas et du peuple des travailleurs… Quelles que soient la vigueur de leurs sordides ambitions ou leur indifférence à l’égard des après-demain, ils savent que leurs ambitions, aussi égocentrées soient-elles, exigent un minimum pour perdurer. Or si ce minimum n’a pas été dans ce cas respecté, c’est que d’autres raisons, beaucoup plus puissantes, les ont induits à promouvoir contre tout bon sens élémentaire, en faisant passer au second plan les impératifs sociaux, économiques et budgétaires, une loi aussi évidemment contre-productive, et ce, jusqu’à l’absurde… si l’on se place bien entendu du seul point de vue de la rationalité et des intérêts bien compris de la Nation France. Mais il faut croire que leurs priorités sont ailleurs !

En fait, il s’agissait non pas d’un mais de deux gains électoraux assurés, celui de la communauté arménienne et celui de la communauté juive, dont le vote, en tant que tel, n’existe pas comme chacun sait. Au-delà, ce choix n’était pas seulement pragmatique mais d’une nature supérieure, à savoir « idéologique ». Il s’agissait en effet de se concilier simultanément les faveurs des Juifs de France et celles de l’État hébreu en sauvant la Loi Fabius-Gayssot mise à mal ces derniers temps par le déverrouillage d’un certain nombre de conscience ainsi que par d’indéniables progrès en matière de critique tant juridique qu’historique.

Cette loi – scélérate aurait-on dit en d’autres temps 5- en venant s’amalgamer à une autre loi - à la fois spécifique et générale : la pénalisation de la contestation des génocides reconnus par la loi – doit redonner une consistance à un texte à bout de souffle, cela en arrimant la vérité shoatique révélée - selon les canons des lois pharisaïques – à d’autres « vérités » protégées elles aussi par la loi… À contresens absolu de tout ce qui fonde l’essence même de nos sociétés jusqu’ici réputées démocratiques en ce qu’elles jouissaient d’une liberté principicielle de pensée et de parole.

La mémoire mise en péril

Alors que la Loi spécifique - et unique en son genre - du 13 juillet 1990 protégeant la version dogmatique de faits remontant à la SGM, commençait à prendre eau de toutes parts - notamment parce qu’elle est désormais dénoncée pour ce qu’elle est : une anomalie juridique contraire à l’esprit des Lois - et devenue candidate, depuis l’adoption de la QPC (Question préalable de constitutionnalité), à se voir assurément exclue avec pertes et fracas des prétoires, sauf forfaiture juridique... mais il est vrai que le terme même de « forfaiture » a été effacé du vocabulaire juridique depuis quelques décennies, modernité oblige ! La loi pénalisant la « négation de tous les génocides » constitue à n’en pas douter, pour la loi Gayssot-Fabius, une bouée de sauvetage salvatrice censée prolonger ou réhabiliter des garde-fous institutionnels sans lesquels apparemment l’édifice shoatique serait en soi menacé de péril 6.

Qui ne saurait voir cette dimension évidente – l’ultima ratio totalement passée sous silence - motivant une loi prodigieusement incongrue mais promue en dépit de tout et malgré les critiques acerbes qui se sont, pour une fois, déchaînées contre elle. Bref, il s’agissait de se concilier les bonnes grâces de la Communauté – mais pas seulement, car il n’était pas seulement question d’un simple calcul mais bien d’un devoir - en lui donnant un gage supplémentaire 7 de l’engagement de l’État à lui garantir par la force des lois la pérennité de l’un de ses symboles les plus chéris, parmi les plus rentables politiquement, diplomatiquement, sociologiquement et financièrement parlant 8. Fût-ce par le truchement de dispositions exorbitantes du droit commun (en réalité le droit devient, à ce tournant de l’histoire, une sorte de cloaque où se mêle indistinctement les dogmatiques confessionnelles et l’ordre public) et de ce fait parfaitement anticonstitutionnelle, tout ceci au prix de dommages diplomatiques et économiques majeurs. Mais que la France crève pourvu que ses minorités nationales se déclarent satisfaites 9 !

L’intérêt national n’a rien à voir avec celui de l’oligarchie au pouvoir

Épisode qui a le mérite de situer précisément – pour ceux qui savent encore lire le grand livre des événements - les intérêts défendus par l’actuelle présidence et sa clique, non au service du pays, mais au profit exclusif de l’Étranger et de ses diasporas hexagonales. Après tout n’avons-nous pas démarré une nouvelle guerre en Syrie – laquelle ne dit pas encore son nom reste que M. Sarkozy a enjoint ce 3 janvier 2012, devant un parterre d’officiers de marine, le président syrien « à quitter le pouvoir » ? Non pas pour le roi de Prusse mais pour le bon plaisir des lobbies qui gouvernent et s’agitent à Washington dans les couloirs du Congrès et de la Maison Blanche, à Tel-Aviv et au bar du Fouquet’s !

In fine avec cette nouvelle loi mémorielle qui se refuse à se dire comme telle, nos subtils oligarques se félicitent de faire d’une pierre deux coups, d’abord en réalisant un bon coup électoraliste tout en s’imaginant renforcer les dispositions légales terroristes déjà existantes – terroristes en ce qu’elles instituent un crime contre la pensée d’essence totalitaire - mais encore, en envoyant, par le truchement du Parlement français, un méchant coup de Jarnac à la Turquie avec laquelle l’entité israélienne est actuellement en bizbi (de bisbille) : rupture des relations diplomatiques suite à l’affaire du Mavi Marmara 10, refus de présenter des excuses de la part de Tel-Aviv, menaces réciproques… ce qui n’empêche pas l’un et l’autre – dont l’alliance stratégique n’a pas été dénoncée – de faire cause commune en vue d’abattre le régime baasiste et laïc de Damas !

