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Accueil du site > Tribune Libre > La Vie Revolving

La Vie Revolving

Ils roulaient pas sur l’or, mes parents. C’était des fonctionnaires moyens avec un salaire moyen. Des locataires. Oh bien sûr, ils caressaient le rêve d’être, un jour, propriétaires. Seulement voilà, s’endetter sur 20 ans, comme ils disaient, il n’en était pas question. Plus tard, peut-être, quand ma sœur et moi serions partis. Quand ce serait à notre tour, de nous la faire, la vie.

Ils roulaient pas sur l’or, mais nous ne manquions de rien. Nous mangions largement à notre faim. Même qu’il fallait rien laisser.
L’été, on gagnait la mer. Rarement, la montagne. Pour un mois. Ferme. Et sous le sapin, celui de Noël, ils y étaient, les cadeaux. Pas toujours ceux que nous avions commandés. Mais ils y étaient.
C’était pas la grande vie, on espérait un tiercé dans l’ordre pour s’offrir du superflu, du pas ordinaire. Mais il n’est jamais venu. Ou alors dans le désordre. Ce jour-là, il a sorti les verres de compétition, mon père, ceux qui brillent et tout. J’eus droit de le goûter, du bout des lèvres, et pour la première fois, le vin de Bordeaux. Un grand cru. Ça m’a tourné la tête, un peu. Une torgnole, et c’était réglé. A nouveau, je filais droit.

Ils faisaient attention à tout, mes parents, question pognon, ils géraient au cordeau. Avec ce qu’ils palpaient, ils se démerdaient comme des chefs. Même l’essence, ils la brûlaient pas. Du coup, en bonnes gens de droite, ils en mettaient à gauche, au cas où. Un imprévu. Un coup dur. Comme la voiture. C’est que c’est pas éternelle, une Renault. Même si tu la bichonnes. Tu peux la faire reluire, l’astiquer tant que tu veux, vient le jour où elle te lâche, l’ingrate. La Renault 8 bleue, par exemple. Elle voulait plus rien entendre, la carne. Ou si peu.

Me souviens, c’était une après-midi de printemps. L’année de “La Belle Histoire” de Michel Fugain et de “Pour La Fin Du Monde” de Gérard Palaprat.
C’était 1972.
Nous étions tous les trois, ma mère, ma sœur et moi, perchés sur le balcon, celui qui donnait sur les garages, l’arrière du bâtiment.
Elle nous avait dits, ma mère, qu’une surprise allait arriver. Mais quoi ? Elle voulait rien lâcher. Elle répétait vous verrez bien. Alors on trépignaient. Sûr qu’une baffe a dû partir, histoire de nous calmer. Une seule. Ma sœur, elle était dispensée.
Et puis, enfin, elle s’est ramenée, la surprise. Elle était blanche. Brillante. Avec mon père, dedans. Fier comme Artaban.
C’était la nouvelle Renault, une 12 TL.
Alors on est tous descendus, excités comme des puces. On a dévalé les quatre étages, comme jamais. Avec des cris de joie. Planqués dans nos intérieurs.
On l’a vu de près, le trophée. Les yeux écarquillés.
Nous nous sommes mis à tourner autour comme des vainqueurs, des indiens qu’auraient mâté une diligence. Mon père, il disait de faire attention, que si l’un d’entre nous rayait la carrosserie, il allait la sentir passer, l’avoinée. Que c’était une voiture, bon sang, pas un jouet ! Et qu’il avait fallu trimer des mois entiers, jongler avec le blé, pour se l’offrir.
Et pas à crédit.

Des fonctionnaires moyens avec un salaire moyen, et pourtant, la bagnole, ils l’avaient payée comptant !

Aujourd’hui, c’est plus possible. Pour une caisse, même petiote, du genre discrète, sans options, tu te fades un crédit. 48 mois minimum.
Même pour un écran plat, tu mendies. T’appelles M’sieur Cetelem ou M’dame Cofidis.
Parfois, c’est juste pour te casser en vacances. Aller voir la mer. Respirer, un peu. Et même pas pour un mois. Deux petites semaines. Et encore !
Il est là, le malaise.
Le problème.

Nous sommes passés, consentants, sans même nous en apercevoir, d’une société où par nos salaires moyens nous pouvions, comptant, changer raisonnablement de voiture à une société où nous ne pouvons quasiment plus rien nous offrir de conséquent sans passer par la case crédit.
Aujourd’hui, l’argent que nous gagnons, chèrement, durement, ne sert qu’à nous endetter.
Alors bien sûr, les “besoins” ne sont plus les mêmes. Les priorités, non plus. C’est vrai.
Et alors ?

