• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le Bonimenteur de Loire étapes 1 à 3

Le Bonimenteur de Loire étapes 1 à 3

étape 1 : Dans le dur d'entrée.

étape 2 : Une longue journée de solitude.

suivie d'un conte de Loire Le pont du diable !

étape 3 : Dans l'esprit Loire.

Les mécomptes du conteur.

C'est à sept heures en ce petit matin incertain que je repris mon chemin par l' endroit où j'avais débuté ma remontée de la Loire. Je ne croisai pas de dames dans ma venelle à quatre sous, preuve que mes histoires ne sont parfois que des menteries. Je ne vis d'ailleurs personne de ceux que j'espérais sur ce premier pas, celui qui coûte le plus d'ailleurs !

Orléans fut avalé comme une fleur. Les jambes en état et le temps pour l'heure se montrait Clément, un beau prénom qui lui va comme un gant. Puis les nuages s'amoncelèrent sur ma tête, la bruine me força à un premier arrêt, un petit vêtement de pluie ferait bien l'affaire. Les choses s'aggravèrent sans pour autant nécessiter la cape. Je fis appel à un brave homme qui couvrit mon sac, m'évitant ainsi de le poser une autre fois …

Puis, le ciel joua les chagrins. Cette fois, le grand poncho s'avéra indispensable. Je hélai un automobiliste qui passait au pas et qui fit semblant de ne pas me voir pour ne me venir en aide. C'est un intrépide cycliste, se jouant de la pluie qui me donna ce coup de main nécessaire pour que l'imperméable en forme de bâche couvre l'homme mais aussi le sac. Sitôt affublé de la sorte ou peu s'en faut la pluie cessa de m'importuner !

C'est quand même dans ce harnachement que je doublai trois marcheurs attiffés pareillement. Ils étaient pèlerins, venaient de Paris et allaient à Saint Jacques sur le chemin de la façade ouest. Jean Michel, Bernard et Odile marchait du pas lent de ceux qui font une démarche intérieure. Dans la discussion, j'appris que la femme du premier avait dû poser son baluchon, tenaillée par une sciatique traitresse. Nous discutâmes de chose et d'autres et je finis par leur promettre un conte à notre escale de Meung sur Loire.

Las, les pèlerins avaient sans doute préoccupations de plus haute importance. J'avais deviné à quelques propos que leur volonté était purement spirituelle. Les petites niaiseries d'un bonimenteur de Loire ne devaient pas coller au programme. Ils me firent gentiment faux bond, sans rien dire et c'est une cycliste en rade qui profita de l'aubaine : « Il était une oie ... » Alain et Claude font la Loire en vélo, en tandem plus exactement. Le pédalier venait de céder et Alain était parti, grâce à un bon samaritain chercher son camping car à Orléans.

Je demandai naturellement des explications. La curiosité est le b-a-ba du raconteur d'histoire. Alain, le mari de Claude est un homme organisé. Il programme une série de trois ou quatre étapes, part poser le véhicule au terme de cette série et revient rejoindre Claude et le tandem en train. Voilà du bel ouvrage et une organisation que je n'aurai jamais. La dame délaissée provisoirement eut son histoire, manière agréable de passer le temps.

Ma gourde était vide, à Meung comme dans de nombreuses villes, il n'y a plus de point d'eau pour assouvir sa soif. Voilà un manquement embêtant quand on promeut la Loire à vélo. Le cycliste tout comme le marcheur fonctionnent à cet étrange carburant que l'on nomme eau. 

Un lundi à treize heures, tous les commerces étaient fermés et les habitants invisibles. Je sonnai à la dernière maison de la ville et Catherine m'ouvrit avec le sourire. Elle n'était pas surprise, la carence évoquée ici faisant d'elle, assez souvent, le point d'eau de la ville. Elle en profita pour me toucher deux mots du déplacement du banc de la Fontaine Saint Lyphare (qui ne fournit plus depuis longtemps son précieux liquide). Elle se plaignait qu'on (qui est On ?) ait pu mettre ce banc en plein soleil et dans un virage qui plus est qu'elle jugeait dangereux. Le message est passé !

