Ca a commencé comme ça... une ligne de basse, des claves entrechoquées, une guitare rythmique et une flûte. Et un texte surprenant pour l'époque ("Living in the past"), mis en ondes sur Radio Caroline, qui pouvait être perçu comme franchement réactionnaire (*) A vrai dire ça avait commencé par une autre chanson, "Song For Jeffrey", où là encore la basse débutait le morceau d'emblée. Une guitare basse tenue par un grand échalat ressemblant à un indien, bandeau sur les (longs) cheveux, appelé Glenn Cornick. Il avait débuté comme beaucoup dans un groupe de rock portant costards sombres et cravate (de cuir, la grande mode dans les sixties, il est ici à droite avec une Hohner), à jouer les morceaux des Shadows pour intégrer un groupe de blues étonnant, donrt le leader jouait de la flûte, et qui sur scène gesticulait en collants, se tenant souvent sur une seule jambe. Un groupe à part, dont le nom avait été emprunté à un personnage étonnant, un agronome du XVII-XVIII eme soucieux d'améliorer les rendements agricoles grâce notamment à son invention, celle d'un appareil à semer révolutionnaire pour l'époque (**). Pourquoi le leader bien felé du groupe, Ian Anderson, avait choisi ce patronyme, voilà ce que je vais aussi évoquer avec la mémoire de celui qui a été le premier bassiste du groupe, parti après trois albums d'une fulgurance rare.
Né à Barrow-in-Furness en 1947, il a grandi à Blackpool. Le groupe mythique se formant à Luton, en 1967 et enregistrera même sous le nom de Jethro Toe (la firme de disque ayant mal orthographié leur nom d'origine !). En fait, il y avait eu hésitation sur le nom : "le 19 Juin 1967, le nouveau groupe formé jouait pour la première fois au club Marquee sous le nom de John Evan Smash et a joué un deuxième concert le 4 Août. A ce stade, Ian Anderson, Mick Abrahams, Glenn Cornick et Clive Bunker ont décidé de lancer un nouveau groupe, qui au cours de leurs premiers jours de travail sous différents noms tels que Navy Blue and Bag of Blues afin d'obtenir plus de concerts dans les clubs comme Ian Anderson se souvient :
« Nous avons joué une fois au Marquee comme Evan Band John, et y sommes retournés, en tentant de cacher nos visages à John Gee le gestionnaire, et est devenu Navy Blue la deuxième fois que nous avons joué au Marquee, et la troisième fois que nous avons joué au Marquee nous étions Jethro Tull, et heureusement que c'était celui qui a collé ".
C'est tout de suite un groupe explosif... sur scène, grâce aux pitreries de Ian Anderson, ce showman-né, mais aussi par la très forte personnalité de ceux qui le composent. Et dans le lot, l'homme aux grosses lunettes tenant la basse n'est pas le dernier à râler : c'est un acariâtre de naissance, à vouloir toujours couper les cheveux en quatre, lui qui les alors immensément longs. Un bassiste exigeant mais pourtant jovial, qui sera un des rares à munir sa basse d'un trémolo (sur une Gibson Thunderbird équipé d'un "Vibrola, il jouait aussi sur Gibson EB3)
Mais cette exigence qui le caractérisait était aussi un gage important d'innovation pour le groupe, qui, très vite, alors qu'il joue au départ un blues assez classique dans le fond ("Some Day the Sun Won't Shine for You", joué ici bien plus tard) mais pas dans la forme, puisque c'est la flûte qui est mise en avant), s'envole vers une musique plus évoluée, qui se débarrasse assez vite des carcans des douze mesures obligatoires. L'influence de jazzmen tels Roland Kirk n'y est pas pour rien (le morceau originel date de 1964). Du blues, de très bonne facture, tel ce "To be sad is the bad way to be" enregistré à Stockholm en 1969), le groupe passe en effet vite à autre chose. En France, il faut attendre 1969 pour les voir à la télévision interpréter "Song For Jeffrey", le batteur jouant pour l'occasion sur la batterie du batteur de Johnny Hallyday... pour la forme, le groupe se pliant au play-back des émissions du moment. On les filmera dans un stade de banlieue la même année interprétant le titre "Bourée", (le singeant, plutôt car c'est encore du play-back) autre titre incongu extrait de leur tout premier album. Dommage, car les téléspectateurs passent alors à côté des prestations scèniques du groupe, plutôt époustouflantes. Dans quelle émission (je penchais au départ pour "Bouton rouge", ou "Rock en Stock" du regretté Pierre Lattès, car le pauvre l'avait avoué ; il n'avait aucun budget pour filmer ses groupes favoris !), mais l'INA indique bien que c'était pour "Tous en scène" de Claude Ventura ou Maurice Dugowson. On pourra même y voir Led Zeppelin interprèter "Dazed And Confused" !