En résumé, la répression de la contestation « des » génocides , ne pourra que s’avérer être une loi stupide à tous points de vue : non seulement de celui relatif à l’intérêt bien compris des Français (lesquels devront subventionner et renflouer toujours plus un État en faillite, tout comme ils devront bientôt mendier leur emploi), mais aussi parce qu’elle ne peut que se révéler pernicieuse pour ceux qui, à Tel-Aviv et à Paris, pensent à tort qu’elle servira leurs intérêts locaux ou hégémoniques.

Car, si la Communauté parvenait à dépasser des calculs à courte vue, elle se rendrait bien compte que le bateau coule et qu’il n’est plus temps de sauver une loi mémorielle condamnée de toutes façons. Et que la maintenir contre vents et marées ne sera à terme que contre-productif… Il est vrai qu’en « affaires », aujourd’hui, seul le gain immédiat compte ! Cependant, que le Sénat laisse ou non passer ce texte, dans tous les cas de figures, cela ne réparera que très partiellement les dégâts déjà produits par son annonce, lesquels se traduiront – inéluctablement – par des destructions surnuméraires d’emplois, pourtant vitaux en ce moment car le pronostic vital de la nation se trouve engagé pour tous français confondus, indépendamment de leurs origines et de leurs allégeances …

Et ce ne sont pas les déclarations consternantes de M. Devedjian, ancien ministre et député UMP 11 qui calmeront le jeu lorsqu’il déplore « que la Turquie menace tout le monde, Israël, Chypre, la Grèce… » ! Peut-être eut-il fallu s’en apercevoir un peu plus tôt, avant de laisser financer l’intégration européenne de la Turquie par Bruxelles, pour un montant de 900 millions d’€ en 2008 (500 en 2007), alors que les Français s’étaient clairement prononcés en 2005 contre son entrée dans l’Union… Ajoutant« Cette loi n’est pas mémorielle. Elle ne se contente pas de rappeler des événements historiques. C’est une loi qui punit le négationnisme outrancier. Le mot outrancier a son importance puisqu’il n’empêche pas le débat intellectuel… C’est un acte politique, au moment où la Turquie veut entrer dans l’Union européenne et apparaître comme un pays qui défend les droits de l’homme, cette loi permet de révéler l’attitude de la Turquie sur la scène internationale et montre bien que la Turquie n’est pas le pays des droits de l’homme ». Incidemment, M. Devedjan – merci à lui - nous apprend que, malgré l’antipathie marquée de M. Sarkozy à l’encontre de la Turquie, celle-ci n’a pas vraiment renoncé à s’imposer à l’Europe 12… Ce qui ne saurait absolument nous surprendre sachant que depuis des lustres Washington a réservé à Ankara une place de choix au sein de l’espace marchand de libre-échange qu’est en réalité, exclusivement, l’Union européenne…

Le Ministre turc des Affaires étrangères, le Dr Ahmet Davutoglu lui avait déjà répondu la veille du vote de la dite loi !

« La loi ne peut pas statuer sur la véracité d’un « événement ». La loi ne peut qu’encadrer les actes et les actions qui vont se produire dans le futur. Et surtout, elle ne peut pas sanctionner la manière dont les événements historiques doivent être débattus. Préserver la mémoire des événements tragiques du passé ne requiert pas nécessairement que ceux-ci soient enfermés dans un moule juridique bien déterminé. La liberté d’expression n’efface pas les souvenirs du passé mais permet la détermination de la réalité historique… ».

« Le fait que cette proposition de loi soit discutée à l’Assemblée nationale le 22 décembre, date anniversaire de l’assassinat à Paris du diplomate turc Ylmaz Çolpan par l’organisation terroriste arménienne Asala (en 1979) pose inévitablement la question de savoir si ce jour a été particulièrement choisi pour satisfaire l’esprit terroriste qui a assassiné notre diplomate… ».

« Cette proposition législative, en réalité, est aberrante dès son origine. Un état qui dicte à sa propre société ce qu’elle ne devrait pas dire à travers des lois et des dogmes, dicte également à la société ce qu’elle doit dire. C’est là que se trouve le vrai danger… L’histoire peut-elle être réduite jusqu’au point d’être forcée à se fonder sur des intérêts politiques et une conception du pouvoir simpliste découlant de jugements personnels ? Qui doit décider de la relation entre l’histoire et le droit ? Et comment le faire ? Formuler un jugement sur l’histoire et le regard du politique sur l’histoire relève-t-il de la fonction d’un Parlement ? ».

« Pourquoi voulez-vous empêcher que les historiens et les scientifiques analysent, examinent et interrogent les faits historiques ? Pour quelle raison voulez-vous détruire le cadre de la discussion libre et surtout pourquoi le faites-vous maintenant ? Des réponses honnêtes à ces questions montreraient le genre de mentalité ou de raisonnement soutenant l’initiative qui sera entreprise demain à l’Assemblée nationale… Aussi, voudrais-je faire appel à l’opinion publique française, ainsi qu’à l’Assemblée nationale : au lieu de faire taire l’histoire, laissez les vérités historiques être débattues ».

