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Accueil du site > Tribune Libre > La Turquie nouvel « Homme malade » de l’Europe

La Turquie nouvel « Homme malade » de l’Europe

La Turquie, à l’heure présente, édifie un « mur de la honte » sur sa frontière sud pour empêcher que ne débordent sur son propre sol les affrontements faisant rage en territoire syrien entre Kurdes et djihadistes internationalistes en lutte contre les forces régulières de Damas. Une construction donnant lieu à des émeutes de la part des communautés kurdes qui vont se trouver séparées de part et d’autre de la barrière. Colère faisant suite à celle des turcs alévis qui se sont soulevés dans les zones où affluent les réfugiés syriens, rebelles à l’autorité du régime baasiste de Damas… il et vrai dominé par un clan alaouite, religion cousine de celle pratiquée par les alévis turkmènes et kurdes d’Asie mineure. Une guerre où la Turquie s’est engagée tambours battant, sûre d’un rapide effondrement du régime de Damas. C’était à l’heure où les révoltes du Printemps arabes semblaient ouvrir la voie à l’instauration au sud de la Méditerranée d’une chaîne de gouvernements islamistes tous issus de la matrice des Frères musulman. Une perspective qui encouragea la Turquie dans des ambitions néo-ottomanes soutenues par une réussite économique exemplaire. Las, le pouvoir alaouite ne s’est pas effondré, la guerre est devenue sans issue. L’Amérique s’est alors résignée à renoncer, pour l’heure, à toute intervention directe alors qu’elle engageait des négociations quasi bilatérales avec l’Iran, allié stratégique de la Syrie. Un fait totalement inédit au bout de trois décennies de déni. Mais à présent l’économie turque pâtit durement de l’effort de guerre et du fléchissement de sa croissance - 5% en 20113 soit une perte de quatre points en deux ans et demi de guerre - tout comme elle souffre de l’afflux des réfugiés sur son territoire national. Aujourd’hui contestations et émeutes se multiplient. Dernièrement, après les manifestations massive du mois de juin à Istamboul, l’agitation a gagné dans la capitale Ankara, fragilisant un pouvoir islamiste pourtant réputé modéré mais qui peu à peu se démasque en limitant les libertés publiques ou en répudiant la laïcité héritée du kémalisme et en imposant par la loi des normes chariatiques. Malgré son dynamisme économique, la Turquie tend à redevenir « l’homme malade de l’Europe »… Une Europe qui, comme par miracle, vient de reprendre avec Ankara des négociations d’adhésion laissées au point mort depuis plusieurs années. Peut-être une façon de dédommager Ankara de la peine prise à tenter de renverser Assad, une compensation pour les débours liés à la guerre et pour les bénéfices perdus en renonçant à voir s’installer à Damas un gouvernement sunnite islamiste modéré, clone de celui d’Ankara.

Les islamistes d’Ankara ont cru leur heure arrivée

La Turquie, à l’instar de la France, s’est trop engagée en Syrie 1. Trop loin, trop vite en se berçant d’illusions sur le sens de l’histoire. Elles risquent d’en payer le prix aujourd’hui. Dans le sillage des « Printemps » arabes, en 2011, les islamistes turcs ont cru leur heure arrivée. Partout les Frères musulmans se sont imposés car ils apparaissaient seuls mouvements d’opposition organisés au Levant et au Couchant, au Machrek et au Maghreb, car apparemment porteurs d’une réelle capacité à gouverner. Leurs concurrents dans l’opposition, des mouvements modernistes, laïques et démocratiques ou encore socialistes, se présentaient aux élections en ordre dispersé, éclatés entre factions, sans coordination efficace et surtout sans projet politique cohérent clairement énoncé. Les islamistes quant à eux avaient pour modèle la Turquie dont la dynamique économique avait été jusque là exemplaire, dirigée qu’elle est par les modérés de l’AKP, le Parti pour la justice et le développement, aux Affaires depuis 2002. Parti présidé par l’ancien maire d’Istamboul, Recep Tayyip Erdoğan, devenu Premier ministre en mars 2003 et qui maintenant commençait tourner vers la Méditerranée orientale, des regards nimbés d’un rêve de restauration ottomane.

Alors que partout les islamistes s’imposaient en glissant sur une vague d’indignation populaire sans précédent dans l’histoire récente - c’est-à-dire en « récupérant » à leur profit la mobilisation de masses excédées par l’incapacité des pouvoirs à faire accéder les pays du Sud de la Méditerranée aux bénéfices de la modernité (sociétés bloquées et chômage massif des nouvelles générations) – Ankara s’employait à soutenir et parrainer cette poussée islamiste sans coordination, ni guide au niveau régional. Ce sera le cas d’abord au Maghreb, en Tunisie et en Égypte où le travail des Frères musulmans sous diverses appellations - Ennahda en Tunisie et au Maroc le Parti de la justice et du développement, PJD – avaient accompli un travail de fond, non seulement religieux mais également social… dispensaires, aides, écoles, solidarisme. Ce sont d’ailleurs ces réalisations parfaitement concrètes qui ont donné du poids à leurs promesses - aussi floues aient-elles été – et qui leur ont finalement ouvert les porte du pouvoir.

Les cas de la Libye et de la Syrie - ou du Yémen où les chiites zaïdites sont à l’heure actuelle en guerre contre des fondamentalistes sunnites - sont évidemment différents puisque la contestation de l’État, soutenue et alimentée dès le départ de l’extérieur, épouse soit une tournure tribale dans un cas, soit confessionnelle dans l’autre, mais à chaque fois sous couvert de démocratisation de l’État… reste que les principaux acteurs, intérieurs et extérieurs, de même que et les grandes idées directrices et les lignes de tension géopolitiques qui sous-tendent ces révoltes, sont partout presque identiques.

