• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le déclin de l’Occident s’accélère

Le déclin de l’Occident s’accélère

Qui n'est pas conscient, aujourd'hui, du malaise général et collectif qui frappe l'ensemble des puissances occidentales ? Endettements abyssaux, faillites d'états latentes, quasi effectives ou effectives, chômages massifs, hémorragies continuelles des moyens de production dans le flot des délocalisations, crises financières, précarité envahissante, absence de conscience politique, absence de structures performantes et de réactions appropriées... Pire encore, absence d'hommes à l'échelle de la situation, dirigeants largement incompétents, manque de volonté politique et indifférence généralisée des citoyens au sein desquels ne se compte, du moins en France, que trop agitateurs inconscients des réalités, naïfs, englués dans une Mondialisation qu'ils n'évaluent pas du tout, manipulés par le gouvernement de la Finance internationale qui, lui, évidemment, n'a aucune attache géographique. Et encore moins sociale. Ainsi, laisse-t-on faire, même si les anciennes puissances occidentales voient bien qu'elles font déjà très largement les frais du véritable chambardement économique et social qu'implique inévitablement la "Mondialisation". Certes, il est bien dans la nature des choses qu'un certain rééquilibrage des richesses, des moyens de production et des niveaux de vie sociaux aient lieu dans notre monde d'aujourd'hui. Mais ce n'est pas une raison suffisante pour que, nous, occidentaux, nous baissions les bras et, faute de réagir énergiquement, nous nous fassions aussi facilement et bêtement "manger".

Comme on le savait depuis longtemps, certains grands pays en voie de développement ne devaient pas manquer de faire surface et de se transformer en concurrents redoutables. Dès 1971, Alain Peyrefitte l'annonçait clairement et publiait en 1973 l'un de ses meilleurs livres "Quand la Chine s'éveillera... le monde tremblera". Aujourd'hui -mais ce n'est qu'une première, que le début d'un début - la Chine s'est éveillée ; elle est là. Et, oui, le monde tremble, en effet. Elle est largement devenue l'Usine du globe, elle a des réserves financières immenses, elle contrôle peu à peu les richesses économiques des anciens pays riches - à commencer par les U.S.A. - qu'elle investit allègrement. Et maintenant, elle commence même à mettre la main sur nos technologie de pointe, dernier bastion des défense du monde occidental ! C'est son jeu et c'est de bonne guerre. Mais, pour nous, si rien n'est fait, nous, les états, les citoyens du monde occidental qui dominions la Planète depuis quelques siècles, nous allons bientôt nous trouver assujettis et dépendants de la puissance chinoise dont nous ne pourrons que même dépendre totalement un jour. Sans doute verra-t-on également se profiler bientôt d'autres nouvelles grandes puissances redoutables, dont l'Inde et le Brésil, mais je parie sur l'efficience chinoise pour occuper longtemps et de très loin la place de leader du Monde nouveau qui s'annonce. Encore une fois, sans vouloir rejeter - ce serait d'ailleurs de façon pleinement illusoire - l'évolution naturelle de l'économie mondiale qui est incontournable et irréversible, il n'existe qu'une seule parade à l'écroulement, partiel ou total, de nos richesses et de nos niveaux de vie. Elle n'est accessible que si nos dirigeants et notre conscience collective s'éveillent enfin, pour que l'on réagisse en obtenant une réelle adaptation des mécanismes du commerce international dans le sens d'un juste équilibre des échanges. Les crises financières, les crises économiques, les délocalisations, le chômage, les disparités géographiques viennent toujours d'un défaut de règles logiques et de bon sens qui ne manquent évidemment pas de créer dysfonctionnements et déséquilibres, dont de nombreux états et populations souffrent inutilement. Et, on ne sortira pas de la crise qui frappe les économies occidentales sans récupérer, dans toute la mesure qu'il faut, la seule source de nos richesses, celle que nous avons lâchement et bien trop largement laissée partir, je veux dire nos outils de production, nos usines, nos emplois. Il faut une juste part aux choses et le tout libéral, la déréglementation excessive, ont conduit à une impasse. Il ne s'agit pas de rétablir de quelconques droits de douane - encore qu'une TVA sur certains produits largement importés à très bas prix, pourrait déjà être une première mesure utile - mais dans le plan que je propose, il n'est question que de simples montants compensatoires provisoires qui s'appliqueraient aux importations en fonction du différentiel du prix par rapport à un prix international moyen de référence, calculé par un organisme mondial agréé et indépendant, seulement en cas de prix inférieur à cette référence plancher. Les montants compensatoires perçus seraient payés irréversiblement par l'importateur et immédiatement reversés à l'exportateur par l'organisme international de contrôle, suivant des modalités adaptées.