La vérité, c’est que, au fil des années, sous prétexte de chômage (“Y’en a des dizaines qui attendent dehors, qui seraient bien contents de l’avoir votre boulot, alors, doucement les basses .." – Refrain connu et bien pénible) de concurrence, de compétition, nous nous sommes faits rouler, pour ne pas dire piller.
Nous sommes (très) peu dans ce pays, aujourd’hui, à être payé convenablement. Au juste prix. A la hauteur.
Le salaire qu’on nous octroie, et faut voir, parfois, avec quelle mauvaise grâce, ça nous permet quoi ? Sinon, de subvenir à peine à notre malheur. Car c’est bien un malheur, en tous les cas ça y ressemble, que de taffer pour, au final, baver comme des cons devant les vitrines. Baver à telle enseigne, que ça te fait mal. Que c’est pas normal. Que merde, tu l’as bien mérité, non, cet écran ?
Alors tant pis, tu entres, on te sourit, on te dit oui, qu’il n’y a aucun problème, même que tu pourras commencer à payer QUE le mois prochain ; tu vois, tout va bien ! Sauf que non. Tout va mal. La vérité, c’est que l’argent que tu gagnes, il ne suffit pas. La vérité, c’est que les salaires n’ont pas suivi. Ils sont à la traîne. Depuis longtemps. A ce point, que florissent désormais des organismes de crédit qui te proposent de .. racheter les crédits que tu ne peux plus honorer. Le crédit sans fin. Jusqu’à ta mort. Va savoir, ils seraient même capables de te sortir de la tombe pour se rembourser, ces charognards !

On nous a volés, floués. Et voilà qu’en plus on se fout de nous en évoquant une valeur travail qui se serait barrée en sucette. Ah oui ? … Mais quelle valeur peut avoir le travail, quel est l’intérêt à travailler, si c’est pour être payé bien en deçà des réalités de l’économie dite "réelle" ?
Alors moi je veux bien en entendre, comme par exemple, qu’il n’y aurait pas d’autre système possible, que de le prétendre, c’est mentir, donner de l’espoir là où y’en a pas. Se moquer du monde. Des pauvres gens. Qu’il suffit de moraliser tout ce merdier, et tu vas voir, ça va repartir. Mais ça va repartir pour qui ?
Pour les banquiers et les organismes de crédit ?
Non merci !

Évidemment qu’un autre système est possible. Un autre choix de société. Une autre vie. Une vie au comptant. Et sans pour autant, rouler sur l’or.
Demain, celui ou celle qui nous la proposera, cette vie-là, un Parti, une vraie Gauche, alors là oui, nous lui accorderons, contents, notre crédit.

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35 réactions à cet article    


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 31 août 2009 10:54

    Sympa comme article .

    Cependant il n’ est pas interdit de faire autre chose que fonctionnaire . Par exemple tiens , Docteur en médecine , soigner les fistules , les panaris , les gastro (entérites s’ il vous plait ) la petite vérole et la pisse-chaude .


    Sinon curé de campagne , avec presbytère intégré et servante attentionnée .

    Y a quand-même plein de métiers que fonctionnaire .

    Naisseur d’ escargots voilà un bon métier , séparer les mâles des femelles ça paie .
    En six mois t’ achêtes la twingo .

    Escroc internationnal , voilà un truc à faire plein de thune , ok c ’est risqué , on a rien sans rien .


    • ZEN ZEN 31 août 2009 11:21

      Capitaine boulanger, ça paie bien aussi
      Mon boulanger a fait fortune en vendant pourtant du pain médiocre
      (Villa, Audi, piscine...)
      Mauvaise farine, trop vite levé, trop vite cuit...
      Il appelait même sa boulangerie : « atelier du pain » !
      Fallait l’inventer


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 31 août 2009 14:29

      Zen et Chanteclrc,

      Je pousse le bouchon un peu , juste pour vous énerver un peu .

      Ce matin suis allé à la Sous-Préfecture de Carpentras pour une formalité administrative , vous me croirez si vous voulez , nous seulement les deux dames qui m’ ont renseigné étaient charmantes , mais en plus elles ont dénoué un petit problème avec grâce et bonne humeur .