Insérons ici une incidente pour rappeler que ce sont les Anglais qui, dès la fin du XIXe siècle, soutiennent le fondamentalisme islamique dans le cadre de leur politique arabe, instrument de leur lutte contre la Porte 2. Politique qui sera relancée au lendemain de la Grande Guerre, après la dislocation de l’Empire ottoman, par la course au pétrole qui devient l’Enjeu majeur du monde en reconstruction. En Égypte, en 1928, la Couronne parraine discrètement la naissance des Frères musulmans 3. Quant à l’avènement du royaume wahhabite des Séoud en 1932, il n’eut pas été viable, ni même envisageable, sans les armes et les subsides de Londres… ceci avant qu’au cours de la seconde moitié du XXe siècle les Américains ne prennent le relais.

Très tôt donc les Anglo-américains jouent la carte de l’islamisme, laquelle reste une constante jamais démentie de leur politique, de nos jours encore indépendamment du fait que le centre de gravité planétaire se soit plus ou moins déplacé vers l’Asie et cette Mare vestrum que constitue désormais, pour les É-U, le Bassin pacifique 4. Ajoutons que ces vingt dernières années, les foudres de l’Oncle Sam se sont exclusivement abattues sur des États souverains, nationalistes et sociaux – socialistes à la mode arabe – au profit des régimes islamiste n’hésitant pas à sacrifier leurs alliés en tant que de besoin… tel le Raïs irakien Hussein, le tunisien Ben Ali, l’Égyptien Moubarak et le Yéménite Saleh. Dans le même temps d’étroites alliances avec les pétromonarchies « réactionnaires » du Golfe – archéo-futuristes pour certaines d’entre elles – formaient le pilier central de la géostratégie proche-orientale de Washington. Et pas seulement pour des raisons énergétiques prises au premier degré. À ce titre, il est tout aussi important pour les É-U de pérenniser leurs approvisionnements en énergies fossiles que d’exercer un contrôle sur celui des puissances tierces. D’autant que la puissance des É-U, essentiellement celle du dieu-dollar, s’adosse au commerce mondial des hydrocarbures dont il est le vecteur obligé. La continuité d’un tel système impose par voie de conséquence que les fournitures des amis et alliés, mais implicitement rivaux, soit étroitement surveillés et le cas échéant réduites à la portion congrue.

Le rêve califal néo-ottoman

Alors que Recep Erdoğan, auréolé des succès économiques d’un gouvernement désigné comme « islamique modéré » se rendait en Tunisie et en Égypte pour soutenir les organisations sœurs, le rêve d’une restauration califale 5 commençait à prendre corps à Ankara. Un rêve qui ne sera pas découragé par Washington où l’on avait trop besoin de relais et de bras armés pour mener une guerre indirecte contre le dernier verrou de souveraineté du Levant, Damas… cela évidemment toujours sous prétexte des grands principes démocratiques et des droits de l’Homme. Cette aspiration au rétablissement du Califat était au demeurant, au cours des dernières décennies, partagée par la plupart des courants islamistes. De ce point de vue, la Turquie apparaît à partir de 2010 comme véritablement en puissance de réaliser une telle renaissance. Autrement dit, Ankara cristallise, au moment où éclatent les révoltes arabes, un désir latent mais puissant chez les islamistes d’unification la Communauté des croyants. Désir et nostalgie d’une réalité qui n’a jamais existé objectivement à travers l’histoire… ou très partiellement, et justement avec et par les califes ottomans.

L’Oumma étant davantage une abstraction qu’une réalité, elle est sans doute, en vérité, destinée à rester en l’état. Cependant derrière l’espoir mobilisateur de voir l’Oumma ré-unifiée, se dessinait clairement l’idée d’un retour à la Commanderie califale s’incarnant dans un leadership turc d’inspiration ottomane. Ambition d’une aire islamiste et confrérique – celle les Frères musulmans - qui de l’Est au Sud de la Méditerranée, redessinerait les contours de l’empire défunt en oct. 1923, quelque mois avant l’abolition voulue par Kemal Pacha, Atatürk, du Califat 6 en mars 1924 … Califat que le royaume fondamentaliste wahhabo-séoudien ne cherchera jamais à rétablir alors qu’en principe il l’eut dû et qu’il l’eut pu.

Une ambition vite déçue

Cette ambition - et quelque peu emprunte de ce panturkisme qui nimbait le berceau de la République turque bien avant la révolution de juillet 1908 et l’instauration de la République par Kemal Pacha en 1923 – s’appuyait sur au moins quatre facteurs parfaitement identifiables : une forte démographie, environ 76 millions d’âmes ; un dynamisme industriel enviable : en 2010 – à la veille de la guerre de Syrie – la Turquie est la première puissance économique régionale devant l’Iran et l’Arabie et au quinzième rang mondial, sa croissance est à 9,1% contre 3,7% pour l’Allemagne, ses industries sont florissantes ; pilier oriental de l’Otan, elle est la proche alliée de Washington en dépit de quelques anicroches tel le refus de survol de son territoire en mars 2003 lors de la guerre occidentaliste contre l’Irak, ou encore à l’occasion de l’initiative tripartite turco-irano-brésilienne de mai 2010 relative aux retraitements des matériaux fissiles issus des centrales atomiques iraniennes 7 ; ajoutons le partenariat stratégique unissant Ankara et Tel-Aviv pour le pire et le meilleur … le pire étant l’affaire du Mavi Marmara en mai 2010, lorsque une flottille humanitaire turque fut piratée en haute mer par des commandos de Tsahal ; enfin une conjoncture, celle des Printemps arabes, qui sembla au départ devoir se traduire par l’assomption de mouvements islamistes longtemps réduits au rôle peu glorieux d’éternels opposants !