Un groupe de rock qui joue du Bach, voilà qui n'est pas commun à l'époque. Et qui tient des propos dans ses textes de chanson qui vont à contrario de ce que disent trop d'autres. Il se présentent en effet, autour de la très forte personnalité du chanteur, comme de sérieux critiques du progrès technologique, mais en même temps des révolutionnaires de salon qui ont envahi le monde. Un groupe de rock écolo bien avant l'heure. Du rock rural, voilà qui est très étonnant en effet. Mais pas pour autant et surtout pas un monde de hippies : questionné sur son absence à Woodstock voici ce que répondra l'étonnant Anderson : "Non, je savais que ça allait être une grosse affaire. La raison pour laquelle je ne voulais pas jouer à Woodstock c'est parce que j'ai demandé à notre directeur, Terry Ellis, « Eh bien, qui d'autre sera là ?" Et il a énuméré un grand nombre de groupes réputés qui allaient jouer, et que ça allait être un festival hippie, et j'ai dit, "est-ce qu'il y aura beaucoup de femmes nues ? Et y aurat-il des prises de drogues et vont-ils boire beaucoup de bière, et coucher dans la boue ? "Parce que la pluie était prévue.
Et il a dit, "Oh, ouais." Alors j'ai dit : "OK. Je ne veux pas y aller." Parce que je n'aime pas les hippies, et je suis généralement assez rebuté par des femmes nues à moins que le moment soit venu (...)" Une déclaration amusante et plutôt décalée, quand on sait que le groupe participera au célèbre festival de l'île de Wight devant 600 000 spectateurs en 1970... soit juste après Woodstock ! Dans une version magistrale de "My God", autre titre devenu mythique (extrait "d'Aqualung" album pour lequel Cornick est censé déjà avoir quitté le groupe, alors qu'il est bien présent à Wight, comme le montre la photo ci contre)... Il a donc participé à l'enregistrement d'Aqualung, mais en a perdu tous les bénéfices ! Le titre "My God" ayant été joué pendant un an avant d'être enregistré... mais Anderson ne retiendra pas sur l'album la partie jouée par Cornick !
Un groupe à part des autres, mais qui en tournant avec Led Zeppelin, dont il n'appréciait pas les manières avec les fans (les groupies défilaient à une vitesse phénomènale dans leurs loges et Anderson se disait être un écossais prude), un groupe, donc, qui découvrira d'autres univers musicaux : "Jethro Tull et Led Zeppelin ont fait part du même intérêt, de la même passion pour la musique qui n'était pas le truc normal du rock and roll. Et peut-être, eux aussi, ont été influencés, à certains égards par ce qui m'a influencé : la musique indienne, la musique méditerranéenne, et de la musique populaire britannique". Le groupe tournera intensivément aux USA en 1969, en compagnie de Led Zep,
passant en tête d'affiche en novembre 1969 au Fillmore West (voir le poster). "Et nous avons partagé un copain, un homme du nom de Roy Harper, qui est l'un des musiciens folkloriques britanniques de fin des années 60. Et il était copain avec les membres de Pink Floyd et Zeppelin et aussi avec moi. Pas avec les autres membres de Jethro Tull, qui pensaient qu'il était un peu bizarre et ils n'ont pas vraiment sa musique, mais ça je ne sais pas. Mais il était quelqu'un qui m'a beaucoup influencé, dès le début, autour de 68 quand je suis tombé sur lui.