Notes

(1) AFP 26 déc. 2011

(2) En ce qui concerne la France celle-ci affiche en effet les moins bons ratios budgétaires du « club » des triple A : en 2011 son déficit public est à 5,7% du Pib et sa dette voisine les 90% du Pib avec une balance commerciale structurellement déficitaire. Cependant la note de la France n’est pas menacée d’une dégradation d’un point, comme les cinq autres triple A européens, mais de deux !

(3) AFP 12 déc. 2011

(4) Canard Enchaîné 21 déc.

(5) Annie Kriegel, publiciste anciennement trotskyste et sur le tard kabbaliste, ne s’insurgeait-elle pas en son temps, le 2 avril 1990, dans les colonnes du Figaro contre « l’insupportable police juive de la pensée » ? Dans la nuit du 2 au 3 mai 1973, l’Assemblée nationale adoptait en première lecture la proposition de loi antiraciste et antirévisionniste - dite loi Gayssot-Fabius 90-615 du 13 juillet 1990 - par 307 voix pour [communistes et socialistes], 264 voix contre et 2 abstentions volontaires. J.O. Assemblée nationale 3 mai 1990 p. 971-973.

(6) Il y a encore deux décennies, il n’était pas question d’une quelconque reconnaissance du génocide arménien puisque La Shoah revêtait un caractère à ce point exceptionnel qu’il ne pouvait y avoir d’équivalent dans l’Histoire de l’Humanité. L’islamologue anglo-américain Bernard Lewis après une publication dans Le Monde, le 16 nov. 1993, d’un article niant l’ampleur du génocide arménien sera finalement condamné par un tribunal français en juin 1995. Mais l’histoire étant dialectique par nature, vint un moment où les lois mémorielles de plus en plus battues en brèche, il devint intéressant de noyer le poisson.

(7) AFP Varsovie 27 déc. 2011. La France en temps de crise trouve toujours et encore les moyens de ses choix idéologiques en débloquant 5 millions € pour le camp d’Auschwitz-Birkenau. L’Allemagne de son côté accorde 60 millions, la Pologne 10 millions, l’Autriche 6 millions, les États-Unis 15 millions de $ et la Grande-Bretagne 2,5 millions de £, soit 2,8 millions d’euros. L’UE a débloqué 4 millions d’€ et Israël 900.000 $.

(8) Norman Finkelstein « L’industrie de l’holocauste : réflexions sur l’exploitation de la souffrance des juifs ». Son livre http://fr.wikipedia.org/wiki/L’ ;Industrie_de_l’Holocauste défend la thèse d’une « industrie » exploitant sous des dehors éthiques l’holocauste juif pour en tirer pouvoir et capitaux… Une industrie ayant à sa tête des organisations juives américaines poursuivant des buts de suprématie ethnique par le biais des gains politiques et financiers induits par cette culture victimaire (Wikipedia).

(9) RIA Novosti, Bakou 30 décembre 2011. Un communiqué adopté par le Parlement azerbaïdjanais, souligne qu’en cas de l’adoption de cette proposition de loi « résultant de volontés malveillantes de certains groupes politiques et de lobbyistes ethniques, elle ne pourra qu’entacher l’autorité de la France aux traditions démocratiques ».

(10) Le 31 mai 2010, en route pour Gaza soumis à un blocus hermétique israélien, le bâtiment humanitaire turc Mavi Marmara est pris d’assaut dans les eaux internationales par des commandos de choc de Tsahal, neuf militants turcs sont tués dans cet abordage d’une rare violence.

(11) AFP 27 déc.

(12) Le britannique Sunday Telegraph, dans un entretien avec le Président turc Abdullah Gül, publié le 20 nov. celui-ci estime que la Turquie pourrait devenir le « moteur de croissance » de l’Europe, forte qu’elle est de son poids démographique (85 millions d’habitants en 2025) et de sa croissance, mettant ainsi en avant le dynamisme économique turc en contrepoint de la crise structurelle de la zone euro convaincu que l’intégration de la Turquie à l’Union pourrait sauver l’Europe. Pourquoi pas puisque le Qatar s’y emploie déjà ?


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22 réactions à cet article    


  • devphil30 devphil30 11 janvier 2012 11:06

    Il devait pas aller chercher la croissance avec les dents ???



    Que de paroles , d’effets d’annonces , de mensonges , de déceptions.

    Faisons en sorte qu’il dégage dans 100 jours mais le choix n’est pas fantastique ....

    Philippe 

     

    • erdar 11 janvier 2012 12:17

      La vrai question est pourquoi Sarovski prend les turcs pour des têtes de turc. Tout d’abord, vous avez oublié d’omettre que le pays est musulman. Et dans un monde post 11 septembre, le musulman est relayé par les médias (par la théorie de hutington) comme un terroriste.
      Nous savons que les français ne veulent pas d’une Turquie européenne, c’est pourquoi cette loi est de bonne augure électoraliste (en passant, il coupe l’herbe sous le pied de Hollande qui est proche du mouvement Dachnack dont certains sont issus de l’assala). D’ailleurs, Devedjian est bien plus arménien que français et le maire de Lyon (collomb) l’est aussi également. Dans ce parlement français, il y a des députés arméniens mais pas de noir ni de maghrébin (ou juste quelques femmes qui était au gouvernement pour se donner bonne conscience, mais bizarrement elles n’y sont plus), donc allez comprendre la démocratie représentative.