Des islamistes marginalisés, objets de persécutions récurrentes comme en Égypte où la Confrérie est interdite et dissoute le 30 oct. 1954 après un attentat manqué contre le Premier ministre Abdel Nasser… vingt mille de ses membres sont arrêtés et son idéologue, Mohamed Abdou, dont l’influence est internationale, sera pendu en 1959 ; la répression de l’islamisme deviendra rapidement une constante des régimes nationalistes arabes, que ce soit en Libye, en Tunisie et surtout en Syrie où elle culmine en 1982 avec la sanglante élimination à Hama – dix mille morts et plus ? - de « l’Avant-garde combattante » des Frères musulmans, là encore après une tentative d’assassinat du chef de l’État. La Confrérie restera jusqu’en en 2007 hors-la-loi en Syrie où l’appartenance à ce mouvement y est passible de la peine de mort. Tout comme dans l’Irak baasiste et dans la Jamahiriya libyenne indemnes de la peste salafiste jusqu’à l’arrivée des libérateurs et démocrates occidentalistes…

Syrie, de la révolte à la guerre

La contestation populaire, essentiellement sunnite, qui en Syrie démarre en mars 2011, est à l’origine indéniablement très prometteuse du point de vue des ambitions turques et islamistes. La dissidence anti-régime, dont la montée en puissance a été extrêmement rapide, semble irrésistible : les villes tombent, les rebelles avancent, le pouvoir est visé au cœur. À Damas, en juillet 2012 l’état major militaire est décapité, dans les mois qui suivent la pression terroriste ne fait que s’accentuer sur la capitale ; au début de l’année 2013 les civils eux-mêmes deviennent la cible d’attentats terriblement meurtriers. Fort de la conviction d’une chute inéluctable du régime baasiste sous les coups de boutoirs des insurgés, M. Erdogan avait été reçu avec enthousiasme par les mutins du Caire fin septembre 2011, le point de départ d’une tournée qui le conduisit ensuite dans deux autres « pays d’Afrique du Nord libérés de régimes autoritaires : la Tunisie et la Libye » [w41k.info/57603◊21spt11]. En fait une tournée de soutien aux mouvements islamistes pour lesquels « l’exemple turc constitue le modèle de référence ».

Tournée destinée en outre à préparer le « départ » manu militari du président syrien Bachar el-Assad en s’assurant du soutien actif des mouvements islamistes, cela quelques mois à peine après le démarrage de la contestation populaire syrienne. Nous n’irons pas jusqu’à imaginer l’existence à cette date d’un plan général concerté de subversion des régimes laïcs faisant barrage à l’islamisme… mais il serait tentant d’y croire. Certes l’opportunisme existe aussi en politique et cela faisait assurément longtemps que les populations égypto-tunisiennes étaient lasses de la férules de leurs despotes non éclairés ; qu’elles aspiraient à un peu de mieux être, ou a simplement pouvoir fonder une famille… mais de leur côté les islamistes rongeaient leur frein et peaufinaient leurs organisations militantes, prêtes à saisir l’occasion - le momentum historique - lorsqu’elle se présenterait afin de re-fonder un empire islamiste autour de la Méditerranée, des Balkans à l’Espagne dont ils revendiquent ouvertement l’Andalousie et son retour au sein du dar al-islam.

Des lendemains qui déchantent

Las ! Les espoirs de 2011 furent rapidement déçus. Sur le terrain syrien, les gains territoriaux se faisaient chaque jour plus coûteux malgré l’aide sans restriction, en armes, en hommes, en entraînements, en équipements et en encadrement prodigués par les coalisés : ceux du plein jour, Turquie Jordanie, Qatar, Arabie et ceux de l’ombre, États-Unis, France, Royaume-Uni, Israël. De proche en proche la résistance loyaliste se faisait plus âpre d’autant que le soutien diplomatique de la Russie et de la Chine ne se démentait pas malgré pressions et harcèlement. Trois votes négatifs d’affilée de la part de la Russie et de la Chine, toutes deux membres permanents du Conseil de sécurité, en témoignent. Un fait exceptionnel qui montre que les relations internationales ont traversé, dans le cours du conflit syrien, une phase de durcissement et de tensions inédite depuis la fin de la Guerre froide. À cela s’ajoute l’apport - lequel a grossi au fil des mois - de combattants chiites irakiens, voire, a-t-on dit, d’éléments iraniens issus des Gardien de la Révolution. Enfin, lors de la bataille de Kousseir [Qoussair] en juin 2013 l’entrée en scène de membres du Hezbollah libanais a été relativement déterminante. L’arrivée sur le champ de bataille d’hommes aguerris par leur confrontation victorieuse au Sud Liban avec les forces de Tsahal en juillet et août 2006, marque sans doute un tournant de la guerre. Plus récemment, illustrant à propos l’axe Beyrouth/Damas/ Téhéran, « après six mois de siège, l’armée syrienne est parvenue à prendre la ville de Sbeineh près de Damas…[laquelle] abrite un puissant symbole religieux : le tombeau de Sayida Zaineb, fille d’Ali gendre du Prophète et quatrième calife de l’islam »… une opération conduite conjointement par des unités syriennes, iraniennes, et du Hezbollah [rfi.fr8nov13].

Aujourd’hui, au bout de deux années et demi de combats acharnés et d’une bonne centaine de milliers de morts dans les deux camps, l’offensive internationale contre Damas marque le pas. Elle s’essouffle. À tel point que les États-Unis faute d’être parvenu à rassembler autour deux un suffisant consensus international – le jour prévu pour le passage à l’acte, hormis les deux monarchies wahhabites, la Turquie et la Jordanie, Washington et Paris étaient seuls… une bien maigre coalition ! – jetait l’éponge, laissant les néocons jusqu’au-boutistes américains, anglo-français et israéliens sur leur faim de carnage et leur rage inassouvie. Au moins pour l’heure présente.