Les exportateurs, quelques soient leurs prix, ne seraient donc en aucune façon lésés. Le meilleur rapport qualité/prix l'emporterait toujours. Mais, ainsi, on cesserait d'avantager honteusement les exportations des pays qui cassent abusivement les prix en employant de la main-d’œuvre excessivement sous-payée, des prisonniers, des enfants, quand ce ne sont pas de véritables esclaves. Et, tout autant, on mettrait un frein, pour ne pas dire un point final, aux délocalisations excessives, au chômage massif, aux déficits sans fonds qui précarisent nos pays, tout cela dans un contexte mondial contrôlé et équitable pour tous. Mieux encore, l'équilibre économique ainsi obtenu mettrait fin à la folie collective des spéculations financières qu'attise sans cesse et de plus en plus le mécanisme actuel complètement erratique des échanges internationaux et des marchés financiers. Comme celui des absurdités telles celles que génère le foutoir politique et monétaire d'une « communauté européenne » en plein délire. N'est-il pas grand temps d'y penser ?

Pierre d'Humières nov. 2011


Moyenne des avis sur cet article :  4.2/5   (10 votes)




Réagissez à l'article

6 réactions à cet article    


  • devphil30 devphil30 2 décembre 2011 10:12

    Vous avez parfaitement raison.


    Prochainement nous serons les pucerons des fourmis.....

    Philippe

    • colza 2 décembre 2011 16:27

      Le déclin de l’occident n’est que la résultante de notre incapacité à résister en tant que citoyens.

      Nous sommes lobotomisés, endormis, endoctrinés et nous ne nous en rendons même pas compte.
      Nos élus, au lieu d’être nos mandataires, ne sont que les marionnettes et les représentants de commerce des lobbies financiers et industriels qui les ont mis là à cette fin.
      Si nous ne réagissons pas très vite, nous sommes fichus. Comme la Grèce et l’Italie qui se sont vu nommer des VRP de Goldman and Sachs comme premiers ministres.


      • Pierre d'Humières Pierre d’Humières 2 décembre 2011 18:01

        Merci à tous ceux qui rebondissent sur mon article et s’expriment ici de façon d’ailleurs fort intéressante. Je partage totalement le commentaire de colza. Je pense que ceux qui ont le même regard sur l’état pitoyable dans lequel nous nous sommes laissés enfermés dans une société absurde et par des dirigeants incapables, souvent corrompus et/ou inféodés à des intérêts économiques douteux et antisociaux, seraient forcément intéressés par mon dernier essai « CITOYENS, NE VOUS LAISSEZ PLUS FAIRE ! », ouvrage que l’on trouve dans toutes les librairies en ligne (Amazon en particulier, y compris en e-book)


      • BA 2 décembre 2011 22:13

        Selon le dernier point sur ses finances, le FMI peut encore engager 291 milliards d’euros (soit 389 milliards de dollars) pour ses Etats membres. En comparaison, l’Italie a indiqué en novembre qu’elle prévoyait d’emprunter sur les marchés 440 milliards d’euros en 2012.

         

        http://www.boursorama.com/actualites/le-fmi-fait-un-appel-du-pied-a-la-bce-35bdefcf4413c0bd676ceb848c11ebe1


        • loulou 2 décembre 2011 22:50

          bonsoir . votre article est intéressant, mai , en réfléchissant sur votre proposition des montants compensatoires entre l’importateur et l’exportateur, il me semble, sauf erreur de ma part , et en admettant que ce système fonctionne sans corruption , ni ententes occultes, que si l’importateur n’a aucun intérêt dans ce cas de figure a acheté de la marchandise bon marché, l’exportateur lui, a un réel intérêt a vendre de la marchandise a bas prix, puisque plus le prix de vente est bas, plus il touche d’argent en fonction des prix moyen. Si ça protège nos pays, ça peut engendrer dans un premier temps un véritable dumping sociale vers les coûts les plus bas dans les pays producteurs.Ensuite, rapidement viendrait sans doute un ajustement , puisque les produits bas de gamme ne seraient plus achetés car finalement aux même prix que les autres pour l’importateur. Quand pensez vous ?


          • Pierre d'Humières Pierre d’Humières 3 décembre 2011 12:45

            Merci de l’éclairage que vous apportez. En effet, l’application de montants compensatoires à l’ensemble des échanges internationaux pourrait conduire les intérêts économiques et financiers à décentraliser plus encore la production industrielle dans les zones où le travail est moins cher. C’est vrai, il y a là un risque non négligeable. Mais, cela peut aussi insiter - et doit même conduire obligatoirement - les pays émergents à investir et à produire dans les pays dits « industrialisés » dont ils perdraient « de facto » une partie importante des marchés qu’ils détiennent actuellement, ces pays industrialisés, aujourd’hui exangues et privés de leurs moyens industriels, se mettant très vite à reconstituer leur tissu industriel. Par contre, nos pays occidentaux à coût de maind’oeuvre élevé ne pourraient pas plus qu’avant se placer sur les marchés des pays émergents, sauf quand leurs technologie de pointe les rendraient incontournables. Cependant, je pense réellement que l’application du système de ces montants compensatoires proposé, à l’ensemble du commerce international, apporterait un rééquilibrage des échanges, devenu totalement indispensable, on le voit, ne serait-ce qu’ avec l’écroulement en cours des économies européennes. 

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès