Monsieur Strauss-Khan est un homme de droite, il a toujours côtoyé
les grands banquiers et les hommes d’affaires. C’est un grand ami
de ceux qui veulent chasser les palestiniens de Palestine. Pour en
savoir plus sur ce personnage voici le portrait qu’en a fait le
journaliste français Thierry Meyssan, au moment de la
nomination de Monsieur Strauss-Khan à la tête du FMI
(http://www.voltairenet.org/article1...
). Ce portrait est très instructif sur les positions
politiques de DSK :
" le FMI est une des organisations internationales la
plus critiquée dans le monde. Il
a abondamment financé l’installation de dictatures dans les pays
du Sud, notamment en Argentine, au Brésil, en Indonésie, au
Nigéria, aux Philippines, en Thaïlande etc… En outre, ses
exigences soudaines de remboursement immédiat de prêts ont
contraints des États à sacrifier leur avenir en dévaluant et en
fermant écoles et hôpitaux. Ses adversaires l’accusent donc
d’avoir provoqué, par l’oppression et la famine, des centaines
de millions de morts en un demi-siècle, c’est-à-dire bien plus
que les agressions militaires des États-Unis durant la même
période. De son côté, le FMI considère au contraire que ses
politiques « d’ajustement structurel » loin d’avoir
provoqué ces catastrophes y ont mis fin.
Des « Prix Nobel » d’économie aussi divers
que le néo-keynésien Joseph Stiglitz ou le libertarien Milton
Friedman ont accusé le FMI d’être le grand organisateur des
déséquilibres Nord-Sud. En effet, l’action principale du FMI
aura été de financiariser l’économie mondiale, permettant
ainsi aux spéculateurs du Nord de s’enrichir en exploitant le
travail, plus encore que les ressources, des pays du Sud. S’il
n’était la vénération que la société de consommation voue à
ses banquiers, il y a longtemps que le FMI aurait été déclaré
organisation criminelle. Pourtant, c’est bien cette institution que
le socialiste Dominique Strauss-Kahn a ambitionné de diriger, et
c’est bien M. Strauss-Kahn qui a obtenu le soutien appuyé des
grands argentiers de la planète, pressés de toutes parts par les
multinationales les moins scrupuleuses.
Si l’on laisse de côté l’intérêt personnel de
Dominique Strauss-Kahn, qui devient ainsi le haut-fonctionnaire le
mieux payé de Washington avec un salaire annuel de base de 461
510 dollars net d’impôts, l’on doit se poser la question de
ses objectifs politiques. Pour y répondre, jettons un coup d’œil
sur sa biographie et découvrons-y ce que la presse mainstream cache
depuis des années : ses liens avec les principaux dirigeants de
l’administration états-unienne.....
Il entre en 1986 à l’Assemblée nationale à la faveur du
scrutin proportionnel alors brièvement mis en place. Il choisit de
s’implanter, en 1988, dans une circonscription du Val-d’Oise, à
Sarcelles, qui abrite une forte communauté juive. Il s’y fait
élire en faisant jouer le réflexe identitaire. Il devient président
de la Commission des finances de l’Assemblée, puis, en 1991,
ministre délégué à l’Industrie et au Commerce extérieur auprès
du ministre de l’Économie Pierre Bérégovoy. Tout oppose les deux
hommes : « DSK » est un brillant dilettante vivant
au milieu des grandes fortunes comme un poisson dans l’eau, tandis
que « Béré » est un pénible tâcheron partagé entre
ses idéaux ouvriers et son besoin de reconnaissance personnelle par
le monde de la finance. « DSK » s’amuse de se dire
socialiste tout en faisant le contraire, tandis que « Béré »
a des états d’âme.
Alors qu’il est ministre délégué à l’Industrie,
il a connaissance des problèmes rencontrés par son ami Jean
Peyrelevade à la tête du Crédit Lyonnais. Il intervient
personnellement pour favoriser diverses opérations hasardeuses
réalisées en faveur de son ami Franck Ullman-Hamon. Cet homme
d’affaires est connu pour avoir par ailleurs réalisé diverses
interventions en Amérique latine pour le compte d’Israël et pour
être actionnaire-fondateur du magazine Marianne de Jean-François
Kahn. Les montages de M. Ullman-Hamon avec les filiales du
Crédit lyonnais coûteront plusieurs dizaines de millions de francs
au contribuable français.......
