Le ciel est bleu entre Brazzaville et Paris
Un nouvel ambassadeur de France va bientôt prendre ses quartiers à la Case de Gaulle à Brazzaville. Selon La Lettre du Continent du 31 mai 2016, « Bertrand Cochery a été accepté par les autorités du Congo, comme nouveau représentant de la France à Brazzaville ». Ainsi, Paris et Brazzaville donnent un démenti pour ceux qui avaient vu la coopération entre les pays au creux de la vague, notamment à l’issue de la présidentielle du 20 mars 2016.
Selon une certaine presse à sensation, les relations entre le Congo et la France auraient connu un profond refroidissement, notamment depuis la présidentielle de mars 2016, qui a vu la victoire dès le premier tour de Denis Sassou N’Guesso. A l’évidence, la nomination du nouvel ambassadeur de France au Congo est la preuve qu’en réalité les relations diplomatiques entre les deux pays ne souffrent pas autant qu’ont semblé le dire certains chercheurs instrumentalisés.
Certes, le président François Hollande n’a personnellement dit mot à ce sujet. Mais, la position du Quai d’Orsay n’était pas de nature à contribuer au renforcement de la coopération entre les autorités des deux pays. Les détracteurs du pouvoir de Brazzaville ont vu dans cette réaction du ministère français des affaires étrangères, la brouille qui devait aboutir à la rupture des relations diplomatiques entre le Congo et la France.
Nourris des informations erronées sur le Congo, certains chercheurs ont tenu à inciter le président français à rompre les relations historiques et très anciennes entre le Congo et la France, au motif que l’opposition a perdu l’élection présidentielle.
Le parti socialiste français et certains lobbies pro-opposition ont accentué cette pression pour que le pouvoir français « ignore » le régime en place à Brazzaville, comme si à leurs yeux, les relations entre Etats se résumeraient à l’amitié ou l’inimitié d’entre les chefs de ces Etats.
Mais, à juste titre, des fins analystes des relations internationales ne voyaient pas une telle issue plausible, au regard de la complexité des relations diplomatiques entre les deux Etats. D’ailleurs, en la matière, les Etats se soucient plus de leurs intérêts que de l’amitié entre les chefs respectifs.
Ainsi, quand bien même le président François Hollande n’est pas un ami personnel du président Denis Sassou N’Guesso, les deux personnalités ne prendraient pas d’initiatives visant à menacer les intérêts réciproques de leurs pays. Ceci est d’autant vrai que les relations entre la France et le Congo n’ont pas été établies à partir de l’arrivée aux affaires de François Hollande ou de Denis Sassou N’Guesso.
En effet, les relations internationales sont encadrées par les conventions de Viennes qui font valoir la souveraineté inviolables des Etats, quel qu’en soit la taille en termes d’économie ou de population.
Aucun pays au monde ne devrait se soustraire de cette discipline diplomatique, tant que ces conventions ne sont pas révisées et tant que le monde n’est pas encore transformé aux Etats-Unis du Monde. C’est la strictement observance de cette règle qui sous-tend les relations internationales et renforce la coopération entre Etats.
Il n’est pas exclu, dans ce cadre, qu’un chef d’Etat étranger donne un avis ou un point de vue sur une situation de politique intérieure à un autre Etat, surtout quand il s’agit d’un partenaire. Mais, ce point de vue ne doit pas et ne saurait, en aucun cas, se transformer en une décision de justice ou en une parole d’évangile. Car, même sur le plan international, les vrais amis ne dictent ou n’imposent pas leur conception des choses ; ils donnent des conseils.
L’acceptation par le Congo de Bertrand Cochery comme nouvel ambassadeur de France, en remplacement de Jean-Pierre Vidon, prouve à suffisance que le ciel diplomatique n’est pas nuageux entre Paris et Brazzaville.
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