Le 7 octobre… C’est aussi l’anniversaire de Poutine

Vlad tourne, 72 ans - 365 jours pour les otages israéliens et 365 jours de massacre à Gaza et en Cisjordanie. L'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023 a fait 1 205 morts et 251 personnes prises en otage. Au cours de l'offensive menée ensuite par Israël, près de 42 000 Palestiniens ont été tués à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l'ONU.

À Paris, le CRIF : Quelque 4.000 personnes ont répondu à l'appel du CRIF pour la cérémonie d'hommage. De nombreuses personnalités ont fait le déplacement comme l'ancien président Nicolas Sarkozy, le président du Medef Patrick Martin, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, quant à Meyer Habib et Bernard-Henri Lévy sans surprise, ils sont là pour faire la claque et encenser Israël et nier tout massacre de la part de l’armée la plus morale du monde... De son côté, le premier ministre Barnier a déclaré martialement que « la sécurité de l'État d'Israël n'est pas et ne sera jamais négociable et que ce pays se trouvait en situation de légitime défense. » Quant à Macron toujours entre deux eaux, « la France mettait "tout en œuvre" pour la libération des deux otages franco-israéliens encore retenus à Gaza. »[i] C’est l’entente cordiale, qui ne mentionne pas une seconde le sort de la population civile palestinienne, et surtout aucune critique n’est faite à l’encontre de l’orchestrateur en chef de ces massacres ; le premier ministre Benjamin Netanyahou. Sans surprise, le « président » du CRIF, Yonathan Arfi a tapé à bras raccourcis sur LFI et Mélenchon, voulant faire croire (et ça marche) que l’antisémitisme est de gauche et non pas d’extrême droite : « Jean-Luc Mélenchon qui se trouve dans "le camp du déshonneur" parce que LFI "voit des résistants là où la conscience universelle reconnaît des terroristes" et "choisit d'hystériser notre débat public, en cultivant le clientélisme et les assignations identitaires », puis il fustige encore plus énervé « Que LFI trouve encore des alliés au sein de la gauche républicaine est un outrage, une trahison ».[ii] C’est un des nombreux appels à vouloir du mal à une personnalité publique que professe cet excité, pourtant, c’est silence coté justice et média. Mélenchon qui reçoit de nombreuses menaces de mort, refuse la protection policière, car « noyautée par l’extrême droite » et préfère un garde du corps privé, agrégé de philosophie.[iii] Pour les Elkrief, Arthur et tant d’autres, l’état se met en quatre pour les protéger… Comme qui dirait : Deux pouah, deux cassos ! 

Le même jour en Israël : il y a eu une cérémonie officielle organisée par le gouvernement en présence de Netanyahou. Cette cérémonie a été fermée au public, a été enregistrée et diffusée le soir vers 21 heures à la TV ; il y aurait du Ceausescu chez cet homme non ? Netanyahou en bon manipulateur, a tenté de faire participer des familles d’otages, qui ont refusé catégoriquement qu’on les utilise à des fins de propagande. Parallèlement, à Tel-Aviv, une cérémonie non officielle a été organisée par les familles d’otages. Les forces de l’ordre à la solde du Likoud, par un tour de passe-passe sécuritaire, ont réduit le nombre d’assistants autorisés à cette manifestation de 40.000 au départ à… 1000. C’est Bibi, pieds de nez qu’il fait aux victimes de sa politique ! Pour les proches des otages, le Premier ministre ne mettrait pas tout en œuvre pour atteindre le but de libérer les otages et le récent front ouvert au Liban ne fait qu’éloigner la perspective de les voir revenir en Israël. « La stratégie du gouvernement a été assez fluctuante par rapport à la question des otages, puisque durant les huit premiers mois, la libération des otages était la cible absolument irréductible, c’est-à-dire non négociable.  » Des manifestations ont été organisées toutes les semaines et celles-ci ont battu des records de participation avec la présence de plusieurs centaines de milliers de personnes. Le 7 septembre dernier, ils étaient 750 000 à manifester pour exiger du gouvernement qu’il conclue un accord. Sans que cela semble avoir d’effet sur la stratégie de Benjamin Netanyahu.[iv] Que les peuples sont donc naïfs ; un fou de guerre ne recule jamais, et les otages, les civils, les soldats de son armée ne comptent pas, n’existent pas, ils ne sont que des obstacles vers sa marche en avant, vers l’apocalypse.

France, terre d’accueil pour Bibi : il est totalement extraordinaire que ce Netanyahou reçoive plus de critiques dans son propre pays en guerre qu’en France où il fait l’unanimité… Heureux comme un Netanyahou en France, devrons-nous dire ! Le public supporteur du CRIF, qui heureusement ne représente qu’une infime partie de la communauté juive du pays n’émet aucune critique de la gestion des otages, prétexte pourtant de la poursuite de la destruction du peuple palestinien, de la bande de Gaza, de la colonisation forcenée en Cisjordanie, des intrusions militaires et des meurtres de civils au Liban, des bombardements en Syrie, en Iran et au Yémen, qui met toute cette région à feu et à sang ; rien, Israël est dans son droit et saint Netanyahou fait le job !

Pendant ce temps-là, Poutine compte les points, sable le champagne du Caucase en célébrant ses 72 printemps et ses presque 25 ans de règne et en se souvenant d’une phrase qui le rendit célèbre : « Allez les chercher jusqu’au fond des chiottes ! »

Georges ZETER/octobre 2024

Vidéo : Israël : des familles d'otages boycottent la cérémonie officielle du 7 octobre • FRANCE 24