      Sinon concernant la loi, il y a quelque chose qui me chiffonne et que les turcs n’ont pas pris en compte. Pour qu’il est un génocide, il doit y avoir un tribunal (style procès de Nuremberg) pour effectivement valider la sentence. Alors pourquoi, les arméniens n’ont pas condamné les turcs à un tribunal pénal. Moi me concernant, ce qui m’intéresse c’est la vérité et les archives peuvent permettre un procès par contumace, ensuite si effectivement, il y a génocide une loi peut être appliquée. Mais désolé de vous le dire, mais un mouvement politique n’a aucune légitimité pour statuer d’un évènement et si à fortiori il est parti et juge à la fois. je pense que c’est la seule voie, pour la cause arménienne, grecs, chaldéenne, kurde, etc. Sans cela, cette loi mémorielle n’a aucune légitimité, sauf électoraliste, on tape sur le turc, le musulman et la banlieue.

      Quoiqu’il en soit, je ne pense pas que la raison va primer et normalement la gauche au sénat va valider le texte (car ils sont aussi infectés par le souci électoraliste). Cependant, je pense que cela va de toute manière remodeler l’approche géopolitique et la Russie est gagnante ainsi que les pays musulmans. On devrait observer en Turquie une émancipation vis à vis de la France dans tous les domaines et les américains qui ne souhaitent pas voir la Turquie sortir de l’Otan va aller dans ce sens. D’ailleurs, South stream a été valider pour acheminer le gaz au sud faisant de facto l’échec de nabucco, çà c’est dure pour l’Europe pris en tenaille par l’ours russe, mais cela ne s’arrête pas là, il envisage de créer une marque turque d’automobile, l’infrastructure est déjà là avec les sous traitants à Bursa, là se sera le pompon. Et on dit merci à Sarovsky et aux arméniens (surtout devedjian) qui poussent les turcs a se surpasser. En fin de compte, ce seront les turcs les gagnants dans cette histoire, une belle occasion s’offre à eux pour s’émanciper, comme quoi tout n’est pas si catastrophique que cela.

      Pour finir, un proverbe me vient à l’esprit, c’est l’histoire de l’arroseur arrosé. Les français qui prennent les turcs pour des têtes de turc vont être à leur tour la tête de turc des turcs. Pour cela, il suffira d’observer la relation économique des deux pays.


      • Aldous Aldous 11 janvier 2012 12:18

        La ne fera rien de plus que quelques gesticulation pour son opinion ultra nationaliste car la societe turque elle même est en train de reconnaitre le rôle identitaire fondateur qu’a été le génocide arménien. Le tabou se brise peu a peu et il n’est plus impossible aux journaliste, comme ceux de Zaman, de mener une véritable introspection sur l’identité turque, le fait qu’elle se définie en creux par rapport aux autres, c’est a dire la variété de la Turquie ottomane.


        La société turque est en avance sur ses élites politiques et est est prête a reconnaitre le génocides arménien, non pas pour faire plaisir aux arméniens, mais pour se libérer elle même du carcan de la haine et de la violence qui définissait le moi turc.

        Bref, cette analyse a une guerre de retard.

        • erdar 11 janvier 2012 12:38

          @ Aldous

          Avant de déblatérer des inepties, d’abord une condamnation par un tribunal et non de la propagande pour les incultes.

          Le retard est bien chez vous, car c’est plus facile d’embobiner des ignorants que des juges.

          Alors pour quand ce procès ?


          • Aldous Aldous 11 janvier 2012 17:36

            Lisez donc ceci avant de balancer des noms d’oiseaux à ceux qui ne sont pas de votre avis.

            http://www.todayszaman.com/mobile_detailc.action?newsId=232806

            Orhan Kémal Cengiz explique très bien ce qu’il appelle « l’ombre obscure qui hante la Turquie depuis 1915 » et comment elle a forgé l’identité turque dans la dualité « Nous » contre « Eux », c’est à dire (je le cite) « les non-musulmans, les Kurdes, les gauchistes, les musulmans dévots et les Alevis ».

            et il continue :

            « Qui etaient les citoyens de ce pays, qui en etaient les ennemis ?
            Pourquoi avons nous autant d’ennemis ?
            Pour maintenir cette identité nous avons continuer de terroriser les non-musulmans ; les Alevis ont été massacré pour réparer des opérations militaires ; des centaines de villages Kurdes ont été incendiés, les musulmans dévots ont été oppressé, les intellectuels assassinés un à un. Tous comme ceux qui on perpétré le Grand Crime (Il n’a pas le droit d’écrire »génocide arménien« mais c’est ce crime qu’il a défini comme fondateur de l’identité turque) , les auteurs de ces crimes sont restés impunis.  »


          • erdar 11 janvier 2012 18:36

            Désolé, les journaleux et les politiques n’ont pas compétence à juger d’un évènement.
            Tant que la Turquie n’a pas été devant le TPI, votre loi mémorielle n’a aucune valeur légitime.
            Vous pouvez toujours affirmer et infirmer tout ce que vous voulez, mais lorsque vous touchez le sens des lois pour la prostituer, le reste des lois deviennent caduque. Bon avec la clique au pouvoir, cela ne m’étonne pas vu que l’un a été condamné pour racisme et les autres j’en passe (affligeant de vertu, et on comprend pourquoi il veut légiférer sur un évènement)...De toute manière, on a ce que l’on mérite....

            Pour finir car j’ai pas de temps à perdre avec votre propagande « des croisés » (surement des neurones qui se chevauchent l’un sur l’autre et cela provoque un bug).
            Sinon comme je vous le dis, je reste toujours dubitatif sur le caractère de ces évènements.
            Pour vous aider, est ce que je qualifie les évènements en Bosnie comme un génocide ? Non, car le TPI a tranché.


