Lazard fait bien les choses
Le nouveau pouvoir grec a ceci de commun avec l'ancien, quoique se définissant de gauche radicale il n'est pas l'ennemi du monde de la finance. Après la maquilleuse Goldman Sachs qui avait en 2001 grimé les comptes publics de l'état et l'ampleur de sa dette pour permettre une entrée dans l' Euro, voilà que Syriza fait appel à la banque Lazard et à son éponge magique pour la restructuration de sa dette.
Le metteur en scène et la tête de gondole médiatique de ce tour de magie "on efface tout et on recommence" est le fameux Mathieu Pigasse, un curriculum vitae long comme un jour sans pain, qui va de l'énarchie jusqu'à la tête de Lazard France en passant par les Inrockuptibles dont il est le patron et l'actionnariat dans "Le Monde , l'Obs etc.
C'est aussi un humoriste méconnu ou sous estimé, nous en voulons pour preuve son mémorable sketch aussi court que désopilant à nos yeux, joué en 2009 sur le plateau du Grand Journal où son impayable vanne, ce qui est un comble pour un banquier, " Et oui on peut être banquier de gauche, ça signifie défendre ses idées qui ne sont pas celles de ses intérêts" n'avait pas su déclencher l'hilarité de Denisot et de ses comparses, pourtant réputés gais lurons.
Interrogé par BFM sur l'abandon des 100 milliards d' euros qu'il préconise, et sur les possibles conséquences sur la France,il a répondu, pince sans rire « Cette dette a déjà été émise, donc elle est déjà incorporée dans les ratios dette sur PIB des pays européens. Vous pouvez annuler une partie de la dette grecque, une partie des créances françaises, cela n’impactera en rien la dette française […]. Le seul impact est un impact comptable ».
L'impact comptable est un argument imparable que vous pourrez resservir à votre banquier quand il vous menacera de saisie et nous suggérons aux grecs de l'utiliser dans sa version hellène quand le magnanime Pigasse lui présentera la facture de ses précieux conseils.
L'ancien pouvoir grec aurait été bien inspiré, s'il avait été judicieusement conseillé, de refuser de payer les 25 millions d'euros encaissé par le banquier humaniste de gauche lors de la restructuration de la dette privée en 2012.
Comme on a coutume de le dire en socialie, "ça ne coûte rien aux français,c'est l' état qui paie", ou sa version bancaire adoucie, éthérée, "ça n'engage à rien, c'est uniquement comptable", voilà qui est rassurant.
On pourra nous rétorquer que Pigasse qui soutint Hollande fut un chaud partisan de la taxe de 75 % sur les très haut revenus, ce qui tendrait à démontrer la force de son engagement et la sincérité de sa vertueuse profession de foi à Canal Plus.
C'est oublier un peu vite que selon un accord fiscal signé en 2005 avec l'administration des finances les associés gérants de Lazard ne déclareraient qu'un quart de leurs revenus dans l'hexagone contre l'engagement de conserver un siège dans notre beau pays.
Ainsi, tout comme l'abandon d'une moitié de la dette grecque sur le budget de la France, la taxe de 75% sur les haut revenus n'aura eu qu'un impact quasi nul, pour reprendre les termes mêmes de notre généreux mécène.
Décidément, Lazard fait bien les choses et la petite entreprise de Pigasse ne connait pas la crise.
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