      Les fonctionnaire comme ça je les adore .

      Faire fortune en fabriquant du mauvais pain relève de la salopardise humaine .

      On peut rater une fournée , mais tout le temps faut y mettre du sien . 


    • ZEN ZEN 31 août 2009 14:35

      Capitaine
      Ah ! ben voilà une bonne nouvelle et une belle découverte !
      Quand j’étais fonctionnaire (j’ose ?), j’étais (souvent) comme ça..


    • SALOMON2345 31 août 2009 11:01

      Ajoutons que dans ces années-là, la Femme élevait ses enfants, au foyer, mais sa « libération » l’a mise au boulot, pour payer les traites qu’un seul salaire ne pouvait plus honorer !
      Bien ou mal, mal ou bien ? Le débat n’est pas clos !


      • LE CHAT LE CHAT 31 août 2009 11:19

        Depuis longtemps , les hausses du pouvoir d’achat n’existent que dans la tête des statisticiens de l’INSEE et de Jacques marseille , ce ne sont que des moyennes cachant que l’argent a été énormement concentré dans les mains de quelques uns aux dépends de la majorité des gens pour qui les revenus sont déjà captifs dès le début du mois , tant les salaires n’ont pas suivi les prix réels ! Le revenu disponible des ménages s’effondre , les gens n’y arrivent plus , ne peuvent plus s’offrir un petit plaisir . les crédits révolving leur donneront un plaisir passager qui sera bien amerement payé par des années de surrendetement ...


        • pépé 31 août 2009 11:50


          Ouais, bon. Peut-être aussi que dans ce bon vieux temps on avait appris à épargner avant d’acheter alors qu’ aujourd’hui il faut avoir tout et ce tout de suite.
           


          • Michael 31 août 2009 11:52

            Le bonheur est-il dans la consommation ?

            Hélas, bon nombre ont cédé aux sirènes du crédit sans en mesurer les conséquences. Le réveil est parfois douloureux mais l’enseignement inoubliable...
            Rembourser ses dettes est plus facile que l’on ne le croit mais ce n’est certainement pas une période plaisante.

            • sisyphe sisyphe 31 août 2009 12:03

              Excellent article, très bien écrit, plein d’émotion et de vérité.

              Oui, on est passé des yeux révolvers à la vie revolving, les c.... bien prises dans l’étau des banques, des organismes privés, et des salaires lâchés au lance-pierre, au compte-goutte...

              Baisés à crédit, sur toute la ligne...

              Une arnaque qu’on paie comptant, tous les jours...

              Pour mieux engraisser les affameurs

              A quand, enfin, l’effet boomerang ?


              • Sandro Ferretti SANDRO 31 août 2009 12:20

                J’ai plussé. Rien que pour le premier §, et après, pour les passages sur les R8 Major et les R 12 TL...
                Puisque vous n’avez pas été sage, je vous offre une autre madeleine dans le méme genre que méme Proust y sait pas faire :


                http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/parodie/article/nationale-7-35418


                • Bois-Guisbert 31 août 2009 12:35

                  Et le peigne-cul gâté pourri, qui veut tout et tout de suite, il n’y est pour rien dans le développement du « petit crédit » ?

                  Pour acheter la bagnole, il « suffirait » d’économiser les traites de l’emprunt qui n’a pas été contracté, pour payer comptant après trois ou cinq ans de patience !

                  Seulement qui accepte d’attendre cinq ans, avec son permis de conduire en fouille ?

                  Trop facile, mais très couleur d’époque, d’accuser le système de ses propres lacunes en matière de responsabilités ! Il est aussi un peu là, le malaise !!! Et pas qu’un peu, à y bien réffléchir.


                  • HELIOS HELIOS 31 août 2009 19:27

                    @ Bois Guibert (suite)
                    Sauf qu’a cette epoque, on pouvait economiser pour se la payer comptant et content, la caisse et que la R12 coutait 999 995 (1 million) d’anciens francs soit 10 000 FR, soit 1500 euros. Le smic etait a 1500 FR net (225 euros) soit 4,5 mois de salaire.

                    Combien coute-elle aujourd’hui la clio de base ? 12 800 euros sur le site de Renault soit 12,8 mois si le smic etait a 1000 euros net ! sacré difference hein... et tout est a l’avenant.

