La vraie nature du Grand-Orient de France
On critique suffisamment le Conseil représentatif des institutions juives de France lequel, chaque année, réunit à son dîner le gratin des politiques qui lui font plutôt prou que peu allégeance, pour ne pas vous écrire deux mots sur un des « marronniers » favoris des journalistes : le Grand Orient de France !
Les principaux candidats à l'élection présidentielle, Marine Lepen exceptée pour cause d'incompatibilité d'humeur et Nicolas Sarkozy pour des raisons encore mystérieuses, ont été invités à s'exprimer dans le « Temple » de la rue Cadet à Paris.
Et ils y sont tous allés ! Même Bayrou, le catholique, assurant son auditoire de son attachement « viscéral » à la laïcité !
Mais, c'est quoi le Grand Orient de France ?
A l'origine c'est une Obédience, c'est-à-dire une association de Loges maçonniques. A ce titre elle remplit une fonction purement administrative et, le cas échéant de contrôle, mais c'est tout.
Le Grand Orient de France est ainsi une Fédération de Loges et de rites maçonniques.
Aujourd'hui, l'article 1 de sa Constitution stipule que le Grand Orient est une société philanthropique (bien..), philosophique (c'est quoi exactement ?...) et progressive (qui traduit une évolution linéaire de l'Histoire, c'est un point de vue...), il recherche la vérité (avec un petit « v ») et la pratique de la solidarité (comme les restos du cœur...) et, ajouté récemment, l'attachement particulier à la laïcité.
Bref, de belles intentions, un peu comme les promesses des politiciens.
Pas un mot, par contre, sur l'aspect initiatique de la franc-maçonnerie, cette société qui, pour Mircea Eliade, est la seule légataire de l'apport initiatique occidental.
Or, c'est précisément ce qu'est la franc-maçonnerie ; une société initiatique et qui, précisément parce qu'elle est initiatique, se doit d'être discrète sur le plan politique et religieux. Tout ce que le Grand-Orient de France n'est pas !
Faut-il que ces messieurs (et maintenant ces dames) portent tablier et gants blancs pour parler du statut des fonctionnaires de polices ou interrogent des candidats à la magistrature suprême ?
De quel droit le font-ils, que représentent-ils en dehors d'eux-mêmes ? Quelle est leur légitimité à se donner le titre de « colonne vertébrale de la République », voire « Temple de la République » ou, comme le disait le "Frère" Mélanchon ; « religion de la République » ?
Pour préserver les « valeurs républicaines », il y a la Constitution de la République, l'Assemblée et le Sénat, faut-il y ajouter des ayatollahs en cache-sexe ?
Quand on interroge les francs-maçons de base, on constate que, dans leur grande majorité, ils ne se soucient pas de ce que dit et fait en leur nom leur instance représentative. La plupart d'entre eux se réunissent avec plaisir, cultivent la fraternité et « planchent » comme ils disent, sur des sujets qui les intéressent.
Le Grand-Orient apparait donc comme une outre vide, vivant sur une réputation de pouvoir et de mystères sulfureux qui ne se révèlent qu'à des initiés...
Alors qu'au mieux, il n'est qu'un groupe de pression, une fédération de réseaux aux service d'intérêts particuliers.
Comme le plus profane des syndicats !
Ce qui fait qu'il invite des hommes politiques à s'expliquer dans son « Temple », et que, dans le même temps, en farouche « défenseur de la laïcité » il s'étranglerait de rage si ces mêmes hommes politiques feraient de mêmes à l'évêché de Paris !
Quant au contenu initiatique de sa mission, bien des francs-maçons, y compris des membres du Grand-Orient, nous avouent que cette Obédience, la première de France, est aussi la dernière sur le plan initiatique, ce dont pâtissent ces membres dont la culture maçonnique est souvent d'une débilité abyssale.
On exagère la puissance de la franc-maçonnerie, à vrai dire, elle ne vaut même pas la peine que l'on noircisse du papier sur elle. Elle compte, en France, toutes obédiences confondues, un peu plus de cent-dix mille membres, soit rien du tout !
A l'étranger, la franc-maçonnerie, dans son immense majorité, est « régulière », c'est-à-dire reconnue par la Grande Loge Unie d'Angleterre, dont un des critères de reconnaissance est l'interdiction absolue de discussions à nature politique ou religieuse dans les Loges lesquelles doivent, sans plus, se consacrer au contenu initiatique de leurs rituels.
Exception française, le Grand-Orient présente dans le monde maçonnique l'image d'un désordre obédientiel et celui d'une déviance grave de l'esprit initiatique (dixeunt certains) démontrant ainsi une médiocrité doublée d'une prétention creuse à se vouloir représentatif.
Much ado about nothing comme l'écrivait Shakespeare, qui n'était pas de cette famille.
Beaucoup de bruit pour rien !
19 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON