Nous fûmes bercés par la lecture, dans les années 70-80, aux murs grisâtres des citadelles citadines et citoyennes, des « CRS-SS », « Sous les pavés, la plage » et autres « Il est interdit d’interdire ». Force est de constater que la platitude de la pensée, le recul de l’écrit et du jeu des mots, le conformisme ambiant de nos galeries marchandes ont contribué à effacer tout cela plus sûrement que dix ans de grattage par les escouades anti-tags des municipalités proprettes. Les nouvelles lunes et bien-pensances sont muettes. Peut-être parce qu’elles n’ont même plus besoin de s’exprimer, ni de convaincre. Faute de combattants.
Que reste-il de nos slogans ? Un Sarko, deux Naulleau. Un zeste de Zemmour, comme un whisky sour. La v’là la pensée, coco. Débrouille-toi avec ça.
Faisons l’autopsie du désastre. La fin de la culture de l’écrit, du mot et du jeu de mots, le déclin des idéologies, la résignation tiède devant les nouvelles politiques liberticides constituent quelques pistes d’explication. Si ajoute le fait que les idées font peur, pas les marchandises, quelles qu’elles soient. Il y a bien quelques brigades anti-pub, mais cela reste marginal.
Les rares slogans subsistant n’émanent plus d’individus ou de groupes d’individus, mais de marchands, de commerçants, voire de lobbyistes."Ensemble, contre la vie chère", dit une enseigne de grande distribution alimentaire. Bas de gamme, comme les produits vantés.
La publicité "artistique" (à tout le moins celle qui fait des efforts de recherche) est limitée aux produits de luxe, ou dits "haut de gamme" ( parfums, bijoux, voitures de luxe). Et ces dernières jouent sur l’image et la musique plus que sur les mots et leur pouvoir, lesquels ont perdu le leur.
Historiquement, on peut expliquer le caractère relativement littéraire (et pas seulement libertaire) des slogans des années 60/70 en France par le fait que mai 68, qui a généralisé cet "art de rue", était initialement une affaire d’étudiants, et plus spécifiquement d’étudiants en lettres ou en philo. D’où une certaine recherche sémantique, d’autant plus délicate à obtenir que dans le slogan, il y a peu de place, il faut faire court.
Après, mai 68 et ses scories sont devenus un grand désordre organisé (par les syndicats, les ouvriers, les "autonomes", les voyous désoeuvrés) et on a perdu en finesse textuelle.
Le fait qu’aujourd’hui nos étudiants évoluent majoritairement dans des filières scientifiques ou informatiques, qui ne sont pas réputées pour leur finesse de vocabulaire et le niveau de culture générale requis, explique peut-être aussi "la fin du slogan". Et puis, aujourd’hui, qui irait prendre sa peinture et son pochoir, à la nuit tombée, pour écrire "Vive le 3.0 mon coco", "Hadopi, c’est fini". Ca sonnerait creux.
Les pochoirs ont du reste largement été remplacés par les "taggs", où seul subsiste le dessin, sans slogan.
Lorsqu’il y a du texte, c’est un alphabet délibérément ésotérique, mystérieux ou gothique, décryptable par les seuls initiés, sans recherche d’universalisme.
C’est en Espagne que subsistent encore nombre de graffitis politico-libertaires peints au pochoir sur les murs. Il est vrai que la démocratie y est chose relativement récente, et le droit d’afficher (et de s’afficher, sur les murs ou dans la vie) longtemps mis en jachère.
Pour nous, en France, la démocratie est une vieille affaire, si vieille qu’on n’en parle plus, comme des vieux dont on attend qu’ils crèvent à l’hospice. Les préoccupations de la jeunesse dépassent rarement la question de savoir si les MP3 sont moins chers à Auchan ou chez Leclerc…
=Slogans politiques :
Les truculences verbales des Georges Marchais et autres Raymond Barre étant loin derrière nous, nous sommes depuis 20 ans dans la décrépitude des idéologies et des gens qui les portent. La politique ne fait plus rêver. Leurs ténors ressemblent à notre voisin de palier, ou à des petits cadres de chez IBM. Le brushing est appelé à la rescousse pour masquer l’indigence du cortex cérébral.
"Faire de la politique", " s’encarter", coller des affiches existera toujours, mais c’est à présent réduit au rang des bizarreries marginales, comme les clubs de philatélistes ou les associations de pécheurs à la ligne.