                    Quand a votre appreciation du téléphone, d’internet etc, bien oui, la nature de la consommation a changée et il est normal d’avoir «  » tout ça «  ». ce qui est moins normal c’est que les operateurs telecoms se gavent autant. Un service public, un vrai, pourrait offrir un triple play (Internet 2Mo, téléphone vers les fixes gratuit et copie de la TNT) pour 15 euros, et ce serait bien payé !

                    Neanmoins, de mon point de vue, la France ne peut plus continuer a vivre avec une balance commerciale déficitaire et un jour ou l’autre il faudra payer... ou cesser d’acheter. les délocalisations nous prendront alors toute leur signification. L’horreur, c’est la dette, c’est a dire le credit que le systeme financier mondial accorde a la France.

                    Ce jours la, vous verrez, le peuple reprendra son pouvoir d’achat, car c’est lui qui produit

                    Bonne soirée


                  • Marc Bruxman 31 août 2009 19:39


                    "Sauf qu’a cette epoque, on pouvait economiser pour se la payer comptant et content, la caisse et que la R12 coutait 999 995 (1 million) d’anciens francs soit 10 000 FR, soit 1500 euros. Le smic etait a 1500 FR net (225 euros) soit 4,5 mois de salaire.« 

                     »Combien coute-elle aujourd’hui la clio de base ? 12 800 euros sur le site de Renault soit 12,8 mois si le smic etait a 1000 euros net ! sacré difference hein... et tout est a l’avenant."

                    Une logan c’est 5700 € une fois la prime à la casse et le bonus écologique passé. La différence n’est pas si net que cela. Surtout si vous comparez que le reste des produits en termes de mois de smic a fortement baissé genre une télé de base.

                    Et puis on a tous commencé avec une poubelle d’occasion et finalement ca roule. Alors cessez d’accuser le système !


                  • Le péripate Le péripate 31 août 2009 19:48

                    Il faudrait compter en heures de travail. Certaines comparaisons ont été faites. On travaille moins pour les biens que, naturellement, on pouvait trouver aux époques de comparaison. Pour les autres, ça n’a bien sûr aucun sens.


                  • Le péripate Le péripate 31 août 2009 19:53

                    @Hélios. Pour 15 euros ? En situation de monopole, le seul authentique monopole, celui accordé par l’État ? Avec, en prime, j’en suis sûr, la volonté d’innover, de proposer de nouveaux services, et de jamais ne demander des subventions ?

                    Lol......


                  • Mmarvinbear mmarvin 2 septembre 2009 09:49

                    "Pour acheter la bagnole, il « suffirait » d’économiser les traites de l’emprunt qui n’a pas été contracté, pour payer comptant après trois ou cinq ans de patience !" : Vrai, même si je ne vois pas l’avantage car pour une voiture le crédit est en général sur 4 ou 5 ans...


                  • Yohan Yohan 31 août 2009 13:48

                    La vie à crédit. Est-ce une vie ? Faudrait réapprendre à certains à retrouver le sens de la vie, et à consommer juste ce qu’il faut et non chercher à singer ces connards de friqués qui consomment frénétiquement en gaspillant en yachts, écrans plats, 4/4 de luxe et bouteilles de champagne à 3.000€ un trop plein dont ils n’ont absolument pas besoin.


                    • timiota 1er septembre 2009 02:50

                      Oui

                      et lisez Bernard Stiegler, sur le consommateur comme prolétaire moderne
                      ayant perdu ses savoir-vivre/savoir-faire

                      (Mécréance et Discrédit ou Réenchanter le Monde avec Ars Industrialis)


                    • Mmarvinbear mmarvin 2 septembre 2009 10:39

                      C’est pas bientôt fini ce misérabilisme d’esprit qui consiste à bêler que « c’était mieux avant » ???

                      « Je travaille dans l’IT et pourtant comme tout bon dealer je ne consomme pas ce que je vends. Je vois tous ces gens accros à leur téléphone (au bas mot 30€/mois), accros à l’internet (30€/mois) » : Tiens au fait puisqu’on en parle, tu as fait comment pour poster ton message ? Aurait-tu par hasard un abonnement caché ou bien parasites-tu la connexion d’un autre ? A moins que tu ne le fasse depuis ton poste de travail, ce qui je crois n’est pas très conseillé niveau droit du travail.

                      "Pour rêver maintenant, les gens peuvent faire un petit loto, un euromillions ou autre jeu de grattage alors que les seuls vrais gagnants sont ceux qui ne jouent pas.«  : Et celui qui décroche le gros lot, il ne gagne rien ?