Et je pense qu'il a déteint un peu sur Jimmy Page, aussi, comme l'ont fait d'autres folkies britanniques, comme Bert Jansch et Davey Graham, et je pense que la musique doit avoir infecté le style e précoce de Jimmy Page, avec une partie de son travail innovant sur la guitare..." On ne peut que le suivre dans l'idée et réécouter en effet Roy Harper, bien trop méconnu à mon goût également. Jimmy Page lui a gardé au delà du temps toute son indéfectible amitié et c'est un signe qui ne trompe pas. A déguster sans aucune modération (il y a un "take two"sur une autre adresse !). Ici, pour déguster davantage, le concert complet de 1990. Jethro Tull fait du folk-rock : le groupe joue des guitares sèches comme de l'électrique, cette dernière jouée parfois très fort, ce qui plaira par exemple à Metallica. Questionné sur cette admiration, Anderson répondra un jour "il est vrai qu'on joue de la mandoline extrémement fort"...

I
l n'empêche, l'OVNI Jethro Tull, de 1967 à 1970 cartonne vite dans les charts (le titre "Living in The Past" finira 3eme et "Teacher" 4eme, le premier album finit 10eme et le second premier, le troisième atteindra la 4eme place, à gauche une pochette allemande) avec son rock qui n'est plus blues et qui est surtout inclassable, avec ses textes parfois franchement ésotériques. Le voici contraint de faire toutes les télés du moment, puisqu'ils se retrouvent en tête des charts pour de nombreux titres. Les voici à Top of the pops, l'incontournable émission anglaise, en 1970, pour interpréter Witch's Promise. Un savoureux conte sur la destinée humaine, et le sort qui peut la modifier... ou non. Les critiques, ne sachant plus ou caser le groupe, créent une nouvelle catégorie musicale pour lui (et quelques autres...), qu'ils appellent "rock progressif". Des groupes avec des chansons à texte, dont Jethro Tull est l'un des représentants-phare. Ian Anderson le "terrien" attaché à sa terre, a en effet développé toute une philosophie de la vie, reposant en grande partie sur la transmission et non sur l'élimination du savoir accumulé, comme ici dans "We Used To Know " : en résumé, selon lui, on ne peut rien bâtir sur du vent.
Chacun allant à sa propre façon, je vais aller selon la mienne,
Bonne chance avec ce que vous trouverez.
Mais pour votre propre bien, rappelez-vous les temps
que nous avons connus.
Anderson a écrit une foultitude de petits bijoux, telle cette chanson emblématique (***) évoquant le problème du déracinement lié au modernisme. Son exemple d'un agriculteur qui voit sa maison rasée pour faire place à un nœud routier est particulièrement bien faite et en même temps fort poignante. Des albums plus tardifs comme "Songs from the woods", "Heavy Horses" ou "Stormwatch" continueront cette veine. Une philosophie s'en dégage, mais aussi une façon d'écrire la musique ou de créer des ambiances, ici à la la guitare sèche, qui exercera une influence certaine sur ses contemporains. Certains pensent, par exemple, que ce titre,
"We Used To Know" a pu inluencer sinon davantage les Eagles pour leur hit "
Hotel California".

Les deux chansons mises côte à côte,
ça devient ... flagrant en effet. Evident, même. Pour un Don Henley même pas gêné pourtant lorsqu'il tentera de faire un procès à de jeunes groupes ("Ocean" qui l'avait
"samplé" et "Okkervil River") reprenant son titre largement "inspiré" de celui de Jethro Tull ! Eagles et Jethro Tull semblent bien avoir tourné ensemble, aux USA, et dont Henley aura largerment eu le temps d'aller entendre aupravant en concert le groupe, en 1969, lors de son importante première tournée US, ou d'écouter l'album où figure
"We Used To Know". Pour les exégètes, le plagiat est bien présent, mais Anderson n'a jamais tenu à faire de procès aux américains. En interview, pourtant, il n'hésite pas à dire, pourtant, qu'il y a des "similitudes" :
cétait un morceau qu’on jouait à cette époque.. Je crois que c’était en 1971 ou 1972 et on était en tournée. Nous avions une première partie assurée par un groupe qui venait de faire un tube : « Take It Easy ».