Depuis "la force tranquille" de Ségéla pour Mitterrand en 81, qui passait à peu près la barre, les slogans de nos politiciens sont d’un consensus mièvre et affligeant, comme un curé n’oserait plus les prononcer en chaire le dimanche. Le souci de ratisser large les a condamné aux platitudes œcuméniques, où tout slogan doit désormais comporter les mots "ensemble", "vie meilleure", "plus loin"(mais où ?), "unis pour un monde plus juste". Un catéchisme laïc de cour d’école.
=Slogans de désobéissance :
Il y en a fort peu, la désobéissance étant désormais parcimonieuse. L’opposition ironique et ostensible au gavage de nouvelles bien-pensances est absente. Pas de :
- "Fonte de la banquise, tu nous les brise"
- "Qui regarde TF1 voit sa fin"
- " L’alcool tue, pas le vin"
- " Les préservatifs nuisent gravement à une sexualité épanouie"
- " La connerie tue, pas la vitesse"
- "Fumer évite l’hospice".
Non, rien de tout cela. Ce serait énorme, pire que de faire lire Céline dans les LEP de nos ZUP. Pire que d’ouvrir sa braguette place de la Concorde pour se mesurer à l’Obélisque.
Les nouvelles bien-pensances sont muettes, autosuffisantes, "self evident" comme disent les anglo-saxons. Quelques marginaux osent bien faire exploser ou tagger les radars automatiques. Mais ce sont des individus isolés, risquant la prison plus sûrement qu’un voleur à l’arraché. Mais pas un "t’ar ton radar à la récré", ou un "En dessous de 180, je perds la mémoire" sur nos murs. Non, l’heure est aux messages infantilisants de cour d’école, aux tautologies plates et convenues, à l’image de nos panneaux lumineux sur les autoroutes : "mieux vaut arriver tard que jamais", "soyez cool, levez le pied" , "trop vite, trop près= danger".
Bref, le retour du "bien / pas bien " Bushien, dénoncé par les Guignols dans la caricature de Sylvester Stallone et la World Company. Une vie réduite à un feu de signalisation bicolore : rouge/ vert. Pas d’orange, pas de camaïeu de gris. Le retour des bons et des méchants des vieux western à papa, mais sans les flingues et la Marlboro, bien sûr. Une image binaire (0/1), comme le langage des informaticiens qui nous gouvernent, ces grands amputés de la nuance, ces hémiplégiques de la finesse.
=Slogans et pochoirs érotiques :
A l’heure du porno pour tous, sur le Net, en DVD, le pochoir érotique a du plomb dans l’aile. Les transgressions et audaces visuelles sur les murs on viré au pale. L’eau pale des pubs pour déodorants les ont remplacé aux murs de nos rues grises. Sous les pavés, il n’y a pas plus de sexe que de marchand de sable. Fini la fille cambrant ses reins nus sous le tee-shirt relevé et disant"Et s’taire".
L’autre image légendée "dans les larmes de ton cul", clin d’œil à Ferré ("ton style").
Une autre philosophant "quand je t’enc.., le temps recule".
Non, à présent on nous incite juste à " sortir couvert". La météo est bien maussade, mon bon Monsieur.
=Slogans poétiques :
Beaucoup des slogans les plus beaux des années 70 étaient apolitiques et non-marchands :
"Soyez réalistes, demandez l’impossible".
"A l’amour, citoyens"
"plutôt la vie"
"il ne faut pas demander aux mots d’exprimer l’inexprimable"
"la route est encore longue pour des nuits un peu sombres"
"ici, le verbe avoir a remplacé le verbe être"
=Slogans de chansons :
On connaît tous le "ni Dieu ni Maître" lancé par Léo Ferré, qui n’était pas avare de formules et slogans (" invente des formules de nuit : C.L.N , c’est la nuit, surtout au soleil"). Celui qui prônait la priorité à gauche, le fait de se coucher tout nu et appelait les larmes dans les yeux des filles, avait cependant, avec l’âge et la sagesse, acquis l’autodérision ( "Dans le cocktail Molotov, il faut mettre du Martini, mon petit…").
Quelques autres ont cultivé l’image, le mot, le jeu de mot ( Thiefaine, Nougaro, à un degré moindre Higelin).
Mais c’est évidement Bashung qui alla le plus en banlieue de la poésie des slogans muraux
("Mes yeux sont dans le miroir où je les ai laissés", ou encore "Ma vie sous verre
S’avère
Ebréchée")
Rien de tout cela chez les lisses Bénabar et autre Mahé qui roucoulent à nos oreilles, leurs pâles sonates à nos sonotones.