                       »Les gens changent leur Télé cathodique pour un écran plat qui a une moins bonne image«  : Tu as du en voir en magasin, parfois elles sont mal réglées mais la mienne a de putains de noirs... Avoir vu »2001« dessus en HD, c’était une tuerie ! Donc je peux te dire que non, le cathodique n’a PAS une meilleure image !

                       »Additionnez tous les dépenses superflus qu’on vous impose d’acheter par un matraquage marketing incésent et vous verrez, vous pourrez acheter votre voiture en un an.«  : Si tu parles d’une Tata d’importation oui sans doute...

                       »Le cinéma, quel est l’intêret de s’enfermer tout seul dans une salle noire pour voir des abrutis réciter des textes ecris par d’autres, pourquoi aller voir le dernier Tarantino en quoi notre vie sera meilleure d’avoir vu ce genre de navet, qu’on m’explique l’interêt d’acheter un DVD, alors qu’on ne va pas regarder 10 fois le même film.«  : Le cinéma fait rêver, le cinéma, c’est l’évasion. Le bon film te projette dans un autre monde, te fais découvrir de nouvelles sensations, ou te fait royalement dormir si tu vas voir un film français... De toute façon, l’offre est suffisament large pour contenter tout le monde, d’autant plus que le net te donne accès aux films qui ne sont que peu ou pas exploités en France. Les fanas du cinéma ouzbeck ou bengali remercient le réseau de leur donner accès pour rien ou presque à la possibilité d’échapper au choix entre »j’ai un secret je te le dirai sous la pluie« et » la pluie me
                      donne envie de te livrer mon secret« ...

                       »Les crèmes anti-viellissement qui n’empêchent pas de vieillir.«  : Franchement, c’est pas une nouveauté ça...

                       »Mais je crois que c’est trop tard, la drogue est trop forte et les gens trop dépendant ."  : Les gens ont surtout l’envie d’avoir le choix.

                      D’avoir le choix d’être joignable ou non toute la journée ou simplement de pouvoir le cas échéant de joindre son garagiste quand la voiture lache à trois heures du matin à vingt kilomètres de la prochaine maison.
                      D’avoir le choix de pouvoir donner son avis sur tel ou tel sujet sur le site qui lui chante.
                      D’avoir le choix de regarder des reportages sur Planète, Discovery, ou bien de se vider la tête devant AB 1 plutôt que de regarder la pluie tomber au dehors.
                      D’avoir le choix d’accompagner ses amis au stade plutot que de rester bêtement à la porte à les attendre.
                      D’avoir le choix de revoir le vieux classique ou la dernière nouveauté, en VO ou en VF, seul ou en charmante compagnie plutot que de trainer au bar à écouter le père Dupanloup raconter pour la 527è fois comment quand il était gamin il a niqué les boches, ce qui du reste est intéressant car son histoire change à chaque fois...

                      Je ne force personne à être un consumériste forcené. Pour ma part, je n’achète que ce que je trouve bien fait et utile, même si pour certain cela reste du futile.

                      Je le laisse libre de ne rien avoir. S’il est heureux comme cela, j’en suis très content pour lui.

                      Mais qu’il ne s’imagine pas être supérieur à l’autre. parce qu’il ne l’est pas.

                      Etre différent ne veut pas dire être meilleur.
                      Dans un sens comme dans l’autre.


                    • fredleborgne fredleborgne 31 août 2009 14:22

                      Il y a effectivement de nouvelles dépenses obligatoires qui n’ont pas été compensées par l’augmentation des salaires ou la baisse des autres postes de dépense.
                      Il y a aussi une infantilisation de la consommation qui est encouragée par le crédit, la bêtise/martelage de la pub et l’acculturation générale.
                      Il y a aussi des malaises qui sont exploités pour que les gens aient envie d’un peu de plaisir immédiat, malheureusement vide de sens.
                      Et puis, il y a ces crises qui nous épuisent, ces riches qui nous exploitent, ces politiques qui nous trahissent.
                      Trop, c’est trop. Mais par où commencer ?
                      Et l, je rejoins Beabck. Par soi-même.
                      Repenser sa consommation, trouver d’autres sources (gratuites) de plaisir, s’ouvrir aux autres pour profiter des bienfaits de la convivialité, refuser l’inutile ou le « hors d’atteinte », se cultiver gratuitement (vive internet, c’est encore possible).
                      Puis convaincre autors de soi en sachant que cela ne se fait pas en un jour


                      • fhefhe fhefhe 31 août 2009 15:30

                        R estez
                        E sclaves (la)
                        V aseline (vous sera)
                        O fferte.
                        L échez (les)
                        V itrines ( et vous serez )
                        I nvités ( à vous)
                        N ourrir (à)
                        G rignoter...nos restes !!!!

