Le capitalisme nous suicidera-t-il ?
Depuis les premières esquisses du libéralisme et son application dans le capitalisme, notre système économique est allé de crise en crise en s’adaptant constamment, faisant évoluer ainsi le capitalisme en d’autres “variants” tel un virus trouvant des solutions pour maintenir l’espèce. C’est ainsi que malgré une croissance qui stagne depuis une quinzaine d’années et une dette mondiale à hauteur de 324 % du PIB mondial, le capitalisme se maintient malgré les logiques comptables, défiant, toujours plus, l’économie sociale et solidaire ainsi que la démocratie. Mais, cette évolution montre à quel point cette liberté prônée par le libéralisme n’est en fait qu’une permissivité des bas instincts dominants que sont l’orgueil et l’égoïsme. Ainsi après s’être transformé en ultralibéralisme, puis en néolibéralisme et maintenant en libertarianisme, l’avenir s’assombrit d’autant plus que la nature est en train de rendre la vie difficile. La question est celle-ci : ce capitalisme qui est la cause du dérèglement de la nature persistera-t-il à nos dépens jusqu’à la folie du suicide de la civilisation ?
L’ÉVOLUTION DU CAPITALISME en quelques mots
XVIIe s.
Libéralisme : prône la défense des droits individuels (liberté, sécurité, propriété,…), au nom d’une vision fondée sur l’individu et la coopération volontaire entre les Hommes. Le système libéral repose donc sur la responsabilité individuelle et le travail. L’intérêt général est le résultat de l’agrégation des intérêts individuels encadrés par des lois votées démocratiquement par des individus souverains. Lorsque cette agrégation est parfaite. L’État défend la société, organise la justice, érige et entretient certains ouvrages publics et certaines institutions non rentables en termes de bénéfices financiers. Cependant « Le prix réel de chaque chose, ce que chaque chose coûte réellement à celui qui veut se la procurer, c’est le travail et la peine qu’il doit s’imposer pour l’obtenir. » et « On n’a jamais vu de chien faire, de propos délibéré, l’échange d’un os avec un autre chien. » (Adam Smith)
XIXe s.
Capitalisme : le libéralisme appliqué à un système économique. Les signes distinctifs du capitalisme sont : la propriété privée des moyens de production ; une dynamique fondée sur l’accumulation du capital productif guidée par la recherche du profit. Implication de l’État à travers les politiques sociales qui sont du ressort des politiques et de la loi.
L’égoïsme et l’orgueil conduisent à une recherche de profits de plus en plus libérés de contraintes. Le système évolue en :
1920
Ultralibéralisme : prône l’économie de marché qui consiste en la déréglementation des marchés et la disparition progressive, partielle ou totale, des services publics au profit du secteur privé. L’économie de marché.
L’égoïsme et l’orgueil conduisent à une recherche de profits de plus en plus libérés de contraintes. Le système évolue en :
1980
Néolibéralisme : « L’État est le problème » (Ronald Reagan). Reversement des services publics sur le marché concurrentiel, privatisation des services publics et limitation des pouvoirs, l’État ayant un rôle d’organisateur de la redistribution par des services privés et de facilitateur du commerce tout en conservant ses fonctions régaliennes qu’elle partage avec le privé. L’État corrige les accidents économiques.
L’égoïsme et l’orgueil conduisent à une recherche de profits de plus en plus libérés de contraintes. Le système évolue en :
2020
Libertarianisme : la réglementation est le problème. La défense radicale de la propriété privée et de la liberté de s’enrichir sans considération pour ses effets sur le bien commun. Entreprises, exemptes de toute réglementation. Abolition des pouvoirs régaliens de l’État sauf à protéger la propriété privée qui agit comme milice inféodée au marché. Privatisation de la police, la justice, la défense, l’éducation… Hostile à tout mécanisme redistributif garantissant des conditions élémentaires d’existence à la population.
L’égoïsme et l’orgueil conduisent à une recherche de profits de plus en plus libérés de contraintes. Le système évolue en :
2040
Les conséquences du dérèglement climatique et de la disparition de la biodiversité seront telles que l’oligarchie devra cesser définitivement tout compromis social et démocratique et établira deux castes : les oligarques et les esclaves.
Images : The warning
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