Il s’agissait des Eagles. On ne se parlait pas beaucoup en tournée car ils étaient américains et faisaient un rock gentil et assez country… alors que nous étions des anglais agités faisant des trucs bizarres. Je ne pense pas qu’ils nous appréciaient et c’était réciproque. Il n’y avait pas de communication entre nous. Simplement un respect mutuel lorsque nous faisions un concert. Je pense qu’ils nous ont surement entendu jouer "We Used to Know" et qu’ils ont été inspirés inconsciemment en introduisant les mêmes accords dans Hotel California. Mais vous savez, ce n’est pas du plagiat. Ce sont juste les mêmes accords. C’est une signature différente, une ambiance différente.. Et c’est une très bonne chanson qu’ils ont écrit… alors je ne peux que ressentir un certain bonheur à propos de tout ça..." En fait, les Eagles avaient enregistré leur premier disque en février 1972, en Angleterre avec Glyn Johns. En 1973, "re", pour le deuxième LP, "Desperado", et ils étaient de retour en 1975 pour une tournée mondiale qui passait par l'Europe, dont l'Angleterre. A force de tourner, ils manquaient d'inspiration et sortaient alors une compilation... cette année là, juste avant... Hôtel California. Et Anderson ne ment pas :
Jethro Tull a effectivement tourné aux USA en 1972. Avec bel et bien les Eagles
pour "ouvrir"... sur 6 dates au moins là-bas !
Le premier album ("
This Was") fut une étonnante découverte, le second une belle confirmation. Même les bonus en étaient renversants, tels ce "
Sweet Dream" associé à l'album numéro 2, "Stand Up", et ses orchestrations classiques, à la fin des 4 minutes du titre 45 tours, sur un texte
profondément... sinistre. En Belgique, une radio naissante sur les ruines d'une autre (la RTBF), "Formule J", présentée par
Claude Delacroix et
Michèle Cédric, aura la bonne idée de prendre un extrait du premier disque comme indicatif de séquence avec
"Cat's Squirrel" (et de prendre comme indicatif principal
Booker T and the MGs dans
"Green Onions" !). Tout le monde cherchera à une époque d'où provenait le premier !

Le troisième opus, "Benefit", sera moins apprécié de la critique mais toujours autant des amateurs, alors qu'il se présentera comme plus "électrique" que les précédents (comme ici avec la part laissée au solo de guitare su
r "With You There to Help Me". Sur ce disque, Anderson et le groupe tenteront une autre innovation : celle des techniques d'enregistrement, alors en pleine recherche. Les bandes seront passées à l'envers (dans "Play In Time"
à la ligne de basse fort en avant), ou verront des parties artifciellement doublées ("
With You There to Help Me" encore), l'adjonction d'un organiste-pianiste, John Evan étoffant beaucoup le son du groupe. Ce qui n'empêchera en rien les prestations scéniques du groupe de rester excellentes, malgré
l'absence des effet de studio de l'album... (ici, on distingue Cornick sur scène, à Tanglewood, Massachusetts, en 1970. Ici encore, la
meilleure version filmée du concert.
Mais le charisme évident d'Anderson s'accompagnait aussi de tensions : l'homme avait une idée bien exacte de ce qu'il souhaitait faire, et les membres de son groupe pas toujours les mêmes. Le premier à quitter le navire c'est
Mick Abrahams, parti fonder
Blodwyn Pig, un guitarise qui a ensuite sombré et qui a refait surface il y a quelques années avec de bons disques...
de blues. Martin Barre, superbe guitariste, lui aussi très méconnu encore, hélas, qui l'a ensuite remplacé deviendra en fait le second pilier du groupe lui donnant ses attaques incisives de guitare électrique. Tel Procol Harum et son guitariste Robin Trower, et plutôt même son remplaçant Dave Ball, Martin Barre a donné un son au groupe qui est resté aujourd'hui inimitable (ici
avec son propre groupe, et là
également). L'actuel (celui du groupe de Ian Anderson !) s'appelant
Florian Opahle ; lui aussi capable de jouer du
Bach... à la guitare électrique (ici Anderson
lui rendant aussi hommage à sa façon) ! Le second à partir est donc notre bassiste, parti faire des groupes bien éphémères. (Wild Turkey, et un groupe en Allemagne). Comme raison, le site du groupe indique sobrement que Glenn, "a
grandi à part des autres membres de la bande pendant les années 1970". En fait c'est un joyeux fêtard, qui ne rate jamais une façon de s'amuser (avec de l'alcool et de la drogue), alors que tous les autres membres du groupe sont devenus à l'époque des personnes quasi-recluses et déjà toutes introverties ! Anderson "sélectionnera" son remplaçant, Jeffrey Hammond, sur le critère de l'entente avec les autres plutôt que sur ses capacités pures de bassiste : le jeune homme est alors un étudiant en école d'arts plastiques, et ça
se voit plus qu'on ne l'entend. Il arborera sur scène une contrebasse
zébrée comme son costume (ici
un de ses tableaux).