Puis, juste avant Beaugency, ce sont deux épicuriens de la selle et de la Loire qui eurent leur récompense. Murielle et Jérôme prennent leur temps. Ils comptent rallier Orléans à Saint Nazaire en plus de temps que je n'espère le faire à pied. Il s'arrêtent souvent et je ne peux les en blâmer puisque ils ont écouté l'histoire du Pont de la ville. Je profitai de cette pause impromptue pour vérifier les nouvelles de la toile en particulier si un hébergement s'offrait à moi. Hélas, malgré le secours de France Bleu et des gars de la Loire, je ne voyais rien venir.

J'essuyai même rebuffade du camping et du syndicat d'initiative. Il n'est pas bon de proposer animation impromptue. Qu'importe, je décidai alors de quitter la ville des chats qui ne m'avait pas fait patte de velours ! J'allais la quitter pour un hypothétique point de chute à Tavers. Je croisai alors un autre cycliste. Ils sont de plus en plus nombreux et nous discutâmes longuement de tout et de Loire. Je lui promis un coup à boire au Girouet de l'ami Bertrand, c'est pourquoi je tairai son prénom de sorte que tous les amuse-bouillons ne passent pas se faire rincer chez lui !

Je terminai mon chemin par une erreur de balistique, habituelle chez moi. Il est vrai que lorsqu'on longe le Fleuve, les villages par côté ne sont pas indiqués. Je visais Tavers et j'ai eu Lestiou, 3 kilomètres plus loin. Village sans cabine téléphonique en état de marche ce qui devient une triste habitude et sans aucun hébergement. Heureusement, une bonne âme charitable me prit en pitié à me conduisit à rebours vers Tavers. Là, je payai cash mon comportement de bonimenteur, et dû trouver une chambre dans l'auberge du Tonnelier où l'accueil fut très agréable.

Demain, en route vers Blois ou j'espère trouver cette fois un endroit pour être reçu contre quelques histoires de Loire. L'aventure ne fait que débuter. À suivre …

Rancunièrement mien


Quand les jambes ne veulent pas !

Comment rendre compte d'une longue marche sans rencontre, ni fait marquant ? Le défi rebute le marcheur tout autant que les kilomètres qui n'en finissaient pas en cette seconde journée de marche. Chaque pas était souffrance, chaque pied posé sur le sol douleur. Des jambes lourdes qui ne répondent plus, un sentiment de ne pas avancer, voilà les ingrédients d'une journée galère.

Mis à part les cyclistes, passant à vive allure, personne pour entamer une discussion. C'est dur la marche dans ces conditions d'autant que nul village ne se trouve sur la route. Il faut effectuer un détour qui n'effraie pas le cycliste mais rebute le marcheur fatigué. Ainsi, personne avec qui discuter durant plus de huit heures, quelle épreuve !

Et quand surgit enfin un village sur le chemin, il est totalement désert, à moins que les habitants de Cour sur Loire ne se dissimulent derrière leurs grands murs de pierre et leurs hauts portails. Impossible d'obtenir de l'eau. Je sonne en plusieurs propriétés sans que personne ne semble donner signe de vie. Je trouve enfin un employé municipal qui me presse d'aller plus vite pour ne pas lui faire perdre son temps. La belle cité accueillante que voilà !

Puis plus rien, un long chemin, qui, de pas en pas, demeure aussi long et pénible. Alors, pour ne pas vous importuner plus avant de mes jérémiades, je vous offre l'histoire du pont de Beaugency mais aussi de Jargeau. Bonne lecture et que ça aille mieux demain en direction de Chaumont sur Loire !


Un chat dans la gorge …

Il était une fois au pays des menteries, une belle histoire à ne pas croire, qu'on prenait pour vraie en au moins deux villes de notre Loire. Nous tairons donc les noms de ces localités pour ne pas provoquer fâcheries ou récriminations, querelles de clocher ou bien de pilastres. Car les gens d'ici sont sourcilleux quand il s'agit du fleuve. La suite vous prouvera que c'est à raison qu'ils doivent s'en méfier !

Il était donc village qu'on ne nommera pas, qui avait grand peine pour la simple et malcommode raison de ne point avoir de pont pour enjamber le fleuve. La chose est hélas bien fréquente dans notre Val. Le sous-sol est ici sillonné de lits souterrains, de sable qui s'effondre et de bîmes qui vous entraînent dans les profondeurs de la terre. Construire un pont est une aventure périlleuse tout autant que fort couteuse. Rares étaient à l'époque les lieux où l'on pouvait traverser à pied sec !

