Le confidentiel défense à toutes les sauces civiles
N’ayant pas vraiment la fibre du militantisme écologiste et encore moins celle, obscurantiste, de l’anti-nucléaire (je déteste le politiquement correct), je dois avouer que l’arrestation de Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau écologiste "Sortir du nucléaire" pour divulgation de document « confidentiel défense » m’a collé une colère des plus fulgurantes.
Les documents feraient, dit-on, état des défauts de conception et de sécurité d’installations civiles nucléaires françaises de l’EPR, nouveau type de réacteur nucléaire ; il ne résisterait pas au choc d’un avion lors d’un attentat suicide et certaines pièces des circuits de refroidissement de secours de 34 centrales nucléaires EDF ne seraient pas conformes.
EDF est comme tous les éléphants, elle a une grande mémoire et surtout la rancune tenace.
Fort d’appuis politiques et gouvernementaux, quoi de plus simple que d’intrumentaliser à son tour nos services de renseignements.
Cela m’amène à deux commentaires exaspérés.
D’une part, le recours à nos services de renseignement devient d’une banalité à faire sourire, c’est dans l’air du temps, nos politocards et autres ambitieux gouvernants instrumentalisent ledit « secret défense » et les services qui sont censés le protéger, pour assouvir leurs ambitions personnelles démesurées, ou pour s’ériger en vierges effarouchées, (cf. la roche sarkozienne), et ils le font sans aucune vergogne.
D’autre part, on dénie au légitime droit du peuple français ou de ses représentants de connaître des informations sur le dysfonctionnement (secret de polichinelle) et la rétention d’informations concernant le réel niveau de sécurité de nos installations nucléaires civiles.
Il est vrai que l’opacité chère à EDF se marie assez bien avec le confidentiel défense, au point que les instances de contrôle de la sûreté nucléaire n’ont jamais vraiment - volontairement ou parce qu’elle en ont été empêchées - réussi à fournir à la nation un bilan réaliste de l’état de sûreté dudit parc nucléaire.
Il faut ajouter à cela qu’aujourd’hui, la société cotée EDF a encore plus à craindre de la divulgation de telles informations.
En effet, les analystes financiers, et donc les actionnaires, n’aiment pas les incertitudes, et ce genre d’information est prompt à influer sur le cours de l’action.
Aussi ai-je tenté le raccourci rapide (après tout, je suis quand même libre de mes opinions) "le confidentiel défense au service de la capitalisation boursière."
Je vois d’ici certains de mes coreligionnaires (il se reconnaîtront) crier au pétage de plomb et au retour de la théorie du complot. Je leur répondrai qu’en matière de complot, les plus hautes autorités de l’État ne font rien pour montrer l’exemple.
Les chancres du complot ont bien du grain à moudre en ces temps de concours de beauté présidentielle.
Pour conclure sur les frasques de nos chers commis de l’État (j’aurais bien dit épiciers, mais je tiens en plus haute estime les épiciers que les politiques) un curieux rapprochement s’est produit entre le Brésil et la France.
Cette semaine, le président brésilien Lula s’est vu accuser, lui aussi, par la presse, de détenir des comptes bancaires secrets, mais contrairement à notre cher président, Lula ne s’est pas contenté d’un démenti, et fort de son innocence, il a décidé de poursuivre ses accusateurs en Justice. (Songeur je suis, songeur je reste !)
Je vous laisse à vos réflexions et réactions, l’actualité de guérilla brésilienne du moment prêtant moins à sourire que les turpitudes ubuesques et gouvernementales françaises.
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