Cornick quitte hélas le groupe au plus mauvais moment, car Anderson est alors en train de préparer un concept-album qui va devenir culte : "Aqualung", une merveille musicale vendue à plus de 7 millions d'exemplaires, dont on ne se lasse jamais, comme on ne se lasse pas des centaines d'interprétation de son titre-phare,
"Locomotive'sBreath", une charge au canon contre l'institution religieuse anglaise et la religion en général. Juste après, c'est au batteur Clive Bunker de quitter le groupe... qui se trouvera d'autres bonne âmes musicales pour accompagner les délires de l'encombrant leader, qui n'a strictement rien perdu de sa verve même si les cheveux lui font aujourd'hui défaut.
Son tout dernier opus vient de squatter les charts anglais pendant des semaines, preuve que le genre musical est loin d'être mort. Personnellement, je possède une belle palanquée d'albums et de concerts
"pirates-bootlegs" de Jethro Tull, dont les
prestations récentes demeurent toujours aussi
exemplaires (ses r
é-orchestrations surtout sont passionnantes !) et Anderson, qui a revendu auj ses fermes à truites d'Ecosse, demeure effectivement un énorme showman. Un auteur de chansons reconnu par ses pairs, avec par exemple l'album "
To Cry You A Song : A Collection Of Tull Tales", où des tas d'artistes (dont Phil Manzanera sur "
Nothing Is Easy" et Charlie Musselwhite et sur "
Cat'sSquirrel" ou Keith Emerson sur "
Living in the Past", ou
Magellan et son intro au piano rhapsodisante sur "Aqualung" avant l'attaque de batterie-guitare)
sont venus interpréter à leur façon du Jethro Tull. L'album ayant réuni pour la dernière fois ensemble
Mick Abrahams, Clive Bunker et... Glenn Cornick. Ce dernier, toujours un peu à part (Ian Anderson a dit que le groupe lui devait son "insolence", s'était pris ses derniers temps de passion pour l'ukulélé,
à Hawaï, où il est mort hier de problèmes cardiaques (il habitait Hilo depuis plusieurs années). Têtu, bourru, mais resté plein d'humour, il avait donné son dernier concert le 28 décembre 2013 au profit des victimes du typhon qui avait ravagé les Philippines, après avoir joué sur place avec
Los Lobos et fait le gig avec eux.

Alors, oui, il y a les textes, mais il y a aussi une musique aux trois premiers albums stucturés par un bassiste terriblement efficace sans être pourtant un génie de l'instrument (mais a marqué les fans, qui le considèrent en général toujours comme
le meilleur qu'ait eu le groupe). Les premiers morceaux de Jethro Tull reposaient sur lui, à l'évidence, plusieurs critiques s'accordent à le dire. L'homme vient de disparaître, il était resté jovial mais "grincheux" toute sa vie, à déclaré son propre fils (voilà un bel hommage !) souhaitons au moins
qu'on s'en souvienne comme participant à trois chefs d'œuvre des années 70 ! Même si, comm
e l’affirme ce rédacteur d’un fanzine consacré à Jethro Tull, "
A New Day", une approche cérébrale, «
c’est très bien si t’es un philosophe… mais en fait, ça n’assure pas vraiment. Pour moi, l’histoire de Jethro Tull est celle d’un groupe de blues au dessus de la moyenne, dont le travail doit être jugé dans le contexte de la musique rock. » (Martin Webb, cité dans Atton, 2001). `
(*) Avant, j'avais l'habitude de rencontrer les gens
Et chaque garçon et chaque fille était mon ami.
Maintenant, il y a eu une révolution,
Mais ils ne savent pas pourquoi ils se battent.
Fermons les yeux ;
En dehors de leur vie tout va beaucoup plus rapidement
Oh, nous, nous ne céderons pas,
Nous allons continuer à vivre dans le passé.
