La Vie qu’on efface
Une nouvelle loi belge, adoptée à une faible majorité, menace les bases même de la bioéthique européenne. Je veux la dénoncer avant qu’elle ne fasse tache d’huile et que de tels « progrès » ne voient le jour sur toute l’Europe.
Le parlement belge vient d’adopter un texte de loi sur la « procréation médicalement assistée ». Ce texte, loin de représenter un « exemple de progrès pour l’Europe » comme le voudraient certains des lobbies initiateurs, constitue sans doute la pire des régressions que nous ayons connues à ce jour en matière de bioéthique.
Pire que l’avortement et l’euthanasie qui reposent, eux, sur la prise en considération de la détresse des personnes, ici il ne s’agit que de satisfaire un désir, légitime peut-être, parfois, mais rien d’autre qu’un désir.
Dans ce texte, en effet, on organise la procréation médicale avec le souci constant du « désir d’enfant » des candidats, mais pas un moment en fonction de l’enfant à naître (dont il n’est, pour ainsi dire, jamais question).
C’est ainsi que cette loi va promouvoir les mères porteuses, les « projets parentaux » de personnes seules, de couples non mariés ou homosexuels, alors qu’en aucun chapitre l’intérêt, pourtant prioritaire, de l’enfant à naître, n’est pris en considération. Tous les psys raisonnables affirment pourtant ce qui devrait être une évidence aux yeux des législateurs : ce qui donne les meilleures chances pour l’éducation d’un enfant et donc son bonheur futur et celui de ses propres enfants, c’est d’avoir un Papa et une Maman, de les connaître, et qu’ils constituent, tout au long de sa vie, une cellule affective la plus stable possible. Or cette loi qui interdit de révéler l’identité des parents biologiques, n’exige aucune garantie de pérennité de la part des porteurs du « projet parental ». Ils ne doivent être ni mariés, ni même de sexes différents. Ainsi un homosexuel pourra, en toute légalité, s’offrir les services d’une mère porteuse qui lui livrera un enfant à sa guise, enfant qui ne connaîtra jamais sa mère. Que cet enfant parte dans la vie avec un handicap affectif plus que certain, ne semble pas perturber nos législateurs. Il faut d’abord satisfaire le désir du « père » homosexuel. (Evidemment les enfants à naître ne disposent pas, eux, des services d’un lobby puissant qui fait faire tout et n’importe quoi aux égarés, sans ligne morale, qui constituent les majorités de nos multiples parlements).
Le texte ne s’arrête pas là. Il permet aussi à des parents de se choisir un « bébé médicament ». C’est-à-dire un enfant dont l’embryon promet d’être le plus compatible possible et qui permettra donc des prélèvements qui aideront à soigner un grand frère ou une grande sœur malade.
Personne ne tient compte ici, aussi monstrueux que ça paraisse, de la réaction psychologique de l’enfant, le jour où il réalisera que sa conception même a été décidée, non pour lui seul, mais en fonction du fait que ses organes conviendraient le mieux pour soigner son aîné.
Par ailleurs, tout semble construit dans ce texte de loi pour éviter les tentations de commercialisation, d’une part, et d’eugénisme d’autre part. Tout ? Pas vraiment, car il ne faudrait pas que le désir d’enfant soit gâché le jour de la naissance où les parents découvriraient un enfant aux aspects non voulus. Pour éviter ce désagrément, le législateur semble trouver tout naturel que l’embryon soit choisi. Choisi non seulement parmi ceux qui semblent parfaitement sains, mais aussi dont les caractéristiques physiques ne soient pas trop dissemblables de celles des « porteurs du projet parental ». En d’autres mots plus francs et plus crus : il ne faudrait pas que ce couple de lesbiennes blondes se retrouve avec un bébé aux cheveux et à la peau trop foncés. C’est ce qu’ils appellent curieusement « l’appariement », de ce vieux mot choisi, sans doute, pour que ce dérapage manifeste ne soit pas trop clair aux yeux de tous.
Je passerai sur les banques d’embryons, comme sur les autorisations d’implantations après la mort du père, pour en venir au vice premier contenu dans ce texte monstrueux : sa définition de l’embryon. Une définition mensongère qui fausse tout mais sur laquelle il base toute sa logique.
Selon notre législateur l’embryon serait « une cellule ou ensemble organique de cellules susceptibles, en se développant, de donner un être humain ».
Et ceci est évidemment faux. L’embryon n’est pas « susceptible de donner » un être humain après un temps de développement. L’embryon est un être humain dès son apparition. En effet, aucun scientifique ne niera que, pour avoir un embryon, il faut et il suffit d’un ovule fécondé par un spermatozoïde. Avant la fécondation pas d’embryon, dès la fécondation une nouvelle vie apparaît. C’est indubitable. Or s’agissant d’embryon humain, il y a bien vie humaine, et donc « être » humain.
Les matérialistes devraient avoir le courage, au lieu d’effacer la vie humaine dans un texte mensonger, de regarder en face la réalité de ce qu’ils veulent.
Ils veulent pouvoir légalement manipuler la vie humaine afin de la faire correspondre aux désirs de l’hédonisme contemporain. C’est leur droit, mais c’est aussi mon droit et celui de tous les hommes de bonne conscience, d’en avoir honte pour eux, de considérer comme monstrueuse une telle loi et de la dénoncer comme appartenant à des régimes qu’on espérait révolus.
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