Oui, Aragon mange ses vers par la racine. Mort et enterré, mangé par les vers éponymes. Les temps sont de nouveau raisonnables. On ne met plus les morts à table, les loups sont devenus des toutous. Ce soir, je ne sais pas pourquoi, mais me reviennent ces vers de Bashung :
"Un soupçon de fadeur
Un rien de tragédie
Et je pleure mon collyre
Ma colère".
Oui, je vais l’écrire sur les murs, celle-là. Jusqu’à ce que les vers effacent tout. Ils ont l’habitude.
A Sandro les pochoirs de Mistic dans les rues de Paris quel plaisir Le mot qui tue, la phrase percutante, certes, mais pour cela il faut une base d’education et d’apprentissage suffisante pourt pouvoirr se lacher> Penser un slogan, c’est comme le piano ou le violon, il faut connaitre le solfege et faire des gammes, sinon on tombe vite a plat ou dans le publicitaire Je me souviens de ’Qui veut la fac veut les doyens et cette pancarte contre le recteur Haby : ’Nous viendrons a bout d’Haby C’etait une autre epoque Mais comme le disait Holderlin avant de sombre dans la folie : Je suis philosophe parce que j’aime Sophie !
Oui, Doc, citations appropriées. Quand j’aurai le temps, j’essayerai de mettre des liens vers d’autres pochoirs interessants que je n’ai pas pu insérer ici, faute de place. Je signalerai également ce soir les références d’un ouvrage interessant sur les pochoirs érotiques ( je connais l’auteur, mais il a écrit sous pseudo, vu qu’il travaillait à l’Elysée il y a une quinzaine d’années, et il faut que je retrouve son pseudo et l’éditeur).
Bon,j’ai retrouvé l’ouvrage. Il s’agit de « pochoirs érotiques », de Eric De Ara Gamazo, aux éditions de l’Aube, (1996) préfacé par Régine Deforges. Du méme auteur, ( méme éditeur) « Graffiti’ Art, pochoirs politiques » (1990)
« Plus belle la vie », n’est-ce pas un slogan plus qu’un titre de série française ? Et « Des racines et des ailes ». « Mon pharmacien est formidable » sur France 2 avant le film.. A ce propos, ce slogan fait florès parce qu’il est transposable : mon pâtissier est formidable, mon boucher, mon plombier, mon dentiste, mon percepteur, mon huissier...heu, non faut pas déconner quand même !
Oui ; quel dommage que les taggeurs, qui ont investi l’espace privé et public des murs de la parole, n’y laissent que des noms, des logos, des signatures. Que du graphisme ; plus de langue, ni même d’images ; dommage...
La parole est malheureusement abandonnée aux slogans abêtissants de la pub ; l’écrit disparait, au profit des images imposées et stériles des écrans envahissants...
Pour ma part, une des plus belles phrases que j’ai vu écrit, vers 68, était (probablement) celle d’un enfant ; je la restitue avec les fautes d’orthographe :
« quand je seré grand, je seré fosforécent »
puis, plus « social » : - on ne vous transporte pas, on vous roule - ouvrez les yeux, fermez la télé - soyez réalistes ; demandez l’impossible
Poésie-utopie perdues, poussées dehors par les slogans des marchands, les marquages de territoire, la smserie, les expressions stéréotypées, l’abrutissement de la « com » , le « nouvel ordre moral »..
Les murs n’ont plus la parole ; ils ne font plus que bégayer des lettres, des signes, des stéréotypes ...
Prisonniers de l’image, captifs des clichés redondants de la consommation ; tristes trop picts..
Il reste les livres, la jubilation de la langue, des récits, de la pensée ; les émotions de l’imaginaire...
p.s. : merci d’avoir publié les pochoirs de Miss Tic ; une des rares traces de la poésie qui illumine encore les murs de notre quotidien blafard et stéréotypé..
et oui, il m’arrive souvent de penser que j’ai échoué, je devais être un mauvais communicant car. il est interdit d’interdire, ils n’ont retenu que la première partie
il faut tout de même leur reconnaitre que les temps ont changé et qu’il n’est plus possible de tenir un long discours.
"Le fait qu’aujourd’hui nos étudiants évoluent majoritairement dans des
filières scientifiques ou informatiques, qui ne sont pas réputées pour
leur finesse de vocabulaire et le niveau de culture générale requis"
ce qui est assez méchant d’une part quand on connaît l’excellence exigées par la plupart des filières scientifiques et d’autre part au vu des chiffres :
700 000 environ en filières non scientifiques
160 000 environ en filières économiques
534 000 environ en filières scientifiques et techniques.
la baisse d’imagination et de culture n’est-elle pas plutôt imputable à la filière non scientifique ?
