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Accueil du site > Tribune Libre > La TVA sociale ou l’incompétence de Manuel Valls

La TVA sociale ou l’incompétence de Manuel Valls

La mise en place d’une TVA sociale fait partie des grandes mesures que Manuel Valls veut imposer pour le futur programme présidentiel du PS. Il souhaiterait baisser les charges sociales pour débrider les salaires et d’augmenter en échange d’un ou deux points la TVA. Une mesure qui à mon sens n’aura aucun effet économique et qui semble plus relever du bricolage électoraliste que de la réalité économique.

Tout d’abord, la TVA est un impôt fondamentalement injuste. Tous les consommateurs y sont assujettis au même taux quel que soit leurs revenus ou leur train de vie. De ce fait, les petits revenus comme les grandes fortunes, sont égales face à la TVA alors même que tous les séparent d’un point de vu salarial. La proposition de Manuel Valls de base, ne tient donc pas compte des différences salariales et inéquitable du point de vue philosophique : les 10 % des ménages les plus pauvres concèdent 8 % de leurs ressources au paiement de la TVA. Les 10 % des ménages les plus riches ne lui consacrent que 3 % de leurs revenus

L’application de cette mesure suppose également que les producteurs, revendeurs, ne répercutent pas cette hausse de TVA sur les prix. Si tel était le cas la baisse des charges sociales serait automatiquement absorbée par la hausse des prix. Une sorte de jeu à somme nulle ou les recettes de l’état resteraient inchangées puisque automatiquement le manque à gagner de l’état en charge sociale serait compensé par la hausse de recette de TVA.

La TVA étant payée par les chômeurs comme par les cadres supérieurs. Il entend donc financer la baisse des charges sociales par l’ensemble de la société y compris les chômeurs, qui en revanche auront à subir la hausse de TVA et donc des prix sans contrepartie.

Bref Manuel Valls patauge dans des idées visiblement peu travaillées.

Avec cette mesure, Valls cherche à relancer la consommation alors même qu’une baisse de charges sociales de quelques euros n’aura aucun effet psychologique. Je vois mal les travailleurs gagnant 1100 euros nets par mois changer leurs modes de consommation si le salaire passait à 1110 euros. Mais ne jetons pas la pierre à Valls sa mesure n’est pas chiffrée.

Sans compter que toucher à la TVA peut relever du suicide politique. La TVA est le premier poste de recette de l’état et a rapporté 126 milliards d’euros en 2010 soit la moitié de ses recettes fiscales. Toucher à ce taux c’est donc jouer avec le feu.

Mais pour Manuel Valls, assortie de l'abrogation du bouclier fiscal, des niches fiscales injustifiées ou de la TVA réduite sur la restauration (...) une augmentation de la TVA peut faire partir d'un ensemble fiscal progressif, juste et équitable". Il ose ces propos alors même que la TVA à 5,5% a été un échec, les restaurateurs n’ayant pas répercuté la baisse de TVA sur les prix et que seuls les « riches » peuvent se permettre de manger au restaurant ou du moins pas les restaurants du cœur.

Cette mesure n’est autre qu’une mesure libérale visant à relancer la consommation et le modèle économique qui aurait dû être achevé avec cette crise. Pire encore elle risque de voir les nouveaux salaires stagner, les patrons profitant de la baisse des charges sociales pour diminuer le salaire brut et donc les charges patronales et CQFD les recettes de l’état qui devra donc s’endetter pour financer son budget. Cette situation permettra certes de mieux concurrencer les pays à plus bas salaire mais esmble à l’encontre des principes sociaux du PS.

Si cette mesure est couplée à la fin des 35 heures qu’il propose alors la France tendra à se rapprocher des normes du travail chinois que l’inverse. En effet les 35h malgré tous leurs défauts ont constitué une réponse à la mondialisation en permettant le partage du travail face a l’accroissement du chômage est des emplois perdus du fait des délocalisations. Avec la fin des 35H on assistera d’une part à la fin de l’intérim et des CDD mais une mise en concurrence encore plus directe avec la chine.

Pour corriger les inégalités fiscales il faudrait que Manuel Valls se penche sur les écarts de salaires au sein d’une entreprise ainsi qu’a la répartition Capital / Salariat des bénéfices. Pour corriger les inégalités fiscales il faudrait moduler la TVA en fonction des habitudes de consommations des classes salariales. Pour corriger les inégalités fiscales il faudrait certainement augmenter l’assiette de l’IR et en diminuer les taux de manière en accroitre les recettes, réformer l’impôt sur les sociétés, mettre en place un impôt sur les plus-values réalisées par les personnes morales sur la vente d’immobilier, mettre fin aux évasions fiscales des sociétés du CAC 40 et faire pression pour une harmonisation fiscale mondiale.

Avec ses propositions Manuel Valls montre son incompétence, son amateurisme mais pire les méfaits de la social démocratie qui joue le rôle d’idiot utile du captial et de la mondialisation à outrance.


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9 réactions à cet article    


  • chlegoff 22 janvier 2011 10:48
    Bien que ne partageant pas votre opinion, je trouve votre article intéressant et utile.

     Une mise en application de la TVA sociale ne peut s’insérer que dans une grande réforme fiscale et sociale. Sur ce sujet j’avais déjà donné mon avis ici. Rien n’interdit en accompagnement d’une telle Loi de favoriser le développement de Société coopérative et participative, de plafonner les différences de salaires dans les entreprises (maximum d’écart de 1 à 20 par exemple), de taxer lourdement les bénéfices distribués aux actionnaires, d’élargir l’assiette des cotisations sociales aux revenus du patrimoine et d’imposer à 100% les revenus des personnes physiques dépassant certains montants obcènes (Mélenchon propose un plafond de 30.000 € mensuel, ça laisse de quoi vivre), ETC.

