Le café réchauffe pour un temps éphémère
Les temps sont durs pour les SDF tout le long de l'année.
Deux périodes sont particulièrement pénibles et c'est à ce moment là qu'il y a un risque mortel accru : l'été torride et l'hiver.
Météo France annonce une période de grand froid.
Des places de mises à l'abri sont ouvertes.
Elles sont peu nombreuses et dans une semaine ou deux, ceux qui auront trouvé une place devront la quitter.
Tous les jours nous apprenons des mauvaises nouvelles : l'Octroi, lieu d'accueil historique à Fontainebleau pour les SDF est fermé pour cause de travaux.
Nous pourrions nous réjouir car il y a beaucoup à faire pour que ce lieu devienne un accueil de jour, voire de nuit.
Malheureusement nous ne pouvons que constater que cette fermeture « provisoire » va créer des difficultés majeures ;
il n'y aura plus de lieu d'accueil et des douches ouvertes plusieurs fois par semaine.
Les travaux risquent de durer d'autant plus qu'arrivent les jeux olympiques.
Beaucoup de villes vont tout miser sur les jeux olympiques.
Cela va devenir la priorité des priorités !
Que va devenir la vingtaine de SDF bellifontains ?
Les associations de solidarités sont là, elles leur apportent des colis et de la nourriture.
La maraude veille mais elle ne peut pas tout.
Faut-il laisser ces hommes et ces femmes dormir dehors, au froid ?
Poser la question, c'est y répondre : NON !
Les SDF sont pour la plupart d'entre eux des personnes qui souffrent de la précarité, de l'insécurité, des éléments et qui ne demandent qu'un toit pour vivre.
Un toit ne fait pas tout mais il protège.
Il y a deux ans, nous avons pu trouver un logement à quatre jeunes qui cherchaient désespérément un abri, ils ont un toit, un travail et nous vous assurons qu'ils sont mieux et certains sont à peine reconnaissables.
Nous avons rencontré des hommes sans domicile qui munis d'un CDD craignaient de le perdre ;
ils ont besoin de prendre une douche régulièrement, de changer de vêtement et de disposer d'un lieu de repos.
Comme nous l'a confié l'un d'entre eux : je risque de perdre ma place si je ne suis pas en forme et nickel !
Nous n'avons pas l'habitude de crier haro sur le baudet et dénoncer tout le monde : le 115 fait le maximum et dispose d'un budget contraint et les villes n'ont pas beaucoup de logements d'urgence.
Nous ne demandons qu'une chose, c'est que se tiennent des concertations entre acteurs professionnels et militants afin de trouver des pistes de transformation.
Nous continuerons à proposer un peu de réconfort aux sans rien mais voulons que 2024 soit la moins mauvaise année qui soit, pour eux !
Smina Kernoua et Jean François Chalot
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