Répartition des étudiants par filières, 2001/2002 France
Filières
Nombre d’étudiants
Droit - Sciences politiques
177340
Sciences économiques, gestion (hors AES)
115261
AES
52015
Lettres – Sciences du langage - Arts
120262
Langues
128972
Sciences Humaines et Sociales
229340
Sciences et structure de la matière
100554
Sciences et Technologie – Sciences pour l’ingénieur
Bonjour Lapa Je veux bien croire vos chiffres. Certaines spécialités doivent étre plus bruyantes et ostensibles que d’autres, alors. Sans avoir valeur scientifique, les médecins de ma connaissance, à force de griffoner leurs ordonances sans sujet/verbe/ complément ont quelque peu perdu les fondamentaux. Mais bon, ça ne les empéche pas de rouler en Porsche, et puis c’est vrai qu’une litote ou une alitération n’a jamais soigné un cancer du pancréas. Un médecin non plus, d’ailleurs....
Je sais pertinement que le Rap est decredibilisé, souvent a juste titre... pourtant, penchez vous du coté de Keny Arkana, vous pourrez constater que le slogan contemporain n a rien perdu de sa qualité :
Faissons sauter les murs de ces prisons cérébrales
Des pays oubliés jusqu’aux oubliés de nos pays Marginal des pays riches, qu’attends-tu pour désobéir ?!
« Faites pas la paix mais la guerre ! C’est prolifique pour la vente d’armes ! »
C’est la loi des grandes entreprises, leur monde : une caricature Mondialisation libérale, l’économie est dictature
Quand tout sera informatisé, on se plaindra de s’être bien fait niquer ! ! !
J’peux pas me plaindre, c’est aussi pour ça que j’peux pas me taire
ce monde n’est pas notre, non, vu que ce monde nous méprise
Dicter nos vies !!? par un monde qui s’moque de nous, qui nous exclu
Prisonniers on l est tous et s’il parait qu’on manque pas d’air mais si ils savaient comme on étouffe ici !
[Ils] aimerai[en]t qu’on marche à la baguette J’emmerde leurs règles, mais j’respecte la Vie et ma planète
Ne me dîtes pas que ce monde est droit, mesdames et messieurs Venez voir là où la réalité veut nous crever les yeux
Réconforte de ton Amour, l’enfant seul et malheureux Protège ces peuples courageux qui survivent les larmes aux yeux Guide mon espèce à faire la Paix avec la Création A faire la Paix avec les Siens et à chasser l’Aliénation
L’Homme s’est construit un monde inhumain, écrasant les gens simples Eclaire le coeur de nos bourreaux pour qu’ils puissent devenir Humble
J’ne suis qu’une goutte de plus noyée dans l’océan qui sait Qu’à nous tous, on pourrait faire plein de vagues et tout éclabousser
Trop vrai pour leurs formats, nos aspirations agonisent Enfermés dans leurs schémas, persécutés par leurs polices
Ce qu’ils appellent être « adulte », c’est commettre l’adultère Tromper l’enfant qui est en toi, pour devenir ce qu’on t’a dit d’être
Tout va trop vite là où la mort se profile, Où Babylone prend la tête avec ses histoires de profits,
La ou ca prie la conjoncture où ça vénère l’économie, où il y a peu d’êtres humains parmi les « êtres économiques »,
ça construit sa propre prison par sécurité ! Camarade ! Ils ont peur de la Liberté
Ils voudraient nous éduquer, eux qui manquent de sagesse, Eux qui sans intérêt ne savent pas faire un geste. Ils nous parlent de respect mais ils flinguent notre Terre. Disenr se battent pour la Paix et pour ça font la guerre
Ils nous enseignent la peur pour que l’on reste entre leurs clôtures, Faisons briller nos différences car leur Ciel est obscur !
Ils voudraient nous foutrent des puces dans la chair, Frotter la marge au Karcher Créatures d’argiles, corrompues pour pas cher
Dites aux enfants du système qu’ils sont enfants de la terre Et que les enfants de la rages ne sont pas Enfants de la guerre
Le chemin est long et d’embuches sera plein Ouvre-toi au monde et le monde sera tien !
