Le Brexit : aboutissement d’un long déclin économique du Royaume-Uni
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Lorsqu'on regarde les chiffres officiels du PIB et du taux de chômage, on a l'impression que le Royaume-Uni baigne dans la prospérité et le plein emploi comme dans les années 1960 et 1970 où l'expansion économique était à son maximum en Europe de l'Ouest.
Et c'est justement le but des gouvernements successifs, maquiller la réalité économique pour favoriser le parti au pouvoir. Le Parti "communiste" chinois est sans doute le meilleur dans ce domaine mais depuis la grande récession de 2008-2009, les gouvernements occidentaux aussi s'y mettent.
Les chiffres officiels du PIB et du taux de chômage ne permettent pas de rendre compte du déclin économique très profond et sans précédent que traverse les économies occidentales, et en particulier du Royaume-Uni .Un déclin qui a réveillé un fort sentiment nationaliste chez les britanniques parce que ce déclin y est plus rapide qu'en France et en Allemagne.
Malheureusement, ni le repli nationaliste ni la fermeture des frontières à la libre circulation des personnes ne mettront fin à ce déclin. Il se poursuivra, puisque son antidote, le communisme est incompréhensible pour la majorité de la population active. Il se poursuivra jusqu'à ce que le capitalisme-salariat devienne minoritaire et en ce moment aussi parallèlement, l'idéologie communiste aujourd'hui très mal compris et par suite minoritaire dans la population active, atteint son développement maximum populairement. Elle devient un acquis idéologique populaire comme la Bible et le Coran.Cet immense développement intellectuel, conditionné à l'évolution économique, est un préalable à toute Révolution communiste qui sera donc nécessairement l'oeuvre historique des chômeurs et précaires ou plus exactement d'une population à dominante chômeurs.
Paradoxalement, plus un pays est riche et développé plus la proportion des chômeurs et précaires devient grand (Alexis de Tocqueville a remarqué cela dans ses Mémoires sur le paupérisme). Plus un pays est sous-développé, plus le chômage devient impossible mais la grande majorité y vit dans la misère.[Ce qui explique les migrations économiques vers les pays riches pour rechercher un niveau de vie plus élevé et par là même ces migrants deviennent demandeurs d'emploi dans ces pays d'accueil]. En effet, dans les pays africains, où la majorité vit dans des zones rurales, le paysan peut toujours vivre de sa terre mais misérablement lorsqu'il se compare au citadin où à l'européen.Ce qui fait que l'Afrique est pauvre mais vit relativement en plein emploi par rapport aux occidentaux. Pauvreté ne veut absolument pas dire chômage bien que le chômage provoque la pauvreté. La pauvreté est un symptôme depuis l'Antiquité mais ces causes, les rapports sociaux successifs, changent avec le développement des forces productives.
Le chômage est un rapport social qui ne peut se généraliser que dans l'abondance. Une abondance qui dépasse les bornes de l'ancien rapport social capitaliste-salarial et par suite cette abondance devient surproduction, surcapacité, surpopulation,etc. Plus le nombre de pays industrialisés devient grand sur la planète, plus on s'approchera de cet état social où les chômeurs seront partout majoritaires dans la population.
Le PIB et la consommation finale d'énergie ont la même phase dans les pays développés
La consommation d'énergie dans l'agriculture, l'industrie, les services et les transports permet de mesurer l'évolution réelle de l'économie. La consommation d'énergie dans les résidences permet de mesurer l'évolution du taux de chômage. Plus la précarité énergétique est grand dans un pays, plus le taux de chômage y est aussi grand. Car le phénomène de précarité énergétique est développé chez les ménages ayant les plus faibles revenus.
Dans les pays développés où le niveau de vie est élevé, la croissance de la consommation énergétique est très en phase avec l'évolution réelle du PIB. Pour les pays en développement, cela n'est vrai qu'uniquement avec la consommation d'électricité.
Le déclin économique du Royaume-Uni 1996-2017
Nous avons vu que lors de la crise financière de 2009 partout la consommation d'énergie baisse aux États-Unis, dans l'Union européenne, au Japon et au Brésil mais les récessions économiques peuvent aussi se produire sans baisse du secteur financier composé en grande partie d'actifs financiers inutilisables dans l'économie réelle d'où d'ailleurs l'absurdité des taux d'intérêt négatifs en science économique.
Ces actifs financiers viennent gonfler le PIB et par transforme les récessions économiques en simple ralentissement du PIB dans la comptabilité officielle.
Comme le montre le tableau entre 1996 et 2017, l'économie britannique a subi une chutr profonde de sa consommation d'énergie surtout en Irlande du Nord et qui est aussi la région la plus pauvre du Royaume-Uni. La proportion des ménages en précarité énergétique y a atteint 43% contre 16% en Angleterre.
Nous savons que sur une période déterminée le PIB et l'Énergie ont la même phase. Cela signifie que depuis 1996, le Royaume-Uni est en récession continue avec une hausse rapide du taux de chômage qui fait baisser le revenu par habitant.
Par exemple, le PIB par habitant du Nigeria est inférieur à celui de la Chine, on trouve aussi que sa consommation d'énergie par habitant est plus faible que celle de la Chine. Plus un pays est pauvre, plus son revenu par habitant est bas, plus sa consommation d'énergie par habitant est aussi basse.
La chute sans précédent de la consommation d'énergie par habitant du Royaume-Uni sur plus de 20 ans, pire que dans les années 1930, signifie que le Royaume-Uni est entré dans un déclin économique profond et irréversible dont le terme final est la transformation de la majorité en chômeurs.
Le Brexit n'est qu'une panique du capitalisme-salariat britannique face à cette décroissance mais il ne touche pas à la racine de ce problème. Et le lent mouvement de descente se poursuivra avec une nécessité de fer.
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