En 1987, il se démarque de François Mitterrand, il conduit
une délégation du Parti socialiste en Israël et se rend à la
mairie de Jérusalem qu’il considère comme capitale de l’État
hébreu. En 1991, il participe à un voyage de solidarité en Israël,
organisé par le Conseil représentatif des institutions juives de
France (CRIF) en pleine Guerre du Golfe.
En 1994, usant de sa qualité d’ancien ministre de
l’Industrie, il créé le Cercle de l’Industrie auquel
il parvient à faire adhérer en six mois 48 des 50 plus grands
patrons français. La moitié d’entre eux au moins
payent une cotisation annuelle de 200 000 F pour
que leurs intérêts soient défendus à Bruxelles. Il laisse la
présidence de cette association patronale à Raymond Lévy (ex-Pdg
de Renault) et en assure la vice-présidence. Incidemment, le même
Raymond Lévy sera nommé à la tête du Consortium de réalisation,
chargé de liquider les placements pourris du Crédit Lyonnais et, au
passage, d’étouffer les affaires Ullman-Hamon.
Simultanément, DSK devient consultant auprès des mêmes
patrons ou avocat d’affaires et établi son bureau dans les locaux
du Cercle. La Cogema, la Sofres et EDF, entre autres, lui versent des
émoluments exorbitants pour quelques conseils ou un mot transmis à
un grand de ce monde. Cette activité peu contraignante lui assure
des revenus de plus de 2 000 000 F par an [2].
Par la suite, il donne des cours à l’université, à Stanford
et Casablanca, sans compter des conférences ici et là, toujours
royalement payées.
Précisément, aux États-Unis Stanford est
le bastion des Républicains. C’est là qu’ils ont leur propre
centre de recherches, la Hoover Institution [3].
À l’époque, le prévôt de Stanford —c’est-à-dire la
personne qui négocie l’engagement de Dominique Strauss-Kahn—
n’est autre que Condoleezza Rice [4].
Sur place, Dominique Strauss-Kahn fait la connaissance de George P.
Schultz et des universitaires qui formeront le vivier de
l’administration Bush.
En 1995, il rédige la partie économique du programme
électoral de Lionel Jospin, candidat à la présidence de la
République, Propositions pour la France. Il défend alors le
principe de la « taxe Tobin » sur les transactions en
devises, dont il affirmera plus tard qu’elle est impraticable.
Député de Sarcelles, il en est aussi brièvement le
maire, avant d’en confier les clefs à son fidèle François
Pupponi. Le temps de « jumeler la plus juive des communes
françaises avec la plus française des communes d’Israël »,
Netanya.
De 1997 à 1999, il est ministre de l’Économie et des
Finances. Il pilote le passage à l’euro et la privatisation de
France-Télécom. Surtout, il fait entrer la France dans le processus
de financiarisation de l’économie en multipliant les mesures
démagogiques sectorielles. L’adoption de la semaine de 35 heures
diminue considérablement le nombre d’heures travaillées ;
tandis que l’exonération de charges sociales sur les stock-options
déplace les revenus des cadres du travail vers la finance. Il
résulte de cette politique que le début de décroissance de la
production française est compensée, au plan statistique, par un
développement des profits financiers. Cependant, en fin de compte,
le pouvoir d’achat des classes moyennes s’effrite sensiblement.
Dominique Strauss-Kahn fréquente les cercles les plus
prestigieux du pouvoir. Dès 1993, on le voit au Forum de Davos.
Anne Sinclair l’introduit au Siècle, l’association la plus
mondaine de Paris. Puis, Antoine et Simone Veil le font entrer au
Club Vauban. En 2000, l’OTAN l’invite au Club de Bilderberg
où il retrouve Pascal Lamy et Jean-Claude Trichet qui occupent avec
lui aujourd’hui de prestigieux fauteuils dans les institutions
internationales.
Dominique Strauss-Kahn est piégé par son perpétuel
mélange des genres entre engagement politique et lobbying rémunéré.
