Le 11 septembre ou la fin des certitudes
Une forme d'acharnement vain semble habiter les mouvements dits "pour la vérité sur le 11 septembre". Un acharnement contre un mur paraissant n'avoir aucune faille suffisante pour que l'évidence d'un mensonge partagé majoritairement par les médias et l'humanité qu'ils prétendent informer puisse éclater enfin aux yeux de tous. Pourtant la brêche est faite depuis longtemps, plus large que jamais.
Pour ceux à qui l'incroyable vacuité du rapport d'enquête sur le 11 septembre - dénoncée par ses auteurs mêmes - semble toujours plus évidente, il est normal d'éprouver plus de dix ans après l'événement un sentiment d'impuissance tout à fait décourageant. Sur le site même d'Agoravox, des auteurs enfilent les perles pour donner à penser - contre toute évidence - que les "excuses" (comment appeler ça autrement ?) fournies par l'administration américaine ont un tant soit peu de valeur. On fait valoir, chez ces auteurs, la haute valeur scientifique des études tentant d'attester ce qui, en termes de lois physiques, n'a simplement aucun sens. Dans ces fantasmagories pseudo-rationnelles, l'écroulement sur sa base du WTC7 en six secondes et demi trouve des explications soutenues par les instituts les plus sérieux et qui n'auraient pourtant aucune valeur dans le devoir de physique d'un lycéen.
Cette corruption de la valeur accordée en principe aux institutions scientifiques n'a rien de très surprenante si l'on se souvient - mais peut-être est-ce déjà un effort de mémoire trop important pour nos sociétés ? - l'épisode récent de (fausse-)paranoïa scientifique qui tenta de faire croire aux populations du monde entier que la grippe H1N1 était à même de faire des millions de victimes si une vaccination de masse n'était pas mise en place. Promue par la (supposée) très sérieuse Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cette vaccination de masse donna surtout à voir les incroyables conflits d'intérêts qui avaient court au sein de ladite organisation et l'absence de scrupule de scientifiques pourtant hautement estimés dans leurs domaines de compétence mais surtout grassement payés afin de promouvoir une campagne médicale destinée à permettre aux plus grands groupes pharmaceutiques d'engranger de très faciles et confortables profits.
Le scandale immense donna malgré tout lieu à une enquête parlementaire européenne, qui n'eut pour tout effet que d'étouffer les responsabilités et ne déboucha sur aucune remise en cause d'un système corrompu jusqu'à la moelle. Mais comment en être étonné ? Tony Blair et Georges Bush font des conférences dans le monde entier sans être inquiétés. On peut être les pires criminels de la planète et parader en toute impunité sans être arrêtés pour ses crimes de masse. On peut avoir soutenu un plan de vaccination sans fondement au seul profit de grands groupes desquels on aura reçu dans sa carrière de substantiels émoluments sans être présentés devant un juge. De même qu'on peut devenir secrétaire au trésor sous Obama en ayant participé au démantèlement des gardes-fous qui permirent un temps de juguler les débordements d'une finance dont on aura été sans cesse le valet servile.
Comment éprouver autre chose que de l'impuissance devant ces manifestations toujours plus impudiques et grossières d'une élite qui n'a peut-être même pas les moyens d'appréhender sa propre ignominie, tant son éducation propre et sa classe (poussée à ne jamais viser autre chose que son seul intérêt) l'interdisent d'en avoir seulement l'intuition ? De même que les aristocrates du XVIIIème siècle devaient croire sincèrement à la grandeur d'une domination qui opprimait et confinait à la misère permanente l'essentiel de la société dont ils avaient le contrôle. Et qui ne comprirent pas que les gueux puissent se révolter contre des privilèges qui permettaient à certains de se gaver et à l'immensité de crever toute sa vie de faim. Notre bon roi Louis XX n'est-il pas prêt aujourd'hui à reconduire ce temps de bonheur sans nom, où la France était considérée comme le pays le plus puissant du continent ?
Mais la fin des certitudes, c'est surtout le cheminement qui depuis la révolution de 1789 et les discours de Robespierre a conduit à remettre en cause la puissance de cette classe impudique et cupide, apatride et incroyablement coriace. Et si ses moyens de domination n'ont cessé de s'affiner, jusqu'à l'espèce de perfection que représente son "coup" du 11 septembre, l'illusion sur laquelle elle prétend reposer son pouvoir - autrefois un dieu quelconque dont la principale caractéristique était de vouloir faire griller sur un feu éternel ceux qui notamment prétendaient remettre en cause l'ignominie d'un tel pouvoir, aujourd'hui les immenses conglomérats médiatiques sur lesquels elle a la mainmise - s'est craquelée depuis les jours fondamentaux de la révolution française.
Il est impossible de savoir jusqu'où est prête à aller cette classe de privilégiés, dont les Pinçon-Charlot ont suffisamment démontré le fort sentiment de classe pour soi, foncièrement vouée à maintenir une domination dévastatrice pour la société toute entière. Le 11 septembre est une date parmi d'autres où il a été possible de mesurer les degrés de violence auxquels les dominants n'hésitent pas à soumettre les êtres qu'ils prétendent vouloir dominer. Mais c'est aussi dans ces manifestations spectaculaires de pouvoir et de jusqu'au boutisme qu'ils se découvrent le plus. Et c'est tout le rôle des mouvements pour la vérité sur le 11 septembre de permettre au plus grand nombre d'appréhender dans toute son ignominie ce jour où les élites plongèrent le monde dans dix années de stupéfaction, de mensonges éhontés et de guerre au terrorisme gavant à outrance les actionnaires des grandes multinationales d'armement.
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