La vie est chère mais le bonheur est gratuit !
Les hausses des tarifs décidées par les
pouvoirs publics sont connues. Elles arrivent au premier juillet et sont accueillies
avec quelques grimaces. Mais bon, nul n’a dit que Noël se fête un premier
juillet. Crise ou pas crise, il faut dépenser ses sous, ou les compter. La vie
mode d’emploi, la vie est chère mais parmi les consommateurs, certains sont
plus égaux que les autres.

Les comptes publics recèlent quelques mystères précisément chiffrés. Le Smic est augmenté d’un point. Alors que la Sncf et la Rapt, pardon, je voulais dire la Ratp, augmentent leurs tarifs de deux à trois points et demi. Les économistes nous disent pourtant que la zone euro a connu une inflation nulle. Ce sera donc une baisse de pouvoir d’achat pour les gens qui empruntent ces moyens de transport. Si vous avez bien observé, cette année, le litre de super 95 est très au-dessus du gazole. Parfois, des écarts de 20, voire 25 et même 30 centimes. Pas de chance pour ceux qui roulent à l’essence. Et en plus, ce n’est pas très équitable puisque ceux qui utilisent ce carburant roulent bien moins que les propriétaires d’un véhicule diesel. On ne sait pas ce que cache cet écart. Sans doute, une combinaison de divers facteurs. Les pétroliers ont peut être poussé la production pour éviter la flambée du diesel comme l’an dernier. Au risque de mécontenter les professionnels. Cela étant, l’écart devrait être de 15 centimes, ou guère plus, compte tenu des taxes. Alors, on pensera à quelque combine sur les prix venant d’on ne sait quelle entente, cachée, entre qui et qui ? Intervention de l’Etat pour plaire aux professionnels et faire payer aux touristes en essence une baisse consentie aux laborieux en diesel ? A cela s’ajoute certainement la Tipp modulables par des régions qui ont les difficultés financière que l’on sait. Bref, il faut bien payer la facture, y compris celle des brochures coûteuses que distribuent les collectivités, les voyages d’études pour les élus, les frais de bouche dans les inaugurations, les nombreux gaspillages. Ne cherchons pas la vertu chez nos élus, ils ne sont ni moins ni plus léger que les citoyens qui les élisent.
Il faut mieux rouler en diesel cette année, et ne pas utiliser les transports publics parisiens ou nationaux. La ligne TGV des gens pressés d’aller de Marseille à Nice va coûter cher. Evitez d’aller avec votre véhicule à Paris, le ticket de rationnement, pardon, je voulais dire de stationnement, va augmenter de 20 points. Ne soyez pas ingrats, cet argent financera peut-être une statue érigée à la mémoire de Michael Jackson. Si vous utilisez votre véhicule à essence pour rejoindre un lieu de villégiature, rattrapez-vous sur les plats promotionnels dont le prix a baissé. Ne bavez pas trop sur le plateau de fruit de mer, il risque de ne pas descendre de ses trente euros mais filez vite dans cette chaîne de restauration bien connue, l’hamburger-frites va baisser de dix points. Grâce à la commission européenne, vous pourrez envoyer un Sms pour 15 centimes au fiston qui se balade en Angleterre ou en Italie. C’est moins cher et pas du tout prohibitif. Mais pourquoi au juste se déplacer, payer de l’essence, de la bouffe qu’on peut très bien se cuisiner chez soi, une chambre d’hôtel ou un mobil home inconfortable, vivre dans la promiscuité des corps huilés, avec des beaufs en short et des femmes en cellulite. Pour moins cher, installez-vous dans un hamac bien au frais, avec le ventilo, sirotez un verre d’eau fraîche aromatisé à l’antésite. Vous ne serez pas plus malheureux ni heureux que si vous étiez ailleurs.
Aie ! Il va falloir prévoir l’achat d’un téléviseur à écran plat. Les chaînes nationales vont se mettre au 16/9 et de plus, l’analogique sera supprimé. Si vous avez un vieux poste, un décodeur et une prise péritel feront l’affaire. Quelques dépenses de plus mais les plus gros gaspillages se font dans les abonnements de téléphonie, les gadgets, les caprices de ces dames qui se disputent dans les soldes pour avoir le petit haut soldé qui restera dans le placard bien au frais. C’est fou ce que le système écoule comme objets inutiles. C’est encore plus étonnant de voir comment les gens gaspillent leur argent. Pas pour être heureux mais sevrés temporairement de leur névrose narcissique et désirante. D’autres n’ont pas assez pour vivre avec le minimum de décence qu’une république démocratique se doit de garantir à ses citoyens.
Cela dit, l’argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue, comme disait je ne sais plus qui, un nom à oublier tant cette formule est bien banale, prête à l’emploi pour une brève de comptoir en sirotant une mousse qui n’a plus que ses 5 points de Tva. Le bonheur est un état agréable, indéfinissable et une insulte aux lois du marché. Le bonheur ne s’achète ni ne se vend. Il est gratuit. Le bonheur est un véritable fléau pour la croissance économique. L’homme heureux se contente de peu et ne vas pas vendre son âme au diable du centre commercial local. A se demander si la ruse du marché ne serait pas de rendre l’homme malheureux, voire mécontent pour lui vendre de la camelote au meilleur prix et le consoler de sa condition de malheur. Le marché accepte tous les modes de paiement, on peut payer content ou à crédit ! Mais si vous pensez avoir trouvé le bonheur, profitez-en sur l’instant, ne le bradez pas ni ne l’épargnez, car le bonheur ne fructifie pas quand on le place. Allez, c’est juillet, soyez heureux !
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