Il fait l’objet d’une mise en examen dans une affaire concernant
la principale mutuelle étudiante, la MNEF, puis dans une
autre relative à la caisse noire de la compagnie pétrolière
nationale Elf. Les magistrats estimeront en définitive que ses
activités étaient licites, à défaut d’être morales.
Cependant
les instructions pénales et une commission d’enquête
parlementaire mettront en évidence ses méthodes peu orthodoxes.
Lionel Jospin, lorsqu’il était ministre de l’Éducation, avait
modifié par décret le taux des remboursements effectués à la MNEF
par la Sécurité sociale, transformant la Mutuelle en véritable
pompe à finances pour le compte du PS. Puis, il avait étendu les
activités de la MNEF dans les campus toujours pour détourner plus
d’argent. Dominique Strauss-Kahn lui-même recevait des émoluments
considérables pour des prestations imaginaires. Plus tard, il avait
fait prendre en charge le salaire de sa secrétaire au Cercle de
l’Industrie (ou à son cabinet, il n’est guère possible de
différencier) par le groupe Elf.
Derrière des manières policées, un goût prononcé
pour la bonne chère et les belles femmes, Dominique Strauss-Kahn est
un tueur : lorsqu’apparaît, à titre posthume,
l’enregistrement vidéo du promoteur immobilier Jean-Claude Méry
mettant en cause Jacques Chirac, on ne tarde pas à découvrir qu’il
est un des organisateurs de ce mauvais coup......
Opérant son grand retour, en 2001, après avoir
bénéficié de non-lieux, il prend en mains le développement de la
Fondation Jean-Jaurès, le partenaire de la National Endowment for
Democracy (NED) pour la gauche française [5].
La chose est d’autant plus aisée que, depuis Stanford, il connaît
la nouvelle conseillère nationale de sécurité des États-Unis
Condoleezza Rice, et que c’est la sœur adoptive [6]
de celle-ci, Mardeleine Albright qui dirige le National Democratic
Institute (NDI), organisme tampon de la NED chargé
d’acheminer les subsides du département d’État US dans les
caisses du Parti socialiste français.
En 2003, le German Marshall Fund of the United States,
une des principales officines atlantistes, crée un Forum sur le
commerce et la pauvreté. DSK devient l’un des six administrateurs,
rémunéré comme toujours [7].
Il y écrit, ou tout au moins signe, divers rapports en faveur du
libre-échange absolu.
La même année, il contraint un expert du Parti socialiste,
Pascal Boniface, à démissionner. Ce spécialiste en relations
internationales a eu le toupet de souligner que le soutien aveugle du
parti à Israël est idéologiquement incohérent et électoralement
contre-productif alors que le PS doit ambitionner de réunir derrière
lui les six millions de Français de culture arabe.
En outre,
Dominique Strauss-Kahn pilote la création du Cercle Léon Blum,
au sein du PS, dont l’objectif est de veiller au soutien du parti
au mouvement sioniste.
En 2004, il déclare lors d’une interview sur
France-Inter : « Je considère que tout juif de la
diaspora et de France doit apporter son aide à Israël. C’est
d’ailleurs la raison pour laquelle il est important que les juifs
prennent des responsabilités politiques. En somme, dans mes
fonctions et dans ma vie de tous les jours, à travers l’ensemble
de mes actions, j’essaie d’apporter ma modeste pierre à la
construction d’Israël. » [8]
En 2005, il lance les clubs « À gauche en
Europe » (AG2E) en faveur du « oui » au référendum
d’approbation du projet de Traité constitutionnel européen.
Il travaille alors en lien avec le Policy Network (Grande-Bretagne)
et la Fondation Friedrich-Ebert (Allemagne). Mais les Français
votent « non ».
En 2007, alors que l’écrivain Claude Ribbe ouvre un
débat sur les conséquences sociales actuelles de l’esclavage et
de la colonisation, DSK participe activement à la création du
Conseil représentatif des noirs de France (CRAN), une organisation
qui bénéficie de conseils techniques de spécialistes israéliens
et reproduit le modèle du Conseil représentatif des juifs de France
(CRIF) [9].
À défaut de trouver un écho parmi les noirs de France, cette
initiative sera une réussite médiatique, comme l’avait été
quelques années plus tôt la création de SOS Racisme pour stopper
la structuration des beurs.