                        Les « Cartes » de Crédit « Revolving » vous permettent de jouer à "Cash-Cash’ avec un
                        Revol...Ver sur la Tempe.


                        • fhefhe fhefhe 31 août 2009 15:48

                          Napoléon a dit :
                          « Le Bonheur , c’est de ne pas avoir de dettes . »
                          Qu’en pense NABOTléon , nôtre Président du Pouvoir d’ Achat ??

                          Bon Nombre de :

                          C onsommateurs (se)
                          R etrouvent
                          E nlisés (par des)
                          D ettes
                          I ncommensurables (et)
                          T entaculaires. !!!

                          Mais surtout ceux qui se font « Cétèlémisés » , « Cofidisés », Mediatisés(pour Médiatis !) paient des Taux d’Intérêts USURIERS , qui les conduits,pour certains à se « Révolviliser »
                          ou pour d’autres à « Macdonaliser » leur repas...Leur Vie est et sera toujours un « Long Crédit Tranquille »


                          • nephilim 31 août 2009 16:13

                            bien ecrit tout cela ; une seule chose tout de meme :
                            la gauche ne fera pas changer ce type de systeme, la gauche, ses politiques ne desirent pas une rupture fondamentale avec le systeme mondial dans lequel nous vivons.
                            C’est l’homme et lui seul en le payant parfois de sa vie qui arretera ce monde de fou dans lequel nous ne sommes que des esclaves modernes.
                            L’homme se lancera t-il un jour dans la lutte qui n’est ni de gauche ni de droite c’est une lutte contre un dieu pour lequel nous acceptons tout pour lequel nous sommes capable des pires mefaits : L’ARGENT

                            voila un documentaire on n’y parle pas d’oiseaux ni de reptiles, non !!
                            on y parle de l’homme dans son milieu (la terre).

                            http://www.dailymotion.com/popular/user/avantiprod/video/xa2c34_de-la-servitude-moderne1ere-partie_shortfilms


                            http://www.dailymotion.com/popular/user/avantiprod/video/x9v9kl_de-la-servitude-moderne-2eme-partie_shortfilms

                            http://www.dailymotion.com/popular/user/avantiprod/video/x9tlj5_de-la-servitude-moderne-3eme-partie_shortfilms


                            • Montagnais .. FRIDA Montagnais 31 août 2009 16:45

                              Excellent liens que ceux proposés par Nephilim.. J’ai même retenu : « Quelle époque terrible que celle où des salauds dirigent des aveugles »..

                              Mais, faudra s’y faire, « mondialisation » ruse de banksters et autre Zébulons oblige, l’horizon du « pouvoir d’achat » en France (ou ce qu’il en reste) c’est 500 fifelins le mois vu que 4 milliards de trimeurs gagnent moins de 3 dollars par jour de labeur.

                              Faut bien ré équilibrer un jour.

                              Quant à la crise financière, elle est derrière.. Over. Les banksters, après un instant d’émoi, ont repris le cours de leur affaires, assurés qu’ils sont de pouvoir désormais se passer de « l’économie » réelle et prolétaire.

                              Quant à Zébulon, en dehors de ses facéties au spectron, son périmètre d’action, c’est d’augmenter sa pension.


                              • Marc Bruxman 31 août 2009 19:32

                                Il faut arréter de glorifier le passé. Avant le crédit n’était pas très disponible donc les gens économisaient avant de consommer.

                                Aujourd’hui, le crédit est disponible donc ils consomment avant d’avoir l’argent mais au final ils finissent par payer ce dont ils ont besoin.

                                Maintenant je connais plein de gens qui sitot diplomés ont changés leur « poubelle » (surnon donné à leur voiture souvent vieille mais encore roulant) pour acheter à crédit une belle caisse à crédit. Au final, ils l’auront payé avec leur salaire et auront fait un cadeau à leur organisme de crédit.