          • Aldous Aldous 12 janvier 2012 08:18

            Si vous voulez parler de Proces, parlez nous de celui d’Ergenekon et des commando de la mort de l’etat profond turc qui liquidaient tous ceux qui osaient evoquer le secret de polichinel de 1915.


            Alors oui, le ’journaleux’ comme vous dites est un homme courageux et honorable d’autant plus qu’il sait qu’il prend des risques considerables a evoquer ce sujet tabou.

            Quant a vous, on sent a chaque mot la culture de haine et de mepris qui suinte de vos attaques pleines d’insultes. Vous etes l’illustration de ce qu’il evoque : un ’nous’ defini entierement par la negation de l’alterite.

            Vous avez du chemin a parcourir pour revenir dans l’humanite.

          • RBEYEUR RBEYEUR 11 janvier 2012 16:41

            Quelques extraits de cette publication :

            « …La France dans le collimateur de la Turquie néo-ottomane. Pénalisation de la contestation du génocide arménien, chômage, désindustrialisation, récession… le génie politique sarkozyste est à l’œuvre ! La France de 2012 fait grande pitié… ».
            « …Or que fait le président Sarkozy pour remédier au mal, ralentir le déséquilibre de la balance commerciale et au-delà, limiter la casse de nos industries ? Rien si ce n’est désobliger gravement l’un de nos partenaires commerciaux vitaux, la Turquie en l’occurrence… ».

            Puis, suite à l’interminable litanie des lieux communs, des vitupérations névrotiques, des imprécations hystériques et des débagoulages surexcités contre Nicolas Sarkozy, qu’on ne lit d’ailleurs même plus tant c’est du radotage banalisé, usé, et galvaudé, cela se poursuit par :   

            « …C’est dans ce contexte - que nous nous devions de rappeler - que le gouvernement ne trouve rien de mieux à faire que de déclencher avec la Turquie – l’un de nos importants partenaires – une crise sans précédent… ».
            « …Si l’on se reporte aux réactions de la Turquie lors de la reconnaissance officielle du génocide arménien par la France en 2001, nos intérêts ont du soucis à se faire… ». 
            « …si la Turquie est le troisième marché français à l’exportation hors Union européenne et Suisse pour un montant de 6,3 mds d’€ exportés en 2010, elle est aussi l’un de nos importants fournisseurs avec 5,4 mds € d’importations cette même année. Les entreprises françaises y sont fortement implantées et 400 sociétés y sont présentes avec 11,5 mds € d’investissements directs cumulés… ».

            Puis, après un argumentaire voulu par le lobby islamique qui escompte l’intégration de la Turquie à l’Europe pour des raisons que nous connaissons, nous avons :   

            « …En résumé, la répression de la contestation « des » génocides, ne pourra que s’avérer être une loi stupide à tous points de vue… ».
            « …Car, si la Communauté parvenait à dépasser des calculs à courte vue, elle se rendrait bien compte que le bateau coule et qu’il n’est plus temps de sauver une loi mémorielle condamnée de toutes façons. Et que la maintenir contre vents et marées ne sera à terme que contre-productif… ». 

            Et enfin, pour clore cette profession de foi turque, est incluse une « leçon » nous étant donnée par le ministre turc des affaires étrangères…    

            Sans trop se poser la question de savoir pour qui l’auteur roule, on peut conclure qu’après la presque dizaine de millions de résidents français qui se prosternent en direction de la Mecque, son souhait serait de nous voir nous prosterner en direction d’Ankara…



            • RBEYEUR RBEYEUR 11 janvier 2012 16:42

              De l’ayatollah ottoman erdar :

              « …@ Aldous : Avant de déblatérer des inepties, d’abord une condamnation par un tribunal et non de la propagande pour les incultes. Le retard est bien chez vous, car c’est plus facile d’embobiner des ignorants que des juges. Alors pour quand ce procès ?... ».

              Décidément, l’analphabétisme coranique est irrémédiable, les islamistes, ottomans ou autres, ne peuvent absolument pas s’exprimer autrement que par lapidation verbale…


              • erdar 11 janvier 2012 19:03

                Décidément RBEYEUR, qui a mis la photo de la soeur à pascal légitimus.
                J’ai rien contre pascal légitimus et heureusement que le mélange arménien et noir est excellent dans ce cas de figure.

                Par contre, l’analphabétisme coranique est irrémédiable... J’ai rien compris mais c’est du même acabit que les inconnus (voir ci-dessous) :

                http://www.youtube.com/watch?v=2TcE8N-EOcg

                Bon, je tente quand même une approche, l’ayatolla erdar est un « anal fa bête » (en terme de lapidation vous faites fort et je sais pas pourquoi il y a un fa) complètement réfractaire à la subjectivité de la lecture de l’histoire par le lobby arménien. Premièrement ce qui m’intéresse c’est l’objectivité et apparemment les turcs et arméniens ne sont pas d’accord. Bon pour avancer, un jugement objectif est plus que nécessaire. Et pour obtenir la vérité, il faut que les turcs soient jugées sous un tribunal pénal et si possible international.

                Voilà, l’ayatollah fermera la page après un jugement équitable et si ils (les turcs) s’avèrent condamnés alors je serais le premier à défendre la cause arménienne.

                Point, cela s’arrête là... enfin il y aura des réparations, obligatoirement. Donc sans jugement, il n’y aura pas de légitimité à votre action. 