Lorsque s’ouvre la compétition au Parti socialiste
pour désigner le candidat à l’élection présidentielle de 2007,
Dominique Strauss-Kahn apparaît à la fois comme le candidat le
mieux placé face à son rival déclaré, l’ancien Premier ministre
Laurent Fabius, et comme le candidat officiel des États-Unis pour la
gauche française.
Ainsi, il donne un entretien à la revue
néo-conservatrice Le Meilleur des mondes, dans lequel il brocarde la
politique arabe de la France et plaide pour un rapprochement avec
Washington et Tel-Aviv [10].
Tout semble réglé à l’avance. Les cotisations
d’adhésion au Parti socialiste ont été réduites à un montant
négligeable de sorte que les quelques milliers de membres de parti
lambertiste ont pu acquérir des cartes, juste pour participer au
vote de désignation interne du candidat. La manœuvre a été
organisée par le lieutenant de DSK, Jean-Christophe Cambadelis,
lui-même ancien dirigeant de ce parti et que nous avons déjà
présenté à propos de ses relations avec la CIA.
Pourtant,
contre toute attente, c’est un outsider, Ségolène Royal, qui est
désigné. C’est qu’à Washington on a un autre projet :
placer Nicolas Sarkozy à l’Élysée. Pour cela, il convient
d’installer face à lui un concurrent peu crédible. En échange
de son retrait silencieux, DSK sera largement récompensé par la
direction générale du FMI.
Peu après son accession à la présidence de la
République, Nicolas Sarkozy présente la candidature de
DSK à Washington, et Condoleezza Rice lui apporte son soutien. Tout
en participant à la création de l’European Council on Foreign
Relations (E-CFR) [11],
il sillonne le monde, officiellement pour convaincre les États du
Sud de soutenir également sa candidature. En réalité, leur vote
importe peu, puisque les USA et l’Union européenne ont à eux
seuls 48 % des voix. La campagne de DSK est payée par la France
et organisée par l’agence de relations publiques TD
International..."
[1]
Selon les propos d’Irving Brown lui-même, rapportés dans
Éminences grises, par Roger Faligot et Rémi Kauffer, Fayard
1992. Sur le réseau US, voir « Stay-behind :
les réseaux d’ingérence américains », par Thierry
Meyssan, Réseau Voltaire, 20 août 2001.
[2]
« Dominique Strauss-Kahn, 1993-1997, profession – conseil »,
par Laurent Mauduit, Caroline Monnot et Martine Orange, Le Monde,
11 décembre 1999. « Influents dans le monde de l’entreprise »,
par Bérengère Mathieu de Heaulme, Le Figaro, 22 janvier
2002.
[3]
« La
Hoover Institution, archives réservées aux Républicains »,
Réseau Voltaire, 26 octobre 2004.
[4]
« La
fulgurante intégration de Condoleezza Rice », par Arthur
Lepic et Paul Labarique, Réseau Voltaire, 8 février 2005.
[5]
« La
NED, nébuleuse de l’ingérence démocratique », par
Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 22janvier 2004.
[6]
Op. cit.
[7]
« Le
German Marshall Fund, un reliquat de la Guerre froide ? »,
Réseau Voltaire, 5 octobre 2004.
[8]
Cité in Encyclopédie politique française, Tome 2, Facta
éd., 2005.
[9]
Les Nègres de la République, par Claude Ribbe, Jean-Paul
Bertrand éd., 2007.
[10]
« MM. Sarkozy
et Strauss-Kahn affichent leurs allégeances », par Cédric
Housez, Réseau Voltaire, 7 novembre 2006. Article plagié
depuis. La position de Dominique Strauss-Kahn est partagée par le
premier secrétaire du PS, François Hollande, voir « France :
le Parti socialiste s’engage à éliminer les diplomates
pro-arabes », Réseau Voltaire, 9 janvier 2006. Les
propos imputés à M ; Hollande dans ce dernier article ont fait
l’objet d’un démenti de l’intéressé, mais ont été
maintenus sur le site internet du CRIF.
[11]
« Création
accélérée d’un Conseil européen des relations étrangères »,
Réseau Voltaire, 3 octobre 2007.