En tout cas tant que M. Obama n’aura pas été politiquement neutralisé, ou écarté de la Maison-Blanche en conclusion d’une éventuelle procédure d’impeachment… à laquelle beaucoup songent ! Dans cet ordre d’idée quelques méchantes rumeurs laissent entendre que l’Arabie séoudite pourrait reprendre l’initiative et relancer la guerre pour son propre compte et celui de Paris décidément voué à défendre des intérêts moraux et matériels qui sont essentiellement ceux du Likoud israélien et non ceux des Français proprement dit. On vient de le voir à Genève où M. Fabius, au nom de la France, mais au profit exclusif du « Parti de l’étranger », est parvenu à faire ajourner ce 10 novembre un accord avec l’Iran sur le contrôle de son programme nucléaire civil…ou militaire.

Défaite et désastre turcs en Syrie

Si le président Français, moins habile à l’esquive que les gens de Washington, s’est ridiculisé dans l’affaire syrienne – mais aux yeux de qui ? - la Turquie y a, elle, laissé des plumes… Si Tarik Ramadan, petit fils du fondateur des Frères musulmans dont la chaire d’islamologie à d’Oxford est financée par Doha, pouvait écrire en septembre 2011 que « la visite du Premier Ministre Erdogan Afrique du Nord avait été un immense succès populaire »… « Car depuis trois ans celui-ci est devenu plus populaire et plus respecté pour plusieurs raisons : il a été élu et réélu, et tous, même ses opposants ont reconnu sa compétence et l’efficacité de son gouvernement. La Turquie s’améliore de l’intérieur comme à l’extérieur : moins de corruption, une meilleure gestion, moins de conflit… » [tariqramadan.com20spt11]. Un jugement très laudateur vite cependant démenti par les faits. Si en effet la Turquie a été putativement « du bon côté de l’Histoire » au début des Printemps arabes, il lui a fallu rapidement déchanter son économie ayant subi un sévère coup d’arrêt avec une guerre qui a sonné le glas de ses exportations vers le voisin syrien, et avec la multiplication de camps de réfugiés fort mal tolérés par des populations locales dont certaines s’y sont montrées hostiles.

En 2010, les exportations turques vers la Syrie s’élevaient à 1 845 milliards de dollars. À la fin de l’année 2011 elles étaient descendues à 1 611 milliards… sur un volume total, il est vrai, de 137 mds de $. Mais c’est sans compter les 800 000 Syriens qui – en dépit de la rude dictature assadienne ! - se rendaient chaque année en Turquie pour y faire du tourisme… De plus « depuis que la Syrie est à feu et à sang, les entreprises turques ne peuvent plus y faire transiter leurs marchandises à destination des pays du Golfe et du Machrek » [ceri/fr25oct12]. Alors quoiqu’en disent les experts, même si les échanges avec Damas ne représentaient qu’une une part mineure des échanges commerciaux turcs, les incidences de la guerre sont multiples et toutes ne sont pas encore visibles. En 2012 un net ralentissement de l’économie a commencé à se fait sentir et tend à s’accentuer avec la prolongation de la guerre : la Turquie cumulerait ainsi des pertes économiques se montant à quelque cinq milliards de $ depuis l’éviction en Égypte des Frères musulmans en juillet dernier [Irib2spt13] !

Au chapitre des réfugiés « leur nombre dépasserait les 600.000 personnes, dont plus de 400.000 vivant hors des camps d’accueil installés le long de la frontière » [lesechos.fr21oct13]. Vingt et un camps abritent environ 200.000 réfugiés, or « la Turquie entendant conserver sa politique de « porte ouverte » pour les civils fuyant la guerre en Syrie malgré des fermetures temporaires de la frontière en raison de violences localisées ». À ce sujet le Premier ministre Erdogan avait indiqué en août que son pays avait déjà consacré près de deux milliards de dollars pour abriter les réfugiés [Ibidem]. Un afflux incontrôlable qui a donné lieu en 2012 à de dures émeutes de la part des populations locales… Sur les centaines de milliers de syriens arrivés en Turquie depuis le printemps 2011, seulement deux cent mille - avons-nous dit - on trouvé refuge dans des camps, des dizaines de milliers d’autres s’étant dispersés au milieu des populations urbaines où leur présence est une cause permanente de troubles, principalement ment dans la province de Hatay-Alexandrette, Sandjak arraché à la Syrie en 1938, et dans laquelle cohabitaient jusqu’à présent Alaouites turcisés, Turcs et Kurdes sunnites, Chrétiens et Alévis… « des heurts entre communautés et des manifestations anti-Erdoğan ont déjà eu lieu à Antioche » [lesechos.f16spt13].

Et parce que la Turquie et la Syrie partagent 900 kilomètres de frontières communes le long desquels se déroulent d’intenses combats - particulièrement dans la province d’Idlib où des affrontements opposent tribus kurdes et arabes aux mercenaires du Front al-Nosra – Ankara a décidé de construire un mur de sécurité… en principe pour interdire les entrées clandestines et la contrebande, en réalité pour empêcher les combats opposant Kurdes et insurgés salafistes de s’étendre en territoire turc [Reuters7oct13]. Barrière pour l’heure de quelques kilomètres mais aussitôt qualifiée de « Mur de la honte » par référence au mur de séparation érigé par les autorités israéliennes pour isoler des terres palestiniennes pourtant placées sous le statut de zone d’occupation.