              • Tadios 11 janvier 2012 17:39

                selon Mr Camus la Turquie à bénéficié de  11,5 mds € d’investissements directs cumulés, elle a reçu aussi au titre de la pré-adhésion un cadeau de 6 milliards d’euros, tous ces capitaux n’eussent-ils pas été plus utiles chez nous par ces temps de crise au lieu de les investir dans un pays qui prétend être la 16 ème puissance mondiale ? qui plus est qui risque de s’aplatir très vite :
                http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/01/10/04016-20120110ARTFIG00680-la-turquie-craint-un-atterrissage-brutal-en-2012.php

                Monsieur Camus fait partie des personnalités notoirement opposées au projet de loi..
                Tel Monsieur Pierre Nora , Académicien, Président de l’association « Liberté pour l’Histoire », qui s’est manifestement opposé à cette loi lors de l’Appel de Blois, avec Françoise Chandernagor dont toute l’œuvre romanesque consiste précisément à prendre des libertés avec l’Histoire
                Pierre Nora qui déclare se prévalant de sa qualité d’historien :
                « pour la Shoah en effet, la responsabilité de la France vichyste est engagée, alors que dans le cas de l’Arménie, la France n’y est pour rien »
                Il déclare en outre sur une antenne radio à propos du Génocide des arméniens que « le fait d’écraser trois mouches constituerai un génocide », ajoutant de surcroît qu’il n’est pas spécialiste du sujet.

                Or contrairement à ce qu’affirme Monsieur Pierre Nora, la France est bien concernée par le Génocide des arméniens, s’étant impliquée comme protectrice des minorités chrétiennes dans l’Empire Ottoman, puis à l’issue de la guerre par un mandat en Cilicie, qu’elle abandonna honteusement, particulièrement un certain 12 février 1920 à Marache, avec mes propres parents, causant la mort de 3.000 arméniens ( La Passion de la Cilicie Commandant Paul Du Véou ).
                La France est aussi totalement concernée avec la signature du Traité de Sèvres, puis du Traité de Lausanne qui a permis que ce crime reste impuni.

                Le Génocide des arméniens a été reconnu comme tel par de nombreux pays, par des tribunaux et par des instances internationales.
                C’est un fait avéré par les historiens et géographes, les arméniens étaient encore 2.500.000 en1915 en Anatolie où il ne subsiste aujourd’hui que 60.000 arméniens .L’extermination des arméniens fut qualifiée à l’époque de « crime contre l’humanité »,
                Et il n’est nul besoin d’aréopage d’historiens pour établir ces faits.

                Il ne s’agit ni d’histoire, ni de liberté d’opinion, il s’agit de sanctionner ceux qui font l’apologie du crime de Génocide. LE GENOCIDE n’est pas un concept qui relève de l’Histoire, s’agissant d’un crime, il relève de la LOI., qui plus est, il est IMPRESCIPTIBLE.

                J’observe que les médias, à de rares exception près, se sont emparé du sujet débitant la doxa , par paresse intellectuelle ou par complaisance avec pour certains des relents de racisme.
                Ainsi le débat a complètement été détourné : cette loi concernerait le seul Génocide arménien et la Turquie, alors que ces termes n’apparaissent nulle part dans les textes dénoncés. La désinformation bat son plein, nous eûmes droit à la sempiternelle litanie des :
                Lois mémorielles, du communautarisme, de l’électoralisme , de l’inconstitutionalité, de la liberté d’opinion et de la liberté pour l’histoire, du fait que ces événements sont anciens, qu’il faudrait aussi légiférer pour le « génocide vendéen », et que ce n’est pas à la loi de faire l’histoire
                Que la loi est contre productive, qu’elle va entraver les relations entre l’Arménie et la Turquie, qu’elle va nuire aux arméniens de Turquie
                Que cette loi va déshonorer la Turquie ( sic ) la précipiter dans l’islam et causer des dégâts irréparables dans les rapports franco-turc surtout avec la crise syrienne
                Qu’il faudrait mieux réunir une commission d’historiens indépendants……..

                Nous eûmes droit aussi à une parole monopolisée par des représentants turcs ou des opposants notoires révélant l’irruption sur la scène française du lobbying turc.
                Ainsi, Monsieur Robert Badinter, ancien Président du Conseil Constitutionnel, sénateur, ténor du barreau, distingué honoris causa par une université d’Istanbul, entre dans l’arène médiatique et fait dire à l’article 34 de la Constitution, ce qu’il ne dit pas :
                Il déclare ainsi que « l’art 34 ne permettrait pas au législateur de « condamner » des faits du passé, en les qualifiant par le recours aux concepts juridiques de crime contre l’humanité et, en conséquence, de se prononcer sur un événement historique »

                Que dit en réalité l’article 34 de la Constitution :
                « La loi fixe les règles concernant :
                - les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques ; la liberté, le pluralisme et l’indépendance des médias ;
                - la détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables »
                ............
                Le négationnisme n’est pas une opinion, il constitue de fait une apologie du crime de Génocide, une atteinte aux Droits de l’Homme et aussi une complicité avec un état criminel.
                Il constitue un véritable trouble à l’ordre public, qu’il nécessite de ce fait la protection de l’Etat d’autant plus qu’il est diffusé par une puissance étrangère sur le sol français à travers ses relais ( Consulats, confrérie Fethullah Gülen…. ) digne de la police de Salazar, surveillant , contrôlant et endoctrinant ses citoyens.
                Des manifestations téléguidées devant les portes de l’Assemblé Nationale constituent une ingérence insupportable.
                Il n’est pas tolérable qu’un régime fasciste qui embastille des députés, des journalistes et des intellectuels par centaines, qui massacre sa population comme au Cambodge, au Soudan et au Rwanda ( plus de 30.000 victimes kurdes ) dont le code pénal comporte un article 301 réprimant la liberté d’opinion et d’expression, vienne nous donner des leçons.

