Lancement d’un boycott du mot « démocratie »

Avez vous remarqué l'absurdité de notre système, aussi bien politique, qu'économique ou social.. ?

Des milliers de personnes meurent de soif chaque jours, meurent d'intoxication, les produits chimiques et les matières à base d'hydrocarbure nous rendent toujours plus stériles et malades. Des milliards sont dépensés pour organiser des forums, pour créer de grandes infrastructures qui vont profiter à une petite partie de la population. Pendant ce temps des millions de personnes n'ont pas de toit pour vivre, les populations les plus pauvres sont exclues. On ne compte plus les vols, les braquages, les trafics illégaux( la drogue, la prostitution, la contrefaçon). En effet face au piège de notre système économique qui ne permet pas à tous de profiter de la vie mais qui met les individus dans la confrontation, il est préférable pour beaucoup d'enfreindre les règles pour survivre ou pour seulement vivre dignement. Les atteintes au capitalisme sont toujours plus nombreuses, la répression et le fichage de la population est développé par ceux qui veulent maintenir l'ordre établi, et qui sont au pouvoir. Les économistes et les politiciens continuent à parler de la croissance comme le but ultime de nos sociétés alors que nous sommes déjà à un niveau de consommation maximal. Ici les supermarchés sont remplis et 40% des aliments sont gaspillés quand au même moment, là bas, des millions de personnes meurent de faim.

Mais comment tout cela est-il possible ?

Nous n'avons pas choisi que les banquiers fassent la loi, nous n'avons pas choisi de privatiser l'eau, nous n'avons pas choisi de mener les guerres, nous n'avons pas non plus choisi de construire des centrales nucléaires, on ne nous a pas consulté pour savoir si l'on voulait tant de nourriture dans les supermarchés, pour savoir si l'on voulait se donner les moyens d'offrir un toit à tous..

Nous ne désirons pas toutes ces injustices et absurdités, la société est donc déconnectée de la volonté des citoyens, comment est-ce possible ?!

On nous dit que nous vivons en démocratie, mais alors comment expliquer la déconnexion entre les décisions prises par les gouvernements et la volonté des peuples ?

On va commencer à répondre avec un exemple :

Imaginez-vous avec quelques amis, vous avez une décision à prendre, allez-vous donner à l'un d'entre vous la possibilité de choisir pour vous tous, en lui donnant tout votre pouvoir sans contrôle ?

Certainement pas, et pourtant c'est ce processus de délégation du pouvoir qui prévaut dans toutes nos sociétés. Nous ne vivons pas dans des régimes démocratiques, le peuple n'a pas le pouvoir mais le donne sans aucun contrôle à un groupe de personnes, et cette impuissance est organisée par l'élection.

On nous présente partout l'élection comme un outil de la démocratie. Contrairement à cette idée, l'élection n'est pas démocratique, d'ailleurs les philosophes de la Renaissance et de la Grèce Antique le savaient bien.

Si la société est déconnectée de la volonté générale, c'est car ceux qui la dirigent et la modifient sont déconnectés. Ce sont les représentants, ils n'ont aucun compte à rendre, ils n'ont aucune obligation de résultat. N'est-il pas normal qu'ils soient déconnectés des électeurs ?

En général nos systèmes politiques sont le fruit de révolutions ou de luttes et d'une réelle volonté de changement démocratique. Seulement les personnes qui ont écrit les constitutions (les bases des nouvelles sociétés) et qui ont imposé l'élection n'ont pas agît dans les intérêts du Peuple.

L'élection a de nombreux atouts pour l'oligarchie (elle avantage ceux qui disposent d'argent et de réseaux pour faire campagne, elle met en avant les personnes les plus avides de pouvoir, elle suppose une confiance absolue, elle fait voter pour des personnes et non pour des idées, elle rassemble des dizaines d'enjeux en un seul scrutin, elle crée une certaine légitimité…), elle a donc été placée au centre des nouveaux systèmes.

L'oligarchie a conçu un système assez conservateur pour maintenir les privilèges de la classe économique. Ainsi les classes dirigeantes économiques, financières et politiques se sont confondues, et elles réussissent, par la possession des médias, à éviter toute réflexion profonde sur les élections et les alternatives à elles ( le tirage au sort, le mandat impératif..).

Lors de la mise en place de ces nouveaux systèmes politiques, les gens ne pouvaient pas tellement savoir à quoi s'attendre, mais au bout de plus de 200 ans d'expérience, nous pouvons assurer que la « démocratie représentative » n'a rien de démocratique et est nuisible, aussi bien aux intérêts des 99% qu'aux intérêts de la nature.

Malgré toute la propagande électorale, qui se fait aussi bien à l'école qu'à la télévision, les taux d'abstention électorale sont parfois majoritaires. Une part grandissante de la population ne se sent pas représentée. Ceux qui croient aux élections pour changer leurs vies ou ceux qui en ont besoin pour conserver leurs privilèges voient donc l'impact de leurs votes grandir. Le changement viendra d'un renversement du système car un changement de l'intérieur n'est pas possible, les mécanismes sont trop conservateurs et trop de gens refusent déjà de rentrer dans le jeu électoral. Il faut donc une prise de conscience générale sur les élections et la démocratie afin que les gens refusent cette voix sans issue et s'activent à l'avènement d'un nouveau système politique vraiment démocratique.

Ce qui est le plus pervers dans cette manipulation des masses, c'est qu'il n'existe aucun autre moyen légal pour les citoyens de se faire entendre, les manifestations sont plus ou moins autorisées mais elle n'ont aucun pouvoir réel. Ainsi le peuple est obligé de dépenser beaucoup d'énergie pour se faire entendre pendant les mandats en cours, et tout cela sans certitude de résultats. Le système est tellement bien ficelé qu'il réussit sans cesse à modérer les radicaux et à les intégrer à son fonctionnement, d'ailleurs beaucoup de progressistes qui défendent l'égalité et la liberté sont convaincu que les élections sont démocratiques.

Nous ne vivons pas en démocratie, mais en oligarchie, et pour cela, la vérité exige un boycott du mot « démocratie » pour parler de nos systèmes politiques actuels. Nous ne pourrons pas réussir à changer les choses si nous appelons le problème avec le nom de la solution !

« Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. » Etienne de la Boétie