La violence, un mal necéssaire ?
La violence, un mal nécessaire ?
L’explosion simultanée des actes de violence et de contre-violence, observés un peu partout dans le monde, depuis peu, aurait-elle, tout compte fait, à voir avec l’avènement du virus du corona et partant, avec les mesures restrictives de liberté qui en découlent, au premier chef desquelles, figure le confinement ?
Ou ne s’agit-il, finalement, que d’un épiphénomène limité dans l’espace et dans le temps qui finira par s’estomper, chemin faisant ?
L’interrogation est d’autant moins farfelue qu’elle interpelle, sérieusement, sur la capacité réelle qu’ont les hommes à surmonter les crises qui émaillent leurs rapports sans toujours céder à la tentation d’user voire d’abuser de brutalités.
La survenue, au même moment, de tensions paroxystiques aux USA, en France, au Mexique, au Liban, en Libye, en Israël, et dans bien d’autres coins du monde, privilégie la thèse d’une réaction, non pas provoquée, mais, aggravée par la pandémie.
Il est tout à fait, évident que le déclenchement des violences relève de causes autrement plus objectives et plus profondes qui s’inscrivent, totalement, en faux par rapport aux raccourcis simplistes, situés à mille lieues du covid19, mais force est de constater, aussi, que ce dernier a été, indéniablement, dans bien de cas, un facteur adjuvant.
Les sentiments conjugués de peur, de doute, d’appréhension, d’idées obsessionnelles, de scepticisme, d’incertitude, d’anxiété, de solitude, d’enfermement imposé, et bien d’autres manifestations psychologiques et somatiques réelles, développées, consciemment ou pas, dans la foulée du virus, participent, sans ambages, à la mise en place d’une pré disposition quasi naturelle d’irritabilité épidermique qui finit par se muer en violence.
Rien d’étonnant à cela !
L’Homme a toujours été habité par le fantôme de la violence. Caïn, étant le précurseur originel, selon le livre de la Genèse et le Coran. En tuant, son frère Abel, il inaugure le cycle macabre des violences. S’ensuivirent des flopées et des flopées d’ actes d’animosité et de déchainements d’agressivités comme pour mieux raffermir l’idée que « l’homme est un loup pour l’homme », « homo homini lupus » ,pour reprendre Thomas Hobbes.
Foin d’extrapolation : le meilleur ennemi de l’homme est sans conteste, l’homme. Ni Dieu, ni les éléments naturels, ni toutes les autres espèces réunies, n’ont causé autant de torts à l’homme que … l’homme.
Les hommes ont de tout temps vécu en état de guerre. Au nom d’une course déraisonnée et effrénée au gain, au profit, au lucre, à la satisfaction de son propre intérêt, les divergences éclatent. Et les dégâts avec...
Faudrait-il, pour autant, s’accommoder de cette incurie et l’admettre comme une fatalité, un mal nécessaire, au simple motif qu’elle a toujours existé ?
Non, assurément ! Encore il, ne pas trop s’étonner de voir d’aussi larges spectres de violence se répandre en feignant d’ignorer que ça a toujours été comme ça par le passé.
L’attitude la moins absurde face à ce fléau planétaire consisterait à, tenter, toujours tenter, faute de mieux, certainement, de faire ce qu’il faut faire, pour en réduire la portée, limiter les apparitions, réunir le maximum de motifs pour s’en prémunir, dissuader ses apôtres d’y recourir, faire preuve de résilience, et ne jamais se laisser gagner par la résignation.
Cela, tout cela, risque fort, convenez avec moi, de ne pas suffire face à l’ampleur des sinistres causés par la violence et les violences, mais parfois, il faut savoir, du pire, choisir, de guerre lasse, le …moindre.
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