                Certes un jour viendra où la Turquie entrera dans le concert des nations civilisées, reconnaîtra son passé , et l’Association des Droits de l’Homme - Branche d’Istanbul en est un bel exemple qui déclare :

                « La négation de cette réalité d’anéantissement voulu, connu, planifié par l’Etat de tout un peuple avec toutes ses couches, ses professions, ses monuments, son patrimoine historique revient à soutenir ce crime commis et à blanchir la violence. Ainsi, le négationnisme n’est pas une nécessité à la liberté d’opinion mais une agression faite à la mémoire des victimes du génocide et aux descendants des survivants du génocide vivant en Turquie et dans le monde entier. Dans plusieurs de ses décisions, la Cour Européenne des Droits de L’Homme a statué que la défense des opinions violentes ne peut être perçu comme l’élaboration de la liberté d’opinion ».


                • BlackMatter 12 janvier 2012 03:18

                  « Il ne s’agit ni d’histoire, ni de liberté d’opinion, il s’agit de sanctionner ceux qui font l’apologie du crime de Génocide. LE GENOCIDE n’est pas un concept qui relève de l’Histoire, s’agissant d’un crime, il relève de la LOI., qui plus est, il est IMPRESCIPTIBLE. »


                  Il me semble tout de même qu’il existe une différence de taille entre contester l’existence d’un fait - ici le génocide arménien - et faire l’apolie d’un génocide, c’est à dire son éloge.

                  Par ailleurs, le code civil indique que la loi ne dispose que pour l’avenir, elle n’a point d’effet rétroactif.
                  Or le crime de génocide n’existait pas en 1915. Et puis qui juger ? La République Turque ? Elle n’existait pas à l’époque...

                  Moi je ne nie pas le génocide mais je pense quand même que ça s’est passé il y a un siècle et qu’il faut savoir passer à autre chose. Je pense qu’on a des choses plus importantes à faire aujourd’hui qu’à se fouetter ou fouetter son voisin.





                • Engin 11 janvier 2012 22:18

                  Le Génocide des arméniens a été reconnu comme tel par de nombreux pays, par des tribunaux et par des instances internationales.


                  A dit Tadios
                  Mais quel TRUBINAUX ?
                  S’il pouvait nous éclairer sur ce point


                  • lulupipistrelle 12 janvier 2012 00:23

                    Les lois mémorielles et toutes ces interdictions de dire ceci ou cela ressemblent de plus en plus aux crimes de lèse ceci ou cela de l’Ancien régime. C’est odieux.


                    Je reconnais le génocide arménien, juif etc... mais qu’on sacralise ces sujets NON. 

                    C’est totalement contre-productif parce que cela crée la transgression, avec tout ce qu’elle a d’attirant. L’imprescriptibilité des crimes,ça n’a de sens que tant que les coupables sont encore en vie... sinon faire porter le poids de leurs crimes sur leurs descendants, qui en sont parfaitement innocents...Et ça c’est contraire aux DROITS DE L’HOMME. 

                    Y en a marre de ces actes de repentance absurde que les bien-pensants exigent de tels ou tels...

                    A quoi ça rime, sinon à tenter d’instaurer une police de la pensée ?

                    Bande de faux-culs, tartuffes boursoufflés...ce sont les mêmes qui auraient traîné leurs voisins devant les inquisiteurs , en d’autres temps, en les accusant de forniquer au sabbat.

                    Faute de talent, de puissance de réflexion tous les minables de la République s’érigent en censeurs.

                    • lulupipistrelle 12 janvier 2012 01:19

                      PS : M. Tadios ...votre morale de catéchiste est ridicule. Votre discours formaliste, conformiste est dégoûtant... C’est des types tels que vous qui fabriquent des révoltés négationnistes...

                      J’espère que vous n’êtes pas en contact avec des ados vous êtes un repoussoir de la morale publique.

                      • Christoff_M Christoff_M 12 janvier 2012 03:33

                        je ne comprenais pas pourquoi cette histoire d’Arménie revenait d’un seul coup sur la table...

                        eh oui encore de sombres histoires de gros sous avec les deux projets de traversée de la Turquie pour alimenter ou non l’Europe en gaz...

                        Encore une fois Sarkozy et sa clique se sont distingués par leur connerie abyssale et risquent de faire basculer les turcs vers un projet russe...

                        On comprend aussi pourquoi chez nous certains ( utilisant les mêmes méthodes de propagande aussi grossière que les américains) essayent de foutre la zizanie en Russie et en Turquie (appuyée et qui appuie l’Iran qui possède bcp de gaz)...
                        Tout en n’hésitant pas à financer des dictateurs fantoches et corrompus dans les pays qui bordent la frontière russe...