                                Si ils étaient plus finauds, ils auraient conservés leur vieille bagnole économisé l’argent qu’ils versaient à l’organisme de crédit tous les mois et auraient chopés une caisse en payant comptant. Ils perdront 1500 € sur 48 Mois pour 10000 € d’investissement (soit 15% de la somme). C’est le prix de l’impatience. Je ne compte même pas les petits fait par de l’argent bien plaçé.

                                Après tout le reste est à l’avenant de l’écran plat au mobilier. Jusqu’au vacances. Et je ne parles même pas des assurances et autres bétises que certains souscrivent volontairement ou du choix volontaire de matériel pseudo « de-luxe » parce qu’acheter la marque leader-price ca fait pauvre. Sans compter que vous pouvez bénéficier de choses sympa genre 3 fois sans frais ou du débit différé gratos sur la CB.

                                Nos salaires nous permettent d’acheter beaucoup de choses. Mais nous consommateurs voulont tout tout de suite. L’impatience a un prix. Et on ne peut pas reprocher aux organismes de crédit de nous proposer de payer ce prix. Si vous ne voulez pas de crédit, n’en prenez pas, économisez et payez vous les choses quand vous avez l’argent sur le compte. Si vous choisissez la voie de l’impatience, soit il s’agit d’un réel besoin et le cout n’est finalement pas si important (si vous roulez beaucoup pour votre boulot, avoir une voiture fiable sera un investissement rentabilisé) soit c’est du futile et vous payez le prix d’être un esprit faible.


                                • Le péripate Le péripate 1er septembre 2009 00:00

                                  Le credo keyneisien a une lourde responsabilité : pas de compréhension de la préférence temporelle, détestation de l’épargne, et glorification du crédit et de la dépense.


                                • Dudule 1er septembre 2009 03:30

                                  C’est sûr... depuis trente ans que les keynésiens gouvernent sans partage, ayant interdit tout accès aux médium, au pouvoir politique et aux universités, aux opinions divergentes, c’est de plus en plus dur...

                                  Alors que les trente années précédentes, lorsque les libéraux gouvernaient, s’était tellement mieux !

                                  En somme d’après le péripatocomique, le merdié actuel est dû à ceux qui ne gouvernent plus, et qui gouvernaient quand ça allait mieux...

                                  Si on faisait des autodafés de keynésiens, qui n’y sont manifestement pour rien, la Douce Main Invisible dans Sa Grande Mansuétude nous retournerait peut-être ses faveurs ?

                                  Notre péripate si rationnel est si plein de sophismes et de grands mots, que la réalité glisse sur son esprit comme des pets sur une toile cirée.


                                • ZEN ZEN 31 août 2009 19:48

                                  « Nos salaires nous permettent d’acheter beaucoup de choses »

                                  De quels salaires parlez-vous ?
                                  Tous les Américains trompés par les banques avaient-ils le choix ?

                                  Tout est simple dans le monde bruxmanien...


                                  • Marc Bruxman 1er septembre 2009 00:31

                                    "« Nos salaires nous permettent d’acheter beaucoup de choses »

                                    De quels salaires parlez-vous ?« 

                                    Du pouvoir d’achat moyen en France qui fait que le gros de la population posséde voiture, télé, électroménager divers et bouffe à sa faim. Ca n’a l’air de rien, mais c’est marrant de voir des gens qui ont tout, critiquent d’un coté le consumérisme et se plaignent de ne pas avoir assez d’argent pour consommer.

                                     »Tous les Américains trompés par les banques avaient-ils le choix ?

                                    Tout est simple dans le monde bruxmanien...« 

                                    Ca c’est quand même la meilleure. Les américains qui ont signés un crédit en sachant pertinamment qu’ils ne pourraient le rembourser sont excusez moi du peu, des crétins. Quand un mec signe un crédit »Option ARM", paie le teaser-rate et se plaint au moment du reset que la somme a remboursée est plus élevée que son salaire, je n’appelle pas ca être trompé, j’appelle ca être un gland.

                                    Et je ne parles même pas des bouffons qui ont signés des home equity loan a tire-larigots, utilisant leur baraque comme un distributeur de billet pour payer un train de vie que leur salaire ne leur permettait pas.

