Puisque j’ai commencé à parler des « Dîners en blanc » dans un article qui a fait peur à certains et rire d’autres, je termine le reportage autour de cette nébuleuse blanche, ce Bilderberg des apéros géants.
Le lieu du dîner était tenu secret, comme tous les ans, jusqu’au dernier moment. Comme un jeu, si vous n’êtes pas cooptés vous ne pouvez pas diner. Sauf si vous vous immiscez comme moi, l’œil aux aguets, attendant dans un coin l’occasion propice pour s’infiltrer parmi ces gens de bonne compagnie. J’ai partagé mon cidre et bu du champagne !
Donc le dîner en blanc de Paris, cette année, s’est déroulé aux Tuileries, plus précisément dans le jardin du carrousel du Louvre pour la 23e édition du dîner en blanc. Cadre magnifique qui succède à la Concorde (2009) et aux Champs Elysées (2008). Des milliers d’hommes et de femmes tout de blanc vêtus ont convergé vers ce haut lieu de la culture.
Les organisateurs (inconnus, pour entretenir le secret de cette société pyramidale ; mais la légende urbaine veut qu’ils soient aristocrates) ont dénombré 12 000 invités.
Aucun accroc n’est à déplorer si ce n’est quelques ballons de baudruches coincés sous l’arche du Caroussel après le lâché symbolique.
Les verres étaient de sortie, le champagne aussi. Eclats de rire. On se grisa, on s’égaya. On conversa, on renversa des choses, par exemple du vin rouge sur cette robe de mariée si blanche, aspergée après un geste maladroit… souvenir, souvenir. Pique-nique chic où l’on trouvait aussi des petits orchestres. On trinque, on parle fort, on fume, on se montre, on parle montres, voitures, couture… on téléphone devant tout le monde. Bref il faut respecter les codes (stricts) des soirées mondaines.
Des policiers bloquaient certaines rues autour du Louvre. Mais aucun service d’ordre n’était visible. Pas de pompiers, la croix rouge était semble t-il absente. Bref, on n’attendait aucun débordement. Les hommes tout de blanc vêtus sont sobres et dignes, ils ne vont point se saouler jusqu’à devenir viande morte… d’ailleurs il ne s’agit pas d’un apéro, mais d’un dîner, s’il vous plait. L’alcool est ici un moyen, non un objectif. Aucune déclaration préalable en préfecture semble t-il. A quoi bon ? Personne n’est dérangé, l’ordre public n’est pas troublé. Quelques pigeons sont perturbés. C’est tout.
Ainsi donc, les blancs s’amusaient pendant que les bleus trimaient ! Non non, aucune allusion à la lutte des classes. Je parlais de l’équipe des bleus qui perdait 2-0 contre la très célèbre et impressionnante équipe mexicaine. Alors Olé ! Chapeau !
Certains ont cru bon de prendre au sérieux que « si on se tient mal à table, ou si on porte des chaussettes rouges, un slip noir, ou oublie son chapeau, alors une impitoyable chasse aux sorcières transforme ce repas en enfer sur terre. Il sera obligé de chanter devant tout le monde. Pire, il sera puni et deviendra un "nettoyeur". Il devra rester jusqu’à la fin et veiller à ce que l’endroit soit aussi propre qu’au début des festivités. Son gage : laver la vaisselle dans la Seine. » L’humour au second degré, quand tu nous tiens…
Une belle soirée blanche. Et ma nuit alors ? Chut ! Elle fut blanche, toujours en bonne compagnie avec Jeanne-Mireille de la C*** !
Humour !