Le bilan de Sarkozy, morceaux choisis
Je suis sincèrement préoccupée. Nous ne pouvons ignorer quel est le bilan de cinq ans de gouvernement Sarkozy (à l’économie, à l’intérieur).
Personnellement, je n’ai jamais autant souffert auparavant dans mon exercice professionnel.
La séparation des pouvoirs est un principe démocratique que l’on ne peut pas attaquer impunément, et ce malgré toute les critiques fondées que nous pouvons avoir vis-à-vis du pouvoir judiciaire. Sarkozy s’est employé à s’immiscer dans l’exercice de la justice depuis qu’il est au pouvoir et il revendique encore plus les "pleins pouvoirs".
Or, sans aucun contrôle, sans aucun contre-pouvoir réel, le pouvoir exécutif devient une dictature qui cache son nom.
Derrière les déclarations tronitruantes du candidat, son "franc-parler", quel est le résultat du ministre ?
Une France plus endettée, une France plus pauvre, une France moins sûre, une France plus effrayée.
Je ne nous souhaite pas cinq ans supplémentaires de sinistrose.
Je ne suis pas de ceux qui ont voté pour Ségolène Royal. Mais je crois sincèrement que nous n’avons pas un autre choix.
Une France plus pauvre :
Niveau de vie des Français (INSEE) http://www.insee.fr/fr/ffc/chifcle_fiche.asp?ref_id=NATSOS04207&tab_id=50
Moyenne Médiane
2002 18 043 15 806
2003 18 025 15 805
2004 18 030 15 766
Revenu disponible par ménage (INSEE) http://www.insee.fr/fr/ffc/chifcle_fiche.asp?ref_id=NATSOS04202&tab_id=45
2002 29 071 24 931
2003 29 010 24 746
2004 28 935 24 599
Une France plus endettée :
Ce que Nicolas Sarkozy a déclaré :
« Il n’y a pas de fatalité à la progression de la dette publique. [Elle] atteint aujourd’hui 1 000 milliards d’euros (...) Il faut d’abord la stabiliser. (...) C’est mon objectif pour 2006 (...). Je prouverai dans les mois qui viennent que ces objectifs n’ont rien d’utopique. »
Intervention de Nicolas Sarkozy, ministre d’État, ministre de l’Économie, des finances et de l’industrie. Conférence de presse à Bercy - 4 mai 2004
... Et le résultat trois ans plus tard :
« En 2002, la dette publique s’élevait à 901,8 milliards d’euros. Elle s’élève à 1 151,8 milliards d’euros en septembre 2006, soit une hausse de 250 milliards en quatre ans. Elle est estimée à 1180 en 2007. »
Source Insee
Ce que Nicolas Sarkozy déclare :
« Il y a 40 ans, on empruntait à 18 % et il y avait une inflation à 24, le différentiel en vérité, je ne fais pas l’apologie de l’inflation, mais c’est l’inflation qui remboursait. »
Nicolas Sarkozy sur TF1 - 5 février 2007. Et la réalité :
« En 1967, l’inflation était de 2,7 %. Le record s’établit à 13,7 %, en 1974. »
Paru dans Le Monde - 28 février 2007
Une France moins sûre
Les agressions physiques ont augmenté : Nouvel obs
Reportons-nous aux chiffres du ministère de l’Intérieur. En mai 2002, quelques jours après l’arrivée de Nicolas Sarkozy Place-Beauvau, selon la définition de l’OND (Observatoire national de la délinquance), on compte 372 263 atteintes à l’intégrité physique. A la fin de l’année 2006, on en dénombre 432 441. Cela représente 60 178 faits de violence supplémentaires, soit une hausse de 16% (voir encadré 4)
Une France plus effrayée : même les policiers craquent...
http://videobaseproject.net/video81.html
http://www.dailymotion.com/video/x1lu73_letat-de-la-police-apres-sarkozy
http://www.dailymotion.com/video/xngro_des-policiers-matraquent-nicolas-sa
Le projet de loi sur la prévention de la délinquance adopté hier à l’Assemblée nationale est le dixième texte relatif à l’insécurité voté par la droite depuis 2002. Sans compter les deux lois sur l’immigration. Ce dernier texte important de la législature de Nicolas Sarkozy, sur un thème pilier de sa campagne présidentielle, accroît les pouvoirs des maires et durcit les sanctions contre les mineurs délinquants et les multirécidivistes. Il prévoit également des sanctions dès l’âge de 10 ans et de la détention provisoire dès 13 ans. Cette loi n’a mobilisé qu’une poignée de députés dans l’hémicycle, comme si les élus, même UMP, s’étaient lassés de cette avalanche législative. Et pourtant, dès aujourd’hui, la commission des lois se penche sur une nouvelle réforme de la justice.
Libération, mercredi 6 décembre 2006 http://www.liberation.fr/actualite/evenement/evenement1/221507.FR.php
Sur la séparation des pouvoirs
:
Ce que Nicolas Sarkozy déclare : « Je veux dire aux juges que je veux une justice respectée. (...) Je veux leur dire que je serai toujours à leurs côtés pour défendre l’indépendance de la justice et l’accroissement de ses moyens. »
Déclaration de Nicolas Sarkozy à Périgueux - 12 octobre 2006, publiée sur www.u-m-p.org
... Et ce que Nicolas Sarkozy pratique avec les magistrats :
« L’intervention de Sarkozy constitue une atteinte scandaleuse au principe de la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire, à l’indépendance de l’autorité judiciaire et aux fondements même de notre démocratie », a pour sa part estimé le syndicat de la magistrature [à propos du juge Alain Hahn au sujet duquel Nicolas Sarkozy avait déclaré qu’il « devait payer » pour l’affaire Nelly Crémel]. »
Paru dans le Nouvel Observateur - 23 juin 2005
Sur ses rapports avec l’extrême droite
Ce que Nicolas Sarkozy déclare :
« Quand des gens osent dire que je défends des idées de Le Pen, je suis profondément blessé. Je mets au défi qui que ce soit de trouver une seule idée que j’ai défendue qui soit conforme à ce que pense monsieur Le Pen, y compris sur l’immigration choisie. »
Nicolas Sarkozy dans Le Parisien - 20 octobre 2006
... Et ce que Nicolas Sarkozy pratique :
« Chacun crie au plagiat. Invité, dimanche 21 mai, de Radio J, Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France (MPF), a accusé le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, de le copier. Le 22 avril, devant des nouveaux adhérents de l’UMP à Paris, le ministre de l’Intérieur avait déclaré : « S’il y en a que cela gêne d’être en France, qu’ils ne se gênent pas pour quitter un pays qu’ils n’aiment pas. » Une formule qui ressemble au slogan répété par M. de Villiers depuis quelques mois : « La France, tu l’aimes ou tu la quittes. » A son tour Jean-Marie Le Pen réclame des droits d’auteur. »
Paru dans Le Monde - 24 Mai 2006
Patrick Devedjian, proche du numéro 2 du gouvernement [déclare à propos de la sécurité] : « Les électeurs du FN seront obligés de reconnaître que leurs préoccupations ont été prises en compte. On ne peut plus nous faire le reproche du laxisme. »
Publié dans Libération - 6 décembre 20
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