                                    Cette affaire a peut être effectivement prouvé que des gens ont besoins de la curatelle de l’état pour s’épanouir car sinon ils sont trop cons pour prendre des décisions avisées. Mais ces gens que vous plaignez sont beaucoup plus responsables que les mecs qui leur ont vendus. Lorsque l’on signe un crédit, la banque vous remet un contrat sur lequel tout est écrit. Mais certains ont préférés ne pas comprendre. Ils ont fait à l’image de George Doublemerde, ils ont cru que Dieu allait les sauver de leur bétise. Lorsqu’ils ont compris que le bouffon n’existait pas, ils se sont senti cons pour la premiére fois. Ils ont été en harmonie avec leur personnage ;)


                                  • ZEN ZEN 31 août 2009 19:49

                                    Quand j’entends le mot revolving, je sors mon revolver


                                    • Montagnais .. FRIDA Montagnais 31 août 2009 20:16

                                      .. ou votre porte-monnaie.


                                    • tonton17 31 août 2009 23:26

                                      heureusement qu’il y a, entre autres, les réactions de Beabck ou de Bois-guisbert !

                                      c’est toujours la faute des autres, du « système » etc ...je pense que ça se place à un autre niveau  !!!
                                      Il reste les « boats-people » pour quitter ce système pourri et ce pays de m....... qu’est la France ! (on en voit pas beaucoup ) 


                                      • kitamissa kitamissa 1er septembre 2009 00:03

                                        dans les années 70 ,je me suis marié 2 fois ....( eh oui ça arrive !...)

                                        mis à part ça,pour obtenir un crédit,il fallait produire 3 bulletins de salaire et un justificatif de domicile ( c’était pour les achats de meubles et d’électro ménager ),en général,comme la loi du délai de rétractation n’était pas en vigueur,au bout de quelques jours,on recevait un coup de fil pour ,soit l’accord ,soit le désaccord ....

                                        et hop,à nous les beaux meubles garantis pour longtemps ( disait la pub) et le confort de l’électro ménager ....

                                        pour les bagnoles je les payais comptant d’occase ou neuves,avec la gratte sur les chantiers ( la ferraille,le plomb ,la fonte ,le cuivre,le zinc,etc ...)on arrivait à se faire pas mal de fric ,parfois plus de deux fois la paie .....

                                        pour la bagnole neuve,j’ai eu un coup de bol,un gros gain au tiercé en 1964 ,près d’un million d’ancien Francs de l’époque !

                                        j’ai foncé m’acheter une Panhard 24 Ct en démonstration chez un concessionnaire ,la grande frime de l’époque !

                                        que l’on m’a volée 2 ans plus tard ,avec le fric de l’assurance,j’ai rachété une autre Panpan et remettant du fric au bout ( mes économies ...)c’était la caisse du Dimanche pour emballer !...
                                        pour aller au boulot ,une vieille Deudeuche increvable payée 300 balles à l’époque ...

                                        puis ça a été la période Triumph Tr4 et Austin Healey 3000 !...

                                        on ne pourrait plus vivre comme ça maintenant ! dommage !....





                                        • PtitLudo PtitLudo 1er septembre 2009 09:54

                                          Merci pour l’article. En ce qui concerne mes parents c’étaient Simca 1100 puis GS break. Mais l’époque était différente, les vêtements, c’était les vêtements plein de rustines récupérés de mes cousins, à l’école j’allais avec une blouse pour pas me tâcher et pas abîmer ces modestes habits.
                                          Comme vous, les cadeaux, c’était à l’anniversaire et à noël et pas toujours ce qui était espéré (par exemple des vêtements au lieu de jouets) mais bon ...
                                          Pour les vacances, j’avais la chance de pouvoir aller à la maison de ma grand mère en bretagne l’été mais c’était tout.
                                          Avec tout ça je m’en suis pas mal sorti et je vis plutôt bien maintenant, et je me contente toujours d’assez peu.

                                          Maintenant essayez de faire vivre un gosse de la même façon. Que croyez vous qu’il adviendra ? La pression du système est toute autre. A l’époque même s’il y avait quelques différences, on s’intégrait toujours. Essayez d’envoyer un gamin avec des vêtements rustinés et une blouse à l’école, et regardez les réactions. Tout est résumé dans cela !


                                          • Malaurie 1er septembre 2009 18:56

                                            très bel article
                                            mais il pourrait être aussi écrit par des ouvriers payés au SMIC
                                            s’endetter pour un bien immobilier
                                            aujourd’hui ce n’est plus 20 ans mais 30 ans
                                            mais il y a les enfants
                                            qu’ils puissent avoir accès aux études
                                            que les parents n’ont pas pu poursuivre

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