     J’imagine que ces pistes ne seront pas populaires, il y en a d’autres mais là où je vous rejoins c’est qu’il faut toujours garder à l’esprit que les possédants sont les seuls véritables opposant à une grande réforme fiscale et sociale qui remettrait en cause le système économique de rentiers que nous subissons au profit d’une économie au service de la population.

    • frugeky 22 janvier 2011 12:44

      Valls est dans la mouvance sociale-traître donc pas de surprise.
      Piquer toujours plus aux plus pauvres c’est courageux pour celui qui s’annonce aussi « réformiste » que sarko.
      Sa prochaine proposition : le travail gratuit pour ceux qui touchent des indemnités chômage. Je sais ça a déjà été fait par d’autres mais je ne l’attends nulle part ailleurs.


      • HELIOS HELIOS 22 janvier 2011 19:33

        ... pire, Manuel Valls fait partie des gens qui se rendent aux reunions du groupe Bilderberg, groupe qui est vraiment, comme on le sait, pour une juste repartition des richesses et pour l’interet des peuples....ah, ah, ah !!!

        Valls est un de ces pions qui est mis en place par les mondialistes et les exploiteurs du monde pour etre bien sûrs que quel que soit les partis et les tendences il y aura toujours l’un d’entre eux aux commandes...

        Allez, ouste, oublions Valls dans notre echantillon de choix pour 2012 !


      • candide candide 22 janvier 2011 14:19

        Valls est, comme beaucoup d’autre politique, un incompétent notoire. Il n’as d’ailleurs pas fait de brillantes études, contrairement à beaucoup d’autres socialistes (vagues études d’histoire...)

        C’est donc un nabot en politique qui n’a pour lui que sa belle gueule. 
        Il a fallu le voir se ramasser devant Marine chez Arlette Chabot ; une somme de niaiseries !...

        DSK et Valls, un bien bel avenir pour la France...


        • zelectron zelectron 22 janvier 2011 14:48

          La première fois que j’ai parlé du transfert des charges sociale sur la tva, c’était en 1980. Le véritable problème déjà à ce moment là était dans le fait que la TVA frappait au même taux riches et pauvres, il n’y a donc pas de progressivité. Aujourd’hui du fait des possibilités technologiques on pourrait au moins étudier ses nouveaux modes de détermination et de perception. Alors, et alors seulement il pourrait être question du bien ou mal fondé de la TVA sociale. Il n’est pas honnête de percevoir quelqu’impôt, taxe, cotisation et autre sur le travail, la peine, le risque qu’induit certaines tâches ... en revanche sur la richesse crée par ce travail, oui .


          • eugène wermelinger eugène wermelinger 22 janvier 2011 18:02

            Bonjour la .....valse....des étiquettes !

            M’étonnerais que ce soit un manuel, ce valseur ! 

            • titi titi 22 janvier 2011 21:15

              « les 10 % des ménages les plus pauvres concèdent 8 % de leurs ressources au paiement de la TVA. Les 10 % des ménages les plus riches ne lui consacrent que 3 % de leurs revenus »

              C’est très crétin comme réflexion.

              Les 10% des ménages les plus riches sont taxé à 50% de leur revenus.
              Ne disposant réellement que de la moitié de leur revenus, il n’est pas étonnant qu’ils ne contribue qu’à 50% à la TVA.

              En plus il faut m’expliquer en quoi un impot progressif serait juste.


              • Darwa 23 janvier 2011 20:01

                C’est votre réflexion qui est débile. Il ne s’agit pas de taux global d’impôt mais de % consacré à la TVA. Cela na rien a voir avec la ponction de 50% de l’État. Vous semblez avoir besioin de réviser vos bases mathématiques.


              • mashpro44 23 janvier 2011 22:36

                J’ai fait partie des gens qui croyaient que l’injustice se repare grace aux impots. Le seul defaut majeur est que cela ne developpe pas l’emploi, la seule facon juste de repartir la richesse en l’augmentant. La TVA sociale aurait le merite de faire contribuer tout le monde a notre couverture sante et solidaire. (Je ne vois pas en quoi le fait que les pauvres contribuent serait une chose injuste, le fait que certains ne contribuent pas me parait plus injuste vis a vis de ceux qui tirent la machine). Cela mettrait a contribution tout ceux qui achetent des produits etrangers ne supportant de systeme social. Ce serait de meilleures ventes pour nos produits qui n’inciterait pas les patrons a aller delocaliser dans ces pays de concurrence sociale deloyale. Par exemple, la difference des couts de ces pays tournent autour de 8% de moins pour des produits high tech en comptant les frais de logistiques et de transport. Pour une difference aussi minime les delocalisations d’entreprise ont lieu... provoquant les drames sociaux que l’on connait. Par contre au niveau export cela rendrait nos prix competitifs. Encore une fois vous oubliez ce qui cree la richesse d’un pays, c’est son niveau d’activite et non pas sa pseudo solidarite fiscale. Vous tirez sur la locomotive c’est a dire sur ceux qui creent des activites et les tirent. Vous favorisez l’apparition de famille d’assistes qui n’ont que le mot d’injustice a la bouche sans se remuer un minimum. Quand au partage du travail c’est de la fumisterie, l’organisation du travail avec les 35 heures et autres temps partiel est d’une inefficacite totale (que j’ai pu experimente en reel et non en tant que dogme). Ce pays marche sur la tete en aidant des gens qui ne creent rien si ce n’est des couts. Pour combien de temps encore telle est la seule question. Valls ne maitrise pas forcément ce qu’il dit mais au moins il essaie de sortir notre pays du déclin inexorable de son industrie.

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