                        Tout ça pour une histoire de gaz et de gros sous, décidément l’Europe se distingue encore par son hypocrisie, ses seuls intérêts économiques, rien à foutre des populations pauvres de ces pays pauvres soi disant démocratiques, qui ont été démocratisés et évangélisés de force surtout quand ils ont du pétrole ou du gaz, ou qu’il peuvent servir au trajet du futur gazoduc alimentant l’Europe... donc il faut caresser l’Arménie dans le sens du poil contre la Turquie et monter des tensions comme on a su si bien le faire dans l’ex Yougoslavie, régime fort obstacle à l’Europe « démocratique » en fait obstacle à la libéralisation forcée et à l’adaptation à l’Europe libérale...

                        Si nos braves éminences européennes pouvaient corrompre ou mettre à leur botte les régimes turcs et russes, ils seraient ravis... mais malheureusement ces immenses pays sont en plein développement, avec une vraie croissance, et Poutine comme le premier ministre turc doivent se marrer des donneurs de leçons, des cerveaux des élites européennes, qui bavent devant leurs chiffres et qui aimeraient bien mettre la main par tous les moyens, sur leurs ressources et leurs richesses...


                        • RBEYEUR RBEYEUR 12 janvier 2012 12:40

                          De l’ayatollah ottoman erdar :

                          « ….Décidément RBEYEUR, qui a mis la photo de la soeur à pascal légitimus….J’ai rien contre pascal légitimus et heureusement que le mélange arménien et noir est excellent dans ce cas de figure…. ».

                          Confirmation, s’il en était besoin, de l’analphabétisme culturel profond de l’ayatollah ottoman erdar.

                          En effet, nous avons là une parfaite démonstration de ce qu’est une inculture crasse qui contraint à flinguer le porteur d’une idée plutôt que de débattre sur cette idée comme, d’ailleurs, sur la moindre de n’importe quelle autre…      

                          En l’espèce, ayant inséré ma photo dans mon profil, contrairement à l’ayatollah ottoman erdar qui, lui, se planque comme un cloporte, je me vois attribuer l’image ethnique d’un « mélange arménien et noir ».

                          Mais cela n’a absolument rien de déshonorant…   


                          • RBEYEUR RBEYEUR 12 janvier 2012 12:43

                            De l’ayatollah ottoman erdar :

                            « ….Décidément RBEYEUR, qui a mis la photo de la soeur à pascal légitimus….J’ai rien contre pascal légitimus et heureusement que le mélange arménien et noir est excellent dans ce cas de figure…. ».

                            Confirmation, s’il en était besoin, de l’analphabétisme culturel profond de l’ayatollah ottoman erdar.

                            E
                            n effet, nous avons là une parfaite démonstration de ce qu’est une inculture crasse qui contraint à flinguer le porteur d’une idée plutôt que de débattre sur cette idée comme, d’ailleurs, sur la moindre de n’importe quelle autre…      

                            En l’espèce, ayant inséré ma photo dans mon profil, contrairement à l’ayatollah ottoman erdar qui, lui, se planque comme un cloporte, je me vois attribuer l’image ethnique d’un « mélange arménien et noir ».

                            Mais cela n’a absolument rien de déshonorant…   


                            • RBEYEUR RBEYEUR 12 janvier 2012 12:44

                              De lulupipistrelle   :

                              « ….M. Tadios ...votre morale de catéchiste est ridicule. Votre discours formaliste, conformiste est dégoûtant... C’est des types tels que vous qui fabriquent des révoltés négationnistes...J’espère que vous n’êtes pas en contact avec des ados vous êtes un repoussoir de la morale publique….. ».

                              Ce crachat glaireux, que l’on ne peut lire qu’avec des pincettes, est censé répondre à l’excellente contribution de Tadios (11 janvier 17h39) qui, si elle n’est pas là forcément là pour plaire, est bien écrite et parfaitement documentée, structurée et explicite, ouvrant ainsi la voie à une bonne compréhension de la question débattue.


                              • lulupipistrelle 12 janvier 2012 14:17

                                Et alors ? on apprend très bien la forme à l’école des apparatchiks de la république... Mais c’est le fond qui m’intéresse, et aucun beau jargon ne peut le dissimuler, ha,ha,ha..

                                Apparemment on n’aime pas la contradiction, hein ? ben moi je ne crache jamais, ou avez-vous cherché cette image ? vous avez de drôles de manières...
                                Bref, tout le formatage du monde ne peut dissimuler la bassesse de certaines postures.

                                PS : je sens une pointe de sarcasme , parce que j’ai fait une ou deux erreurs de syntaxe.. ha, ha, ha... Sachez que je réponds d’une traite et que je n’arrive pas à m’habituer à ce serveur où il est impossible de se corriger (éditer en jargon de forumer) ;..

                                Je ne m’excuse pas de ma spontanéité, ni de mes fautes... et j’en rajoute une louche en vous répondant que je réagis au quart de tour chaque fois que je tombe sur un de ces pensum laborieux qui puent la phraséologie hypocrite des officines intitutionnelles, ces antres ou on décervèle les gens avec un prêt-à-penser, et un prêt -à- rédiger ...totalement contreproductif (bis repetita placent)...


                                • Emin Bernar Emin Bernar Paşa 15 janvier 2012 14:42

                                  cette loi scélérate est une atteinte à la liberté d’expression !


                                  • Gérard Luçon Gerard Lucon 16 janvier 2012 08:47

                                    c’est marrant mais la citation du Ministre truc des Affaires Etrangeres du 21/12 n’a ete reprise par aucun grand media .... alors qu’elle est pleine de bon sens .... les anti-turcs visceraux se dechainent .. soutenant en cela leur ayatollah d’Armenie, le sieur Devedjian

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