Ici donc, on faisait comme presque partout ailleurs. Il fallait louer les services d'un passeur, prendre une barque pour aller voir de l'autre côté de la Loire. Il y avait parfois des jours où les eaux rendaient périlleuse cette simple traversée, d'autres où l'argent venait à vous manquer. Il fallait réfléchir à deux fois pour cette si simple envie d'aller sur l'autre rive. Ceux du Berry restaient donc entre eux, bien loin de ceux de Gaule qu'ils ne voyaient pas souvent.

Le maire du village était un homme ambitieux pour sa communauté. Il rêvait d'un pont pour relier les hommes et, l'histoire a oublié d'en garder mémoire, rendre plus souvent visite à la belle Fanchon qui tenait la buvette sur l'arrivel d'en face. Il se dit même qu'il y avait entre eux des accointances secrètes. C'est par pudeur que nous ne nous étendrons pas sur ce sujet scabreux.

Cependant, habitué qu'il était à tirer le diable par la queue, notre maire ne fut pas plus surpris que ça, d'avoir un matin, la visite de Lucifer en personne. De nos jours, ce genre de rencontre semble improbable. Les gens ont perdu foi aux choses secrètes. Le matérialisme a remporté la partie et c'est bien regrettable. Notre bonne ville de Cenabum aurait déjà son Aréna si notre bourgmestre se fiait encore aux diableries du malin. Mais ceci est une autre histoire …

Or donc, le diable et le maire tenaient conciliabule en la maison commune du bourg. Monsieur Le Notable, tout endimanché, avait l'intention de faire, dans la journée, un petit brin de visite à la Fanchon. Il avait pris ses plus beaux habits et portait autour du cou une magnifique chaîne en or qu'il ne quittait jamais.

Le premier magistrat s'enquit de la visite de ce drôle de citoyen corné au regard de braise. Quand on a responsabilité publique, il faut faire bonne figure à tous et à chacun. C'est ce qu'il avait l'intention de faire, même si ce personnage ne lui disait rien qui vaille. Pourtant le diable se montra fort affable et tint conversation empreinte de cordialité. Il ne faut jamais se fier aux apparences, c'est bien la première leçon de cette fable.

Lucifer, Belzébuth ou Satan, nous l'appellerons comme il vous agrée, venait parler affaire avec l'élu du pays. Il avait ouï les plaintes des gens du pays et proposa ses services à cette petite bourgade. Puisque un pont manquait tant aux braves gens d'ici, lui, fort de ses dons multiples et de ses accointances souterraines, se faisait fort de bâtir un pont de pierre dans la nuit.

L'offre était attirante, les délais raisonnables, le Maire sentait pourtant qu'il y avait bien là manigance ou rouerie. Il ne pouvait accepter cette offre sans un examen attentif des conditions du contrat d'autant qu'il faisait fi des règles qui prévalent aux marchés publics. Dans ces conditions incertaines, craignant le recours administratif, il devait faire preuve de prudence et de sagesse.

Il s'enquit tout d'abord du montant des travaux. L'homme était un bon diable, il s'indigna et jura ses grands dieux qu'entre eux, jamais, il ne serait question d'argent. Le malin travaille, c'est bien connu pour la gloire de son royaume. Jamais vous ne trouverez personnage plus désintéressé que lui !

Le Maire voyait qu'on cherchait, à n'en point douter, à lui jouer un fort mauvais tour. Il fallait jouer serré avec ce visiteur à la beauté étrange. Il lui demanda pourtant et sans ambages quelle pouvait bien être la contrepartie de cette offre mirobolante. L'autre alors de lui exprimer simplement les clauses de son marché : « Je ne veux monsieur, rien d'autre que le premier qui franchira ce pont que je vous construirai dans la nuit. Celui-là, pour toujours m'appartiendra. Séance tenante, je prends son âme et jamais plus, vous n'entendrez parler de moi ! »

L'élu vit immédiatement quel parti prendre de cette étrange affaire. Il pourrait se débarrasser de son vieil adversaire, son opposant de toujours, en lui proposant par exemple d'inaugurer le pont. Il accepta le marché, tapa dans la main du diable qui partit bien vite dans un éclat de rire. Le méchant avait compris les intentions du maire et pensait, pour ce menu service, s'offrir à bon compte, une âme respectable !