Savoir lire entre les lignes, librement t’amène A être maitre de ta vie si tu sais penser par toi-même
N’oublie pas en ton âme cette flamme allumée N’oublie pas l’enfant en toi et tous les rêves qui l’animaient
Ce sera plus jamais sans nous ! Dignité et Conscience On est des milliards à vouloir faire tourner la roue dans l’autre sens !
Babylone, Babylone ! Entends-tu la colère monte Les oubliés de l’occident et les oubliés du Tiers-monde Babylone, Babylone ! Tu nous as dit « c’est marche ou crève » Alors on marche ensemble contre toi pour faire valoir nos rêves Babylone, Babylone ! Tu voudrais voir notre déclin, Que nos idéaux partent en éclats, mais méfie-toi car on est plein Babylone, Babylone ! Ta fin est proche ! Compte sur nous pour danser sur tes cendres, quand ton règne finira en feu ! RESISTANCE !
Y en a encore et encore et encore et encore ! Merci Keny.
J espere que certains, au moins certains, y auront trouvé quelques formules fortes.
Un vieux dicton dit : il y a 10 types de personnes dans le monde, ceux qui comprennent le binaire et ceux qui ne le comprennent pas. Sandro, je crois que vous appartenez au second groupe !
Pour l’intervenant tentant de défendre la corporation des informaticiens et assimilés, prenez l’exemple du site et les quelques cartes perforées qui nous sont livrées par des « confrères » se disant informaticien ou ex. . Sans appel.
En fait j’ai juste trouvé consternante la relation : informatique = binaire = manichéisme. J’espère qu’il s’agissait juste d’une forme d’humour ou, à la rigueur, d’ignorance.
Et puis.... Je suis tombé par terre, c’est la faute à Nanterre
LA RÉVOLUTION
Je suis tombé par terre C’est la faute à Nanterre Le nez dans le ruisseau C’est la faute à Grimaud
On m’a foutu en taule C’est la faute à De Gaulle On m’a tout amoché C’est la faute à Fouchet
Y’en a marre du capitalisme Y’en a marre du paternalisme Y’en a marre du foutu gâtisme Ce n’est qu’un début continuons le combat Y’en a marre du bureaucratisme Y’en a marre du conservatisme Y’en a marre du foutu gaullisme Ce n’est qu’un début continuons le combat
Ce n’est qu’un début continuons le combat Ce n’est qu’un début continuons le combat
Les frontières on s’en fout Cohn-Bendit avec nous Nous sommes tous des juifs allemands
Si j’suis d’venu anar C’est la faute à Geismar Si j’ai eu mon bachot C’est bien grâce à Sauvageot Si j’me suis fait plein d’amis C’est grâce à Cohn-Bendit Si j’me suis fait des ennemis C’est aussi grâce à lui…
Interdit d’interdire Oh prenons nos désirs Pour des réalités Je suis tombé par terre C’est la faute à Nanterre Le nez dans le ruisseau C’est la faute à Grimaud
@ Patou Vous observerez que le temps est cruel, particulièrement avec ce bouffon de rouquin... Finalement, c’est peut étre pas si mal que certains slogans s’effacent avec le temps. Va, tout s’en va...
Oui, on ne peut pas mener les Parlementaires Européens à la braguette. Quoique. Sur le sujet, « les avis divergent, et dix verges, c’est énorme ».( Desproges).
Pourquoi ne pas recréer des associations clandestines pour la prolifération des slogans poétiques sur les murs de vos villes. Réunions pour trouver des slogans et décider des lieux puis opérations commandos pour les réalisations...
Merci à ceux ( je n’ai pas vu de « celles », d’ailleurs, comment l’expliquer ?) qui sont venus dépenser un peu de matière grise ici, loin des bla bla bli habituels du site.
Alors, quelques derniers, pour la route, ou ce qu’il en reste :
Spirituels, artistiques ou dépourvus d’esprit, le cri, le geste provocateur et le poing fermé devant soi ou dans sa poche, le monde qui gronde rampe contre les portes de la nuit. Il dissimule son identité au soleil, à la pleine conscience, au regard de l’autre, à la vindicte publique. C’est à la faveur de la lune ou de l’opacité nocturne qu’éclate la révolte, furieusement coupable. Crier bien ou mal, bon ou mauvais, beau ou laid, vrai ou faux, mais crier en déclinant son identité. Défendre son unicité, son droit à la vie dans la différence est le début d’une vraie réponse. Montrer son visage, faire entendre sa voix, jouer dans la confiance...
Salut au journaliste littéraire, au conteur de la nuit, merci Sandro.