(**) Selon Wikipedia, "
Influencé par les débuts du Siècle des Lumières, Tull est considéré comme l'un des premiers à aborder l'agriculture de manière scientifique et empirique. Il a transformé les pratiques agricoles en inventant et en améliorant plusieurs concepts, le fait le plus notoire étant son invention en 1701 du semoir alors qu'il vivait à Crowmarsh Gifford. Avant ce système mécanique, les graines étaient répandues sur le sol à la main et germaient à sa surface. La machine de Tull améliorait considérablement ce principe en creusant un trou à une profondeur spécifique, en y déposant une graine et en recouvrant le tout à la fin de l'opération. Le semoir pouvait traiter trois rangées à la fois. Le résultat immédiat fut une augmentation du taux de germination, et une récolte accrue (d'un facteur pouvant aller jusqu'à 800%).
Tull était partisan de l'utilisation des chevaux en lieu et place des bœufs, et inventa une machine tractée par un cheval pour nettoyer la terre et retirer les mauvaises herbes. Ce travail fut le sujet de son livre New Horse Hoeing Husbandry en 1731, un ouvrage qui lança une controverse. Il apporta également des modifications à la charrue. Il s'intéressait à cette dernière car elle faisait partie de la gestion des mauvaises herbes. Tull pensait que l'utilisation d'engrais n'était pas nécessaire et que les plantes trouvaient suffisamment de nutriments dans le sol, si celui-ci était correctement utilisé. Il prônait la pulvérisation et la dispersion de la terre au lieu d'un enrichissement avec du fumier qui apportait des mauvaises herbes. Une fois dispersée en une fine couche, la terre devait théoriquement libérer ses nutriments.
Si Tull s'est trompé sur l'importance des engrais en agriculture et certaines de ses inventions furent controversées et restèrent peu utilisées à son époque, il reste pour beaucoup l'un des pionniers les plus significatifs de l'agriculture moderne et rationnelle".
Neuf miles d'enclos à deux brins surmontés de barbelés
Posés par le père pour le fils.
Un bon coin, là-bas, sur le fond de la vallée,
Par où coule une douce petite rivière
Maintenant, ils pourraient me donner une compensation ...
Ce n'est pas ce que je recherche. J'étais un homme riche avant-hier.
Maintenant, tout ce que j'ai est un chèque et une camionnette.
J'ai abandonné ma ferme pour une autoroute.
Ils sont occupés à construire des aéroports sur le côté sud ...
et une usine de puces en silicone à l'est.
Et la grande route doit passer tout à travers le long de la vallée.
Un gros truc, au moins avec six voies, pour sûr.
Maintenant, ils pourraient me donner une compensation ...
Ce n'est pas ce que je recherche. J'étais un homme riche avant-hier.
Maintenant, tout ce que j'ai c'est un chèque et une camionnette.
Comme si ma ferme était devenue une autoroute.
Ils ont oublié ce que ce pourquoi cette vieille terre était faite.
On y faisait pousser deux tonnes à l'acre, garçon, entre les pierres.
Ce n'était pas Southfork, ce n'était pas Ponderosa.
Mais c'était l'endroit que j'avais appelé ma maison.
Ils disent qu'ils m'ont donné une compensation ...
Ce n'est pas ce que je recherche. J'étais un homme riche avant-hier.
Et qu'est-ce que je pourrais faire avec un million de dollars et une camionnette ?
Alors que j'ai laissé ma ferme sous l'autoroute.
La version live 40 ans après :
https://www.youtube.com/watch?v=fEdzkmhwf5k
en 2005 :
https://www.youtube.com/watch?v=WS6FSTG99AU
en 1991 :
https://www.youtube.com/watch?v=VBhzpmdrvPQ
en 2014 :
https://www.youtube.com/watch?v=DRCpWRv2vSw
en Bonus, Locomotive Breath avec Bonamassa...
https://www.youtube.com/watch?v=IoG5zSj4aXw
Farm on the freeway est aussi le titre d'un bootleg enregistré au Philadelphia Tower Theater,de Philadelphie le 25 novembre 1987
pout tout savoir sur Cornick c'est ici :
pour l'histoire du groupe :
documents
-les 20 premières années de Jethro Tull :
https://www.youtube.com/watch?v=jNHI0KXsbCE
-Jethro Tull Royal Albert Hall 1969
https://www.youtube.com/watch?v=pT64pX23NAI
https://www.youtube.com/watch?v=zADYN3cAsiU
https://www.youtube.com/watch?v=VaxDiuFOZ5o