Le gouvernement de l’AKP plombe désormais la Turquie

De ce seul point de vue, il faut insister sur l’épuisement du crédit moral dont bénéficiait jusqu’en 2011 un pouvoir qui, croyant l’heure d’un triomphe islamiste arrivée, s’est fort maladroitement démasqué. Un pouvoir qui s’est montré tel qu’il est, à savoir une démo-théocratie tatillonne et tracassière s’ingérant dans la vie quotidienne d’un peuple dont les pratiques religieuses sont loin d’être homogènes à l’image de la diversité ethnique de la nation turque. Pensons aux dix à vingt pour cent d’Alévis composant la Turquie actuelle, de six à dix millions ! Ces « Têtes rouges » [Qizilbash], turkmènes ou kurdes, insoumises depuis des siècles aux normes d’un sunnisme rarement tolérant voire parfois éradicateur, ne tolérerons pas le durcissement islamiste en cours, le dépérissement de la laïcité qui garantissait peu ou prou leurs libertés religieuses, le retour du foulard, la confessionnalisation des institutions et celle de la vie quotidienne…

Dans le même ordre d’idée, en réponse aux mesures restrictives prises par le gouvernement Erdogan - renforcement de dispositions légales inspirées de la charia, la loi islamique - les étudiants manifestaient hier encore violemment à Ankara faisant écho aux grandes mobilisations de juin, en particulier à Istambul, lesquelles avaient eu des motivations similaires sinon identiques. C’est dire que le gouvernement turc, présenté lors de son élection comme « islamique modéré », évolue dans le même sens que celui, éphémère des Frères musulmans égyptiens – ou tunisiens – que leur idéologie islamiste ont conduit rapidement à compromettre leurs chances, puis les conduire vers la sortie.

Ainsi donc des choix sociaux, idéologiques et géopolitiques profondément erronés combinés à une inféodation atlantiste sans mesure ni discernement, ont conduit la Turquie prospère a connaître à la fois un affaiblissement économique durable, une notable déstabilisation intérieure, la montée d’une large contestation que la reprise des négociations d’adhésion à l’Union européenne – encalminée ces dernières années avant l’ouverture le 5 novembre du chapitre 22 « Politique régionale et coordination des instruments structurels » - ne sauvera peut-être pas d’un fiasco économique et sociétale qui commence à se profiler à moyen terme. De nombreux facteurs sont réunis qui autorisent en effet un certain pessimisme quant à l’avenir d’un pays qui ne devra peut-être son salut qu’à une entrée tardive dans une Europe en crise mais empressée d’associer à ses propres impuissances les frontières de guerre de la Turquie, sa vocation à l’islamisme rampant et son écrasant poids démographiques. C’est bien entendu faire fi de l’histoire du siècle passée et des leçons qui eussent dû en être tiré depuis la dernière confrontation avec les ambitions turques, lesquelles se sont encore bellement manifestées en juillet et août 1974 et les quelques milliers de morts et de disparus de l’Opération Attila [Cf. note5].

 


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37 réactions à cet article    


  • Pierre Pierre 15 novembre 2013 09:51

    @ l’auteur,

    Un remarquable article 5 étoiles. Un article comme on aimerait en lire dans la presse traditionnelle. 
    Merci et continuez à nous abreuver de d’articles de cette qualité, c’est du nectar.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 16 novembre 2013 01:22

      Excellent article, mais je proteste conte la réanimation de la désignation de la Turquie comme « homme malade l’Europe ». Malades ? Certes. De l’Europe ? JAMAIS . Si on pose le moindre geste pour admettre la Turquie dans l’ U.E, il faut en sortir IMMEDIATEMENT. Sans discussions. L’Europe est un pan du monde occidental. En fait, le coeur de l’Occident. et il n’est pas question y introduire 80 millions de musulmans. 


      Pierre JC Allard

    • eau-du-robinet eau-du-robinet 15 novembre 2013 10:03

      Bonjour camus,

      Avec le dirigent actuel Recep Tayyip Erdogan la la Turquie s’éloigne de plus en plus du chemin laiqué tracé par le premier président de la république turk Mustafa Kemal Atatürk.

      L’opposition en Turquie reproche au président actuel d’islamiser peu à peu la Turquie.

      Les médias parlent en ce moment d’Erdogan qui veut interdire les dortoirs mixtes pour étudiants. source

      Aucune impasse n’est faite sur la radicalisation du régime islamiste : près de 80 journalistes emprisonnés pour critiquer le gouvernement, le droit bafoué des minorités chrétiennes avec la confiscation des terres du monastère de Mor Gabriel (IVème siècle), l’interdiction de réouverture du séminaire grec-orthodoxe de Halki fermé en 1971, les codes chiffrés sur les cartes d’identité pour les minorités, les déclarations extrémistes de maires AKP dont un veut autoriser les musulmans à prendre pour troisième et quatrième épouses des filles Alévis ou Chrétiennes afin de terminer leur génocide physique et culturel... source et vidéo ARTE

      Sans y oublier la négation farouche du génocide Arménien.... ne réculent même pas devant des meurtres des journalistes qui écrivent sur ce sujet.

      Et je me interroge sur le soudain changement de position de la France et de l’Allemagne en ce qui concerne l’entrée de la Turquie en Europe ???

      La France et l’Allemagne lèvent toute opposition à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne ! 

      Est-que ce virement est due aux fortes pressions exercé par les États-Unis sur les pays Européen pour accueillir cet éventuel 29ème membre ? Je pense aux pressions exercée via PRISM (mise sur l’écoute des hommes politiques européens) .... ???
      Je m’interroge !!!


      • Aiane Aiane 15 novembre 2013 10:19

        Bravo et merci... excellent article.



          • Emin Bernar Emin Bernar Paşa 15 novembre 2013 13:57

            un article orienté et mensonger !

            Erdogan se définit comme un musulman démocrate ou comme un conservateur...

            Il n’y a pas de tendances « chariatiques » en Turquie !

             


          • Pierre Pierre 15 novembre 2013 14:39

            @ Emin Bernar Pasa,

            Vous avez une réaction épidermique parce qu’on touche à l’honneur de la Turquie. Je ne vous jette pas la pierre, les Français ont les mêmes réactions.
            Ceci dit, un observateur étranger peut avoir un regard détaché sur la Turquie sans être menteur ou manipulateur.
            Vous savez très bien que l’AKP est apparentés à l’idéologie des Frères musulmans dont le but est d’arriver au pouvoir par les urnes et d’ensuite islamiser le pays par petites avancées. Ils sont patients, ils ne cherchent pas un bouleversement quand ils arrivent au pouvoir.
            L’erreur stratégique de Recep Erdogan avec la Syrie se payera, j’espère sans violences.
            C’est ici que la reprise des discussions avec l’Union européenne prend tout son sens. Donner l’occasion à une alternative laïque d’arriver au pouvoir en Turquie.


