Le difficile combat des victimes de médicaments...
Des patients victimes d’erreurs médicales avérées luttent afin de se faire indemniser par l’Office National d'Indemnisation des Accidents Médicaux, un organisme créé en 2002.
Un rude combat pour des patients fragilisés par la maladie...
"Vivre au quotidien avec la narcolepsie. Jeanne, 23 ans, se débat avec cette maladie du sommeil, lourdement handicapante.
"Je suis exténuée, ça m'est encore arrivé hier.", témoigne la jeune femme.
Et on appelle cela des effets "secondaires" !
Chaque jour, elle doit prendre un cocktail de médicaments pour dompter sa maladie.
"Sans traitement, je vais faire une sieste toutes les deux heures..."
À ce combat, s’ajoute celui pour obtenir réparation auprès de l’ONIAM (Office National d'Indemnisation des Accidents Médicaux). La maladie de Jeanne s’est déclarée peu de temps après son vaccin contre la grippe H1N1, en 2009.
Comme cinq millions de Français, Jeanne a reçu l'injection, elle avait 9 ans à l'époque.
Mais sa vie a basculé. En plus de la narcolepsie, la moindre émotion peut entraîner une perte brutale du tonus musculaire dans tout son corps.
"Les yeux qui commencent à se fermer, la mâchoire qui tombe et petit à petit, c'est tout le corps, les jambes qui commencent à flageoler, et puis après, cela va jusqu'à la chute. On se sent impuissant, on veut commander son corps, mais ce n'est pas possible, ça ne répond pas." témoigne encore la jeune femme.
Partout en Europe, les autorités sanitaires ont établi le lien entre le vaccin et ces pathologies. Alors, Jeanne a demandé réparation à l’ONIAM. Malgré trois expertises médicales et deux décisions de justice qui lui donnent raison, l’organisme public refuse de reconnaître le lien de cause à effet dans son cas.
"On a une sensation de double peine, on se sent incompris, on se sent un peu maltraité, comme si on nous considérait pas. Ils attendent que je lâche afin de ne pas avoir à m'indemniser."
Créé en 2002, l’ONIAM était censé apporter une réponse humaine aux victimes d’accidents médicaux et proposer un accord à l'amiable plus rapide que les tribunaux. Mais en 2017, la Cour des comptes rend un rapport accablant.
Elle fustige un opérateur lourdement défaillant, déplore des dysfonctionnements aux conséquences lourdes pour les victimes.
"Dans notre cabinet, nous avons environ 2500 dossiers déposés à l'ONIAM.", dit un avocat. Il dénonce les agissements de l'organisme public.
"L'ONIAM qui était une très bonne idée s'est un peu dévoyé. Il y a une sorte de philosophie de la méfiance. L'ONIAM n'est pas une assurance privée qui doit veiller à sa rentabilité."
Pour la famille Martin, le bras de fer avec l'ONIAM a commencé il y a cinq ans...
Epileptique, la mère a été traitée avec de la Dépakine. Conséquences : ses deux enfants sont nés avec de lourds handicaps : visage marqué, troubles de l'apprentissage et de l'interaction sociale pour Salomé et pour Nathan, des problèmes neurologiques, des malformations et un autisme reconnu.
Pourtant, l'organisme public multiplie les demandes de justificatifs.
"Il faut retrouver les tickets d'autoroute de 2008, quand on allait faire opérer Nathan, à l'hôpital. Je n'attends plus rien, pas de compassion, pas de compréhension.", témoigne la mère.
L'ONIAM a fini par proposer une indemnisation aux enfants : 360 000 euros pour Nathan, 100 000 pour Salomé... des montants bien plus bas que ceux que les tribunaux prononcent habituellement.
Mais épuisés par ce combat, les enfants Martin ont préféré accepter.
L’ONIAM n’a pas souhaité s’exprimer devant les caméras, mais a répondu par écrit : "La création de l'ONIAM a constitué une avancée importante pour la démocratie sanitaire et les droits des patients [...]. Depuis sa création, l'office a instruit 95 000 demandes d’indemnisation."
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2023/10/le-difficile-combat-des-victimes-de-medicaments.html
Source :
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