Le délirium tremens de Dieudonné...
…Ou l’art du sadomasochisme associé à une transmission médiatique aussi délirante que folle ? Avec une facilité déconcertante, une certaine maestria aussi, l’humoriste Dieudonné sait faire parler de lui, en bien comme en mal. Le dernier épisode du Zénith est bien révélateur. J’ai repassé la vidéo, une, deux, trois et quatre fois, pour bien me rendre compte que, il indiquait ce qui allait se passer dans les médias, après le passage de Robert Faurisson. D’ailleurs, ce dernier, je ne le connaissais que de nom. Simplement. J’ai découvert son visage. J’avais pourtant ouï-dire qu’il était infirme et sur chaise roulante. On m’avait menti. Le papy flingueur marchait sur ses deux pieds. Que peut-on réellement penser de ça ? Au-delà des éléments de périodisation de « l’avancée » de l’humoriste vers une provocation trash pour les uns, normale pour les autres, faut-il chercher dans cette attitude une explication ? Psychologie cognitive et intelligence artificielle pour expliquer une sémantique cognitive ? J’en perds presque mon latin.
Dieudonné, le dernier des mohicans ?
Suis-je nul en humour ? Je ne peux suivre la cadence infernale que l’humoriste s’impose à lui-même, à ses fans et à ses détracteurs. D’antisémite patenté selon la formule consacrée, il est passé à militant d’extrême-droite, selon ceux qui en parlent le plus, mais qui veulent dans le même temps, l’interdire. Alors, il faut choisir, non ? C’est un paradoxe alléchant. Une question existentielle aussi : faut-il en parler ou se taire ? Ce dernier bras d’honneur à la bien-pensance, à la morale même, c’est selon, à l’honneur aussi et au courage, selon les fans, est le fait d’une provocation devenue aujourd’hui, face au boycott dont il est victime, l’ultime syncrétisme pour se faire entendre. Il a encore réussi son coup. Et de quelle manière ! Tous les grands médias ont relayé l’information, les blogueurs les plus influents, les moins connus, bref, dans toutes les chaumières de France et de Navarre, tout le monde en a parlé et en parle encore.
Selon des sources bien informées, recueillies auprès d’une personne proche du team, qui était présente au spectacle de l’humoriste, contrairement aux assertions de la presse, il n’y avait point de Jean-Marie ni de Jany Le Pen au Zénith. Dieudonné, en se drapant de la liberté d’expression pour faire et dire tout et son contraire, ne fait-il pas simplement comme ses détracteurs ? Au paradis de l’horreur sélective, s’il y avait un Panthéon, sûrement, ils seraient tous logés à la même enseigne. Les renvoyer dos à dos est la meilleure solution, et refuser de s’associer aux uns et aux autres car, finalement, il s’agit de leur liberté de pensée. Vite dit ? Poussons l’explication. Est-il important, de diffuser à grande échelle, la substratum de la phraséologie de Faurisson ou l’auto flagellation de Dieudonné ? Dieudonné n’est pas fou, au contraire. Il a bien compris la force du média Internet. Toutes les tentatives pour l’interdire seront vouées à l’échec car, son hétéroclisme sociétal, politique et humoristique, est un vivier qu’aucun comique français n’a. C’est une vérité non négligeable à prendre en compte.
Internet, ou l’entrisme que suivent les médias dominants.
Ce qu’on considéra jadis comme un manque criard de subtilité dans les dires et délires de l’humoriste, dont chacun s’accorde à reconnaître le talent, beaucoup plus en privé qu’en public désormais, continuera de défrayer la chronique. Aujourd’hui, avec ce pavé dans la mare, il vient à nouveau, avec un mauvais goût certes, de redonner un violent coup de pied dans la fourmilière de la liberté d’expression. Où commence-t-elle ? Où s’arrête-t-elle ? Tant qu’on tentera de l’ignorer, de refuser d’ouvrir un débat réel au lieu de se regarder en chien de faïence, peut-être qu’il y aura une embellie dans le paysage, d’autant plus qu’actuellement, il se passe des choses pas très douces, que dis-je, très violentes à Gaza. L’outil Internet est là, instantané, magique. Certaines pratiques mensongères lors de conflits sont vitriolées, cassées. Le mensonge ne peut plus être véhiculé impunément. Le cas Dieudonné, si cas il y a, est une information Internet reprise ensuite par les grands médias traditionnels qui désormais sont suiveurs.
Avec un réseau extrêmement réactif sur le Net- il faut savoir que les vidéos qui circulent sur Youtube, à propos du nouveau « duo comique » Dieudonné-Faurisson, battent tous les records de visionnement-, l’humour « hardcore » a le vent en poupe et son public. Nombreux d’ailleurs. Sur sa tournée, 22 dates au lieu de 30, avec l’annulation forcée du théâtre Varia de Bruxelles, il a fait le plein partout. Dieudonné ne s’en privera donc plus. A tort ou à raison, le triptyque qui se dégage de cette nouvelle sortie est : courage, humour, tolérance. Tiens, tolérance ? Les supporters de l’humoriste, relayant ses dires : « Je ne suis pas d’accord avec toutes ses thèses. Il nie par exemple la traite des esclaves organisée depuis l’île de Gorée, au large de Dakar. Mais pour moi, c’est la liberté d’expression qui compte. », ils affirment qu’il est tolérant, d’autant plus qu’il voulait faire un film sur l’Esclavage et la Traite négrière, « Le Code Noir ». En filigrane, ils dénoncent le jeu médiatique nauséabond qui n’a jamais osé dire que ledit Faurisson, sans vergogne, était aussi un révisionniste (négationniste ?) en ce qui concerne l’histoire des noirs.
>>>Allain Jules
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