          • Jelena XCII 15 novembre 2013 15:32

            >> Il n’y a pas de tendances « chariatiques » en Turquie !

            Sauf à Chypre peut être ? Déjà oublié les dizaines de milliers de civils qui se sont fait expulsé de chez eux à coups de matraque ?

            C’est ça la « démocratie » selon la Turquie ? S’imposer militairement, voler les maisons, puis faire en sorte que le pays devienne 100% turc ? 


          • SysATI 15 novembre 2013 16:23

            « Il n’y a pas de tendances « chariatiques » en Turquie ! »


            Ah bon ?
            Je viens de passer 10 jours à Istanbul et quand on a entendu une seule fois la cacophonie de l’appel à la prière venant de 3 mosquées différentes on ne se méprend plus du tout sur le sens que veut donner Erdogan à la Turquie.

            Ca faisait une 20 aine d’années que je n’y était pas allé. Les changements sont absolument drastiques et vont malheureusement exclusivement dans le mauvais sens.

            Evidement Istanbul, et surtout la rive asiatique (qui a toujours voté à gauche) n’est pas une référence, sinon pour se rendre compte à quel point ce type est détesté par les turcs éduqués et à quel point il leur fout la frousse :(

            A par ça non, tout est normal et Erdogan est un démocrate bien entendu :(

          • eau-du-robinet eau-du-robinet 15 novembre 2013 17:48

            Bonjour Emin,

            Veuillez regarder le documentaire suivant récemment diffusé sur ARTE

            Turquie la République divisée Arte - 5 nov 2013

          • L'enfoiré L’enfoiré 15 novembre 2013 18:46

            Eau de source,


             C’est le lien que j’ai mentionné plus haut.
             Le mien fonctionne. smiley

          • eau-du-robinet eau-du-robinet 15 novembre 2013 19:13

            Oups je ré-poste le lien d

            e nouveau du documentaire .... dans son intégralité

            Turquie la République divisée Arte - 5 nov 2013


          • eau-du-robinet eau-du-robinet 15 novembre 2013 19:18

            Agoravox ne gère pas le lien du documentaire ... je vais donc le poster en mode texte

            youtube.com/watch ?v=qPF2mxg7H00

            Il faut faire une copier / coller dans la barre d’adresse de ce lien pour visualiser le documentaire dans son intégralité.


          • eau-du-robinet eau-du-robinet 15 novembre 2013 19:24

            Sie le lien précedent ne fontionnez pas non plus il faut aller sur youtube et dans la barre de recherche coller le texte suivant :

            qPF2mxg7H00

            puis le lien Turquie la République divisée Arte - 5 nov 2013 s’affiche ...


          • popov 16 novembre 2013 09:20
            @eau-du-robinet

            Agoravox ne gère pas le lien du documentaire ... je vais donc le poster en mode texte

            Effectivement, dès qu’il y a certains caractères dans un URL, ils ne passent pas bien.

            La façon de procéder : Sélectionnez un mot ou plus dans voter texte, cliquez le petit bouton « Create link » (le 2e à partir de la droite). Vous verrez un petit panneau qui vous permet de copier votre URL. Les mots sélectionnés de votre textes apparaitront en rouge dans le message final. Cela marche même quand l’URL contient des caractères indigestes.

          • zozoter 15 novembre 2013 13:51

            Déja le titre, pas bon.
            La Turquie n’est pas dans l’Europe, ni dans l’UE, et même si les Français, Allemands, Hollandais et gliches casquent un max pour détruire leurs propres pays, ces gens là sont asiatiques, chiasse !


            • Emin Bernar Emin Bernar Paşa 15 novembre 2013 14:01

              dites plutôt homme malade, pas bon !

              la République de Turquie est au G 20 !

               


            • Pierre Pierre 15 novembre 2013 19:14

              @ zozoter,

              Au XIXe siècle, l’expression « homme malade de l’Europe », attribuée au tsar Nicolas 1er, se référait à l’Empire Ottoman, parce que celui-ci tombait de plus en plus sous le contrôle financier des puissances européennes et qu’il avait perdu des territoires dans une série de guerres désastreuses.
              A l’époque, l’Empire Ottoman s’étendait jusqu’aux Balkans, donc bien loin en Europe. L’expression a désigné d’autres États plus tard et Camus a réutilisé l’expression pour désigner la Turquie.
              Il aurait plutôt dû écrire : La Turquie à nouveau « Homme malade » de l’Europe.   


            • L'enfoiré L’enfoiré 15 novembre 2013 16:49

              Bonsoir,


               En Turquie, j’y ai été 3 fois.89,92 et 2001. Pas encore d’Erdogan. Pas de poussée islamique ou alors, transparentes.
               Cet été, je parlais de la Capadoce, le coeur de cette Turquie profonde, loin de toutes effervescences d’Istanbul et peut-être d’Ankara. 
               Bien sûr, que c’est une tête de pont des Américains.
               Bien sûr qu’au niveau économique, beaucoup de pays pourraient en prendre de la graine.
               Cela suffit-il quand le pays a une partie importante de ses revenus du PIB ?
               Quand on voit ce qui se passe en Egypte... cela craint. 
               