La journée passa sans que le Maire ne dise rien de ce qu'il avait conclu. Il vaqua à ses occupations et s'offrit même ce petit tour de l'autre côté du fleuve dont nous ne dirons rien. Est-ce les faveurs de Fanchon, la réflexion ou bien le peu de conscience qu'il avait encore, mais l'homme avait changé d'idée. Il ne pouvait sacrifier son ennemi juré à Satan. Depuis les mœurs politiques ont bien changé et nos édiles enverraient au diable ceux qui s'opposent à eux.

Au très petit matin, il y eut dans la ville immense fracas et grand tonnerre. Le ciel se déchira et des éclairs tels que nul humain n'en vit jamais zébrèrent les cieux et éblouirent tous les gueux. Quand le calme revint, il y avait, enjambant la Loire, un grand et magnifique pont de pierre !

Passée la stupeur, chacun se précipita devant l'entrée du pont. Les gens étaient si ébahis, que nul ne songea à y mettre les pieds. C'est heureux, la surprise est parfois bonne conseillère. Elle eut tout autant des effets sur le maire à qui un ange venait de souffler dans l'oreille une petite idée !

Il demanda à ses concitoyens de se ranger derrière lui. C'était un temps où la foule se montrait raisonnable et chacun écoutait les recommandations qu'on lui donnait. Il s'empara d'une vilaine bête, un chat, teigne comme pas deux, qui effrayait toujours les petits enfants. Il s'approcha doucement, un peu craintif de ce pont aux allures étranges. Il avait bien une sourde angoisse, il savait qu'il risquait d'avoir le diable à ses trousses !

Il empoigna le chat, lui jeta un seau d'eau ! Ce vieux matou désagréable prit ses jambes à son cou, traversa le pont en miaulant de rage. De l'autre côté, Satan attendait le paiement de son pacte. Il vit arriver la bête aux poils hérissés en devinant trop tard qu'il avait été grugé.

Le diable vit rouge, ce qui ne surprit personne. Il prit le chat pour paiement de ce marché de dupe et rentra dans une colère qui resta longtemps encore dans les mémoires des gens du pays. Il se lança dans une imprécation folle, jura, cracha, vociféra et voua tous les gens d'ici aux promesses des feux de chez lui. Il savait pourtant que ses menaces étaient vaines, il avait été roulé, il fallait bien qu'il en convienne !

Le diable pourtant est un mauvais perdant, il s'offrit une ultime mesquinerie en quittant les lieux de sa défaite. Il donna un grand coup de pied dans l'une des arches de son pont qui la fit se décaler. Le pont restait debout mais la marques de sa colère serait visible pour le reste des temps. Il partit la tête basse et sa queue fourchue entre les jambes, en hurlant à ceux de l'autre rive : « Messieurs et mesdames les gens de ce pays, vous êtes de bien vilaines gens. Désormais, vos voisins des villes alentours diront de vous que vous n'êtes que des chats ! »

Depuis ce jour, pour faire la nique au malin, les habitants de ces villes font chaque année grande et belle fête des châtaignes. C'est leur manière à eux de se rire du diable et de lui jouer chaque fois, un mauvais tour à leur façon. Si la châtaigne finit toujours par griller sur les feux de l'enfer, il se peut parfois qu'on se pique à son bogue. Celui qui croit prendre peut aussi bien être pris, c'est la leçon de cette histoire certainement pas sans queue fourchue ni tête cornée !

Diablement vôtre.


Journée plus faste.

Après une nuit passée à transpirer toutes les toxines accumulées, je me levai les jambes roides mais le cœur léger. Le miracle eut lieu et mes premiers pas suffirent à mettre en marche une machine que je pensais grippée. J'avançais sur les bords de Loire, heureux et serein. Le fleuve à mes côtés donnait des ailes à mes ampoules percées …

Sur sa rive Vienne car c'est ainsi qu'on dit ici, Blois demeure sauvage. Les « rauches » et les oiseaux y ont élu domicile alors que de l'autre côté, la ville s'étale en majesté royale. La Loire à vélo s'offre en ce lieu un passage rêvé juste à côté de son produit d'appel. Puis les aléas de la circulation écartent les cyclistes quand le marcheur trouve encore chemin pierré à ses souliers.

