Lavrov : « La Russie ne voit aucune raison de modifier ses objectifs de guerre en Ukraine »
"La Russie ne voit aucune raison de revoir ses objectifs en Ukraine et poursuivra sa guerre", a déclaré hier le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en marge du sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Skopje.
La réunion avait été boycotté par l'Ukraine, la Pologne, l'Estonie, la Lituanie et la Lettonie en raison de la participation russe.
L'OSCE a été créée dans les années 1970 pour permettre la réunion de "forums" dans lesquels les pays des deux camps de la "guerre froide" pouvaient discuter de leurs divergences, et le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, avait rendu possible cette participation en obtenant la levée par la Macédoine du Nord de l'interdiction de vol pour permettre à la Russie d'y assister, affirmant que cela servait l'« l’objectif commun de maintenir le multilatéralisme en vie », et que ça donnerait un levier aux participants pour forcer M. Lavrov à "écouter leurs critiques en direct".
Ce n'était évidemment pas l'avis du ministre polonais des Affaires étrangères, Szymon Szynkowski vel Sek qui avait déclaré qu'il était absurde d'inviter la Russie à une conférence sur la paix et la sécurité en Europe alors qu'elle envahissait l'Ukraine. Ce n'était pas non plus l'avis de l'Ukraine qui avait demandé à l'OSCE de radier de sa liste la Russie qui a déjà été exclue du Conseil de l'Europe.
Quoi qu’il en soit, M. Lavrov s'est montré impassible et même légèrement ironique en faisant remarquer que l’OSCE risquait de devenir un « appendice » de l’alliance militaire de l’OTAN dirigée par les États-Unis et qu’elle était « au bord du précipice », ce qui amenait la Russie à s'interroger sur l'utilité de continuer à participer aux réunions.
D’autres organismes internationaux, comme le Conseil de l’Arctique, ont été neutralisés par la guerre en Ukraine, le boycott des réunions avec la Russie mettant ainsi fin à toutes les négociations internationales sur la militarisation et l’extraction des ressources dans cette région exposée à une destruction massive du biotope.
Le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré qu'il n'avait vu « aucun signe de la part de Kiev ou de ses mentors quant à leur volonté de rechercher une quelconque solution politique » à la guerre et que les objectifs de la Russie resteraient donc inchangés.
Quant à lui, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, interviewé jeudi par l'Associated Press, a avoué que les gains négligeables de ses forces militaires lors de la contre-offensive qui a débuté cet été s'expliquaient par le fait qu'elles combattaient « la deuxième armée [la plus puissante] du monde ». Il a expliqué que l’Ukraine perdait trop de soldats parce qu'elle n’avait pas reçu de l'OTAN l’équipement militaire occidental qu’elle l’espérait et qu'il craignait que la guerre à Gaza ne détourne l’attention des États-Unis sur l’aide à Israël.
Tiens donc ? Personne n'y avait pensé !
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