              • L'enfoiré L’enfoiré 15 novembre 2013 18:44

                @L’auteur, Une petite coquille dans le chapeau de l’article « fléchissement de sa croissance - 5% en 20113 »

                 smiley 

              • maho 15 novembre 2013 17:31

                ha ha ha non mais vous y croye vraiment aux absurdité de cet article et a ce que vous débité .L AKP a été élu avec au moins 50 % des votes des turcs c est a dire 13 millions de personnes ...ce n est pas la peine de vous fatiguer a donner des conseilles qui n en sont pas .votre intelligence est saturé depuis bien longtemps maintenant occuper de votre pays qui n est meme plus dirigé par des francais mais par israel ou l allemagne.la Turquie si vous le permettez c est très bien ce qu elle fait en syrie en afrique ou au moyent orient et c est un pays avec lequel il vaudrait mieux pour l europe avoir de bonne relation dans les très prochaines années ..salutations


                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 15 novembre 2013 19:11

                  La Turquie est l’un des pays vassaux des USA, qui veulent que les pourparlers d’entrée dans l’ UE de la Turquie s’engagent, ils veulent que le périmètre de l’ OTAN corresponde à celui de l’ UE.

                  Le fait que la Turquie soit le pays du monde avec le plus grand nombre de journalistes emprisonnés, comme disait Chirac, ça leur en touche l’une....

                  La Turquie est un pays prospère, il a peu de chances de le rester en montant à bord du Titanic...

                  Pour comprendre pourquoi les USA et ses vassaux se sont puissamment engagés dans le conflit syrien, et se sont retrouvés sur le sable, il faut comprendre les causes du revirement américain...

                  La Syrie est armée par les Russes, qui ont mis à sa disposition des armes défensives qui neutralisent la formidable armada US.

                  «  Echec et Obamat en Syrie »

                  Sinon, on ne peut comprendre pourquoi Obama fait de la calinothérapie à l’Iran...
                  Pour les Chinois, l’accord sur le nucléaire iranien est déjà plié :
                   « Les 6 ont accepté le plan iranien, ils se rencontrent pour discuter des détails »

                  « Iran : nouvelle conférence... » 

                  Cet échec militaire des USA et de l’ OTAN en Syrie, est sans doute un tournant dans l’histoire mondiale, et particulièrement dans tout le Moyen Orient...


                  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 15 novembre 2013 19:26

                    Le résultat du changement des rapports de force au Moyen Orient s’est traduit par le retrait du projet israélien de construire 20 000 logements en Cisjordanie....

                    « Israël, les projets de construction... sont annulés »


                    • popov 16 novembre 2013 09:27
                      @Fifi Brind_acier

                      Le revirement américain sur la Syrie.

                      Personnellement, mais je n’ai pas de preuves de ce que j’avance, je pense que Putin a menacé de bombarder le Qatar ou l’Arabie Saoudite si les US bombardaient la Syrie. Il a aussi donné à Obama l’occasion de sauver la face avec ce pacte sur les armes chimiques. Une perle de diplomacie.

                    • Roche 15 novembre 2013 21:18

                      La Turquie, à l’heure présente, édifie un « mur de la honte » sur sa frontière sud pour empêcher que ne débordent sur son propre sol les affrontements faisant rage en territoire syrien entre Kurdes et djihadistes internationalistes en lutte contre les forces régulières de Damas !!!

                      De quoi je me mêle franchement ? ils sont chez eux après tout ! mais quelle histoire, Israel érige son mur de la honte mais ou est votre critique ? En irak Bush a érigé non pas un mur mais des murs de la honte entre les communautés mais ou est votre critique ? vous voulez quoi ? le chaos en Turquie comme celui qui règne un peu partout ans les pays dits arabo musulmans ? Etes vous seulement allés en Turquie pour en parler comme vous le faites ? Connaissez vous le niveau de vies des turcs mais encore, le développement structurel qu’ils ont développé depuis plus de 15 ans ? Y en a marre de ces crtiques à deux balles, Erdogan un sharriatique, non mais qu’est ce qu’ils ne faut pas lire !


                      • Roche 15 novembre 2013 21:27

                        voici qui va vous étonner l’auteur !! vous me faites vraiment rire avec ces analyses foireuses !
                        "la carte kurde  ; si les négociations avec le PKK aboutissaient — mais elles se heurtent à bien des résistances —, elles mettraient fin à un conflit vieux de trente ans et contribueraient au renforcement de l’État de droit."

                        http://www.monde-diplomatique.fr/mav/132/GRESH/49863


                        • SysATI 16 novembre 2013 02:15

                          Roche : « Erdogan un sharriatique, non mais qu’est ce qu’ils ne faut pas lire ! »


                          Renseignez-vous un peu avant de dire des énormités SVP...

                          Erdogan est un fou furieux et Sarko était un véritable enfant de coeur comparé à lui.

                          Il s’est pris une baffe avec les manifestations il y a quelques moi, c’est assis dessus pour le moment mais en a profité pour faire un ENORME ménage dans la société turque.

                          Journalistes en taule, médecins en taule (fallait pas soigner les « terroristes » !) et comme il ne peut pas mettre l’équivalent du Lagardère/Bouygues/Pinault en taule, (la famille Koç) il a trouvé un autre moyen de les emm... et a dénoncé un contrat emphytéotique de 99 ans signé avec les Koç sur laquelle ils ont construit une université. Koç a donc le choix ou de détruire ses bâtiments et fermer l’université ou de payer un loyer (pour un terrain qu’il a déjà loué !!!) de 50 miliions de $/an....

                          Parlez à n’importe quel industriel/commerçant turc et il vous dira qu’il n’y a aucune raison de participer à un quelconque appel d’offre lancé par l’état ou les municipalités de l’AKP.
                          Le moins disant est TOUJOURS du bon bord politique (normal, ils ont les infos à l’avance) et de toute façon une fois l’appel d’offre remporté par les petits copains, les tarifs sont revus à la hausse....

                          Il se mêle de tout et principalement de ce qui ne le regarde pas... Les hôtesses de l’air sont trop maquillées (et ressembles à des putes). Les étudiants et étudiantes vivent dans des citées universitaire mixte (oh la honte !). Chaque famille doit avoir au moins 3 enfants... L’avortement (qui avait été légalisé en Turquie avant la France) est aujourd’hui sur la sellette...