C'est en aval de Blois que je fis belle et grande rencontre, un « ligérien » bon teint, les cheveux poivre et sel, la petite queue de cheval et un regard aussi bleu que le ciel est sombre en ces jours d'été. Jean-Pierre à 68 printemps, tous passés au bord de notre fille Liger. Il l'a chérie comme je puis l'aimer. Il me dit sans ambages : « Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il gèle, je viens la voir tous les jours un bon quart d'heure et beaucoup plus si l'occasion se présente. Mon père l'a fait avant moi et son père le faisait avant lui.Je lui raconte mes soucis, je la regarde, je l'admire. Je cherche aussi à causer à des amoureux de notre fleuve ! »

Nous étions servis et l'arrêt se prolongea à deux pas de là, contre la nouvelle digue dont il me fit l'histoire. Nous sommes en 1856, la grande crue – dont on ne cesse de me parler- fait ici aussi, grands ravages et gros tracas. Si bien que les hommes décidèrent de construire une autre digue, un peu plus dans les terres, pour détourner la colère des flots. Nous étions en une époque qui se voulait moderne. Le progrès devait passer et la digue coupa en deux la ferme du voisin d'à côté. Inutile de protester, ce que des ingénieurs ont décidé, l'homme doit l'exécuter sans renâcler !

Le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres. Les travaux qui ne se terminèrent qu'en 1904 demandèrent des moyens colossaux. Parmi ceux-ci, l'utilisation d'un traînard, le bulldozer de l'époque, tiré par un attelage de 8 bœufs, excusez du peu. Le grand père de Jean Pierre eut un contrat de 4 mois pour nourrir les bêtes à la tâche.

La digue fut construite et quelques années plus tard, elle montra ses limites. Lors de l'inondation de 1907, les eaux refluèrent à partir de Candé, là où elle avait été arrêtée. Les ingénieurs n'avaient sans doute pas tout prévu, sauf de couper en deux une ferme et de mettre à la rue de braves gens qui ne demandaient rien …

Il me parla encore de lui, de sa passion pour les animaux, de ses moutons, de sa basse-cour, d'une cigogne qu'il sauva des fils à haute-tension et qui repartit après 8 jours de soin. Il m'évoqua surtout ses ruches et ses inquiétudes pour nos amies les abeilles, attaquées lâchement par une multinationale qui n'aime vraiment pas la nature. Il me confia aussi de quoi écrire un nouveau conte que je vous réserve pour plus tard.

Je laissais Jean-Pierre retrouver sa Nicole, marcheuse de l'association RVLS de Candé sur Beuvron qui prépare sa marche annuelle en septembre sur 3 semaines à la poursuite de Stevenson. Demain, Nicole fera une marche d'entraînement à laquelle il ne peut participer à cause de ses genoux.

Plus loin, je croisai deux pèlerins qui n'ont pas mal aux jambes. Ils sont eux aussi, sur la route de Saint-Jacques pour le chemin en entier. Il faut une foi vigoureuse pour supporter une épreuve de plus de trois mois. Nous devisâmes tout en marchant de concert quand la conversation vint à déraper sur les noirs et les arabes qui envahissent nos contrées. Je serrais des dents ! Pire fut quand l'un des deux me gratifia d'un « Dieu vous garde ! » à moi le païen quand d'autres plus croyants venaient d'être voués aux gémonies par ces deux bons chrétiens si peu charitables. Les hommes sont ainsi faits, qu'ils ne perçoivent pas la poutre qui est devant leur nez !

En chemin encore, je tombai sur deux cyclistes Suisses, habituées des randonnées fluviales. Elles s'étaient offert le Danube l'été dernier et consacraient leur vacances à notre Loire à vélo. Sylvia quoique germanophone, tenait la conversation avec ce talent polyglotte qui ne sera jamais nôtre. Elle n'avait de cesse d'évoquer cette nature sauvage qu'elle admirait. Elle se régalait de voir autant de papillons, de fleurs, d'oiseaux. Sylvia, sa camarade acquiesçait ! Voilà bien deux personnes satisfaites de cette réalisation touristique.

