Lard Contemporain c’est parfois cochon
Paris est incontestablement la ville phare de l'art sous toutes ses formes et toutes époques confondues. Ainsi, quotidiennement, des esthètes de lard à quatre pattes s'obstinent -ils à déposer çà et là au gré de leurs inspirations des œuvres éphémères sous l'œil bienveillant et admiratif de générereux mécènes les tenant en laisse.
Cette passion de l'art est si prégnante dans la capitale que des piétons enthousiastes mais indélicats s'empressent de dérober sous la semelle de leurs souliers tout ou partie de ces magnifiques sculptures qu'ils ramènent à domicile en passant par la case bureau de tabac quand ils ont eu l'habileté d'accomplir leurs forfaits avec le pied gauche.
Cet engouement pour les prouesses artistiques s'est affirmé depuis la présence à l'Elysée d'un artiste circassien de renommée internationale qui n'a cessé de les enthousiasmer avec ses performances successives, comme la vertigineuse inversion de la courbe du chômage, le périlleux triple salto du retournement économique et en point d'orgue, ce qui reste son chef d'œuvre absolu, le "Daft Punk aux croissants" de la bien nommée rue du cirque.
L'objectivité nous oblige à évoquer les productions remarquables du marquis à la marinière dans son numéro inégalé de pécheur d'Islande et les tours de passe passe budgétaires magiques du conifère au feuillage hélas non persistant.
Alors avec tant de talents hexagonaux, était-il nécessaire d'aller chercher ce natif de Salt Lake city monomaniaque sodomite pour orner la Place Vendôme de cette structure gonflable dénommée hypocritement "Tree" évoquant un champignon hallucinogène bio et plus encore de l'aveu même de son génial créateur un plug anal.
Une performance en appelant une autre un groupe de ''réacs'' s'est empressé de dégonfler la structure infamante montrant ainsi qu'on pouvait être réactionnaire et fréquenter les sex- shops, ce qui démontre une ouverture d'esprit inattendue chez ces rétrogrades.
Notre Ministre de la culture qui n'a pas encore lu Modiano, mais ça ne saurait tarder, a quand même manifesté sa solidarité avec l'un des maitres incontesté de l'art caca-prout en tweetant « On dirait que certains soutiendraient volontiers le retour d'une définition officielle de l'art dégénéré ».
Solidarité artistique oblige, notre président a stigmatisé « les contempteurs de l'art contemporain » et « la bêtise qui conduit à agresser un artiste ou à détruire son œuvre ». C'est un avertissement sans frais pour ceux qui seraient tentés de s'en prendre à son casque intégral.
Nous craignons que parmi ces contempteurs de l'art moderne qu'il dénonce avec virulence, on dénombre malheureusement beaucoup de ces sans dents qu'il affectionne tant, de cette multitude ignare qui n'apprécie pas à sa juste mesure le cadeau inestimable offert à la plèbe par cet artiste auto proclamé et les édiles parisiens.
Atteint mais non pas abattu, Paul Mc Carthy s'est replié à l'hôtel de la Monnaie ou tous les amateurs de chocolat pourront gouter à ses plugs plus appétissants et plus riches en magnésium que les traditionnels siliconés.
Il faut bien reconnaitre que dans ce monde en crise le marché hors sol de l'art contemporain se porte bien, puisqu'il est celui qui progresse le plus grâce aux nouveaux milliardaires incultes, les ventes établissent record sur record, la critique est bannie, plus personne comme l'écrivait Philippe Muray ne se fatiguerait à gloser une œuvre contemporaine, c'est peine perdue.
Tout ce qui scandalise, offusque, heurte est forcément génial.
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