                          Sans parler du fait que le rêve d’Erdogan ce n’est pas juste de rester à la tête du pays pendant 107 ans (révision de la constitution à la clé) mais de restaurer le califat à Istanbul et devenir un « sultan » néo-Ottoman dominant ainsi le Maghreb et le Moyen-Orient !

                          Mais il a tellement la trouille qu’il n’a même plus confiance dans sa propre police (pas mal noyautée par F.Gülen). Et comme par hasard la gendarmerie turque ne correspond pas aux normes européennes, il a décidé de la supprimer et de la remplacer par une force de 60.000 de SES hommes. Sa petite armée perso quoi...

                          Heureusement il y a de l’eau dans le gaz et il s’est mis à dos une bonne partie de son propre parti, donc principalement Fettulah Gülen, un allumé comme lui mais qui habite aux US depuis des années et a le soutien des américains. Comme par ailleurs les ricains vont vers l’auto-suffisance pétrolière, les pétro-monarchies ont moins d’importance pour eux. D’ici à ce qu’il laissent tomber Erdogan comme une vieille M... Il n’y a peut être pas loin...

                          Je ne sais pas d’où vous tenez vos informations, mais vérifiez les, elles sont légèrement à coté de la plaque... Le rêve de ce type c’est d’être le mollah en chef d’une « république » islamiste à la « frère musulmans » et rien d’autre...


                        • vida18 16 novembre 2013 14:35

                          "Sans parler du fait que le rêve d’Erdogan ce n’est pas juste de rester à la tête du pays pendant 107 ans (révision de la constitution à la clé) mais de restaurer le califat à Istanbul et devenir un « sultan » néo-Ottoman dominant ainsi le Maghreb et le Moyen-Orient !"

                          Erdogan ne cache d’ailleurs son admiration pour notre Constitution qui fait notre Président de notre république une monarchie élective avec des pouvoirs tel qu’il aurait fait pâlir d’envie Louis-Philippe 1er et Napoléon III. Ce n’est qu’une question de temps avant le Président de la République de Turquie soit élu au suffrage universel direct.


                        • cathy30 cathy30 16 novembre 2013 07:06

                          Article très orienté, à la limite du journalisme smiley

                          Pourquoi ne pas avoir mis en titre le mur de la honte, peut-être que cela fait un peu trop penser à Israël pour se protéger des islamistes et de leur fonctionnement économique qui te transformerait une ïle paradisiaque en un désert, non ?

                          Ce qui me surprend, c’est que vous ne parliez pas du couple Turquie/Allemagne, un oubli ? Ce pauvre monde arabo-musulman, mais pourquoi tout le monde s’acharne-t-il comme ça contre lui ?


                          • eau-du-robinet eau-du-robinet 16 novembre 2013 07:59

                            Bonjour,

                            ’’... mais pourquoi tout le monde s’acharne-t-il comme ça contre lui ? ’’

                            Regardez ce documentaire et vous comprendriez mieux

                            http://www.youtube.com/watch?v=qPF2mxg7H00


                          • cathy30 cathy30 16 novembre 2013 08:53

                            C’est une plaisanterie, cette vidéo confirme ce que je pense de la turquie et du monde musulman. L’islam pourrit tout et soumet les hommes. Ils pensent devenir esclavagistes mais deviennent des esclaves de l’ouest.

                            Si la Grèce est aussi touchée que cela par l’Europe, cela vient de l’amitié Turquie Allemagne. Alors surtout ne venait pas pleurnicher sur le pauvre monde musulman.


                          • cathy30 cathy30 16 novembre 2013 09:27

                            Venise et l’europe commerçait avec les ottomans, le commerce d’esclaves, pillages etc étaient florissant. Et puis changement de paradigme, l’or noir, l’industrie, machine de guerre, une nouvelle manne.

                            Les ottomans ne servaient presque plus à rien, sauf qu’ils avaient chez eux à Pergame un « trésor » du monde héllénique, qui intéressait les allemands (empire romain-germanique) pour prendre le contrôle économique du monde (oui il y a des dingues partout).

                            Le trône de satan qui se trouve à nouveau à Berlin, au musée de Pergame, avec les vrais fresques de babylone. Ce trône etait un hôtel de sacrifice du monde greco-romain à grande échelle. D’où l’amitié turquo-allemande depuis ce temps, et surtout pendant le reich.

                            Après la guerre de 45, Staline s’en ait emparé, 80 millions de morts, le prix à payer pour le règne. Quand le mur est tombé l’Allemagne à récupée cet edifice.

                            Là où est cet edifice, là est le nouvel ordre mondial.


                            • cathy30 cathy30 16 novembre 2013 09:53

                              Si quelqu’un est intéressé par l’historique de ce monument :

                              http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_autel_de_Pergame


                              • Montdragon Montdragon 16 novembre 2013 12:55

                                Comment faire confiance en un peuple qui fait caca debout ?


                                • Loatse Loatse 17 novembre 2013 13:14

                                  1) reprise des négocations pour l’entrée de la turquie dans l’union européenne
                                  2) construction d’un mur/ Emeutes/ risque de guerre civile
                                  3) annonce du rattachement de la turquie à L’UE
                                  4) Exode des kurdes....




                                  • Emin Bernar Emin Bernar Paşa 17 novembre 2013 13:26

                                    vous délirez !

                                    traiter erdogan d’islamiste c’est comme dire que merkel, chrétienne démocrate, est une terroriste potentielle !

                                    hier et aujourd’hui erdogan est à diyarbakir et aucune de nos télés n’en parle !

                                    yasasin turkiye ! inchallah !


                                    • tf1Goupie 17 novembre 2013 17:28

                                      Un article trop long et avec beaucoup de parti pris.

                                      Quelques coquilles aussi, du genre les exportations turques vers la Syrie chiffrées à 1 600 milliards de dollars, alors que le PIB de la Turquie est autour de 1000 milliards.

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