Enfin j'arrivai à Chaumont sur Loire. Une fois encore, je proposai mes services au camping mais le pauvre gardien n'avait aucun pouvoir de décision. N'ayant pas obtenu réponse de mes amis mariniers, je cherchai un hébergement dans la ville. Tout était complet. Le château et son festival des jardins attirent une foule toujours plus grande.

J'allais me retrouver une fois encore le bec dans l'eau quand un marinier passa par-là. Jean est l'un des membres d'une organisation intitulée « Millère Raboton, homme de Loire » J'avais trouvé mon pareil. Mon bon Samaritain du Girouet m'ayant trouvé le contact. Je fus immédiatement mis à l'ouvrage pour charger planches sur une toue sablière puis conter histoire du fleuve à un groupe de 24 enfants venus naviguer sur deux fûtreaux. (L'association en dispose de huit)

Je vais passer la nuit sur ma Loire dans une toue cabanée. Demain, je reprends le chemin pour Montlouis, ville de vin et d'une lointaine histoire familiale. Bonne nuit à vous.

Raconteusement vôtre.


Moyenne des avis sur cet article :  5/5   (7 votes)




Réagissez à l'article

14 réactions à cet article    


  • frugeky 13 juillet 2012 12:35

    j’aime bien ces pérégrinations jambières...la bonne vitesse pour l’homme, c’est le pas. 


    • C'est Nabum C’est Nabum 13 juillet 2012 12:41

      frugeky


      Pas à pas, le marcheur fait son chemin
      Ampoule après ampoule il redécouvre la lumière !

      • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 13 juillet 2012 12:48

        Salut Nabum , des ampoules qui ne fonctionnent pas à l’éléctricité statique .
        Bonne continuation !


      • raymond 13 juillet 2012 12:49

        Un petit bijou sur notre site (de plus...) vraiment content que vous soyez ici Nabum, merci mille fois. 


        • C'est Nabum C’est Nabum 13 juillet 2012 12:59

          Aita Pea Pea


          A passer trop près des centrales nucléaires, voilà ce qu’on attrape aux pieds !
          Et à chaque fois elles finissent par éclater ! (qui ?)

          Je continue avec Chinon en ligne de mire ...

          • lapierduboy37 lapierduboy37 13 juillet 2012 14:33

            Bonjour Nabum . C’est toujours avec le même plaisir que je parcours vos lignes, au quai de notre Bonne et Belle Ville de Tours, où je vous convie à partager le gîte et le couvert, si toutefois vos pas vous y guident.
            Lapierduboy37 ex posteur ... Ah,ah,ah...


            • C'est Nabum C’est Nabum 13 juillet 2012 16:33

              lapierduboy37


              Merci !
              Mes pas justement m’ont guidé à Tours er j’ai pris chambre à l’Auberge de jeunesse car marcher de ce temps ce n’est pas très agréable.
              Pour le couvert, je suis ventre affamé qui a de l’oreille.

              Vous ne pouvez me joindre que par ce canal (je n’ai pas de téléphone)
              Je surveille votre message

            • lapierduboy37 lapierduboy37 13 juillet 2012 16:53

              Yep ! Nabum ! Avez-vous un numéro de Tel ou je peux vous joindre ?


              • lapierduboy37 lapierduboy37 13 juillet 2012 16:55

                Sinon ! Rendez-vous au bar tabac face au grand théâtre de Tours , rue de la Scellerie dans une heure.... ???


                • C'est Nabum C’est Nabum 13 juillet 2012 17:24

                  lapierduboy37


                  Je n’ai que mon ordinateur.
                  Pas de téléphone, ce serait trop simple

                  Fixons nous un RDV près de l’auberge de jeunesse de Tours (je suis à pied) Rue Breteneau ou envoyez moi un message ici

                • lapierduboy37 lapierduboy37 13 juillet 2012 17:28

                  Yep ! Je confirme, RDV au bar tabac face au grand Théâtre de tours, rue de la Scellerie, dans une heure ???


                  • C'est Nabum C’est Nabum 13 juillet 2012 17:32

                    apierduboy37


                    Parfait j’aurai mon béret sur la tête et mes contes sous le bras ! 18 h 3O

                  • lapierduboy37 lapierduboy37 13 juillet 2012 17:37

                    Yep ! Je suis content !A tout der suite ....

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès


Derniers commentaires